Le rosier sauvage, aussi appelé églantier (Rosa canina), possède d’étonnantes vertus concentrées dans ses feuilles et ses racines, mais aussi dans ses fruits, les cynorrhodons, riches en vitamine C et excellents pour l’immunité. De quoi tenir le coup pour l’arrivée de la saison froide, et même bien au-delà.
Contrairement à Ronsard, qui associait la rose fanée à la décrépitude du corps, allons voir si la rose ne pourrait pas nous requinquer tout l’hiver !
Car le rosier sauvage, aussi appelé églantier (Rosa canina), possède d’étonnantes vertus concentrées dans ses feuilles et ses racines, mais aussi dans ses fruits, les cynorrhodons, riches en vitamine C et excellents pour l’immunité. De quoi tenir le coup pour l’arrivée de la saison froide, et même bien au-delà.
Certes, les puristes nous opposeront que le cynorrhodon est un faux-fruit, c’est-à-dire l’excroissance du véritable fruit de la plante, comme un organe de reproduction. Mais nous pourrions dire la même chose de la fraise, dont les fruits sont les petites graines en surface, comme on nous l’a jadis appris à l’école.
Le cynorrhodon est doté de poils urticants situés sur la queue du fruit et dont on se sert pour fabriquer le poil à gratter. Si vous cueillez vos cynorrhodons vous-mêmes, il faut impérativement et soigneusement les enlever, faute de quoi vous risquez de malencontreuses démangeaisons là où le soleil ne brille jamais, d’où son nom traditionnel de gratte-cul.
Faites éclore la rose en vous
Dans la rose, il y a d’abord les fleurs et les feuilles qui, par leurs tanins, peuvent être particulièrement recommandables pour vous mesdames, car cet arbuste contient les éléments à même de dissiper l’essentiel de ces déséquilibres intérieurs si gênants et si injustes.
Ainsi, feuilles et fleurs de rose soulagent la congestion utérine, cause de douleurs intimes, de menstruations douloureuses et abondantes. Elles servent aussi comme antispasmodique et comme relaxant pour les crampes menstruelles et le syndrome prémenstruel, qui n’est ni plus ni moins qu’une forme de dépression programmée par la nature. Elles apaisent également les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les sautes d’humeur de la ménopause.
Ce n’est donc pas pour rien que l’on dit d’une femme qu’elle est fraîche comme une rose : non seulement la rose sauvage allège l’humeur des femmes, mais l’eau de rose nettoie et tonifie la peau, élimine l’infection et l’inflammation en cas d’acné, fait même disparaître les taches et les furoncles, et remédie aux yeux douloureux. Elle améliore la cicatrisation des plaies et diminue l’enflure des contusions et des entorses.
Toutefois, la rose peut servir à tout le monde, et ce serait un tort de ne réserver les infusions de feuilles et de fleurs qu’aux femmes. Car celles-ci abaissent les fièvres, diminuent l’hyperacidité et l’hyperactivité gastrique causant une faim excessive, ce qui est particulièrement recommandé si vous sortez d’une période de bombances successives ou si vous connaissez des problèmes de poids. Pour leur part, les fleurs sont légèrement laxatives, tandis que les feuilles servent comme astringent contre les diarrhées.
Au Moyen Âge, la fleur passait même pour guérir la tuberculose pulmonaire et pour ramener les comateux à la vie !
Surtout, ceux qui ont goûté à l’essence de fleurs connaissent ses vertus apaisantes. J’en prenais autrefois avant les examens, quand j’étais trop stressé, bien que je vous recommande de ne pas abuser le jour des épreuves.
Vous l’aurez compris, les fleurs élèvent le moral, luttent efficacement contre la dépression et l’insomnie, la fatigue tant psychologique que physique, l’irritabilité et la colère. Ainsi, la rose peut vous prodiguer une certaine paix intérieure dans les moments difficiles, voire critiques.
Préférez le punch à la rage
Là où les vertus de la rose sauvage atteignent leur paroxysme, c’est dans le « fruit », le cynorrhodon. Ce nom on ne peut plus grec signifie rose des chiens – un nom qui peut paraître bien rude pour un fruit si utile.
Il nous vient du fait que les racines de la plante étaient utilisées autrefois pour vaincre la rage que transmettaient les chiens errants. François-Joseph Cazin, médecin français du XIXe siècle auteur d'un imposant « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes », se montrait déjà très sceptique concernant cet usage, et même si j’ai pu trouver des recettes, je doute qu’elles aient été employées souvent depuis les découvertes de Pasteur.
Toutefois, ce n’est plus là l’intérêt de ce fruit. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques, qui subissaient les attaques allemandes et ne pouvaient se procurer des oranges, faisaient récolter aux enfants le cynorrhodon afin de conserver un apport en vitamine C dans leur alimentation, et ainsi éviter le scorbut, véritable fléau des marins d’autrefois.
Contrairement aux autres mammifères, les primates dont nous faisons partie ne fabriquent pas leur propre vitamine C. Celle-ci est pourtant essentielle à notre système immunitaire, et elle nous permet de métaboliser le fer.
Surtout, elle nous permet de nous requinquer en un rien de temps. Ses vertus anticancers sont toujours à l’étude, et ses pouvoirs antioxydants sont bien réels, empêchant la prolifération des radicaux libres qui détruisent nos cellules. Ce qui est particulièrement appréciable pour les fumeurs, dont les vitamines antioxydantes sont monopolisées par l’arbre bronchique.
A l’automne, ce n’est pas parce que l’on est plus fatigué que la charge de travail baisse ! D’autant que notre moindre exposition à la lumière joue sur notre moral.
Aussi, pour tenir le coup, le cynorrhodon est idéal, puisqu’il contient une forte proportion de vitamine C, soit près de 0,5% de sa propre masse. Il y a autant de cette vitamine dans une baie de cynorrhodon que dans un gros citron.
En plus, la vitamine C du cynorrhodon tient remarquablement la chaleur, contrairement à celle des autres fruits.
Votre ventre le préférera aux oranges
Depuis que les oranges sont entrées dans le menu de notre petit-déjeuner, nous avons tendance à associer vitamine C et aigreur d’estomac. C’est là qu’intervient le cynorrhodon.
Car il arrête la diarrhée, calme l’entérite, les crampes d’estomac, la constipation et la nausée – bien qu’il ne soit pas recommandé aux femmes enceintes. Il lutte efficacement contre les infections et régénère la flore intestinale. En outre, les médecins perses l’appréciaient pour sa capacité à dissoudre les calculs rénaux.
Il est également appréciable pour le système respiratoire, puisqu’il stimule l’activité mucociliaire, décongestionne, prévient et soigne les rhumes, la grippe, les maux de gorge, la toux, la bronchite et les inflammations.
Enfin, il lutte contre les infections, chasse les toxines, et se montre particulièrement riche en vitamines A, B et K. En plus, il atténue la douleur et accroît la flexibilité en cas d’ostéo-arthrite !
Les meilleurs remèdes sont parfois les plus simples
La décoction de cynorrhodon est un vermifuge et un anti-diarrhéique efficace, dont les effets anti-inflammatoires sont appréciables. Pour vous la fabriquer, il suffit de prendre 30 g de cynorrhodons par litre d’eau, et de les laisser bouillir 5 minutes, puis infuser 10 minutes. Prenez-en 3 ou 4 bols par jour en dehors des repas.
L’infusion de fleurs de rose, douce au palais, se prépare avec deux cuillerées à café par tasse, qu’il suffit de laisser infuser 10 minutes.
Toutefois, pour ceux qui n’ont ni le temps ni l’énergie pour se fabriquer ces remèdes, on trouve le cynorrhodon assez facilement dans le commerce, que ce soit en gélules ou en infusion.
Enfin, si vous l’avez déjà goûté, il ne vous aura pas échappé que le cynorrhodon, c’est bon ! Vous pouvez en obtenir une purée rouge très goûteuse, qui se mange aussi bien sucrée que salée, et avec laquelle on peut préparer toutes sortes de desserts, sirops et confitures. D’ailleurs, les Suédois le comptent pour l’un des ingrédients principaux de leur soupe nationale, la nyponsoppa.
Si on peut se tonifier et se régaler en même temps, pourquoi se priver ?
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