L’intimité 2.0 selon l’Homo Numéricus

L’apparition des nouvelles technologies de communication engendre depuis une trentaine d’années de profonds changements dans notre manière d’appréhender le monde, de nous comporter et d’interagir avec lui. Nous en percevons consciemment certains, même si nous ne mesurons pas toute l’ampleur de ses répercussions. Mais la plupart se joue à notre insu, noyée dans le tourbillon du mouvement collectif du nouveau genre humain né de cette "(r)évolution": l’Homo Numéricus.

Ce dont nous avons conscience, et que nous qualifions volontiers de progrès, est généralement ce qui nous facilite la vie au quotidien dans son aspect extérieur, matériellement pratique. Le téléphone portable ou le GPS en sont des exemples évidents. En revanche, ce que nous avons tendance à ignorer ou sous-estimer, ce sont les transformations que ces nouveaux paradigmes induisent à l’intérieur de chacun d’entre nous, ainsi que ses conséquences au sein de notre être, de notre intimité. Et d’ailleurs, qu'est-ce que l'intimité aujourd’hui pour cette humanité 2.0 ? comme aime l’appeler le philosophe Roger-Pol Droit…

Intimité est un mot qui invite à la réflexion car il recèle un joli paradoxe. Il désigne à la fois un espace partagé et ouvert à l’autre - en étant intime avec quelqu'un - mais aussi un espace clos où nul ne peut entrer; mon intimité propre, cet espace entre moi et moi. Car L’intimité est un terrain psychique autant qu’un espace vital, rappelle Robert Neuburger dans Les Territoires de l’intime. Qu’elle soit partagée ou solitaire, l’intimité reste cette arrière-boutique dont parlait Montaigne, cet espace qu’un individu décide de retrancher de la sphère sociale des échanges pour s’en préserver et élaborer son expérience à l’abri des regards. Mais notre "modernité" a, petit à petit, galvaudé cette notion d’intimité, pour la réduire à ce que nous appelons globalement "notre vie privée".

Cette fameuse vie privée que nous avons si longtemps revendiquée, exigée, et si farouchement protégée…A-t-elle encore suffisamment d’air pour respirer dans cette nouvelle ère numérique ?

Rappelez-vous…Il était un temps pas si lointain, où lorsque l’on voulait partager joies et tristesses, états d’âme, photos et souvenirs de vacances...nous le faisions logiquement avec notre famille, nos amis et notre entourage proche. Mais depuis une vingtaine d'années à peine, il semblerait que ce petit cercle d’intimes là soit devenu bien trop étroit. Notre besoin d’intimité glisse vers un désir d’extimité de plus en plus prononcé et affirmé. Le désir d’extimité est le mouvement qui pousse chacun de nous à mettre en avant une partie de sa vie intime, de son monde intérieur, afin d’avoir un retour, une validation de sa façon de vivre, de penser, à travers les réactions des autres explique le psychologue Serge Tisseron, auteur de L’intimité surexposée. La conception traditionnelle de l’intimité s’effondre sur elle-même : ce qui était hier intime et sacré, risque de devenir aujourd'hui numérisé et surexposé à tout moment.

Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui nous a menés sur la voie de cette désacralisation ? A quoi correspondent dans le monde intérieur de l'être, la virtualisation et l’extériorisation de son intimité ?

C'est à cette exploration que je vous convie...

La Télé réalité : Le processus qui nous a menés à ce que nous vivons actuellement prend sa source, il me semble, dans l’avènement de la télé réalité. Ce fût en quelque sorte la première phase. Bien que le terme de télé réalité soit apparu plus tard, les prémices du concept sont nés timidement dans les années 80 avec l’apparition d’émissions comme Psyshow ou Moi, Je. Elle n’a cependant pas rencontré un grand succès, l’opinion publique étant encore trop déstabilisée par les témoignages de ces premiers quidams qui venaient essentiellement parler de leurs problèmes de couples et de leur sexualité devant les caméras. Il faut dire qu’avant cette époque, ce n’était que dans les émissions de jeux que les personnes ordinaires avaient leur place. Les années 80 auront donc servi à ce que le public apprivoise l’idée qu’il pouvait en être autrement.

C’est réellement dans la décennie 90 que le phénomène a éclot avec tout d’abord des talk shows de témoignages d'utilité publique, c'est-à-dire approuvé et encouragé par la morale car le but était respectable. Perdu de vue où des anonymes viennent s’exposer pour rechercher des personnes dont elles n’ont plus de nouvelles, et La nuit des héros qui reconstitue des accidents avec l'intervention héroïque d'un "monsieur tout le monde", ont été les deux émissions phares de cette période. Puis est venu le temps des émissions où les thèmes abordés débordaient justement de plus en plus dans l’intime et où la recherche d’insolite et de sensationnel devenait flagrante. Des émissions comme C’est mon choix et Ca se discute ont été les précurseurs d’un phénomène qui n’allait plus jamais s’essouffler.

Et le début des années 2000 n’a fait que le confirmer. On a osé de plus en plus, et dosé de moins en moins…Y’a que la vérité qui compteConfessions intimes ( !), Le loftSecret Story…mais aussi les émissions qui prétextent un but plus honorable pour finalement exploiter le filon d’une manière identique : Star Academy, Super NannyL’amour est dans le pré

La multiplication de ces programmes est allée de paire avec celle des chaines de télévision. A tel point que cette multiplication de chaînes nous fait désormais ressembler à des forçats "nouvelle génération". La seule différence est que les chaînes n'entravent plus nos pieds…puisque ce sont nos cerveaux et nos mains qui sont enchainés à elles grâce aux télécommandes.

 Il se passe à l‘heure actuelle une surenchère inquiétante où les sujets les plus absurdes côtoient les plus racoleurs : Mon animal de compagnie passe avant mes enfants, Je suis une cougar et j'en suis fière, ou encore Je suis jalouse, je ne me soigne pas et je n’ai pas envie de changer…font partie des valeurs les plus sures.

Et le pire du pire, c’est qu’il y a pléthore de candidats pour alimenter ces sujets qui semblent désespérément inépuisables. N’importe qui aujourd’hui peut passer dans ce genre d’émissions-reportages-réalité, du moment qu’il est prêt s’exhiber dans son quotidien, mis en scène par la production qui en impose le scénario évidemment.

M’enfin ?!, comme dirait un célèbre héros de BD, que se passe t-il en nous pour avoir à ce point l’impudeur de nous montrer sous des aspects non seulement faussés mais surtout tristement dégradants ?

Que nous apporte le fait de se montrer à tout prix et sous n’importe quel prétexte sous un jour aussi dévalorisant ? Nous y reviendrons…

Le téléphone portable : Quoi de plus personnel et intime qu’une conversation entre deux personnes n’est-ce pas ? Qu’elle soit téléphonique ou pas, c’est habituellement quelque chose qui appartient au domaine du privé… Et pourtant… Soyons honnêtes… Qui parmi nous n’a jamais téléphoné dans un contexte où d’autres oreilles que celles de notre interlocuteur pouvaient entendre ce que nous disions ? Et l’inverse est tout aussi vrai. C’est même devenu un phénomène quotidien des plus banals dans les lieux publics où dès que l'on prend les transports en commun.

Les cabines téléphoniques qui protégeaient les conversations, un peu comme les isoloirs dans les confessionnaux des églises, ce qui donnait un coté précieux et sacré aux échanges, font office de dinosaures de la communication maintenant ! Et même le temps où l’on prenait pour des fous les premiers utilisateurs de l’oreillette Bluetooth, ces êtres qui semblaient parler seuls dans la rue ou dans leur voiture, nous semble déjà bien lointain.

Nous avons totalement banalisé cet acte de communication privée en public au point qu’il est devenu normal de téléphoner dans n’importe quelle situation ou circonstance. Ce qui donne lieu à des situations parfois surprenantes, où certains se réjouissent en sachant qu’il n’y a pas que leur interlocuteur qui les entende. Dans une sorte d’auto mise en scène, ces exhibitionnistes sonores, clament "leur texte" en prenant soin de jeter un coup d’œil furtif autour d’eux mine de rien, histoire de vérifier qu’ils ont un public réceptif. Je crois que Molière doit être regretter de ne plus être de ce monde... Lui, que la bouffonnerie a tant inspiré, aurait pu écrire quelques chefs d’œuvre supplémentaires avec cette belle matière première, délicieusement absurde, que notre société offre et tout aussi réciproquement, que nous offrons à la société !

 L’utilisation effrénée, souvent compulsive et disproportionnée, que nous faisons de nos téléphones a été facilitée par toute une série de services en plus que nos appareils nous proposent désormais. Insidieusement ils ont su grignoter notre attention au point d’être arrivés à se rendre indispensables dans notre quotidien.

On en oublierait presque la fonction première de notre téléphone - qui, je le rappelle, est fait pour téléphoner - tant les possibilités qu’ils offrent paraissent infinies. Écouter de la musique, regarder des vidéos ou la télévision, jouer, envoyer et gérer nos mails, surfer sur le net, photographier, filmer, enregistrer, se localiser géographiquement et être guidé dans nos déplacements, sont autant de choses rendues possibles avec ces objets à peine plus gros qu’un paquet de cigarettes.

Ils ont réussi à transformer tout un tas de besoins futiles en besoins utiles ! Comme si un message subliminal ancré au cœur de ce business nous répétait à longueur de temps : Ne pense plus, ne réfléchis plus…Éteint ton cerveau et allume ton smartphone !

D'ailleurs tous nos smartphones sont maintenant reliés à notre terrain de jeu favori pour étaler notre intimité : les réseaux sociaux. En une fraction de pouce sur nos écrans, nous pouvons atterrir sur ces planètes virtuelles et y partager instantanément notre présent via une photo, une géolocalisation, une citation…Cette place publique, qui n’est pas sans rappeler ce que l’Agora était chez nos lointains ancêtres grecs, est devenue un lieu incontournable. Tellement incontournable que celui qui refuse d'avoir un compte Facebook ou Twitter est vite accusé d'être d'asocial !

Les réseaux sociaux : Crée à l’origine dans le but d’établir un réseau fermé pour les étudiants d’une université américaine, Facebook s’est démocratisé dans les années suivantes en s’ouvrant à toute la planète. Et la planète n’a pas marché, elle a couru ! D’une simple utilisation pratique pour rester en contact et partager avec nos proches, nous sommes rapidement passés à une surconsommation de cet outil. L’Homo Numéricus utilise aujourd’hui Facebook, et dans une moindre mesure Twitter, comme un journal extime, le digne successeur du journal intime de l’époque préhistorique des feuilles de papier et du stylo.

Pris dans la vague virtuelo sociale, nombre d’entre nous foncent tête baissée en ne mesurant pas les conséquences possibles, probables ou réelles. A l’instar des quidams des émissions de télé réalité qui se trouvent propulsés sur le devant de la scène médiatique, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir aussi notre petit moment d’attention, de reconnaissance ou de gloire, ce petit truc qui nous rendra différent et intéressant aux yeux des autres. Et pour cela, nous sommes prêts à sacrifier beaucoup…

Il y a là-dessous aussi, un exhibitionnisme à peine déguisé et plus ou moins bien dosé. Nous  montrons aux autres via des photos d’une soirée entre amis, de nos enfants, de nos vacances, pour qu'ils puissent constater que dans notre vie il se passe des choses et que nous faisons des trucs ! Et si nous pouvons y ajouter un petit plus pour montrer qu'on a une vie qui s’envie, c’est le paradis…artificiel certes, mais dont nous nous contentons parce que, bien que l’on s’en défende, il est tellement plus rassurant de faire comme les autres et de suivre la tendance collective.

Je ne peux m’empêcher de penser à ce couple de rentiers d’une cinquantaine d’années, qui passent des soirées entières, chacun sur son compte Twitter, à commenter simultanément les jeux télévisés ou émissions de divertissement qu'ils sont en train de regarder, alternant railleries et remarques condescendantes.Tout cela visible de tous, leurs comptes étant en accès public. Quelle tristesse de les imaginer dans le salon de leur superbe maison, assis côte à côte occupés à fuir le temps et l’intimité de leur relation… C’est ce qu’ Erich Fromm, psychanalyste humaniste, identifiait comme la peur de l’intimité, qui conduit à la solitude à deux, et qui est selon lui une des trois peurs qui poussent à fuir l’amour (les deux autres étant la peur des conflits et celle de la souffrance).

 Il y a aussi cette femme, ancienne grande manitou des programmes de télévision, qui alimente en permanence le fil d’actualité de ses 5 000 amis sur Facebook avec des clichés quotidiens de sa fille de 10ans. Cette petite fille qui a, à peine, eu le temps de faire ses premiers pas dans la vie, qu’une partie de son image ne lui appartient déjà plus. A sa maman non plus d'ailleurs, puisque Facebook est propriétaire de droit de toutes nos publications… Sur quelles bases cette enfant pourra-t-elle définir et concevoir son intimité plus tard ? Quels seront ses repères ?

Et toutes ces célébrités - dont la liste est nombreuse -  qui fuient les paparazzis comme la peste et les assignent en justice lorsqu’elles se sont faites "shootées" dans des situations ou lieux qui ne leur conviennent pas…tout en n'  hésitant pas à tweeter d’impressionnantes tranches de leur vie intime sans aucune pudeur.

Nous voici encore une fois dans la théâtralisation : on se crée un public d'amis et de followers, on revêt le masque de que l’on souhaite montrer et hop, en scène ! Là encore Molière aurait du grain à moudre. Et dans un autre genre, Carl Jung aussi. Ce serait certainement une belle source d’exploration pour approfondir la notion de Persona, cette part de la personnalité qui organise le rapport de l'individu à la société et qui crée une image, une sorte de masque social.

Le danger de cette image, et plus généralement dès que l’on élabore une représentation de nous-mêmes, est qu’elle peut finir par usurper l'identité réelle de l'individu. D’ailleurs le revers de la médaille ne s’est pas fait attendre car la virtualisation de nos échanges et de notre image a engendré une nouvelle angoisse : le danger et la peur de se faire voler réellement son identité par des pirates informatiques...Mais après tout, ne l’avons nous pas déjà un peu perdue notre identité sur internet ? Nous sommes divisés entre la peur d’y perdre notre identité, et en même temps, le désir de la transcender. 

Une quête d’existence et de reconnaissance

Soyons honnêtes, c’est parce nos vies se vident de leurs sens que nous avons tant besoin de chercher l'approbation et la reconnaissance des autres. En projetant sur les écrans une image idéale de nous-mêmes, en sacrifiant notre intimité ou en exposant nos drames personnels sur l’autel médiatique, nous avons simplement envie de crier au monde que nous existons et attendons de lui,en retour, qu’il nous le confirme. Et il y a un instinct presque primitif derrière tout cela.

Tout comme les offrandes sacrificielles pratiquées par certaines civilisations ancestrales, nous livrons symboliquement des offrandes à la communauté de la toile ou aux caméras, au Dieu médias et immédiat...en échange non pas d’une protection divine, ni pour échapper à la colère des dieux, mais dans l’espoir d’obtenir une reconnaissance sociale : Je sacrifie ce qui m’est sacré, c'est-à-dire une part de mon intimité et en échange j’attends de la considération, de l’admiration ou de tout ce que vous voudrez bien me donner, pourvu que ça me procure la sensation que j’ai de la valeur.

Malheureusement ces tentatives sont vouées à l'échec car nous nous trompons de direction. Croire que l'on trouvera à l'extérieur de soi ce qui nous manque à l'intérieur, ne fait que nous enfoncer davantage dans les illusions.

La seule alternative qui se présente alors, afin d'éviter de se confronter à cette terrible réalité est de se conformer à celle des autres; faire comme tout le monde pour faire partie du monde.

C’est ainsi que nous alimentons cette surenchère impalpable qui provoque ce tsunami de l’extimité numérique, en sacrifiant non seulement notre intimité mais aussi notre individualité. Nous ne nous baignons plus dans la masse, nous nous y noyons ! Et c'est ainsi que cet océan d’illusions collectives s’auto alimente en permanence.

Tout comme dans Blanche Neige où la reine possède un miroir magique, nous avons tendance à attendre la même chose des réseaux sociaux… Facebook, mon beau Facebook je t’en supplie…dis moi que j’existe !.

Perspectives d’évolution

Il faut parfois atteindre l’overdose pour trouver le bon et le juste dosage des doses ! Et puis, comme l'a écrit Nietzsche, peut-être faut-il savoir se perdre pour un temps si l'on veut apprendre quelque chose des êtres que nous ne sommes pas nous-mêmes ?

Après l’engouement pour la nourriture manufacturée et industrielle et la surconsommation que nous en avons faite, nous sommes en train d’inverser la tendance et sommes de plus en plus nombreux à revenir à des produits naturels, sains et simples. L’émergence du  bio, la mode et le succès des cours et concours de cuisine, y compris à la télévision, est la preuve qu’après l’excès, on retrouve et on revient lentement mais sûrement à des valeurs saines et équilibrées. Alors peut-être en sera-t-il de même avec la surexposition de notre intimité…

 Désir d’extimité et besoin d’intimité ne s’opposent pas ; ils sont même complémentaires. C’est le juste équilibre entre les deux que nous devons découvrir. Le désir d’extimité est inséparable de la quête relationnelle, et donc nécessaire à l’élaboration de notre intimité avec l’autre. Et pour découvrir il nous faut d’abord explorer, tout comme les grands explorateurs partirent en mer à la recherche de nouvelles voies maritimes et nouveaux mondes. Le voilà d’ailleurs le vrai défi de l’Homo Numéricus : ses ancêtres ont exploré à l’extérieur toutes les terres et les mers de la planète, c’est à son tour de jouer et de partir à la conquête de son monde intérieur !

C’est plutôt amusant de savoir que Facebook signifie littéralement "le livre du visage" et que c’est finalement l'endroit de prédilection où nous portons nos plus beaux masques ! Alors, peut-être qu’en prenant conscience individuellement de cette mascarade collective, nous aurons à coeur de métamorphoser progressivement ce réseau en Soulbook (le livre de l’âme)... Car comme le soulignait Denis Marquet dans Le paradoxe de l'intimité (Magazine Clés) : Respecter l'espace sacré de l'intimité permet à deux êtres d'avoir accès à cela qui est en eux le plus caché et le plus vrai (intimus en latin signifie "le plus intérieur") - pour entrer ensuite en relation l'un avec l'autre depuis ce lieu des profondeurs: depuis leur vérité. C'est un risque : celui d'autoriser l'autre à dépasser les limites de ce que je sais, ou crois savoir, de lui. Mais c'est une chance: celle de le connaître. Non comme une image figée, mais comme un mystère, en perpétuel renouvellement. 

 

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