Les évangiles comme les autres livres de la bibliothèque hébraïque (la Bible) ne sont pas des livres d'histoires ou des livres de sciences, ils ne décrivent pas des faits, ils les interprètent; ils s'efforcent à travers des images, des mythes, des symboles, des paraboles et parfois des concepts de donner du sens à « ce qui est arrivé » à un moment et dans un lieu donné du temps et de l'espace ...

Ainsi les évangiles, comme les autres livres de la bibliothèque hébraïque, ne nous transmettent aucune vérité » scientifique ou historique (ce n'est pas leur « style », on ne trouvera dans ces textes ni équation, ni démonstration logique, ni procès verbal...).

Les évangiles transmettent une vérité non objective, une « vérité vivante », celle du Sujet ou de l'Esprit qui « réagit » à des événements et les interprète; dans le meilleur des cas, selon sa culture et selon son cœur, et dans le pire des cas, selon ses a priori et l'idéologie du pouvoir qu'il veut instaurer ou défendre.

 Les récits évangéliques ne sont pas des récits historiques, leur genre littéraire est plus proche de celui des fables et des contes qui visent à transmettre une vérité d'ordre théologique ou imaginale et qui, pour cela, utilisent davantage les figures de l'histoire comme des archétypes, propres à éveiller ou à faire évoluer l'inconscient des lecteurs vers des plans plus subtils ou profonds de leur humanité.

 

Cela ne veut pas dire évidemment que les évangiles sont faux ou illusoires, mais que les vérités qu'ils nous transmettent ne sont pas seulement d'ordre matériel ou historique. Il y a différents niveaux de réalité et chacun doit être appréhendé dans le style de transmission qui lui est propre.

 

La vérité du christianisme, qu'on le veuille ou non, repose sur l'interprétation qu'un certain nombre de témoins ont donné de l'événement Jésus … Leurs témoignages ont été recueillis dans ce qu'on appelle les évangiles.

 

La multiplicité de ces évangiles, auxquels s'ajoutent ceux que l'on vient de découvrir, nous rappelle que la « vérité il du christianisme, ne peut être celle d'une interprétation dominante qui s'autoriserait d'elle-même. »

D'autres interprétations sont possibles, et c'est la vie même de la vérité que d'être ainsi susceptible d'interprétations variées, infinies peut être, impuissantes en tout cas à la saisie d'un Être qui n'est pas objet figé et immuable, mais Sujet vivant sans cesse en devenir: « Je suis qui je suis, Je suis qui je serai » ou, comme le dit le Livre de l'Apocalypse: « La vérité c'est "ce qui était, ce qui est, ce qui vient". Comment « ce qui vient» pourrait-il être circonscrit par un discours ou par un écrit, aussi saint soit-il ?

Le texte évangélique n'est pas là pour répondre à nos questions et à nous mettre ainsi « en arrêt de pensée », mais il est là pour « questionner nos réponses », nos a priori, nos « habitudes  et nous remettre en chemin de pensée ...

Les textes sont là pour stimuler notre intelligence et notre imaginaire dans leur quête de sens. Ils ne sont pas des catéchismes, lettres figées d'une parole vivante, mais invitation à une         « lecture infinie» et à un dialogue fécond, conflictuel parfois, des interprétations.;

Les évangiles ne sont pas « vrais » en soi, ils sont vrais pour ceux qui viennent avec un cœur pur y chercher du sens. De la même façon que le Christ ressuscité n'apparaît qu'à ceux qui croient en lui, les textes évangéliques ne parlent « véritablement » qu'à ceux qui les abordent avec foi (pistis) ou dans la contemplation (gnosis)

 Jean Yves Leloup in "Les profondeurs oubliées du Christianisme"

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Commentaire de Pastorseraphim le 6 décembre 2012 à 19:05

De la même façon que le Christ ressuscité n'apparaît qu'à ceux qui croient en lui, les textes évangéliques ne parlent « véritablement » qu'à ceux qui les abordent avec foi (pistis) ou dans la contemplation (gnosis).


chère Monikaren, pour moi c'est toujours difficile de dire quelque chose de définitif au sujet soit d'un texte ou d'une phrase relié au témoignage sacré ou non. Regarde cette phrase de Jean Yves

'De la même façon que le Christ ressuscité n'apparaît qu'à ceux qui croient en lui," cela semble juste, et pourtant , tu as toute l'expérience de Saint Paul sur le chemin de damas qui la contredit.

Saul de Tarse , est bien le dernier a croire en Jesus, puisqu'il met à mort ses disciples et pourtant et surtout c'est à lui que le Christ apparaît.

Le définitf, reste en quelque sorte provisoire ;-)

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