Nous observons toute chose avec nos propres « lunettes intérieures ».
Imaginons un instant que les verres de mes « lunettes intérieures » sont colorées en rose.
Que va-t-il se passer ? Je vais vivre en voyant tout en rose.
Tout ce que je serai amené à vivre aura la couleur de mes propres lunettes. Je vais voir la vie en rose.
Alors qu’une autre personne qui a des « lunettes intérieures » colorées en noir, la verra (et donc la vivra) en noir.
Ainsi notre observation et notre point de vue sur une situation (qui vont déterminer ensuite le sens et la direction de nos actions) sont dictés par notre « intériorité ».
Nous avons donc tendance à croire que le monde est fait à notre image.
Prenons un exemple :
Si nous sommes menteurs, nous serons vigilants quant aux propos des autres et nous ne leur accorderons pas facilement notre confiance.
Pourquoi ? Tout simplement parce que nous imaginons que les autres sont à notre image et sont donc capables de mentir.
Prenons un autre exemple :
Imaginons une île déserte avec une plage paradisiaque, cocotiers et eau limpide. Un lieu magique de carte postale.
Invitons trois personnes à découvrir ce paradis terrestre.
Le poète transcrira ses impressions à travers un poème, le peintre se laissera emporter par la beauté du soleil couchant en réalisant une toile, le promoteur, quant à lui, imaginera un lieu de vacances avec hôtels et résidences de luxe ! Et beaucoup d’euros à la clef !
Ainsi ces trois personnages, à la vue du même paysage, réagiront différemment en fonction de leur propre état d’esprit. On peut même dire que c’est comme s’il s’agissait d’un lieu différent pour chacun d’entre eux.
Un même paysage, trois visions différentes !
Pour illustrer ce phénomène, laissez-moi vous raconter une petite histoire :
« A l’entrée d’un village, un vieux sage se reposait près d’un puits.
Arrive un pèlerin qui veut s’installer dans le village.
Il demande au vieux:
Dis-moi comment sont les gens de ton village. J’aimerais bien m’installer ici. Où j’étais avant, les gens sont méchants et médisants. C’est pourquoi je suis parti.
Les gens sont les mêmes ici, répond le sage.
Et le pèlerin passe sa route.
Arrive un second pèlerin.
Comment sont les gens de ton village ? demande-t-il à son tour au vieux sage.
Comment étaient les gens que tu as côtoyés jusque- là ? demande le vieux sage.
Très gentils et serviables. J’ai eu de la peine à les quitter, répond alors le pèlerin.
Les gens sont les mêmes ici, rétorque le vieux sage.
Un jeune du village a assisté aux conversations et dit au sage : :
Je ne comprends pas, à l’un tu dis que les gens sont méchants, à l’autre qu’ils sont bons.
Le sage lui répond alors :
Les gens sont comme nous les voyons ! ».
Le partage d’idées et de conceptions nous permet donc d’enrichir notre «intériorité».
Un même paysage, trois visions différentes !
Cela veut dire aussi que la carte n’est pas le territoire.
Cette phrase est empruntée au fondateur de la sémantique générale : Alfred Korzybski.
En d’autres termes, cela signifie que chacun d’entre nous dispose de son propre système de perception et d’interprétation de la réalité.
En un mot, chacun a sa propre réalité.
Il nous importe donc de nous ouvrir à la diversité des cartes du monde, de prendre conscience du fait que les mots n’ont pas la même signification pour tous et que la communication est une approximation de la réalité.
En résumé :
Chaque individu se construit sa propre vision du monde. Chaque individu a sa propre représentation du monde. Il n'existe donc pas de carte unique du monde.
Les conflits relationnels proviennent, la plupart du temps, de la confusion que nous faisons entre la carte et le territoire.
Notre représentation de la réalité correspond à notre carte du monde et à la vision que nous en avons.
Notre carte du monde influence donc nos choix, nos perceptions et peut nous limiter. Cette carte mentale donne une représentation partielle et souvent erronée du territoire. La carte est donc la manière dont nous nous représentons la réalité.
Nous n’agissons donc pas directement sur la réalité, mais plutôt sur la représentation que nous nous faisons de celle-ci.
Cette carte mentale interne est alimentée par notre perception sensorielle du monde extérieur à travers la vision, l’audition, la kinesthésie (ensemble des sensations relatives aux mouvements du corps), l’odorat, et le gustatif.
Nous percevons plus de deux milliards de fragments d’informations à la seconde. Notre cerveau, quant à lui n’est capable que de traiter moins de dix informations dans le même laps de temps.
De ce fait, nous filtrons la grande majorité des informations que nous recevons et que nous percevons.
Ces filtres, comme nous l’avons vu, se développent à partir de valeurs, d’expériences professionnelles et personnelles ainsi que de croyances.
Celles-ci peuvent être « limitantes » ou « aidantes ».
Notre perception est donc totalement subjective.
Elle dépend de la représentation que nous nous faisons de la réalité mais non de la réalité elle-même. Il n’existe donc pas de bonne ou de mauvaise carte du monde.
Il nous faut avoir conscience que chacun d’entre nous a sa propre carte de la réalité.
Ce qui est vrai pour moi n'est pas forcément vrai pour quelqu’un d’autre car chaque individu est différent et unique.
La seule quasi-vérité est que l'un et l'autre ont probablement raison.
Cette affirmation est la base pour apprendre à respecter le modèle du monde de l'autre !
Ceci est mon intime conviction.
Commentaires bienvenus
Merci savapasmaletoi de partager cette conviction, qui n'est qu'une des multiples façons de voir le monde. Mes lunettes sont plutôt roses, et vous ?
Merci Bougeoir pour votre commentaire encourageant. "On confond facilement l'amour de la vérité et l'amour de sa propre vérité, c'est à dire, l'amour propre, réducteur de vérité" (Pierre Dehaye).
Einstein l'avait bien dit
Tout est relatif! c'est a dire en lien en relation avec beaucoup de paramètres
plus on travaille sur nos croyances et plus on agrandit ou change l'angle de vision mais on a besoin d'aide et des autres pour cela Merci!
Je partage cette conviction....
Merci Patrick
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