Les cinq éléments cosmiques, dans l'Âyurveda

  • L'ESPACE

L'Espace, Âkâsha[1], se déploie, se déroule, rayonne, s'étend. Etendue indéfinie, non limitée, il manifeste le corps, l’aidant à s’exprimer. Il occupe le vide et emplit tous les espaces (du plus grand à l’infinitésimal) existant en toute chose. Il réside dans le cœur, gouverne la lymphe, le prâna, le canal du mental, le siège de la Conscience ainsi que l'Intestin grêle.

En relation avec le son, la perception auditive, les cordes vocales et le parler, il est associé au 5e çakra (Vishuddha çakra) et possède des qualités de possessivité, d'infinie petitesse, de non visible, de non perceptible et de subtilité. Prédominant dans les oreilles et l'ouïe, il officie au sein des orifices du corps (bouche, narines, yeux, anus…), du tractus gastro-intestinal ou encore du thorax. Il administre les cavités corporelles, les vacuités internes et externes (permettant au corps de trouver son propre espace), les espaces intercellulaires, les ventricules du cerveau, le canal central de l'épine dorsale et les organes creux. Il influe sur le psychisme, régissant le sentiment de peine, la tristesse et l'impression de vide.

  • L'AIR

L'Air, Vâyu[2], dénommé Vâta (l’errant) ou Anila (le souffle de vie), se disperse, se répand, exhale, souffle, vente. Imperceptible, délicat, puissant, il tisse et entrecroise les énergies du corps. Il siège dans les poumons, gouverne le prâna, les éliminations (notamment les selles), le gros intestin, les reins et les chevilles.

En relation avec la perception tactile, l'épiderme, les mains et le saisir, il est associé au 4e çakra (Anâhata çakra) et possède des qualités de légèreté, de mobilité, de rugosité. Prédominant dans la peau et le toucher, substance de la parole, il est l'élément du mouvement qu’il soit respiratoire, cardiaque ou stomacal. L'air anime le corps en agissant sur la respiration, les influx énergétiques, la circulation sanguine et lymphatique, les contractions, les tremblements. Il influe sur le psychisme régissant la pensée, l’émoi, l'imaginaire, l'angoisse, le doute, le tourment intérieur et le sentiment de peur.

  •  LE FEU

Le Feu, Tejas[3] est l'un des éléments le plus important. Représentant le soleil, il gouverne la température, la digestion, certaines fonctions mentales et contrôle le métabolisme. Il aiguise, excite, incite, tranche, endure, supporte avec fermeté. Il est puissance et force, mouvement ascendant, changement et transformation. Il domine l'esprit, le mental et le cérébral qu'il anime avec ardeur. Régulateur essentiel, siégeant dans le foie et la vésicule biliaire, il pénètre les perturbations internes, brûle les vibrations nocives et les pensées obscures.

En relation avec la vision, le regard (son intensité), les pieds et le bouger, il est associé au 3e çakra (Manipûra çakra) et possède des qualités de chaleur, de légèreté, de tranchant et de liquidité. Prédominant dans les yeux et la vue, il relie le corps à la vie tout en régissant la capacité digestive, la régulation thermique, la chaleur corporelle, les yeux (leur « lumière »), le plexus solaire, les hanches, le teint de la peau, la faim et la soif. Il influe sur le psychisme en dirigeant l'intelligence, l'intellect, la concentration et développant la jalousie, l'avarice, la volonté (de pouvoir ou de puissance) et la colère.

  •  L'EAU

L'Eau, Apas[4], régénère, s’écoule et descend au sein de l’organisme, elle court, jaillit, entraîne, prive, écarte, supprime, aplanit les difficultés et calme les effervescences du corps. Elle siège dans la rate par le biais du sang et dans le pancréas par les liquides, dans l'estomac par le bol alimentaire, et le cerveau par les nerfs, le système endocrinien et hormonal par la thyroïde et la lymphe.

En relation avec la perception gustative, la langue, les organes génitaux et le procréer, elle est associée au 2e çakra (Svâdishthâna çakra) et possède des qualités de froideur, de liquidité, de tendresse et de douceur. Prédominante dans la langue et le goût, la poitrine et les pieds, elle donne le goût de la vie au corps. Elément fondamental de soutien dans la structure physiologique, elle est nécessaire au fonctionnement des tissus, à la fluidité des liquides digestifs et hormonaux, du plasma et du cytoplasme. Elle régit l’intégralité des composants liquides tels que les sécrétions, le sang, la salive, la lymphe, l'urine, les organes reproducteurs, le sperme, les liquides reproducteurs, organiques ou encore hormonaux. Elle influe sur le psychisme en intensifiant l'émotivité et l'affectivité, la sentimentalité excessive, l’attachement, l'égoïsme et la tristesse, la difficulté à travailler dans la durée et la sensation de fatigue car elle règne sur la qualité du sommeil.

  •  LA TERRE

La Terre, Prithivî[5], structure, donne le sens du territoire mais varie souvent. Elle concrétise, attache, lie, étouffe, enserre et resserre. Elle siège dans les reins par le biais de l'eau, des graisses et des urines, dans la vessie, au niveau de la sphère intestinale, dans les seins avec la lymphe ainsi que dans les parties génitales.

En relation avec la perception olfactive, les narines et les fosses nasales, l'anus et l'excréter, elle est associée au 1er çakra (Mûlâdhâra çakra) et possède des qualités de lourdeur, de solidité, de stabilité et de densité. Prédominante dans le nez et l'odorat, par le biais du bulbe olfactif, elle se manifeste dans l’ensemble des structures solides corporelles (chairs, muscles, os) et est présente dans tout ce qui est lourd, dense et lent. Elle régit les parties consistantes et concrètes du corps, les composantes osseuses et charnelles, les cartilages, les ligaments et les tendons, la peau, les cheveux, les ongles, les fèces, le cérumen, le cou, les genoux et les intestins. Elle influe sur le psychisme en rendant le corps pesant, l'esprit grossier et l'organisme inerte, exacerbant le besoin de sommeil, tout en développant le sentiment de confusion, l'attachement et la complaisance envers soi-même.

Sylvie Verbois
(La médecine indienne, Ed. Eyrolles, 2009)


[1] Akâsha ou âkâça (neutre) : espace, ciel, éther ; matrice de tous les autres éléments ; espace et lumière dans le corps subtil ; espace lumineux dans lequel baignent toutes choses.

[2] Vâyu- (masculin) : vent, air, dieu du vent. Vayas (neutre) : oiseau, petit oiseau.

[3] Tejas : lumière ; chaleur ; énergie. Neutre : tranchant, pointe. Flamme, éclat, splendeur, ardeur, vigueur, énergie, force vitale, puissance agissante. Impétuosité, fougue, impatience, résistance énergique. Puissance, influence morale ou magique. Majesté, dignité, autorité, beauté. Personnage vénéré, important, glorieux. Sperme, semence.

[4] Apas (féminin pluriel) : de ap- : eau, eaux, eaux personnifiées.

[5] Prithivî (féminin) ou prthvî : terre, terre personnifiée, terre comme élément ; sol, pays.

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