Le stress favorise-t-il la prise de poids ?

 

Il est important de préciser qu’en principe les hormones comme l’adrénaline, la noradrénaline, favorisent normalement la lipolyse ou oxydation des graisses, ce qui contribue à déstocker les réserves adipeuses de l’organisme. La vitesse de l’hydrolyse ou combustion des triglycérides (graisse) est accélérée par les hormones : adrénaline, noradrénaline, glucagon, cortisol, etc. Mais en cas de stress chronique, certaines hormones physiologiquement lipolytiques (qui contribue à décomposer les graisses) peuvent contribuer au stockage des acides gras dans l’organisme.

Lorsqu’un stress chronique s’installe, les glandes surrénales libèrent de grandes quantités de cortisols, une des hormones du stress. Une élévation des niveaux de cortisol peut avoir pour conséquence un excès de graisses corporelles. Contrôler le stress pourrait donc être un moyen de contrôler l’excès de poids.

De petites quantités de cortisol sont bénéfiques, mais lorsque sa sécrétion se prolonge, l’hormone du stress peut alors avoir des effets néfastes sur le bon fonctionnement de l’organisme, sur les systèmes cardio-vasculaires, immunitaires, neurologique et métaboliques.

À l’instar d’un animal qui a besoin d’énergie pour se sauver lorsqu’il est menacé par un prédateur, en réponse au stress, l’organisme provoque un apport d’énergie dans le sang sous forme de glucose. Mais chez l’être humain stressé, l’apport d’énergie ne sera pas toujours compensé par une dépense physique, d’où prise de poids. Le cortisol sécrété par les corticosurrénales provoque en effet la libération de glycogène hépatique qui se transforme en glucose. Dans d’autres cas, le stress chronique provoque une production continuelle de sucre à partir des protéines (néoglucogenèse hépatique).

Remarquons que le cortisol favorise l’appétit par l’envoi de puissants signaux au cerveau. Ils sont véhiculés par un neuropeptide « Y » synthétisé au niveau de l’hypothalamus, stimulant la prise alimentaire. Ce neuropeptide agit sur la production d’insuline et le stockage des graisses de réserve. L’insuline libérée par le pancréas en cas d’hyperglycémie augmente l’action des enzymes de la lipogenèse et permet l’entrée du sucre dans les cellules du corps. À l’inverse, les hormones de la satiété influencent l’hypothalamus pour faire cesser l’envie de manger. Il s’agit entre autres de la leptine produite par les tissus graisseux.

Ensuite le cortisol agit comme un signal pour nos cellules graisseuses : il leur demande de conserver davantage de graisses et d’en libérer aussi peu que possible. En cas de stress prolongé, il bloque aussi l’action de nombreuses hormones comme l’insuline, de telle sorte que le contrôle sanguin est perturbé et que les fringales d’aliments de confort ou de consolation sont décuplées.

En excès, le cortisol peut également interférer avec la sérotonine, l’un des messagers chimiques de l’humeur de notre cerveau. On sera conduit à éprouver une sensation de dépression, favorisant la prise d’aliments de compensation ou de consolation comme le sucre, les graisses, l’alcool, le café, etc. La consommation de ces aliments entretient en général l’hypoglycémie, l’hyperinsulinémie, l’insulinorésistance, et en définitive la lipogenèse qui est la formation de réserve graisseuse à l’origine de la prise de poids.

L’augmentation importante de cortisol peut aussi gêner la sécrétion de l’hormone de croissance avec pour effet une perte musculaire et une augmentation de la masse grasse. La sécrétion continuelle et excessive de cortisol peut « freiner » le fonctionnement de la thyroïde, ralentissant les combustions cellulaires et favorisant ainsi l’excédent de poids.

Le stress provoque des changements dans les habitudes alimentaires. Une charge émotionnelle importante engendre souvent un système de compensation, ou la recherche d’un refuge sous la forme d’aliments ayant un rapport avec la petite enfance. La graisse et le sucre ont une connotation affective pour bien des personnes, rattachées sans doute au lait maternel, symbole du lien physique et psychologique entre la mère et son bébé. Manger remplace alors la tendance naturelle à aimer ou à être aimé. Manger peut aussi servir de palliatif au besoin de reconnaissance.

L’excès de stress est souvent à l’origine de diverses carences que l’on pourra combler par l’apport de divers aliments. Il est très important de corriger ces manques. Cela concerne entre autres :

Le lithium indispensable à la synthèse de la sérotonine (hormone qui favorise entre autres, le calme et la sérénité). On peut trouver cet oligo-élément dans le poisson, les crustacés, les betteraves rouges, les pommes de terre, les radis, etc.

La vitamine C intervient dans la production d’adrénaline. Sa consommation est excessive au cours du stress. Cette vitamine est présente dans les agrumes, les fruits frais en général, les châtaignes, les noisettes, les noix, etc.

Les vitamines du groupe B (B1, B2, B5, B6, B9, B12). Ces vitamines sont présentes dans : les œufs, les noisettes, les lentilles, le millet, l’orge, les noix, l’amande, le poisson, l’huître, le persil, la laitue, l’abricot, le chou, le navet, l’oignon, la banane, l’épinard, le crabe, la poire, la pêche, la carotte, l’ananas, les champignons, la bette, la pomme, les coquillages, le fromage.

Le fer. On peut trouver ce sel minéral dans les œufs, les fruits de mer, l’eau de mer, les algues marines, les fruits secs, les fruits et légumes en général, le pollen, etc.

Le magnésium. On peut trouver ce sel minéral dans les lentilles, les amandes, les noix du Brésil, les noisettes, le pain complet, les fruits secs en général, ainsi que dans certains compléments alimentaires.

 

Le zinc. On peut en trouver entre autres dans le poisson, les fruits de mer, les huîtres, les algues marines, l’eau de mer, les œufs, les céréales complètes, l’ail, les amandes, les noisettes, le pollen, etc.

Le sélénium. On peut en trouver dans les céréales complètes, les farines complètes, les fruits frais et les légumes frais.

Les protéines. Toute carence peut entraîner une altération des fonctions psychiques. On peut en trouver sous forme d’œufs à la coque d’origine biologique et de poisson d’origine sauvage. Les légumineuses sont une bonne source végétale de protéines, particulièrement sous la forme germée ou trempée la veille dans de l’eau pour favoriser une bonne assimilation. L’amarante est une bonne source de protéine végétale.

Les glucides. Ils apportent l’énergie au cerveau, mais seraient nécessaires à la synthèse d’endorphines (de structure proche de la morphine), neurotransmetteurs procurant la sensation de plaisir et participant à la régulation du stress et de la douleur physique. Les sucres pourront être fournis grâce aux céréales complètes, à certains tubercules comme les pommes de terre, les topinambours, à certains fruits amylacés (marrons, châtaignes, etc.), aux légumineuses (pois, fèves, lentilles, haricots), aux champignons (shiitaké, maïtaké, etc.) riches en protéoglycanes, mariant de bons sucres à un aminogramme protéique équilibré (rare). Les algues brunes contribuent aussi à apporter à l’organisme des sucres complexes comme les polysaccharides (Laminaria, Fucus, Porphyra, Undaria, Macrocystis, Furcellaria fastigiata, etc.).

Les acides gras essentiels. Lorsqu’ils sont insuffisamment apportés au quotidien par l’alimentation, leur déficience est à l’origine de la baisse de fluidité membranaire des cellules nerveuses. Certains travaux suggèrent que les informations véhiculées par les neurotransmetteurs seraient amoindries. Ce manque de fluidité membranaire est dû, soit à un manque d’acides gras essentiels dans l’alimentation, soit à une incapacité de l’organisme de transformer les lipides apportés par la nutrition en EPA, DHA et AGL. Ces acides gras sont présents dans l’huile de noix, de périlla, dans l’huile de poisson (sauvage de préférence), comme la sardine par exemple.

Extrait du livre d'Eric Darche "Pourquoi je n'arrive pas à maigrir ?"

Eric Darche

Naturopathe Spécialisé en nutrition

Tel : 04 42 96 33 18.

Consulte sur RDV et conseil aussi par téléphone.

 

 

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