Qui n’a jamais pesté sur la présence ou sur l’absence, désirée ou non, des gendarmes ? Moi ? Plus souvent qu’à mon tour et je me souviens d’une chanson que chantait Bourvil en 1950 :
« Les Gens disent, ha les gendarmes, quant on a besoin d’eux ils ne sont jamais là ! »
Et c’est vrai que de tous temps, les hommes ont conspué "les Chaussures à clous" (nom donné aux gendarmes), très souvent perçus comme "outils" répressifs d’Etat.
Pourtant, à votre avis, combien de temps croyez-vous que nos sociétés démocratiques pourraient survivre à un retrait total de ses forces policières ? Guère plus de 48h. Il suffit pour s’en convaincre, de voir à quelle vitesse se multiplient violences et dégradations de toutes sortes avec mise à sac, de quartiers entiers, quelques heures seulement après une catastrophe quelconque.
Mais alors, nous ne pourrons jamais nous passer des "services de police" ?
Apparemment non, puisque le seul moyen de protection préconisé, réclamé à grands cris par tout un peuple et mis en place à grand renfort de publicité, c’est l’augmentation des effectifs policiers, la multiplication des vidéos surveillances et la construction de nouvelles prisons.
N’existerait-il aucun autre moyen ?
Je pense que oui et c’est ce que je vais tenter de développer. Mais serons-nous capable de le mettre en place ?
La réponse appartient à chacun d’entre nous.
A quoi servent nos services policiers ?
Ils garantissent la liberté et défendent les institutions de la République par le maintien de la paix et de l'ordre public, assurant ainsi la protection des personnes et des biens.
A quoi servent nos institutions ?
A régir et règlementer les différents pouvoirs politiques servant de fondement à la République en s’appuyant sur les 5 pouvoirs suivants :
Le Pouvoir Exécutif qui est partagé entre le Président de la République et le Gouvernement.
Le Pouvoir Législatif lui, appartient au Parlement. Il est composé de l'Assemblée nationale et du Sénat.
L'Autorité Judiciaire, soit l'ensemble des tribunaux, tranche les conflits opposant des personnes entre elles ou des personnes avec l'État. Elle est gardienne de la liberté individuelle et doit en assurer le respect.
Le Conseil Constitutionnel, composé de 9 membres, (3 nommés par le Président de la République, 3 nommés par le Président du Sénat et 3 par le Président de l'Assemblée nationale), vérifie la régularité de l'élection du Président de la République, des députés et des sénateurs ou des référendums et vérifie que les lois votées ne sont pas contraires à la Constitution, avant qu'elles ne soient promulguées et publiées au Journal officiel de la République française.
Et pour finir, Le Principe de "La Séparation des Pouvoirs" qui s’exerce par une distinction raisonnée des pouvoirs politiques en recommandant leur séparation entre plusieurs personnes. Celui-ci nous rappelant que la tentation de vouloir s’approprier le pouvoir serait trop grande si les mêmes personnes avaient le pouvoir de faire les lois et celui de les faire exécuter.
Aujourd’hui encore, si tout n’est pas parfait, c’est tant bien que mal et sur des modèles différents selon les pays concernés, que reposent nos sociétés dites démocratiques. Même si, dans bien des cas et comme le disait un de mes amis :
« La différence entre une dictature et une démocratie ? Une dictature c’est : Ferme ta g… ! Et la démocratie : Cause toujours ! »
Mais alors, comment faire pour se passer pour toujours de policiers ?
Très simple : Respecter la loi. Qu’est-ce que la loi ?
C’est l’unique moyen trouvé et développé par l’homme, sensé permettre à celui-ci de vivre en communauté avec d’autres hommes, sans trop s’entre-déchirer. Et comme le prouve l’état délabré de notre monde, c’est loin d’être gagné.
Prenons un seul exemple, que nous pouvons appliquer, symboliquement, à toutes les situations humaines … notre "conduite sociale" … par l’apprentissage de … la conduite automobile.
Pour conduire n’importe quel véhicule, il nous faut passer par une école pour en apprendre, non seulement le maniement mécanique devant nous mener à la maîtrise de l’engin choisi, mais aussi aux règles, le code de la route, régissant son usage en zone urbaine, périurbaine, sur autoroute, rurale etc. Cet apprentissage étant sanctionné par un Permis de Conduire.
Mais croyez-vous que posséder ce sésame fasse réellement de nous, de bons conducteurs ?
J’en doute fortement lorsque je vois le nombre d’accidents de la route trop souvent mortels (4 262 personnes ont trouvé la mort en 2009, soit en moyenne 12 par jour) et son cortège de blessés plus ou moins gravement (83 911 personnes ont été blessées en 2009, soit 230 par jour en moyenne). On estime d’ailleurs à plus de 4 000 le nombre de blessés avec séquelles majeures.
Les causes de ces accidents sont multiples :
Comportement du conducteur.
Notre comportement en voiture est dans la plupart des cas, la cause d’un accident de la circulation. En effet, s'il peut arriver qu’un accident n’ait pas sa cause dans notre comportement (par exemple une chute de pierres sur le véhicule), cela reste exceptionnel.
Les causes comportementales sont essentiellement dues au non-respect du code de la route et une faute est bien souvent à l'origine de l'accident. En méprisant le code de la route, nous imposons un rapport de forces avec tous les autres, qu’ils soient automobilistes, piétons ou 2 roues. C’est la loi du plus fort. Il arrive aussi bien souvent, que toutes les personnes concernées dans un accident aient commis une faute ; par exemple en traversant en dehors des clous pour un piéton, ou rouler sur un trottoir ou en sens interdit pour un 2 roues ; car notre attitude comportementale changera selon que nous soyons automobiliste, motocycliste ou piéton.
Conduite sous influences.
Certaines substances dont l'alcool et certain médicaments, en particulier les tranquillisants, influencent le comportement en ralentissant les réflexes et en diminuant l’attention avec un risque d’endormissement.
Le cannabis au volant, avec des mécanismes différents, pouvant fausser nos perceptions de la route est aussi mis en cause dans l'augmentation des risques d'accidents, mais de manière moindre que l'alcool restant la cause ou une des causes majeures de nombreux accidents, très souvent imputés aux jeunes conducteurs.
Fatigue, somnolence, baisse de vigilance.
On constate avec une baisse de vigilance environ toutes les deux heures, un risque accru d'accident entre treize et seize heures et vers quatre heures du matin avec comme conséquence, l'endormissement au volant, particulièrement lors des longs trajets.
Vitesse.
La vitesse est aussi trop souvent, une des causes responsables d'accident et joue un rôle prépondérant dans sa gravité en cas d'accident.
Véhicule automobile.
Un mauvais entretien de la voiture peut être aussi la cause d’un accident.
Santé du conducteur.
Celle-ci entre en jeu dans un accident car il peut être provoqué par une mauvaise vue, un trouble moteur ou comportemental ou encore causé par un malaise.
Infrastructures routières.
Le mauvais état des routes peut aussi occasionner des accidents.
Dans tous les exemples donnés, il apparaît que c’est notre comportement, et cela dans tous les cas cités, qui serait le principal responsable de nos accidents de vie. Même dans le cas d’infrastructures en mauvais états, celui-ci pouvant être vu au travers par exemple, d’une trop lente prise de décision, municipale ou autre, de la remise en état d’une route un peu trop abîmée.
Le seul moyen mis en place pour palier à ces manquements ? Police, Gendarmerie, Armée, Pompiers et tous services d’Etat œuvrant dans ce sens, tous, soutenus par cet autre appareil d’Etat, conciliateur autant que répressif : La Justice … outil inventé par et pour l’homme, sensé lui apporter, au travers de la crainte qu’il inspire au plus grand nombre, moralité et humanisme.
Il y aurait pourtant beaucoup à dire au sujet d’un appareil judiciaire qui … « selon que l’on soit riche ou misérable … ».
Mais revenons à la raison de ce papier et à mon exemple premier : Notre conduite automobile, responsable pour une grande part, des présences policière et "gendarmesque" sur nos routes, grands pourvoyeurs zélés et financiers d’Etat, par le truchement de nos contraventions.
Pendant des décennies, nous avons utilisé nos voitures sans nous poser réellement de questions quant à notre manière de les conduire, de nous conduire et de respecter ou non, le code de la route. Il est même certain, que si la plus grande majorité des titulaires du permis de conduire, devaient aujourd’hui, repasser le dit Permis, nous serions presqu’autant à être recalés … moi le premier. Pourquoi un tel comportement ?
Mais parce qu’en voiture, je deviens le Roi du monde, omniprésent et omnipotent. Parce que … moi seul sait conduire et que, si j’ai un accident, 9 fois sur 10 c’est la faute de l’autre ; de cet autre qui est venu occuper mon espace, mon territoire. Il est d’ailleurs bien connu que c’est toujours un "étranger" à mon département qui ne sait pas conduire.
Moi ? Je sais et peux rouler plus vite que la vitesse imposée par la loi. Je sais conduire et j’ai LE véhicule adapté … tandis que l’autre avec sa poubelle …
Ainsi, c’est au fil des années et d’accidents de plus en plus meurtriers, que nous avons mis l’Etat, dans l’obligation de légiférer (code plus difficile à obtenir, multiplication des panneaux de toutes sortes … surtout ceux limitant notre vitesse etc.)
Mais cela n’a pas suffit à nous "citoyenniser" d’où l’apparition d’appareils contrôleurs et répressifs de plus en plus sophistiqués (radars de toutes sortes, véhicules pièges, lunettes spéciales, tous les systèmes vidéos autant protecteurs que punitifs …) sans oublier la présence accrue d’uniformes tous aussi répressifs que divers. Le tout, sanctionné par un arsenal judiciaire pouvant aller, selon l’infraction, du simple PV à la prison, en passant par l’inévitable perte de points de son permis. Ce sont donc bien nos comportements irrespectueux de nos codes de conduite qui les ont mis en place.
C’est pourquoi, aujourd’hui, la loi nous contraint et nous protège tant bien que mal, de nous-mêmes et des autres, de nos excès comme de nos erreurs. Mais alors, comment ne plus subir les foudres de la loi ?
Un seul exemple :
La vitesse en ville est limitée à 50km/h. Pourquoi ?
Simplement parce que le nombre toujours croissant de véhicules de toutes sortes, circulant chaque jour dans nos villes, et la présence de milliers de piétons y résidant, rend dangereuse pour tous les citadins, une vitesse supérieure à celle imposée par la loi. Ne pas la respecter, c’est s’exposer d’une façon moindre à la contravention et prendre le risque d’exposer tous les autres et soi-même à l’accident idiot et trop souvent criminel.
En comprenant cette nécessité de ne pas rouler plus vite que 50 en ville, je respecte la vie d’autrui … et la mienne. En faisant mienne cette nécessité, je ne subis plus les foudres de la loi et n’encours plus le risque d’être sanctionné. En fait, je deviens loi moi-même et ainsi, je n’ai plus à lui obéir … je m’en suis libérée.
Combien de fois avons-nous accusé l’Etat de nous prendre pour des vaches à lait ?
Des milliers de fois. Aussi, si nous voulons vraiment, couper le robinet aux amendes et autres sanctions, respectons la loi … à la condition express qu’elle ne soit pas inique. Dans ce cas, je me fais ouvertement le devoir de ne pas la respecter.
C’est par notre conduite, positive, respectueuse, responsable de soi-même et des autres, sans volonté affichée du "donneurs de leçons", que nous pourrons peut-être, voir éclore un monde plus juste, plus fraternel, débarrassé à tout jamais de la nécessité policière. C’est aussi simple et aussi difficile que cela. Le voulez-vous ?
Oui ! Alors n’attendons pas que "les autres" commencent … et commençons dès aujourd’hui.
Dans tous les cas, que vous le vouliez ou non, j’ai, personnellement, décidé d’en sortir vainqueur … ne serait-ce qu’en privant l’Etat des dividendes que lui rapportèrent mes infractions passées.
Une dernière remarque.
L’Etat, par ses représentants, ne cesse de répéter haut et fort vouloir nous protéger et, pour se faire, durci l’arsenal de ses lois. Sont ainsi visés, tous les comportements ou états menant à une conduite à risques.
Pourtant, il existe un "responsable" que l’Etat n’a jamais cherché à affronter … les constructeurs automobiles. En effet, la vitesse maximale imposée à toute l’Europe allant de 120 à 130km/h (sauf en Allemagne où elle est illimitée sur autoroute, et 140 en Pologne), pourquoi ne pas imposer la construction de véhicules ne dépassant pas le 150 ? On a bien bridé dès 1960 les moteurs de mobylettes à 45km/h.
Je remarque aussi qu’il faudra toujours attendre des années, avant de voir adaptées à tous les véhicules, les améliorations techniques apportées, ne plus être optionnelles, Aussi je m’interroge.
A quoi sert de construire et de mettre en vente une voiture comme la Barabus TKR 1005ch (Chevrolet), construite et homologuée en Italie, dont la vitesse atteint … les 432 km/h ?
Citoyen !
Michel Ribeiro
Merci d’avance pour vos éventuels commentaires et excusez-moi si je n'y réponds pas, mais je préfère la parole à l'écrit vu que je ne tape qu'avec 2 doigts ... et je ne suis pas doué.
Commentaires bienvenus
Je rêve d'un monde sans police ... même intelligente ... car elle sera toujours le symbole de la répression ... surtout face à celui qui n'a rien fait. Ce n'est pas pour demain ? Ok ! Mais peut-être pour après demain ?
Michel
http://www.youtube.com/watch?v=0rG-EYLr-hA
OK sur quelques points.
Les voitures qui roulent vite, c'est complètement débile de nos jours.
L'arrivée du Viagra n'a pas suffi à en réduire les ventes. Rires...
En Allemagne la vitesse n'est pas partout illimitée, loin de là!
En Europe, on nous oblige de plus en plus à rouler à 30km/h, mais pour cela tu ne peux plus regarder la route parce que tu dois fixer ton tableau de bord pour ne pas rouler plus vite.
Et tu te fais dépasser par les vélos!
Pour les 50 km/h je suis entièrement d'accord, mais pas pour les 30.
Merci aus Etats pour tous ces nouveaux radars sophistiqués et invisibles, qui font du citoyen normal un délinquant et qui engraissent surtout les caisses de l'Etat.
En France, rouler c'est plus dangeureux qu'en Suisse, surtout sur la A9!
Elle ressemble à la A5 allemande.
C'est la raison pour laquelle je ne roule que les samedis ou les dimanches lorsque je fais de longs trajets sur ces autoroutes.
Ce que je déteste, ce sont ces fous qui roulent derrière toi et qui te font sans cesse des signaux avec les phares.
C'est très dangeureux.
Rires... on dirait qu'ils sont aussi pressés que des femmes sur le point d'accoucher.
J'avoue que l'idée ne m'est jamais venue de pouvoir un jour me passer des services de police et que je n'y vois pas la raison.
Au contraire, on en a besoin.
Malheureusement j'ai le sentiment que ce qu'ils font c'est plus de la répression que de la protection des citoyens.
C'est pourquoi j'envoie cette vidéo tout à fait significative avec mon commentaire.
Nous avons besoin d'une police intelligente et performante.
Marie
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