Soyons nous-mêmes

Dans un de ses enseignements, Bouddha a invité ses disciples, à se respecter en tant que divinités incarnées, en ces termes :
« C’est surtout quand je suis seul que je fais tout mon possible pour me respecter moi-même ».

Cette règle d’or nous incite à faire des efforts pour nous maîtriser à tous les niveaux : contrôle des pensées, des actes et de sa façon de se comporter ainsi que de respecter son corps physique.

Ce texte issu du Talmud, nous pousse à la réflexion :

D’autre part, j’ai constaté que les hommes de peu de valeurs font tout leur possible pour agir afin d’être reconnus, acceptés et mis en avant. Ils souhaitent être sur le devant de la scène.

«… Je m´voyais déjà en haut de l´affiche En dix fois plus gros que n´importe qui mon nom s´étalait Je m´voyais déjà adulé et riche Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient … »

Au contraire, ceux qui pratiquent cette règle d’or, savent agir dans l’ombre et font en sorte que tout le mérite revienne à leurs collaborateurs et à leur entourage.

Mon expérience de vie m’amène à penser que plus on est réservé en accomplissant une tâche et plus nous avons de chances d’être réellement apprécié pour ce que nous sommes.
« Les derniers seront les premiers ! »

Il m’est arrivé de fréquenter des milieux, ou le président est respecté par toute la communauté qu’il préside : « Bonjour Monsieur le Président, comment allez-vous ? »…
Cet homme a autour de lui une cour dévouée.
Mais en fait, dès que cette personne perd son mandat ou n’a plus la possibilité d’exercer sa responsabilité qui le mettait tout en haut de la pyramide, alors celle-ci ne représente plus rien aux yeux de celles et ceux qui l’adulait.
En d’autres termes, nous pouvons être respecté pour ce que nous sommes ou être respecté pour ce que nous représentons.

Mon expérience de vie m’a clairement montrée la différence entre « ETRE » et « PARAITRE ».
Tôt ou tard les masques finissent par tomber.

Il me parait évident que la situation idéale pour un homme c’est d’occuper un poste tout en étant respecté pour ce que l’on EST vraiment et non pour sa fonction, son argent ou sa réputation.

Il y a là une réflexion à avoir entre « ETRE » et « AVOIR ».
Suis-je respecté et aimé pour ce que je « SUIS » ou pour ce que « J’AI », en termes de pouvoir et de statut ?

La vie m’a personnellement donné au-delà de toutes mes espérances. En écrivant ce texte je ne peux m’empêcher de penser à toutes « ces personnes de l’ombre » qui ont contribué à faire ce que je suis aujourd’hui et qui ont participé de près ou de loin à mon bien-être, mon équilibre.

Simone Signoret dans son livre « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était » nous dit :
« Nous sommes les autres ! ».

Je trouve cette déclaration tout à fait exacte et cette règle d’or nous invite également à ne pas oublier celles et ceux qui dans l’ombre ont participé d’une façon ou d’une autre à notre rayonnement.
C’est la raison pour laquelle, il me semble évident que nous respections tout naturellement nos ainés, nos parents et ancêtres, ainsi que nos maîtres et professeurs. C’est grâce à leurs efforts que nous pouvons exister tel que nous sommes aujourd’hui.

Dans le jardin d’un homme sage que j’ai pu connaître dans le passé, se trouvait une lanterne près d’une fontaine. Elle représentait un fermier travaillant dans un champ. Chaque fois qu’il regardait la lanterne il pensait aux efforts des paysans qui se donnent de la peine pour que nous puissions manger à notre faim et se souvenait des personnes qui l’avaient aidé lorsqu’il avait traversé des moments difficiles au cours de son existence.
Je crois que nous devrions tous conserver dans la « mémoire de notre coeur », les hommes et les femmes qui « ont été là pour nous » dans notre parcours de vie.

La période de Noël est pour moi la période idéale pour remercier celles et ceux qui m’ont aidés au cours de l’année écoulée.

Pour clôturer cet article, je vous laisse découvrir ce petit texte issu d'un conte Zen intitulé :

Le fiancé de la princesse

« Il était une fois un petit royaume où régnait un vieux roi respecté de ses sujets. Il n’avait pas de prince héritier et voulait chercher un fiancé pour sa fille de dix ans.
Il fit sélectionner un certain nombre d’adolescents, plus doués les uns que les autres, les réunit dans son palais et remit à chacun d’eux un sachet de graines.
L’année suivante, au jour fixé, tous les garçons apportèrent au palais les fleurs qu’ils avaient consciencieusement cultivées.
Dans la grande salle du trône parfumée de verdure, les plantes étaient magnifiques et les fleurs superbes.
Le roi et la reine passèrent lentement en revue les rangées de pots, la mine grave et soucieuse.
Soudain ils s’arrêtèrent devant un adolescent triste et timoré, qui avait les larmes aux yeux. Vos Majestés, dit-il, je ne comprends pas ce qui est arrivé.
J’ai demandé autour de moi de la meilleure terre et des meilleurs engrais, j’ai suivi tous les bons conseils, j’ai pris le plus grand soin de vos graines, hélas rien n’a poussé. Je suis honteux d’avoir échoué, je suis venu seulement pour ne pas jeter le déshonneur sur ma famille et sur mon village.
Le roi lui annonça : C’est toi le fiancé de la princesse.
Des murmures de surprise, de déception voire même de désapprobation, parcoururent la foule, mais personne n’osa contester la sentence royale.
Depuis ce jour le petit garçon vécut au palais où il reçut l’éducation d’un prince héritier. Puis il monta sur le trône et régna longtemps.
Au soir de leur vie, la princesse qui était devenue reine lui dévoila enfin le choix de ses parents : Avant de mettre les graines en sachets, ma mère les avait cuites à la vapeur. Pour réussir les autres garçons avaient réparé ce qu’ils croyaient être un coup du sort ou une erreur humaine. Ils étaient certainement malins et débrouillards, ils avaient même le sens de l’initiative, ou on les avait trop bien aidés.
Mais ils n’avaient pas deviné le problème de mon père : par cette épreuve il voulait trouver un fils honnête, en qui il pourrait mettre toute sa confiance, ni plus ni moins. Ensuite il aurait tout le loisir de le former, pour en faire un prince puis un roi… »

(Tiré du recueil « En ramassant des feuilles de l’arbre Bodhi », du moine Thich Thanh Tu)

En conclusion de cette règle d’or N° 21 :

Soyons nous-mêmes. En se respectant soi-même avec le désir de partager notre réussite avec nos proches et nos collaborateurs, nous serons tout naturellement respecté et aimé pour ce que nous sommes.

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Commentaire de Patrick ONNIS le 4 Janvier 2015 à 8:32

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