Il y a une méconnaissance profonde autour du mot « méditation ». Il est devenu un fourre-tout dans lequel on dépose aussi bien la relaxation, l’hypnose, la sophrologie, que les marches inspirantes ou les moments de calme après une séance de yoga.
Pourtant, toutes ces expériences ne sont pas de la méditation, et les confondre, c’est passer à côté des véritables bénéfices que seule une pratique réelle peut offrir.
Il est temps de clarifier ce qu’est la méditation, et surtout ce qu’elle n’est pas. 😉
Bonne écoute
Maxime et Jessica
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Dans le langage courant, on utilise le mot « méditation » pour désigner tout ce qui nous apaise : une promenade, une relaxation guidée, une sieste profonde, une visualisation, une séance de sophrologie.
Mais ces expériences relèvent d’états modifiés de conscience, ou d’états de relâchement, pas de la méditation au sens rigoureux du terme.
Pour qu’il y ait méditation, il faut qu’il y ait observation sans engagement, non-conceptualité, et retour volontaire à l’instant présent.
Ce qu’on appelle méditation est donc souvent autre chose : du bien-être, de l’inspiration, une pause salutaire… mais pas une transformation du rapport au mental. Or, c’est bien ça, l’enjeu véritable.
Pour comprendre ce qu’est la méditation, nous nous appuyons sur un modèle simple et puissant que j’ai reçu dans un temple Bouddhiste par Pierre Bourges : un triangle à trois étages. Chaque niveau représente une facette de notre esprit et de notre relation à la réalité.
À la base du triangle se trouve le fonctionnement binaire du mental conceptuel. Ici, tout repose sur les connexions neuronales : un neurone s’active ou non.
Ce mécanisme produit naturellement la dualité :
Ces opposés structurent notre pensée ordinaire. C’est utile pour réfléchir, analyser, organiser… mais si nous restons enfermés dans ce niveau, nous vivons constamment en réaction, en comparaison, en jugement.
C’est là que naît l’identité, et avec elle la souffrance.
Plus nous pensons d’une certaine manière, plus nous renforçons cette manière de penser. Ces connexions neuronales deviennent des habitudes, et ces habitudes deviennent des croyances.
Au centre du triangle se trouvent les fonctions automatiques du corps : respiration, battements du cœur, digestion, équilibre…
Nous n’avons pas besoin d’y penser pour qu’elles opèrent, et l’objectif de la méditation, c’est de faire passer ici un nouvel automatisme : le retour spontané à l’instant présent.
Chaque fois que notre mental se disperse, nous revenons. Et nous revenons non pas par effort, mais par reflex, parce que c’est devenu naturel, intégré.
C’est le début d’une bascule intérieure.
Au sommet du triangle, nous accédons à un état radicalement différent :
Ici, il n’y a plus de jugement, plus de commentaire, plus d’étiquette. Nous ne sommes plus dans l’interprétation de ce que nous vivons, nous sommes simplement présents, dans un état non conceptuel, c’est-à-dire sans réflexion intellectuelle.
Nous observons les opposés, sans les juger. Le relatif est toujours là, mais il est englobé par un espace plus vaste, l’absolu.
C’est cela la pleine conscience : un regard vaste, paisible, inclusif. C’est aussi la définition même de l’amour inconditionnel.
Ce que nous croyons influence ce que nous percevons, et ce que nous percevons influence ce que nous vivons.
Ainsi, une croyance limitante, par exemple « je ne suis pas fait pour ça », devient un filtre qui se renforce au fur et à mesur que nous l’alimentons.
Petit à petit, elle devient une évidence comme un chemin piétiné mille fois. Ce chemin neuronal devient une autoroute. Et nous l’empruntons sans réfléchir, ça va plus vite…
Mais d’où viennent ces croyances ?
Elles viennent de notre éducation, de notre culture, de notre passé. Elles ne sont pas nous. Et c’est justement ça que révèle la méditation : nous ne sommes pas nos pensées.
Nous pouvons les voir, donc nous ne sommes pas elles.
À partir de là, nous avons le choix d’y croire ou pas. Nous redevenons libres. Nous pouvons créer notre propre carte du monde. Et vivre en conscience, plutôt que de répéter ce que d’autres ont imprimé en nous.
Chaque pensée que nous répétons crée une connexion, chaque connexion répétée devient une croyance, et chaque croyance façonne une réalité.
Voilà pourquoi nous vivons dans une vie issue de notre carte du monde, une carte mentale construite par l’histoire que nous portons, mais aussi par l’éducation que nous avons reçue, les normes qui nous entourent, les expériences que nous avons traversées.
Pourtant, cette carte, nous pouvons la redessiner, à condition de cesser de croire qu’elle est la seule possible.
Ce n’est pas parce que nous avons été formatés d’une certaine manière que nous devons rester enfermés dans ce formatage. Nous pouvons choisir ce que nous croyons, et donc choisir ce que nous vivons, non pas de manière magique ou automatique, mais parce que cette prise de conscience nous rend à nouveau responsables de notre posture intérieure.
C’est ici que commence la transformation durable : lorsque nous cessons de laisser le mental décider à notre place, lorsque nous le remettons à sa juste place – celle d’un outil, et non d’un maître ; lorsque nous laissons l’être redevenir le point d’appui de notre conscience, non pas comme une idée abstraite, mais comme une expérience incarnée, vécue dans l’instant.
À partir de là, une bascule peut s’opérer.
Elle ne se fait pas en un jour, bien sûr, mais elle se construit, étape après étape, par la pratique. La méditation devient alors cette voie claire, capable de nous accompagner avec douceur mais fermeté, jusqu’à faire émerger une vie qui nous ressemble enfin, une vie fluide et consciente, libérée des réflexes inconscients.
Méditer, ce n’est pas réfléchir en silence, ce n’est pas non plus s’endormir ou s’évader intérieurement.
Méditer, c’est accéder à un état non conceptuel, que certains appellent aussi contemplation : un espace de pure présence, sans commentaire, sans intention, sans réaction.
Nous sommes là, pleinement disponibles à ce qui est, sans rien vouloir saisir ni modifier.
Cet état ne demande aucun effort, mais il suppose un certain abandon. Il nous invite à renoncer à la saisie mentale, à suspendre le jugement, à observer sans interpréter.
Les pensées peuvent surgir, les émotions nous traverser, les sensations évoluer, et nous restons là, simplement, sans adhérer, sans repousser.
Cet espace contient les opposés, mais il ne les oppose plus : Il les enveloppe, les observe, les aime.
C’est cela, l’amour inconditionnel : une conscience capable d’accueillir ce qui est, sans mettre de hiérarchie entre le clair et l’obscur, le fort et le fragile, le haut et le bas. Un regard qui ne cherche pas à trier, mais à comprendre en silence. Une posture d’être, stable, tranquille, ouverte.
Lorsque nous vivons depuis le bas du triangle, nous réagissons.
Les pensées s’imposent, les émotions commandent, les conditionnements tracent notre chemin à notre insu.
Mais dès lors que nous vivons depuis le sommet, nous changeons de point de vue. Nous n’agissons plus depuis la peur ou l’habitude, mais depuis une clarté nouvelle. Et cette clarté nous permet de choisir, vraiment. (Libre arbitre)
Nous pouvons alors entretenir les croyances qui nous élèvent, nourrir les valeurs qui nous ressemblent, poser des actes en accord avec l’être que nous devenons.
Nous cessons de subir pour créer ! Pas par force, ni par orgueil, mais parce que notre regard s’est apaisé, et qu’il nous montre une direction juste, ajustée à ce que nous sommes profondément.
Nous devenons les peintres de notre vie. Nous n’avons plus besoin de nous défendre, de convaincre, de nous justifier. Il suffit alors de vivre, et dans cette simplicité, cette évidence paisible du réel, se révèle une paix profonde, celle d’une vie alignée, née d’un regard qui ne fuit plus rien. 🙏
Méditer, ce n’est pas chercher à aller mieux. C’est cesser de se croire séparés, c’est sortir du jugement, c’est se réinstaller dans l’être.
Un être vaste, tranquille, inclusif. La méditation n’est pas une technique,, c’est une posture intérieure, une décision, une pratique.
Elle nous rend à ce que nous sommes : libres, conscients, vivants.
Et si je pouvais changer une seule habitude de pensée, laquelle transformerait ma vie ?
Et si méditer, c’était simplement apprendre à ne plus réagir, qu’est-ce que cela changerait, pour moi, d’agir depuis l’être plutôt que depuis le mental ?
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