Les bienfaits des mauvaises herbes

Aperçu
Par définition, les mauvaises herbes sont des plantes qui poussent là où elles sont indésirables. Cette définition reflète notre attitude mais ne fournit aucune explication quant au rôle que jouent les mauvaises herbes dans un écosystème contrôlé.


Contexte
Dans un environnement naturel, les premières espèces végétales à coloniser un habitat perturbé sont des mauvaises herbes. Bon nombre de ces espèces sont capables de survivre et de se reproduire là où d'autres plantes périraient, bien souvent dans un environnement peu fertile ou soumis à de fréquentes perturbations. Les mauvaises herbes ont la capacité de modifier ce type d'environnement, le rendant ainsi plus hospitalier pour d'autres espèces. En effet, les mauvaises herbes produisent de l'ombre, ce qui diminue le taux d'évaporation et protège le sol des effets néfastes du soleil, et réduisent la vitesse du vent enregistré à la surface du sol. Pendant l'hiver, elles piègent la neige, contribuant ainsi à maintenir le taux d'humidité dans le sol. Les mauvaises herbes jouent par ailleurs un rôle important au chapitre de la conservation du sol puisque leurs racines parviennent à stabiliser les sols érodables et permettent la circulation de l'eau et de l'air dans le sol. Elles contribuent également à l'état d'ameublissement du sol.

Les racines de certaines mauvaises herbes pénètrent profondément dans le sol pour extraire des nutriments qui sont inaccessibles aux plantes cultivées. Les mauvaises herbes font ensuite remonter ces nutriments à la surface à mesure qu'elles développent de nouvelles pousses ou un enracinement superficiel. Lorsque les mauvaises herbes meurent et se décomposent, ces nutriments deviennent accessibles dans la couche de surface. Les mauvaises herbes apportent par ailleurs une quantité importante de matière organique.

Les mauvaises herbes peuvent agir comme indicateurs des conditions de sol et de gestion. L'amarante réfléchie et la moutarde sauvage, par exemple, ne s'épanouissent que dans les sols à forte teneur en phosphore et peuvent ainsi indiquer, par leur abondance, une teneur en phosphore adéquate. En contrepartie, le chou gras est plus répandu dans les sols à faible teneur en phosphore et peut ainsi signaler un problème à cet égard. Le pissenlit, quant à lui, ne se développe pas bien dans les sols à faible teneur en potassium. D'autres mauvaises herbes, comme l'orge queue-d'écureuil, peuvent indiquer une accumulation de sels minéraux. Un observateur attentif pourra ainsi déduire du comportement de certaines mauvaises herbes les modifications qu'il doit apporter à ses pratiques de gestion.

Certaines mauvaises herbes sont par ailleurs très nourrissantes, tant pour l'être humain que pour les animaux. On peut les récolter, les offrir coupées ou en pâturage aux animaux ou les laisser en place pour nourrir la faune. Le chou gras, le pissenlit, le céraiste commun et l'amarante réfléchie peuvent être consommés en salade ou comme légume vert une fois cuits. Les graines de stramoine agrémentent la vinaigrette, alors que les racines de pissenlit constituent un substitut au café. La folle avoine, le kochia et le chiendent fournissent des fourrages nourrissants s'ils sont coupés assez tôt. Les mauvaises herbes tardives sont peu dangereuses pour les cultures de l'année et, dans les champs clôturés, constituent un pâturage adéquat après la récolte.

Les mauvaises herbes peuvent également être l'hôte d'insectes, d'oiseaux ou de mycorhizes utiles. Les graines de mauvaises herbes présentes à la surface du sol constituent une source de nourriture pour les insectes. Les espèces chez qui le nectar est facilement accessible, en particulier, sont une source importante de nourriture pour les guêpes prédatrices, les syrphes et autres insectes prédateurs utiles.

Même dans les cultures, les mauvaises herbes ne sont pas toujours néfastes. Par exemple, les ressemis spontanés de pois qui surgissent dans les champs de blé peuvent être d'une plus grande utilité que la plante cultivée si on arrive à départager les deux espèces après la récolte. La présence de quelques mauvaises herbes dans un champ de haricots ou de pois peut contribuer à réduire la vitesse du vent et soulever davantage les gousses, facilitant ainsi la récolte. Pendant les années humides, les mauvaises herbes présentes dans un champ de lentilles peuvent encourager ces dernières à produire des fleurs plutôt que seulement de la matière végétative.


Conclusions
Les mauvaises herbes témoignent de la présence de la vie dans les environnements inhospitaliers. Elles ont un rôle à jouer, à la fois dans les écosystèmes naturels et contrôlés, et peuvent modifier l'environnement de manière avantageuse.

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Commentaire de rascasse le 11 décembre 2015 à 17:21

Merci Patronimo pour ton commentaire intéressant

Commentaire de patronimo le 11 décembre 2015 à 17:18

j'ajouterai à ton interessant article qu'en désherbant,cela minéralise le sol(le retour progressif à l'état minéral),supprime la vie organique et le stérilise

en agriculture AB,il est tout de même interessant de favoriser tel ou tel engrais vert

à l'inverse,la pullulation et l'envahissement d'un seul type de végétal peut créer un déséquilibre dans les sols

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