La Conscience est une Force indépendante du corps.

La conscience peut donc être indépendante des organes des sens, indépendante des maladies, indépendante dans une large mesure de la nourriture et du sommeil lorsqu'elle a découvert l'inépuisable réservoir de la grande Force de Vie; et elle peut être indépendante du corps lui-même. Lorsque le courant de conscience-force en nous s'est suffisamment individualisé, nous remarquons que non seulement nous pouvons le détacher des sens et des objets des sens, mais que nous pouvons le détacher du corps. Dans nos méditations tout d'abord, parce que c'est le premier champ d'entraînement avant la maîtrise naturelle, nous observons que cette conscience-force devient particulièrement homogène, compacte, et qu'après s'être dégagée du mental et du vital, elle se retire lentement de tous les bruissements du corps, qui devient parfaitement immobile, comme un bloc transparent, ou comme quelque chose qui n'occupe plus de place, qui ne pèse plus, presque inexistant : la respiration devient de plus en plus imperceptible, les battements du cœur de plus en plus fins; puis, soudain, il y a un brusque décrochage et l'on se retrouve "ailleurs", en dehors du corps. C'est ce qu'en langage technique on appelle "s'extérioriser".


Il y a toutes sortes d'"ailleurs", autant que de plans de conscience, et on peut sortir ici ou là suivant le niveau auquel nous avons fixé notre conscience (nous connaissons déjà le Mental universel et le Vital universel), mais l'ailleurs le plus immédiat, qui borde notre monde physique et lui ressemble avec une intensité plus grande, est ce que Sri Aurobindo a appelé le physique subtil. Cette connaissance est aussi vieille que le monde et ne signale pas spécialement le yoga de Sri Aurobindo; elle fait simplement partie de notre développement intégral et nous prépare au jour où nous quitterons notre corps pour une durée plus longue dans ce que les hommes appellent la "mort", par ignorance. Pour plus de clarté, nous rapporterons ici, parmi bien d'autres, l'expérience du physique subtil telle que nous l'a racontée un jeune garçon de l'Ashram de Pondichéry lorsqu'il sortit pour la première fois de son corps : "J'étais allongé sur ma chaise longue, en concentration, quand tout d'un coup je me suis retrouvé chez mon ami Z qui était en train de faire de la musique avec plusieurs autres. Je voyais tout très clairement, plus clairement même que dans le physique, et je me déplaçais très vite, sans obstacle. Je suis resté là un bon moment, à regarder; j'ai même essayé d'attirer leur attention, mais ils n'étaient pas conscients. Puis, soudain, il y a quelque chose qui m'a tiré, comme un instinct : "Il faut que je rentre." J’avais une sensation de mal à la gorge. Je me souviens que pour sortir de leur chambre, qui était fermée à part une petite ouverture en haut, ma forme s'est comme vaporisée (parce que j'avais encore une forme, mais ce n'était pas comme de la matière, c'était plus lumineux, moins opaque) et je suis sorti comme une fumée par une fenêtre ouverte. Puis je me suis retrouvé dans ma chambre, près de mon corps, et j'ai vu que j'avais la tête de travers, rigide, contre le coussin, et que je respirais avec difficulté; j'ai voulu rentrer dans mon corps - impossible. Alors j'ai pris peur; j'entrais par les jambes et puis, arrivé à hauteur des genoux, c'est comme si je glissais dehors; deux, trois fois comme cela; la conscience montait, puis elle glissait dehors, comme un ressort. Je me disais : Si seulement je pouvais renverser ce tabouret (il y avait un petit tabouret sous mes pieds), ça ferait du bruit et je me réveillerais! Rien à faire. Et je respirais de plus en plus mal. J'avais une peur terrible. Soudain, je me suis souvenu de Mère et j'ai appelé : "Mère! Mère!" et je me suis retrouvé dans mon corps, réveillé, avec un torticolis*."


Ainsi, après bien des cycles d'enfouissement et de réveil, et d'innombrables chocs qui l'obligeaient à se souvenir de soi et se saisir, et s'enfermer pour grandir à l'abri, la conscience, devenue une individualité formée, brise la coquille et affirme son indépendance. Cette indépendance, écrit Sri Aurobindo, finit par devenir tellement normale pour l'être tout entier, que nous en viendrons à sentir ce corps comme quelque chose d'extérieur et de détachable, tel le costume que l'on porte ou l'instrument que l'on tient  par hasard à la main. Il se peut même que nous finissions par sentir que le corps est inexistant, en un sens, ou qu'il n'a d'existence que comme une sorte d'expression partielle de notre force vitale et de notre mentalité. Ces expériences sont le signe que le mental arrive à une position correcte vis-à-vis du corps et qu'il change son point de vue faux de mentalité obsédée et capturée par les sensations physiques, pour le point de vue de la vraie vérité des choses. Car le vrai point de vue, toujours, est celui du Maître, le psychique, l'Esprit en nous - chaque fois que nous sentons une impossibilité, ou une limite, une barrière, nous pouvons être sûrs que c'est notre victoire de demain, parce que si nous ne sentions pas l'obstacle, nous ne serions pas en train de le vaincre et vivre tous nos rêves, car c'est l'esprit qui rêve en nous. Et le premier de ces rêves, peut-être, dans un monde où les interdits se referment de plus en plus comme une cage de fer, c'est de naviguer au large, indépendants du corps et des frontières. Alors nous n'avons plus besoin de passeport, nous sommes des apatrides nantis de toutes les parties du monde, sans tampon; nous connaissons une largeur de vie et une liberté délectables : "Ô Étendue...", dit le Rig-Véda.

SRI AUROBINDO ou l’aventure de la conscience              Satprem     p. 131-134

Reve

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Commentaire de Anne le 3 août 2015 à 13:33

La suite de la conférence arrive - le temps que Jean louis Aramis complète son texte, pour le rendre entièrement compréhensible malgré l'absence des diapos.

À retrouver en 3 articles.

Je m'absente quelque temps et vous souhaite bonnes vacances à tou(te)s!

Commentaire de Anne le 26 Juillet 2015 à 12:00

Suite de la conférence de Jean louis Aramis

Épisode 2 : LES EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE

http://epanews.fr/profiles/blogs/2485226:BlogPost:2377578#.VbSvra4tavc

Commentaire de Anne le 26 Juillet 2015 à 11:54

Tenture murale ou Batik en coton Tara verte

 
Commentaire de balarin le 24 Juillet 2015 à 16:04

"les secrets sont simples" Satprem,

Le yoga de Shri Aurobindo est simple, c'est cette simplicité qui est difficile à comprendre.

Commentaire de Anne le 24 Juillet 2015 à 13:02

Oui Balarin, c'est bien de cela dont il s'agit. La voie spirituelle ne peut qu'être un chemin individuel, un chemin face à Soi pour se connecter intérieurement à la Source de l'Énergie cosmique - chemin de Silence qui permet d'ouvrir le canal de cette Conscience de l'Unité.

Chemin individuel de plus en plus recherché, avec plus ou moins de tâtonnements, et qui par sa nature même, crée la Connexion véritable avec autrui, avec l'Univers...

Réalisation qui n'en est qu'à ses balbutiements, certes, et dont les clés se révèlent au rythme de chacun(e) avec son libre arbitre.

Commentaire de balarin le 23 Juillet 2015 à 21:55

commençons par la réalisation individuelle

Commentaire de Anne le 23 Juillet 2015 à 21:30

... d'où l'importance de la Communication sur le sujet!

Le temps des réelles prises de Conscience est venu.

Et ce n'est que le début...

Commentaire de balarin le 23 Juillet 2015 à 20:44

Pour l'instant ce passage ne concerne qu'une minorité

Commentaire de Anne le 23 Juillet 2015 à 19:42

Merci Balarin, pour ton message. Il est temps en effet de retrouver notre véritable Nature d'être humain, nature Énergétique reliée à la trame quantique de l'Univers.

Jean louis Aramis, par ses expériences personnelles et sa démarche scientifique, a vocation à guider les esprits en recherche, à faire des ponts entre le monde rationnel et la voie spirituelle dont ce monde actuel a un besoin urgent dans son évolution. 

Et comment douter que la mort du corps physique n'est qu'un passage de la conscience entre les dimensions vibratoires!

Nous sommes même à une époque de Transition où ce passage entre les dimensions peut se faire sur Terre, dans la vie même! comme le préconisait Sri Aurobindo.

Nous y sommes! 

Commentaire de balarin le 22 Juillet 2015 à 23:54

" j’avais acquis l’intime conviction que la vie et l’au-delà de vie n’étaient en fait que deux facettes d’une seule et même réalité "

Cette phrase intéressante est à méditer. En effet lorsque l'on a l’expérience de la vie des deux cotés de l'existence on fini par se rendre compte qu'il y a des similitudes entre les deux mondes. Je parle du vital ordinaire, le plan d'existence de la plupart des Hommes.

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