Qui peut lire et commenter ce texte essentiel de Mounir Hafez ?

Selon la vision à la fois psychologique et scientifique de David Bohm, le physicien anglais, il semble qu'il y ait une énergie déployée et une énergie repliée. Energie déployée serait la vie physique et la vie psychique, telle que nous pouvons la percevoir, telle que nous pouvons en être conscient.

 Puis, il y a une énergie repliée qui est la même énergie, la même énergie, mais non manifestée dans l'espace et dans le temps. Donc, une énergie que je puis percevoir, dont je puis être conscient, qui me fait dire  « moi je », qui me fait dire" mon corps ", " mon plaisir ", " ma vie ", puis une énergie repliée.

Vous me direz "Qu'est-ce c'est que  l'énergie" ? Je dirai que ce sont des vibrations. Disons que la différence entre l'énergie déployée et l'énergie repliée est une différence de vibration, une différence de fréquence. C'est cette même différence de fréquence entre deux énergies qui fait qu'il y a une différence entre la mort et la vie. Entre moi vivant, et moi mort.

Nous avons exploré qu'il y a une énergie qui se manifeste dans la conscience, dans l'espace-temps, une énergie donc préhensile dans le temporel. Et il y a une énergie qui ne se manifeste pas dans l'espace-temps, mais qui est la même énergie, qu'on appelle une énergie repliée. Derrière ces énergies se trouve une immense mer. Un réservoir énorme d'énergie, prêt à être exploité. Il est comme une réserve, une réserve de vie.

Cette énergie, ce réservoir d'énergie dont je ne fais rien, peut-être je vais pouvoir y faire appel par la manière dont je me présente à l'énergie déployée, et par la manière dont je me présente à l'énergie repliée. Par mon comportement.

Pour que vous le compreniez mieux, je vous rappelle ce que l'ancienne Egypte dit à propos du BA, du KA et de AKH. Qu'est-ce que c'est ces énergies?

Il y a une énergie appelée BA, représentée par un oiseau posé au-dessus du défunt, ou se promenant au-dessus du corps. Ce défunt étant toujours un corps résurrectionnel, un corps prêt à ressusciter. BA est une énergie indépendante du corps physique et des aptitudes de la personne.

L'énergie KA est une énergie qui émane du physique et de mes facultés, de mes aptitudes, elle est liée au physique et au psychique. Elle est représentée par deux bras au-dessus de la tête, qui sont capteurs et émetteurs d'énergie.

Donc deux énergies: l'une Ka, collée au physique et à la vie psychique; et l'autre BA, autonome, indépendante, dégagée du corps physique et psychique.

Lorsque ces deux énergies se marient, se conjoignent, on devient AKH: un corps ressuscité, transfiguré.

J'attire votre attention sur le fait qu'il y a comme un corps provisoire de chair et d'os, de pensée, de sentiments, de sexualité, d'affectivité qui est comme en attente d'un corps, moins attaché à la conscience que nous en avons. Moins relié à la conscience qui impose son schéma sur le corps qui se présente.

Si vous n'aviez pas de conscience, vous ne seriez pas ce corps-là. La conscience fixe. La conscience, vous pouvez le voir, elle vous fixe dans une partie de votre réalité. En amont de la conscience se trouve ce même corps, non fixé par la conscience dans ce corps qu'il est.

Il semble bien qu'il y ait constitution, formation, mise en œuvre d'une situation énergétique nouvelle qu'on appellera « corps de résurrection» ou plus simplement «corps subtil », ou «corps de lumière ».

Une formation de « corps », mettez entre guillemet « corps », formation d'une réalité autonome, objective, indépendante qui absorbe, et où viennent se résoudre les différents corps en attente de ce corps-là.

C’est que ce corps subtil, cette « pierre» en langage alchimique, cette réalité nouvelle, elle s'est formée de l'épargne. L'épargne, c'est ce qui était mis en réserve, mis de côté dans ma vie physique, dans ma vie morale, dans ma vie affective, dans ma vie sexuelle. Une part réservée.

Il s'agit simplement de prendre en considération qu'il y a une partie de l'énergie, une partie de notre vie, une partie de notre affectivité, une partie de notre sexualité qui n'est pas utilisée directement, qui est comme suspendue, en suspens, en réserve. Et cette part réservée, non dite, non alignée va constituer un Réservoir où, de soi-même, se forme un corps subtil, un corps de lumière, un corps de résurrection.

Qu'est-ce donc que cette Epargne? Qu'est-ce donc ce non utilisé?

C'est cette part inaccessible de moi-même. Ce secret individuel, ce secret en chacun. Le donné, c'est qu'une personne est mise en circulation dans le monde. Cette personne va tout naturellement fonctionner, en dépensant ce dont elle dispose. Mais elle va s'apercevoir très vite qu'il y a une part d'elle-même, qu'on peut appeler le secret, ou l'indépensable, ou l'essentiel, l'indestructible, le noyau de lumière ... dont elle ne dispose pas.

Lorsqu'on pénètre un peu plus en avant dans ce secret, que la psychologie appellera « individuation », vous devenez un être humain. Vous prenez conscience que votre vie a des différents tiroirs, des arrière-fonds. Etre humain, c'est la manière dont je participe à ce non dit de ma personne, de ma réalité.

 C'est la manière dont nous participons, dont nous entrons en relation avec ce qui est sans relation. La manière dont nous touchons, dont nous participons, sans le connaître, à notre secret individuel, au secret de l'être, de l'individu humain. Le secret de l'humain est en retrait de tout ce que je peux désirer ou souhaiter en tant qu'humain.

C'est donc que nous avons une possibilité à un certain moment de devenir une personne humaine, disons psychologiquement, et nous avons une manière de participer à la formation de ce corps subtil, de ce corps de lumière, qui se fait pourtant sans un travail particulier en vue de sa réalisation.

 Il est à la fois libre de nous et dépendant de nous. Voilà ici une petite difficulté logique, simplement logique. Ce corps de lumière se fait avec notre participation et sans notre participation.

Essayons de comprendre, un peu plus profondément avec Héraclite qui dira «Il n'y a que feu ».           Il n'y a que du feu. Il n'y a qu'une énergie feu, une intensité. Mais le feu, c'est quelque chose qui s'éteint. Lorsque le feu s'est nourri, s'est assouvi de sa propre combustion, s'est assouvi par sa propre combustion, il s'éteint, il devient non-feu. Mais le non-feu, le fait d'éteindre le feu, le fait que le feu s'éteigne, c'est de nouveau un feu. Le feu qui s'éteint, un non-feu est un nouveau feu.

Vous le comprendrez facilement, par la notion de passivité et d'activité. L'activité est un feu, mais la passivité est un feu aussi important. Le non-feu, ou le feu qui s'éteint, une intensité qui cède la priorité, c'est une nouvelle intensité, c'est un réveil de l'intensité.

La pensée occidentale nous a appris que le retrait hors de la présence à moi-même est une nouvelle lumière, est une nouvelle clairière, est une nouvelle mise à découvert.

Donc un feu ne s'éteint jamais! Puisque lorsqu'il s'éteint, il se rallume! Par le fait qu'il s'éteint!

Si vous vous retirez de vous-même, si vous vous retirez dans une phase d'effacement, d'humilité, d'œil baissé, eh bien, vous vous régénérez. Vous reprenez de la force, vous reprenez de l'intensité, vous reprenez du feu.  Mais, c'est un autre feu que le premier feu. C'est un feu qui est passé par le non-feu pour redevenir feu. Là se trouvent des positions différentes, des profondeurs différentes de conscience, de témoin, de vigilance.

Revenons à la physique moderne. Il y a une énergie qui se déploie dans le temps et dans l'espace, une énergie spatio-temporelle que nous connaissons comme moi, ma conscience, mes états.          Puis il y a, ce qu'on pourrait appeler une énergie spirituelle, une énergie intemporelle qui est sans substance, qui est comme les particules, simplement un centre de rencontre, de vibration.                  La particule n'est pas saisissable, elle n'a pas de réalité. Elle est une bifurcation, un centre de croisement de forces. Elle est non substantielle, elle n'a pas de substance. Elle est pure intensité.

On dira que l'âme est cette pure intensité. Elle n'est pas dans le temps. Vous pouvez bien voir et comprendre, on nous l'a expliqué dernièrement que nous avons des vibrations, des fréquences vibratoires qui co-existent. Et comme elles sont différentes, elles ne se gênent pas les unes les autres, elles sont là toutes ensemble.

De même, mon âme peut très bien exister sans substance, elle est non temporelle, elle peut agir en dehors du temps. Tout, et pendant que moi, ma conscience, ma psyché, mon corps, ma volonté, qui sont des résultats d'une énergie dans le temps et dans l'espace, se déploient et vivent leur vie. Et en même temps j'ai quelque chose qui est intemporel, qui se déplace hors du temps et de l'espace, qui n'a pas de substance. Ainsi on peut expliquer tous les phénomènes de télépathie, de sympathie, de télékinésie, de tout le parapsychologique.

Ce corps subtil, ce corps de lumière, est-ce qu'on peut dire qu'il vous précède? Mais il est le point d'aboutissement en même temps de votre nature humaine.

L'affaire dont il s'agit, c'est de mettre l'homme en présence de lui-même. Pourquoi? Pour qu'il se renouvelle dans cette présence à lui-même. Dans une présence à lui-même authentique, l'homme automatiquement, tout seul, sans rien faire, se renouvelle. Mais comme il ne se présente pas face à lui-même, alors il ne se renouvelle pas.

Plus il est authentiquement face à lui-même, plus il baigne dans un liquide rénovateur. Disposant d'une énergie nouvelle, il va automatiquement construire quelque chose. Et de cette nouvelle construction quelque chose va échapper qui est l'épargne.

Il y a un trésor dans la maison. Oui, la maison tombe en ruine d'elle-même, libérant le trésor et je me trouve en face de ce trésor. Ce trésor, il a servi. Il m'a été donné à la fin du parcours, pour que je puisse faire le parcours, pour que je puisse commencer la destruction de la maison. La maison libère un trésor. Ce trésor, c'est l'énergie disponible, c'est l'énergie qui m'a été dispensée afin de pouvoir, afin d'être en mesure de démolir mes structures anciennes. Voyez, ici c'est l'après qui est avant, et c'est l'avant, le trésor qui est après, que je trouverai après.

Il Y a là quelque chose qui n'est pas facile à comprendre pour la logique, mais qui est évident pour votre esprit. Quelque chose vous est donné pour libérer une énergie qui, elle, lorsqu'elle est libérée vous permet de vous libérer. Un après qui est un avant.

Dès que vous entrez en contact avec cette énergie, c'est là où il y a une interaction entre le cosmique et l'humain. Sinon, il y a une interaction pensée « Je fais partie du cosmos ». Par le fait que j'existe, en tant que composé d'atomes et de molécules. Mais ça ne suffit pas ? Il faut qu'il y ait interaction entre l'énergie cosmique et mon énergie. Or, cette énergie cosmique et la mienne est une, UNE SEULE ENERGIE !

Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu'il y a une seule énergie, mais je n'y participe pas, par la croyance fausse, illusoire à mon identité personnelle, en tant que Je, en tant que sujet. Sujet de mes actions, sujet de mes pensées, sujet de ma sexualité, sujet de mes demandes, sujet de mes désirs.

Voyez bien, sans que je vous en parle, que mes besoins ne sont pas uniquement mes besoins. Ce sont les besoins, mais de quoi? Qui le dira? Les besoins du cosmos, à travers moi. Les besoins de la nature à travers ma nature. Les désirs, la même chose. Sexualité, la même chose. Affectivité, la même chose. Ce ne sont pas mes besoins affectifs. C'est à travers mon affectivité, les besoins essentiels qui passent par mon affectivité, qui les colore. D'où cette joyeuse distance, qui est à la fois appartenance à mon plaisir et à quelque chose qui est bien au-delà de mon plaisir. Une appartenance à quelque chose qui me joue. Je suis son dé.

Je reviens à ce corps subtil, à cette autonomie objective d'une réalité qui me dépasse, qui me transcende. Cette réalité, j'ai à l'actualiser! Elle n'est pas la mienne, mais je dois l'actualiser. Sans moi, elle ne s'actualise pas. Et pourtant, cette Réalité, elle était avant que je ne sois.

Je crois que le monde coexiste avec cette énergie vibratoire supérieure, disons, par laquelle le monde est. Ces énergies coexistent, elles sont comme superposées, et ne se gênent pas les unes les autres et ne donnent pas de naissance les unes aux autres. Elles coexistent, elles sont ensemble. Ce que nous appelons le monde, c'est notre rapport avec cette énergie. Il n'y a pas quelque chose qui est le monde. Le monde sans moi, ça n'existe pas. Le monde c'est, parce que j'y suis que je l'appelle le monde. C'est ma résistance à moi-même qui va devenir Je monde, que j'appellerai le monde.

 

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