Prendre soin des insectes ne consiste pas seulement à leur offrir à manger durant la belle saison mais également à leur proposer le gîte pendant les périodes défavorables. Quand je pense aux périodes défavorables cela n'englobe pas seulement les frimas de l'hiver mais aussi les périodes pluvieuses plus ou moins fraiches de la fin de printemps ou de l'été.
Pour les abris à insectes il y a les petits motels et les 5 étoiles (avec service d'étage...). L'hôtel à insectes constitue ce qui se fait de mieux en matière "d'hébergement" pour nos amis invertébrés et ils vous le rendront bien au centuple.
On y pense rarement mais on devrait se demander plus souvent ce que devient toute cette faune minuscule pendant l'hiver. Les insectes utiles (comme les nuisibles) hibernent bien volontiers sous forme d'œufs dans les écorces des arbres ou au stade adulte dans des petits coins tranquilles comme les greniers de nos maisons, murets de pierres, bois morts....
Cependant la dégradation de leur environnement entraine une disparité dans l'offre d'abris qui sont à leur disposition. Alors dans ce cas quel intérêt de faire un jardin biologique si ses habitants sont obligés de le fuir pour trouver refuge lors des périodes défavorables.
Dans l'abri de luxe que constitue l'hôtel à insectes chaque espèce dispose d'un espace dédié. Pour certains ils y construiront leur nid, d'autres ne le verront que comme un abri provisoire pour un temps limité. L'emplacement est donc primordial: une orientation sud/sud-est à l'abris des vents dominants et de la pluie est idéal
Etant donné que tout traitement du bois par une couche de vernis est proscrit vous devrez choisir des planches d'une essence durable comme le mélèze, douglas ou châtaignier. La construction de l'abris nécessitera l'emploi de 10,22 mètre de planches de 22 cm de large sur 2,3 cm d'épaisseur.
Détail des fournitures
- 2 x 120 cm pour les montants verticaux (1),
- 4 x 100 cm pour les montants horizontaux (2) ,
- 6 x 37 cm pour les parois des 2 boites, dont une sera constitué de fentes (6) et l'autre d'un trou (équipé d'une planchette d'envol) suffisamment gros pour que les bourdons puissent y entrer (7),
- 2 x 80 pour le toit (5) ,
- Deux pieux solides d'au moins 7 x 7 x 90 cm (3) ,
- Pour éviter le pourrissement des pieux dans le sol deux douilles métalliques (4) seront nécessaire,
- Des vis à bois ainsi que six boulons à tête ronde, écrous et rondelles (pour les pieux),
- Du carton bitumé pour le toit,
- Paille, foin, tiges de bambou, nattes de roseaux, rondins, bûches, briques creuses, etc .
Montage
- Vissez d'abord le cadre (montants latéraux puis planches du haut et du bas),
- Ensuite assemblez les 2 étages intermédiaires avec leurs boites,
- Boulonnez les pieux sur les montants latéraux puis enfoncez les douilles dans le sol et boulonnez;
- Vissez le toit (des petites équerres seront peut être nécessaire) et agrafez la toile goudronnée;
- Aménagez les chambres avec les différents matériaux.
Les bûches percées (1)
Elles devront être en bois dur (chêne, hêtre, charme, châtaignier) car le bois tendre risque de gonfler avec l'humidité. Des simples bûches coupées à la largeur de l'abri, percées de trous de diamètres variables (de 3 à 14mm) feront l'affaire. Les trous ne doivent pas transpercer la bûche de part en part. Ce type d'abris attire en général les hyménoptères (famille des guêpes) et en particulier les abeilles solitaires qui sont très utiles au jardin.
Des tiges creuses (2)
Les tiges creuses constituent un très bon abris pour la journée, la nuit ou pour la nidification des insectes. Vous pouvez utiliser du bambou, de la canne de Provence, des graminées (paille, foin,...), des ombellifères... A insérer dans l'hôtel ou à utiliser en isolé liées entre elles en fagots avec de la ficelle ou du fil de fer (pendu à un arbre par exemple). L'important est que les tiges doivent être bouchées à une de leur extrémité, soit en utilisant les nœuds naturels du matériau soit avec de l'argile (ou une terre bien grasse). Pour les hyménoptères, abeilles solitaires (mégachile),...
Des tiges à moelle (3)
Elles reprennent le même principe que les tiges creuses à la seule différence que les insectes devront percer eux même leur nid aux dimensions appropriées. Les tiges, d'une trentaine de centimètres de long peuvent être en sureau, rosier, framboisier, fusain... Pour les petits hyménoptères et les syrphes
Les briques creuses (4)
Une simple brique dont les trous sont bouchés avec de la boue qui une fois sèche offre aux abeilles et guêpes solitaires la possibilité de creuser elles même leurs galeries.
Le nichoir à bourdon (5)
Situé dans l'une des boites de l'hôtel à insectes, il sera équipé d'un trou de sortie de 1 cm de diamètre et d'une planchette d'envol. L'intérieur peut être garni de paille mélangée avec de la terre. Le bourdon vivant dans le sol à l'état naturel cela lui convient généralement.
Le gîte à forficule (perce-oreille)
Un pot garni de paille et de fibre de bois situé au point le plus bas de l'hôtel fera l'affaire. Les forficules sont très friands de pucerons mais en leur absence ils peuvent s'attaquer au feuilles, bourgeons et fruits. Bon à savoir...
L'abri à chrysopes (6)
C'est la deuxième boite de l'hôtel à placer au plus haut. La face avant doit être constituée de longues et fines fentes. Possibilité de la remplir avec des fibres d'emballage, de la paille ou du foin pour l'isolation du froid.
Pour les insectes xylophages (qui se nourrissent de bois) vous pouvez également placer de vieux morceaux de bois empilés (7) ainsi que des morceaux de branches pour les carabes.
A lire également: "Hôtels et abris à insectes: inutiles ?" (webzine), "La vie secrète des chrysopes" (sur le webzine également) et pour finir "Bien connaitre les insectes pour mieux les préserver" (sur le blog).
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