http://naturealerte.blogspot.fr/2013/10/03102013france-presence-de....
C’est un ennemi insidieux, car il se cache sous les pierres plates, les soucoupes des pots de fleurs… Il est donc très peu visible.
Et pourtant ces vers que l’on vient de découvrir en France sont une terrible menace pour notre environnement. Certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « catastrophe écologique majeure » potentielle.
Car ces vers invasifs, les plathelminthes terrestres, dévorent nos bons vieux vers de terre et la disparition de ces derniers mettrait en péril notre écosystème. La Grande-Bretagne est déjà touchée et l’infestation pourrait être déjà très avancée en France. Les recherches n’en sont qu’à leur balbutiement.
Le professeur Jean-Lou Justine, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle qui a créé une page internet consacrée à ce nouvel envahisseur lance un appel urgent à témoin pour mesurer l’ampleur du phénomène. Les jardiniers sont les mieux placés pour détecter la présence de cet animal.
« Ce que j’ai peut-être le plus de mal à faire comprendre, c’est le fait qu’on ne sait quasiment rien sur ces vers », explique le professeur Justine qui demande l’aide de tous pour faire avancer la recherche sur ce ver. « Ces bêtes vivent sur le sol. Les seuls qui peuvent les trouver ce sont ceux qui travaillent au ras du sol, qui ont les mains dans la terre, c’est à dire les jardiniers amateurs. Nous avons vraiment besoin du public pour faire avancer nos travaux », insiste-t-il…
Une autre espèce, le Bipalium kewense découverte en Ariège
Il y a six mois seulement, personne ne savait que les plathelminthes terrestres étaient arrivés en France.
Il a fallu que des entomologistes amateurs détectent ce ver et avertissent le muséum pour que la mesure du danger potentiel soit perçue. Dès le 17 avril, l’inventaire national du patrimoine naturel lançait un appel pour recueillir de nouveaux témoignages afin de réaliser une cartographie de son implantation.
Au mois de mai le professeur Justine publiait une page d’information sur internet et au fil des mois la présence du plathelminthe se confirme sur une bonne partie du territoire français.
« Nous savons aujourd’hui qu’il n’y a pas qu’une seule espèce présente en France, mais au moins quatre. Nous en sommes au tout début de la recherche, mais il est certain désormais que ces espèces sont bien établies en France et que pratiquement tout le pays est touché », indique le professeur Justine. Sur ces quatre là, les scientifiques pensent en avoir identifié deux. Les deux autres restent une énigme, mais en Nouvelle-Zélande d’où sont originaires ces vers, il en existe des centaines d’espèces…
Les lombrics disparaissent en Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne est confrontée à ce ver depuis une vingtaine d’années sans avoir trouvé de parade. Par contre on y enregistre une baisse spectaculaire du nombre de vers de terre indigènes. Ce sont les pêcheurs à la ligne qui ont découvert la disparition des lombrics et donné l’alerte. Les lombrics ont ainsi complètement disparu de certaines localités et on note parallèlement la disparition des taupes qui s’en nourrissaient.
Où a-t-on trouvé ces vers en France? Les régions les plus touchées semblent être le sud de la France et la Bretagne. Dans ce dernier cas, cela pourrait s’expliquer par la proximité avec la Grande-Bretagne et notamment la Cornouaille qui est infestée par ces prédateurs. Des transports de fleurs en pots pourraient avoir facilité l’introduction du plathelminthe sur le sol breton.
Quels dégâts provoquent-ils? Au moins une des espèces détectées en France se nourrit de vers de terre (lombrics). Alors que leurs cousins néozélandais ont développé une parade en s’échappant à l’approche du prédateur, les lombrics français eux sont sans défense.
Sont-ils dangereux pour l’homme? « On n’en sait rien… », avoue le professeur Justine. Ce qui est sûr, c’est que son corps est recouvert de mucus toxique qui repousse ses prédateurs. Le professeur Justine estime que le principe de précaution s’impose. Il recommande de ne pas laisser les enfants les toucher et de se laver soigneusement les mains, si vous en touchez un.
Existe-t-il une parade? Non. Ces vers n’ont ni prédateurs, ni parasites en France et rien ne semble pouvoir freiner leur expansion. Il s’agit bien d’une espèce invasive… Pire, l’une des espèces détectées est d’origine tropicale et ne devrait donc pas survivre pendant nos hivers. Or, elle semble s’être adaptée à notre climat.
Quels risques pour l’environnement? A terme, ces vers pourraient détruire nos lombrics, qui jouent un rôle essentiel dans l’équilibre du sol, dans sa fertilité. Cette disparition serait une catastrophe naturelle majeure et pourrait avoir de très graves conséquences, notamment pour l’agriculture et la biodiversité.
Que faire si vous en trouvez?
Voici la démarche à suivre si vous trouvez ce ver, donnée par le professeur Justine:
- Ensuite, noter l’endroit (votre jardin? ailleurs? dans la terre? sous un pot de fleurs?
- Faire des photos de près – un bon smartphone vous fera une photo tout à fait convenable – et me les envoyer.
- Récolter le ver avec beaucoup de soin (ne pas l’écraser, le casser)
- Le mettre dans une boîte fermée avec un peu de terre humide, mais pas dans l’eau.
- Garder la boîte au frais (cave, pièce fraîche) mais ne pas le congeler.
- Enfin, si vous en avez chez vous, surtout ne donnez pas vos plantes, ne faites pas de troc pour éviter sa propagation.
Source © jacky la main verte
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