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La Lettre du Professeur Joyeux
La Lettre du Professeur Joyeux est votre ligne directe – et gratuite ! – avec un véritable « médecin de famille » qui est aussi un des scientifiques les plus reconnus de sa génération.
Le Professeur Henri Joyeux est un célèbre médecin, professeur des universités, praticien hospitalier de cancérologie et de chirurgie digestive à l’université de Montpellier. Il est l’auteur de 500 publications en France et à l’étranger, dont notamment 20 livres sur la nutrition et le cancer. Il est aussi conférencier, marié et père de 6 enfants.
Avec près de 50 ans d’expérience médicale, le Professeur Henri Joyeux compte parmi les plus grandes références mondiales dans le domaine de la santé. Dans sa lettre, il donne des conseils inédits pour vous aider, dans votre vie, votre vie conjugale, votre famille (si vous en avez) à prévenir les maladies, et à les soigner.
Le Professeur Henri Joyeux est une encyclopédie vivante de connaissances, validées par la pratique médicale, de conseils sur la santé. En cinquante ans de pratique, il s’est aperçu que les moyens de prévention sont, de loin, les plus efficaces. Il a pu faire le tri entre ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il pense en particulier que les cinq principaux cancers (sein, prostate, poumon, côlon et rectum) sont aussi les plus faciles à prévenir !
C’est pour rendre accessible au plus grand nombre ses découvertes médicales que le Professeur Henri Joyeux a décidé de publier sa lettre gratuitement. Au fond, il sait que c’est en faisant de la prévention qu’il pourra sauver le plus de vies.
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Les principes de la Lettre du Professeur Joyeux
Toutes les enquêtes d’opinion le confirment [1]. La santé, telle que définie par l’OMS, est le bien le plus précieux. Il dépend de nous de savoir la préserver, l’entretenir, la diffuser même autour de nous : santé du corps, de l’esprit et de la relation. Mais elle a un coût.
Les soins, le dépistage excessifs et la prévention négligée
Actuellement, 89 % des dépenses de santé servent à soigner les malades. En revanche, 11 % des dépenses seulement vont à la prévention, au dépistage, à l’environnement et au mode de vie. Dans le vaste domaine du cancer, quatre localisations dominent et pourraient être largement prévenues : les atteintes des seins, de la prostate, des poumons, du côlon et du rectum.
Les responsables scientifiques manipulent les politiques en leur proposant d’organiser le dépistage, alors qu’il faut d’abord organiser la prévention. Ils s’en servent pour leur campagne électorale afin de montrer combien ils sont vraiment à votre service.
La participation des femmes au dépistage du cancer du sein est encore insuffisante. En Languedoc-Roussillon, elle est passée de 33 à 45 %. Or un taux de 60 % de femmes est un minimum, idéalement 75 %, pour constater une réduction de la mortalité. En atteignant le taux de 60 %, les résultats du dépistage du cancer du sein sont certains d’après l’ancien président de la Ligue française contre le cancer : « Ils permettent une réduction de la mortalité de 20 à 25 % ».Cette affirmation chiffrée est purement publicitaire. Elle reste à démontrer. Des études anglo-saxonnes plus sérieuses démontrent le contraire !
En France, la moitié seulement des 4,3 millions de femmes concernées chaque année se fait dépister via le dépistage organisé du cancer du sein et environ 10 % dans le cadre du dépistage incitatif (DI), relève la Haute Autorité de Santé (HAS) dans un rapport consacré au sujet rendu public en février 2012.
A notre avis il y a une erreur de cible, car toutes les femmes ne sont pas à risque de cancer du sein. Il est surtout indispensable de prévenir chez les femmes à risques génétiques (5 à 8 % des femmes atteintes de cancer du sein) ou épigénétiques (risques les plus nombreux liés à des comportements contraires à la santé).
La Haute Autorité de Santé distingue donc le dépistage organisé du dépistage individualisé. Seul le premier donnerait lieu à remboursement par l’assurance maladie, ce qui serait, d’après quelques spécialistes de santé publique, plus incitatif mais aussi certainement considéré comme coercitif.
Le dépistage du cancer du sein avant 40 ans ne change rien quant au pronostic. Pourtant, c’est entre 20 et 40 ans que cette localisation cancéreuse explose par le nombre de personnes atteintes. Autour de cet âge, il faut systématiquement rechercher un des gènes du cancer du sein, BRCA1 ou BRCA2 [2] ou des prises hormonales inconsidérées reconnues de plus en plus comme dangereuses (en moyenne 11 années pour une femme dans les pays développés, chiffre qui ne peut que croître avec les nouvelles pilules prises dès l’âge de 15 ans et le stérilet hormonal dont les laboratoires pharmaceutiques s’ingénient à promouvoir les effets positifs mais jamais les risques pourtant majeurs pour la santé).
La responsable des émissions »Féminoscope » nous disait être fort inquiète du nombre de femmes de son entourage décédées d’un cancer du sein ; plus de 11 000 par an chaque année en France [3].
Allons-nous vers plus de santé ou moins de santé avec près de 70 000 nouveaux cas de femmes atteintes de cancers du sein détectés chaque année, et 70 000 cas nouveaux d’hommes atteints de cancer de la prostate ?
Deux fléaux sociaux inattendus et en croissance, chez des personnes de plus en plus jeunes, qui pourraient être parfaitement prévenues si spécialistes et médecins voulaient bien dire les vraies causes de ces atteintes cancéreuses [4] !
Sur ces sujets, black-out d’information, les journalistes médicaux sont muets. La raison principale est que cela ne rapporte rien en termes financiers, les laboratoires ne soutiennent pas, donc pas de publicité.
On peut voir l’inverse avec par exemple, le cancer du col de l’utérus, devenu essentiellement infection sexuellement transmissible. Certaines femmes sont surdépistées [5] alors que d’autres ne font jamais de frottis. A toutes les jeunes filles, dès 14-15 ans, les gynécologues proposent la vaccination et les pédiatres aux garçons dès 13 ans (qui plus tard pourraient être porteurs sur leur sexe du virus cancérigène), sans la moindre preuve d’efficacité chez ces derniers.
Ainsi de justes informations permettraient de dégager des économies permettant de renforcer l’organisation du dépistage des femmes non régulièrement suivies, souvent en situation de précarité et elles-mêmes à risques.
Les budgets de la santé explosent : un public mal informé
Tous les Etats développés ont des budgets « santé » faramineux qui handicapent des investissements essentiels en matière de recherche, d’éducation, de sécurité, de culture, de tourisme… Les affections de longue durée (ALD) sont de plus en plus longues et coûteuses…
Les pays en voie de développement gardent des taux de mortalité infantile élevés et des malades de tous âges meurent faute de soins. Le Sida qui dévaste l’Afrique n’est pratiquement pas soigné, à l’inverse des pays développés où les malades, même s’ils ne guérissent pas, vivent beaucoup plus longtemps qu’il y a 25 ans. Coût en France chaque année, 5,5 milliards d’euros. Soulignons l’immense progrès : le Sida n’est plus lié à la transfusion sanguine, mais seulement à la drogue et à la multipartenarité sexuelle, chez des personnes de même sexe ou de sexe différent.
Chez nous on parle du budget « santé-solidarité » avec la lutte contre les exclusions, la couverture maladie universelle (CMU) pour 5 millions d’individus en France, l’allocation personnalisée d’autonomie ou celle pour les handicapés. Chaque gouvernement se vante de ses performances : 15 milliards de budgets sociaux, d’assistance aux personnes, aux familles en difficulté et un pourcentage chaque année en hausse représentant plus de 28 % du PIB.
La lutte contre le cancer, le plan national nutrition santé, la prévention du suicide, le programme d’actions en santé mentale, le renforcement de la contraception, le plan Alzheimer, l’autisme… sont les sujets phares présentés par nos ministres de la Santé qui se succèdent au rythme des changements de gouvernement.
Ils sont tous coûteux et peu efficaces parce qu’ils sont pensés en termes politiques, et ce qui y domine est se maintenir quelques années au pouvoir, bien plus que la vraie santé individuelle et collective.
En France, l’Aide médicale d’Etat (AME) permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier de soins gratuits, ce qui confirme l’organisation du système de soins français. Ce sont souvent des jeunes, âgés de 20 à 39 ans dans 70 % des cas et résidant en France pour 60 % d’entre eux depuis moins de 5 ans. Ce sont en bonne partie des personnes qui ont suivi des études supérieures (30 %), mais 17 % n’ont jamais été scolarisés.
Les chiffres de 2011 du Projet de Loi Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont intéressants à analyser et démontrent bien les contorsions des responsables politiques, acharnés qu’ils sont à montrer qu’ils s’occupent de la santé.
Chez nous, les dépenses de santé atteignent 223,1 milliards d’Euros en 2009, soit 11,7 % du PIB contre 11 % en 2008. Aux USA, c’est 15,3 % du PIB, en Suisse 11,3 % et en Allemagne 10,6 %. Ce sont les dépenses de médicaments, 33,4 milliards d’Euros, qui augmentent à un rythme soutenu, +4,4 % en valeur et +7,1 % en volume. Les récentes restrictions des remboursements de certains médicaments, inutiles ou dangereux, auraient dû intervenir depuis longtemps. Mais les laboratoires pharmaceutiques sont encore puissants. Ils manipulent les politiques souvent incompétents en Santé publique, considérant que face à la moindre petite misère humaine, même bénigne, il faut « une médecine, une molécule ».
Les excès de prescriptions sont de plus en plus courants, en particulier pour les personnes âgées, que l’on habitue à prendre – pour le cœur, le cerveau, les reins, la vessie, le foie, les muscles, le squelette, la ménopause, l’andropause – un nombre consternant de drogues, chaque spécialiste d’organe ne regardant pas en dehors de sa spécialité et ne se souciant pas des interférences entre les molécules.
Les excès médicamenteux : pas plus de 3 médicaments !
Au-delà de trois médicaments réellement indispensables, les médecins devraient se poser des questions quant à la nécessité de 7 autres prescriptions, lesquelles souvent se neutralisent ou ajoutent des effets secondaires qu’il faut en plus traiter.
Ces excès coûtent très cher. Le « tout médicament » français pose question en termes de financement. Les prescriptions médicamenteuses abusives sont officiellement responsables de 130 000 hospitalisations et 10 000 décès chaque année dont les personnes âgées sont les premières victimes. La France consomme annuellement 2 à 4 fois plus d’antibiotiques que les autres pays européens comparables.
De plus, 1 personne sur 4 consomme au moins une fois par an des médicaments psychotropes (somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques et neuroleptiques), 1 sur 10 en consomme régulièrement (plus de 3 mois).
Les anxiolytiques et les hypnotiques (benzodiazépines) sont parmi les médicaments les plus consommés en France et leur prescription excessive tend à les banaliser.
Pour les benzodiazépines, les trois-quarts des usagers en consomment pendant plus de 6 mois, ce qui est très au-delà des recommandations actuelles. Pour les psychotropes, la consommation française est plus élevée que celle des autres pays européens, de 5 à 10 fois plus pour les anxiolytiques et les hypnotiques, l’écart étant moins marqué pour les antidépresseurs. Ces deux exemples montrent la nécessité d’offrir des alternatives au «tout médicament ». La Haute Autorité de Santé a publié, en 2011, un rapport pour sortir de la prise en charge centrée sur le médicament, en développant une offre de thérapeutiques non-médicamenteuses validées.
Bien des prescriptions médicales sont vraiment abusives et coûtent très cher : la généralisation des vaccinations [6], les traitements contre l’hypertension artérielle, la moindre augmentation du taux de cholestérol, le pré-diabète, la petite déprime, le stress, les petites pertes de mémoire par déshydratation, le vieillissement, quelques troubles urinaires, la grippe… Les remèdes de nos grands-mères, des conseils simples de nutrition, faciles à suivre et à comprendre, et la simple phytothérapie sont le plus souvent largement suffisants.
La recherche dans son aire asymptotique : la fin du prométhéisme
La recherche ne fait que reculer les limites infinies du non savoir. Elle est donc infinie tant que l’homme habitera ce monde. Au service de l’humanité, elle fait avancer la connaissance dans tous les domaines qui la concernent.
Organisée par secteur, elle demande de plus en plus de moyens pour avancer, ce qui rend ses progrès plus lents et plus délicats. Par exemple, on sait maintenant que les records sportifs arriveront à leur terme entre 2027 et 2030, même avec un dopage caché ou rendu indécelable.
Albert Camus disait déjà dans son discours à Stockholm qu’il n’était plus temps de chercher à refaire le monde, mais de l’empêcher de se défaire. Chaos en vue ? Tout dépend de l’homme, de nous tous.
On retrouve ce nihilisme sardonique dans cette déclaration de Cioran, philosophe roumain qui aurait eu 100 ans en 2011 : « L’homme va disparaître, c’était jusqu’à présent ma ferme conviction. Entre temps j’ai changé d’avis : il doit disparaître. »
La philosophe Chantal Delsol voit juste : « Nous venons de nous rendre compte que nous n’étions pas Prométhée ou plutôt que nous serions comme lui affreusement punis. » Par qui, sinon par nous-mêmes, car nous avons voulu jouer les dieux sans connaître la route, sans savoir d’où nous venions et où nous allons. La conscience humaine manifestement ne suffit pas, elle peut être trompeuse.
Il est plus difficile d’avoir un prix Nobel aujourd’hui que du temps de Pasteur ou de Claude Bernard. C’est une des raisons du peu d’attirance des jeunes vers les disciplines scientifiques. Il faut travailler dur pour faire avancer la recherche d’un millimètre et il n’est plus possible de travailler seul dans son labo, comme autrefois Pierre et Marie Curie ou Pasteur.
Peu d’équipes ont les capacités d’offrir aux jeunes chercheurs l’entourage technologique nécessaire à une recherche de très haut niveau.
Le cerveau électronique, à bien des égards, surclasse déjà le nôtre. Cela est tellement vrai que l’on peut concevoir, à la limite, un univers scientifique fonctionnant automatiquement, où l’homme, dépassé par ses inventions, ne tiendrait plus aucune place. Il restera à l’homme à se cultiver, à se retourner sur son passé pour tenter de comprendre d’où il vient, ce qu’il est et où il va. Le besoin d’histoire est nouveau pour le plus grand nombre. Mais si le cerveau électronique se dérègle, qui le contrôlera ?
Tout cela traduit à la fois une inquiétude et une attitude écologique qui cherchent à préserver l’avenir de soi (écologie humaine) et des autres (écologie environnementale).
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[1] Enquête en 2003 du laboratoire des Sciences sociales de l’Ecole normale supérieure en partenariat avec l’INSEE auprès de 6 000 Français.
[2] Ces gènes de susceptibilité augmentent très nettement et respectivement les risques d’avoir un cancer du sein pour les femmes entre 20 et 70 ans, de 70 % et de 50 %, et aussi d’avoir un cancer de l’ovaire entre les mêmes âges, respectivement de 40 et 15 %. Remarquons que toutes ne sont pas atteintes. Ce sont les facteurs épigénétiques, tabac, pilules, pollution, stress qui augmentent nettement les risques. (Stress et Cancer du sein – Pr Henri Joyeux – Ed. Le Rocher 2011)
[3] En avril 2012, le premier Magazine »Rose » cible les femmes atteintes de cancer du sein, mais aucune page ne donne des conseils de prévention. Il ne s’agit que de « mieux vivre pendant le cancer », de soins de support onco-esthétique et d’aides sociales. Le deuxième numéro ne traite que de la sexualité…
[4] Guérir enfin le cancer – Pr Henri Joyeux Ed. Le Rocher 2011 – Comment enrayer l’Epidémie des cancers du sein et des récidives – Pr Henri Joyeux et Dr Bérengère Arnal Ed. FX de Guibert 2009 – Cancer de la Prostate, enrayer l’épidémie et les récidives – Pr H. Joyeux et Dr H.M. Hay Ed. Le Rocher 2011
[5] Les femmes qui n’ont pas ou ont un seul partenaire sexuel (lui même fidèle) dans leur vie n’ont pas besoin d’être dépistées, ainsi que celles qui ont un frottis normal et ne changent plus de partenaires.
[6] La vaccination contre la grippe peut être indiquée chez les plus fragiles, mais pas chez toutes les personnes en bonne santé. La vaccination contre le cancer du col de l’utérus est indiquée dans des cas très particuliers, mais pas chez toutes les gamines de 14 ans et les garçons de 13 ans (parce qu’à 14 ans une mère ne peut amener son fils chez le gynécologue, pas plus que chez l’urologue). Mais à 13 ans, l’enfant peut accepter d’aller chez le pédiatre qui va parler de vaccination contre le cancer sans préciser lequel, ni à l’enfant, ni à sa mère. De même un nourrisson normal n’a pas besoin d’être vacciné contre l’hépatite B !
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