Le Taiji quan, Art martial dit ‘‘de l’Ecole interne’’

Le Tai ji quan  (prononcez taï chi chuan)

"Peux-tu faire à ton âme embrasser l'Un dans une union indissoluble ?

Peux-tu, en concentrant ton souffle, devenir aussi souple qu'un nouveau-né ?

Peux-tu purifier ta vision interne jusqu'à la rendre immaculée ?

Peux-tu chérir le peuple et gouverner l'État sans user de subtilité ?

Peux-tu ouvrir et clore les battants du Ciel en jouant le rôle féminin ?

Peux-tu tout voir et tout connaître en cultivant le non-agir ?"

Lao Tseu - Dao De Jing – chap. 10

Le Tai ji quan considéré la plupart du temps comme un excellent exercice de santé, se présentent sous la forme d’un enchaînement de mouvements lents, ronds et souples, appelés la forme.

Il n’est jugé de ce point de vue que par des pratiquants débutants ou, vue de ‘‘l’extérieur’’, par le ‘‘curieux’’ voyant évoluer des pratiquants dans des jardins publics.

Mais la réalité est plus complexe !

Il y a plusieurs écoles de Tai ji quan

Outre le style Yang (Yang Lu Chan) que j’enseigne, vous avez le style Chen, fondé par Chen Wangting, le style Wu fondé par Wu Jian Quan, le style Sun, fondé par Sun Lu Tang.

Toutes ont leurs intérêts s’accordant à la démarche de chacun.

Je voudrais plus particulièrement mettre en avant l'association Shenji ying www.shenjiying.com (très riche en documentations et réflexions pertinentes) qui se donne pour but « la recherche et l'étude dans le domaine des arts martiaux chinois historiques, et plus particulièrement du Taiji quan dit Quanyou laojia ». A partir de ces recherches, José Carmona et Aurelio Cid développent une pratique originale, le "Taiji quan du Shenji ying", qui est à la fois une méthode d'entretien psycho-physique contribuant au bien-être, une technique d'autodéfense et une forme d'expression

José Carmona montre qu'il existe une rupture profonde entre la pratique ancienne du Taiji quan et les écoles actuelles dont la vocation, après la parenthèse maoïste, tend désormais à se réduire à une dimension purement commerciale. De la tradition à sa contrefaçon, on est ainsi passé d'un monde révolu, celui de la dernière dynastie impériale chinoise, à l'époque moderne qui n'a cessé de réinterpréter l'héritage des « cultures corporelles » au gré des idéologies (du Guomindang au New Age) et du développement d'un marché du bien-être. En se fondant sur son expérience singulière et la découverte de la transmission de la « forme ancienne de Quanyou » du maître Chang Yunjie (1904-1910), José Carmona développe une réflexion sur la pratique traditionnelle et les répercussions que les formes modernes d'enseignement n'ont pu manquer d'avoir sur celle-ci. Ce faisant, il montre comment a été fabriquée la tradition moderne du Taiji quan qui a édulcoré sa dimension technique tout en lui faisant correspondre abusivement les textes classiques.

Mes Maîtres, mes Professeurs, et moi-même, sommes dans la même démarche : une recherche de l’authenticité.

La médecine chinoise est depuis des millénaires une médecine préventive.

Pour bien saisir ce qu’est le Tai ji quan, il faut savoir qu’il forme, avec le qi gong, l’acupuncture, la diététique chinoise, la pharmacopée chinoise (herbes médicinales) et le massage tui na, l’une des cinq branches de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) - celle des exercices énergétiques - Il faut donc aborder le Tai ji quan dans le contexte plus large de la MTC

Quelques détails :

Le Taï ji quan (ou boxe du faîte suprême*) est basé sur l’utilisation de l’énergie interne le Qi (tchi). Art guerrier par excellence – si vous choisissez la voie martiale - de lui dérive de nombreux autres arts martiaux dit ‘‘de l’École interne’’. Non violent si vous choisissez la voie spirituelle, il est fondé sur le principe de l’alternance et de la complémentarité du Yin et du Yang. Ses origines remontent aux environs du 17ème siècle, ses bases sont plus anciennes encore.

*Faîte suprême : littéralement ‘‘poutre faîtière’’. Il peut être interprété comme le symbole de ‘‘la voie du milieu’’. Équilibre subtil entre le Yin et le Yang. Si vous allez à droite ou à gauche, vous risquez de chuter... (Symboliquement, d’être dans l’erreur)

Le Tai ji quan exige de se montrer attentif à son corps, et requiert une très grande concentration. Il peut être pratiqué par tous, y compris les personnes âgées car les muscles ne sont jamais sur-sollicités. Des études ont mis en évidence les effets positifs du Tai ji quan dans le domaine de la santé.

Il se présente sous la forme d’un enchaînement de mouvements lents, ronds et souples, appelé ‘‘la forme’’. Seul ou en groupe, il permet un travail en douceur sur la concentration, la relaxation et la méditation. Il agit sur la souplesse des articulations et le tonus musculaire. Il permet de mieux coordonner les mouvements dans l'espace, il permet de retrouver un équilibre en accord avec les rythmes de la nature, de se libérer du stress par un contrôle de la respiration et une meilleure connaissance de son corps.

Chaque mouvement est repris à différents niveaux d'approfondissement dans le but d’éliminer tout blocage et gaspillage d'énergie.

Quelques règles de base :

  1 - Être vide et agile et maintenir l’énergie au sinciput
  2 - Rentrer légèrement la poitrine et étirer le dos
  3 - Relâcher la taille
  4 - Distinguer le "plein" et le "vide" (ouverture/fermeture ; séparation)
  5 - Baisser les épaules et laisser tomber les coudes
  6 - Employer la pensée créatrice et non la force musculaire
  7 - Relier le haut et le bas (axe)
  8 - Unir l’intérieur et l’extérieur
  9 - Lier les mouvements sans interruption
10 - Rechercher le calme au sein du mouvement

Les principales étapes de l’apprentissage :

En général, les dix premières années sont consacrées à apprendre la forme.

Suivant les qualités de chacun, vos points forts se révèleront vous permettant une évolution de votre pratique en harmonie avec votre personnalité.

Ce n’est qu’à ce moment que vous allez vraiment pratiquer le Tai ji ! Car vous commencerez à en saisir les subtilités...

Vous serez en mesure pour les dix années suivantes, d’approfondir les principes particuliers de cette forme.

Un univers sans fin va s’ouvrir devant vous...

‘‘Les mains et les pieds représentent les quatre extrémités du qi, ils forment avec le yao (reins) cinq points interdépendants. Cette interdépendance est justement le lien correct entre le yao et le qi.’’

   M. GU MEISHENG

L’enchaînement des 108 figures étant maîtrisé (la forme). Vous commencerez à distinguer le yin du yang, l’ouverture de la fermeture, vous commencerez à sentir ‘‘tourner vos talons’’, respirer vos kuà (zone du pli de l’aine) ; votre yao (reins) commencera à vivre et à jouer ‘‘le chef d’orchestre’’- (Indissociable du dan tien (ventre) le premier étant yang, le second yin)

Il sera temps pour vous d’aborder les notions du chi, et du yi (le chen viendra plus tard) ; d’expansion, de dangkai, de ling-qi, de ling-chou, etc...

La notion de ‘‘séparation des énergies’’ sera plus claire et vous vous sentirez plus à l’aise dans Tui shou (tui chau ; -travail avec un partenaire-) et san-chu (sang chou ; séparer les mains dans les quatre orients –travail avec un partenaire-)

Ces dix années ne seront pas de trop ! La maîtrise ne sera jamais totale, de vastes étendues non explorées seront encore à découvrir !

La suite... C’est une autre histoire... !

Rendez vous dans dix ans ; je vous la raconterai !

Cours de Taiji quan : http://epanews.fr/group/tai-ji-quan-a-lyon#.VXVTK0a2Vn0

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