5 - Une symbiose efficace, c'est possible?

    La santé d'un microbiote ne va pas sans la santé du microbiome auquel il est rattaché. Et vice versa. Ainsi, que l'on soit en forme ou malade, il est essentiel d'entretenir au quotidien notre peau, nos muqueuses et les micro-organismes saprophytes. Certains gestes simples et de bon sens suffisent pour garder ou retrouver le cap d'une bonne santé durable.

    En premier, des mesures d'hygiène, notamment alimentaire.

    Consommer des aliments au fort pouvoir immunostimulant

    Adopter un régime riche en antioxydants et probiotiques naturels (inuline, oligofructoses), autrement dit, un régime de type méditerranéen.

    Les polyphénols présents dans les légumes et les fruits frais sont métabolisés par seulement quelques espèces bactériennes, justement celles qui s'opposent à la colonisation des intestins par des bactéries pathogènes.

    Au niveau digestif

    D'une part, écarter de l'alimentation le plus possible les substances connues pour irriter les intestins :

    - Réduire l'apport en sucres raffinés (responsables des phénomènes de fermentation) et en graisses trans-artificielles.

    - Limiter la consommation de viande rouge dont l'excès induit des phénomènes de putréfaction.

    - Eviter la prise d’antibiotiques et de corticoïdes ‘‘per os’’ (par la bouche) autant que faire se peut. Les premiers facilitent l'émergence de souches pathogènes particulièrement agressives, comme ‘‘Clostridium difficile’’, le principal tueur en série des hôpitaux, tandis que les seconds sont une cause reconnue d'hyperméabilité intestinale.

    - Arrêter de fumer et éviter toute exposition aux fumées (tabagisme secondaire, bougies et encens brûlant dans une atmosphère insuffisamment aérée).

    D’autre part, stimuler la physiologie intestinale :

    - Consommer régulièrement des aliments riches en probiotiques, les meilleurs étant les produits lacto-fermentés : choucroute crue, kéfir, kombucha, papaye fermentée, etc. Quant aux produits laitiers fermentés, également riches, il est préférable d'éviter ceux d'origine bovine en raison du risque d'intolérance à leurs protéines qu'ils peuvent induire.

    - Éviter les yaourts enrichis en probiotiques car ceux-ci n'augmentent pas significativement la diversité des souches bactériennes saprophytes.

    - Chaque jour, prendre des aliments riches en probiotiques naturels (ail, artichaut, échalote, oignon) et des légumes verts frais, de saison et biologiques (car indispensables à l'expression du gène ‘‘T-bep’’ et par voie de conséquence du renouvellement régulier d'un certain type de lymphocytes impliqués dans l'immunité innée).

    Au niveau respiratoire

    Avant tout, réduire l'exposition aux polluants aériens autant que cela est possible, ne serait- ce qu'en se débarrassant de certaines fâcheuses habitudes : réduire le recours aux produits d'entretien de grande consommation au profit de produits plus respectueux de l'environnement, arrêter de fumer, aérer le logement au moins une fois un quart d'heure par jour...

    Au niveau cutané

    La toilette devrait bénéficier d'assez de temps : non seulement pour se laver avec un savon naturel gras sans parfum (savon d'Alep, par exemple), mais aussi pour se masser avec un lait corporel et une crème du visage, toujours d'extraction biologique, dont la composition variera en fonction de l'état de santé de la peau.

    Saine : laits corporels et crèmes à base d'huile de madacamia, de beurre de karité.

    Malsaine : laits corporels et crèmes à base d'huile de rose musquée du Chili, de graines de cassis.

    Au niveau vulvo-vaginal

    Plus qu'ailleurs, la loi du "ni trop, ni trop peu" doit s'appliquer ici. Aussi est-il conseillé de :

    - Se laver quotidiennement avec un savon doux, au PH neutre, puis de rincer au bout de quelques secondes seulement et de se sécher avec douceur.

    - Que ce soit à la salle de bains ou aux WC, et plus encore pour les femmes que pour les hommes, toujours s'essuyer d'avant en arrière, cela afin d'éviter de contaminer la sphère urogénitale par des souches fécales.

    - Ne pas pratiquer de douche vaginale en dehors de toute infection déclarée, cela afin de ne pas altérer le microbiote naturel.

    - Eviter les déodorants intimes qui, chez certaines personnes sensibles, peuvent provoquer des irritations.

     Et qu'en est-il des lavages de sinus ?

    Cette pratique traditionnelle issue du pranayama (faire neti) repose sur le nettoyage des cavités nasale et sinusiennes par de l'eau tiède et légèrement salée (1 cuillère à café par litre d'eau) au moyen d'une burette communément appelée lota. Après s'être baissé en avant puis avoir incliné la tête d'un côté, arrêter de respirer le temps de faire circuler l’eau d'une narine sur l'autre. Un demi-lota par côté suffit en cas de simple rhume.

    6 - Quelques traitements

    RECOURS À CERTAINS COMPLEMENTS ALIMENTAIRES

    Ce sont essentiellement des remèdes à visée intestinale. Trois sont à retenir car de prescription quasi systématique.

    L'extrait de Boswellia serrata, remède de la médecine ayurvédique, connu depuis l'antiquité pour ses puissantes vertus anti-inflammatoires, est efficace dans la régénération des muqueuses intestinale et respiratoire. Ses indications sont donc très larges :

    Digestives : hyperperméabilité intestinale, MICI, intolérances et allergies alimentaires, maladies auto-immunes, etc.

    Respiratoires : bronchopathie chronique obstructive, asthme chronique.

    La posologie est de 1 à 1,5 g par jour pendant un minimum de trois mois. En cas de pathologie chronique évoluant depuis plusieurs années, il est nécessaire de prolonger pendant un an, sinon deux.

    La L-glutamine rééquilibre la balance physiologique entre prolifération et mort des cellules de la muqueuse intestinale et facilite la régénération de cette dernière. Elle rétablit les défenses immunitaires locales et l'équilibre acido-basique.

    La durée de cette complémentation n'est pas limitée dans le temps. La posologie varie d'une affection à l'autre, pouvant atteindre 18 g par jour au cours de certaines chimiothérapies. Elle n'est réellement efficace qu'à partir de 5 g par jour. Perméaphyt, 1 sachet par jour, deux mois minimum.

    LES PROBIOTIQUES

    Bien qu'à la différence des saprophytes, les probiotiques ne colonisent pas les intestins, ils exercent une large palette d'effets bénéfiques pour l'organisme tout le temps de leur transit notamment sur la production de toxines dirigées contre des agents pathogènes. Ils neutralisent une partie des toxines libérées par les bactéries pathogènes, stimulent le système immunitaire intestinal, réduisent des phénomènes d'inflammation locale.

    Il existe de très nombreuses spécialités recommandables associant saprophytes et probiotiques, en voici deux :

    Probiotic-Nut et Flore Protect, 4 à 6 gélules par jour.

    Quel que soit le cas d'hyperméabilité (voir plus loin), au moins deux de ces trois produits doivent être associés au cours des premiers mois, selon les combinaisons suivantes : Boswellia et Probiotic-Nut, ou Perméaphyt et Flore Protect. Dans les cas majeurs, la prise concomitante des trois produits accélérera le processus de guérison

Très important : quelle que soit l'indication, il est recommandé de ne pas arrêter les médicaments allopathiques pour les remplacer par les remèdes naturels au risque d'une rechute.

    Il est préférable d'associer médecine officielle et médecine alternative pendant au moins des mois et de suivre les conseils du médecin pour diminuer progressivement le traitement allopathique. Et enfin de réduire lentement les remèdes naturels, toujours sous contrôle médical.

    LE GROS PROBLEME DE L'HYPERMEABILITE

    Du fait de l'hyperméabilité qu'elle entraîne, l'altération de la peau et/ou des muqueuses favorise la pénétration de toutes sortes d'agents toxiques et de micro-organismes pathogènes.

    À ce jour, l'hyperperméabilité intestinale (HPI) est une entité reconnue, et son implication dans la genèse de nombreuses pathologies (notamment auto-immunes) également. Peu de travaux scientifiques se sont intéressés à l'yperméabilité cutanée, respiratoire, voire vaginale, mais tout porte à penser qu'il existe de nombreux points communs. Dont très probablement ceux-ci :

    - La pénétration en masse de grosses molécules antagoniques peut provoquer l'apparition de maladies inflammatoires chroniques, auto- immunes ou allergiques.

    - L'entrée d'agents infectieux de toutes sortes facilite la survenue d'infections systémiques (disséminées dans tout le corps).

    - La diffusion de toxines par le sang peut altérer le fonctionnement de certains organes, le cerveau notamment.

    Comment savoir si l’on souffre d’HPI ?

    On utilise le test au lactulose-mannitol pour cette recherche.

Le mannitol et le lactulose sont deux sucres non assimilables.

Administrés sous forme liquide par voie orale, ils permettent de déterminer le degré de perméabilité de la muqueuse intestinale aux molécules de petite taille (le mannitol) et de grande taille (le lactulose). Ainsi, dès qu'une pathologie émergeante est connue pour avoir un lien possible avec l'HPI, il est légitime de faire pratiquer ce test. Malheureusement, celui-ci n'est pas encore de réalisation courante.

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