Reconnaître ses limites

La règle d’or N°1 nous invite à changer l’orientation de notre façon d’aimer. D’un amour égocentrique et focalisé sur notre propre bien-être, vers un amour altruiste focalisé sur notre entourage.

Cette règle d’or N° 20 nous invite, quant à elle, à connaitre nos limites et à « brider » notre sensibilité.

Il y a le coeur et la raison. Ces deux aspects de notre personnalité doivent, à mon sens, s’équilibrer.

On peut avoir l’impression que la règle N°20 est en contradiction avec la règle N°1. Mais il n’en est rien, car en nous laissant entraîner par notre « coeur sensible » nous prenons le risque de nous éloigner de la règle d’or N° 1 et ainsi ne plus pratiquer cet amour altruiste.

La notion de lâcher-prise se définit par la capacité à observer les manifestations qui surviennent dans « l'ici et maintenant ». Cela suppose de ne pas se polariser sur ce que nous observons, en émettant des jugements de valeur et en désignant un évènement comme étant positif ou négatif.

Il est désormais acquis que nous avons développés depuis notre plus jeune âge l’hémisphère gauche de notre cerveau, qui est « expert » dans les domaines de la conceptualisation, de l’étiquetage, de l’analyse, de l’interprétation, par exemple. De plus, il contrôle toutes les informations qui lui parviennent, tant au niveau de notre intériorité (états d'âmes, émotions, intuitions, sensations, etc.) que de l'extérieur (sons, goûts, odeurs, images, paroles, gestes et comportements d'autrui, etc.).

Le lâcher-prise est donc synonyme d’acceptation inconditionnelle de ce qui survient dans l'instant présent et permet de connaitre un état de paix intérieure. Ainsi le sentiment de confiance remplace celui de la peur et des doutes.

L'état de lâcher-prise au niveau mental nous élève à un niveau de conscience élevé qui nous permet d’éprouver des sentiments de gratitude envers la vie, sachant que celle-ci oeuvre à la satisfaction de tous nos besoins, qu’il s’agisse de notre bien-être, de notre santé, de notre croissance ou de notre évolution de conscience.

La vie complote pour nous donner le meilleur ! Contentons-nous donc du maximum !

Sur le plan physique, le lâcher-prise se traduit par un état de bien-être général caractérisé par le relâchement et la détente de tout notre corps. La respiration, quant à elle, a un rythme naturel et harmonieux. Le sentiment associé au lâcher-prise est la joie de vivre. Cet état nous amène à vivre une vie « de joie et joie ».

L’obstacle principal qui nous éloigne de notre vraie nature est l’égocentrisme qui engendre l’orgueil et nous empêche de développer cet état de lâcher-prise, qui constitue à mes yeux, un véritable acte de foi.

Il semble que dans la nature et l’univers tout n’est que pure conscience. Le soleil donne sa lumière et son énergie sans aucune discrimination. Il ne rejette rien, ne juge pas et ne compare pas. Notre mental au contraire cherche à séparer pour mieux comparer. Il a la capacité d'établir une échelle de valeur, voire une échelle de jugement, en collant des étiquettes « positives ou négatives ».

D’autre part, mon expérience de vie m’a apprise que si nous avons trop de sensibilité, nous risquons de souffrir. La raison en est toute simple : si nous prenons sur nous toutes les peines et les soucis de leur entourage avec le désir d’aider tout le monde, si nous prêtons toujours une oreille compatissante aux longs récits des souffrances des autres, si nous ressentons toujours plus de pitié pour les nécessiteux, nous risquons de dépenser toute notre énergie.

De plus, le fait d’être démesurément affecté par la « misère humaine » peut avoir des répercutions dévastatrices sur notre propre santé et notre état mental.

Il nous faut donc garder de l’énergie pour nous-même en étant quelque peu « égoïste », en se réservant des moments de détente, des moments pour soi et rien que pour soi.

Certains ouvrent leur coeur, à tous et à toutes, avec une grande naïveté, en accordant leur confiance beaucoup trop facilement. N’oublions pas que « l’habit ne fait pas le moine » et que « tout ce qui brille n’est pas d’or » !

De plus, parmi ces « pauvres âmes » que nous souhaitons aider, il y en a qui cultivent et se complaisent dans la « négativité » et la « victimisation »… Soyons donc vigilants.

Cette règle d’or nous invite à faire notre ce célèbre dicton :
« Donne un poisson à un homme, il mangera un jour ; apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie ». 

Il s'agit probablement du plus beau proverbe connu qui permette de saisir l'essence de l’aide à autrui.

Pour terminer ce partage, je vous invite à méditer ce petit texte :

« Un jour, apparut un petit trou dans un cocon. Un homme, qui passait là par hasard, s’arrêta, et durant de longues heures, observa le papillon qui s’efforçait de sortir par le petit trou. Après un long moment, le papillon semblait avoir abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit.
On aurait dit que le papillon avait fait tout ce qu’il pouvait, et ne pouvait plus rien tenter d’autre. Alors l'homme décida d'aider le papillon. Il prit un canif et ouvrit le cocon. Le papillon sortit aussitôt. Mais son corps était maigre et engourdi; ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine. L'homme continua à observer le papillon, pensant que, d'un moment à l'autre, ses ailes s'ouvriraient et qu'elles seraient capables de supporter son corps pour qu'il puisse enfin s'envoler. Hélas, il n'en fut rien ! Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son maigre corps et ses ailes rabougries. Jamais, il ne put voler." Ce que l'homme, avec son geste de gentillesse et son intention d'aider, ne comprenait pas, c'est que le passage par le trou étroit du cocon, était l'effort nécessaire pour que le papillon puisse transmettre le liquide de son corps à ses ailes, de manière à pouvoir voler. C'était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer. Parfois, l'effort est exactement ce dont nous avons besoin dans notre vie. Si l'on nous permettait de vivre notre vie sans rencontrer d'obstacles, nous serions limités. Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes. Nous ne pourrions jamais voler ».

Sachons donc aider les autres, sans les assister. Parfois, il convient de tenir compte de ce dicton, plein de bon sens :
« Dis-moi ce dont tu as besoin, je te montrerai comment t’en passer ! »

En conclusion de cette règle d’or N° 20 :

Evitons de donner au-delà de nos capacités. Nous devons être prudents dans le choix de nos rencontres, car autrement nous risquons de nous affaiblir par manque d’énergie. Il est nécessaire de subvenir à ses propres besoins en énergie.

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