6 -) Le point G. En complément de l’article sur : L’épanouissement sexuel de la femme.

Le point G

     En complément de l’article sur : L’épanouissement sexuel de la femme. http://epanews.fr/profiles/blogs/l-panouissement-sexuel-de-la-femme...

     Il est difficile de croire que la science en sait peu sur l'orgasme féminin, y compris sur l'expérience liée à l'orgasme clitoridien par rapport à l'orgasme vaginal. L'origine de l'orgasme clitoridien est évidente : c'est la stimulation du clitoris avec ou sans pénétration vaginale. Ce qui échappe à la science, c'est l'origine de l'orgasme vaginal, un plaisir qui survient lors de la pénétration, mais sans la stimulation clitoridienne. Les chercheurs sont sur le point de comprendre ce qui se passe sur le plan anatomique et d'expliquer pourquoi certaines femmes ont un orgasme vaginal alors que d'autres n'en ont pas. Tout est lié à ce que nous savons sur le point G qui, à vrai dire, n'est pas un point du tout. ==>  (voir image  

     En tant que chercheuse, Beverly Whipple, coauteurs du livre intitulé The G Spot and Other Discoveries about Human Sexuality est celle qui a fait connaître le nom de cette région, c'est-à-dire le point G, depuis 1982, (il porte l'initiale du nom du premier gynécologue, Ernst Grafenberg, à avoir entrepris des recherches sur le sujet aux États-Unis dans les années 40). Même si le titre du livre semble y faire référence, «nous n'avons jamais affirmé que la région constituait une structure anatomique», assure la spécialiste, professeur émérite à Rutgers University au Newark, N.J., où elle poursuit des recherches aux côtés du neuroscientifique Barry Komisaruk sur la biologie et la neurologie des orgasmes. «Nous pensons que cette région se trouve dans la partie antérieure de la cavité vaginale [la partie la plus proche de l'abdomen], plutôt que sur la paroi vaginale», précise la chercheuse, qui s'étonne toujours de la confusion largement répandue à propos de cette région.

     Cette confusion existe même parmi les chercheurs. En effet, à la suite d'une étude menée il y a deux ans au King's College, au Royaume-Uni, qui n'a pas permis d'établir un lien génétique concernant la présence du point G chez des jumelles (ce qui aurait constitué une solide découverte scientifique), on pouvait lire dans les journaux «Le point G n'existe pas». Mais pour la spécialiste, les chercheurs n'ont pas posé les bonnes questions: «ils ont demandé aux jumelles si elles croyaient posséder une structure particulière sur la paroi vaginale plutôt qu'à travers cette dernière.» Bien que l'étude en question n'ait pas été reconnue comme valide de ce point de vue, le fait est que le point G n'est pas un point, c'est quelque chose de bien plus complexe que cela. C'est plutôt la «zone G»

     Le professeur émérite en psychologie de Rutgers University, Barry Komisaruk, préfère nommer le point G ‘‘la région G ou la zone G’’. Nous pouvons désormais expliquer comment certaines femmes en arrivent à vivre une grande sensation de plaisir par la stimulation de la paroi antérieure de la cavité vaginale. En plus d'étudier des cadavres, des chercheurs ont aussi utilisé des appareils d'imagerie telle que l’IRM (imagerie par résonance magnétique) afin d'observer l'intérieur du corps de femmes durant la stimulation de la paroi antérieure de la cavité vaginale par masturbation ou par pénétration. Qu'ont-ils découvert ? «Ces femmes ressentaient une pression sur un ensemble d'organes internes, qui forment la zone G, y compris la paroi antérieure de la cavité vaginale, les glandes de Skene [parfois appelées prostate de la femme] et les "lèvres" du clitoris», explique le spécialiste. ==>  (voir image)

     En fait, le clitoris ne serait que la partie visible d'un organe beaucoup plus grand. À l'intérieur, le clitoris est en forme de fourchette dotée de deux ‘‘lèvres’’ qui parcourent le vagin, ==> (voir image et : ==> (voir image) explique John Lamont, spécialiste de médecine sexuelle au Hamilton Health Sciences à Hamilton, en Ontario. Selon une nouvelle théorie, les orgasmes vaginaux sont causés par la pression exercée sur tous ces organes, qui sur le plan scientifique sont nommés le «complexe CUV» (clitoro/urethro/viginal).

     Peut-on alors dire que l'orgasme vaginal n'est en fait qu'un orgasme clitoridien créé par une stimulation interne ? Selon les recherches de Barry Komisaruk, il n'en est pas ainsi, et cela pour deux raisons.

     Premièrement, il a utilisé l'IRM, pour cartographier les régions du cerveau qui s'activaient en fonction de l'organe stimulé. « Les sensations vaginales, clitoridiennes et utérines sont acheminées à la même région du cerveau par différents nerfs, explique-t-il, cette "carte du cerveau" montre que le vagin et le col de l'utérus ont leur propre réseau sensoriel, bien distinct de celui du clitoris »

     Deuxièmement, l'orgasme vaginal est possible même si le clitoris a perdu toute sensation. En effet, lors d'une étude menée par le chercheur, des femmes paralysées de la taille ayant perdu toute sensation du clitoris ont atteint l'orgasme vaginal par masturbation. Lors de la stimulation du clitoris, le nerf pudendal achemine, par l'intermédiaire de la moelle épinière, l'information sensorielle au cerveau, ce qui provoque l'orgasme clitoridien. L'étude a par ailleurs révélé que si l'information sensorielle est bloquée au niveau de la moelle épinière (à cause d'une blessure par exemple), les sensations vaginales et utérines peuvent tout de même passer par un autre réseau nerveux, récemment découvert. Il s'agit du nerf vague, un nerf crânien aux ramifications dispersées qui part de l'abdomen et qui s'étend à différentes parties du corps, y compris le complexe CUV, si l'on se fit au chercheur.

     Chaque femme est unique !

     Que signifient ces nouvelles données scientifiques ? Si vous n'avez jamais vécu d'orgasme vaginal, il est possible que dans votre cas, les organes du complexe CUV ne soient pas ‘‘construits’’ de manière à être sensibles à la stimulation. Selon plusieurs études menées par le Dr Emmanuele Jannini, professeur d'endocrinologie et de sexologie à l'Université d'Aquila, en Italie, l'épaisseur formée par le complexe CUV varie pour chaque femme.

     Selon le Dr Jannini, les femmes qui ont un gros complexe CUV (on peut le mesurer par ultrasons) sont plus susceptibles d'atteindre un orgasme vaginal par rapport à celles qui en ont un petit. La raison ? Le nombre de vaisseaux sanguins, de muscles, de glandes, etc., qui caractérisent les gros complexes CUV. Le professeur a aussi examiné des cadavres qui possédaient un complexe CUV très petit. «Je suis absolument certain que les cadavres dont le complexe était pratiquement dépourvu de nerfs, de glandes, de vaisseaux et de muscles auraient eu bien du mal, sur le plan anatomique, à atteindre l'orgasme vaginal de leur vivant».

     En définitive, «Pour de nombreuses femmes, atteindre l'orgasme vaginal n'est possible que grâce à l'ajout d'autres stimulations génitales, explique le Dr John Lamont, toutefois, cela n'a rien à voir avec un problème de dysfonction sexuelle, c'est la conséquence de peu de sensibilité du complexe CUV. Certaines ont des mamelons sensibles, d'autres aiment se faire embrasser aux aisselles. Autrement dit, chaque femme possède des zones érogènes particulières.»

     Orgasme vaginal et orgasme clitoridien : lequel est meilleur ?

     L'existence de zones érogènes variées a peut-être de quoi rassurer et ne devrait pas décourager les deux tiers des femmes qui croient qu'elles n'atteindront jamais l'orgasme vaginal. Le nombre de femmes pouvant l'atteindre augmente toutefois si elles stimulent leur clitoris lors de la pénétration (appelée ‘‘bridge manœuvre’’).

     En fait, il n'existe pas de preuves démontrant que l'orgasme vaginal donne une meilleure sensation ou donne un plus grand plaisir que l'orgasme clitoridien, fait savoir Beverly Whipple.

     Selon les témoignages, l'orgasme clitoridien est aussi intense que l'orgasme vaginal. « L'orgasme vaginal, explique Dr Jannini, n'est pas forcément meilleur, il représente une option parmi d'autres ».

     « La différence, s'il en est une, c'est que la sensation de l'orgasme vaginal est un peu plus douce », nuance Trina Read, conseillère en sexualité à Calgary. Son point de vue s'appuie sur de nombreux témoignages de sa clientèle. Elle encourage d'ailleurs les femmes à ne pas se frustrer ou s'impatienter. « L'orgasme vaginal n'est pas le fruit du hasard, vous devez apprendre à connaître votre corps, ce qui le stimule, afin de savoir comment atteindre le maximum de plaisir »

     Les experts interviewés pour cet article sont d'accord avec la conseillère pour dire que « les couples mettent en général trop l'accent sur les orgasmes, ce qui nuit à une saine sexualité. Ils devraient d'abord se concentrer sur la sensualité et voir ce qu'il adviendra du reste »

     Personne n'est plus irrité par une société obsédée par le sexe basée sur l'atteinte d'objectifs que Beverly Whipple. Au fil des ans, elle a identifié, dans des livres et articles, 36 zones érogènes différentes du corps dont le toucher procure du plaisir. « Mon objectif est d'encourager les femmes à prendre plaisir dans ce qui leur donne du plaisir »

     Sources :

http://www.allodocteurs.fr/sexo/femme/point-g/echographie-du-point-g_3103.html

http://intimement-love.blogspot.fr/2013/11/la-verite-sur-le-point-g.html

 

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