L’hypnose recentre la personne sur ses pouvoirs auto-régulateurs de santé

Interview avec Betty Reis, hypnologue et fondatrice de l’École HypnoSolution

À l’occasion du premier Colloque Canadien des Naturothérapies nous avons rencontré à son bureau de la rue Jean- Talon à Montréal, un conférencière bien connue du milieu, Betty REIS, une personne très dynamique qui poursuit une carrière dans le domaine spécialisé des soins complémentaires depuis plus de dix ans. Une femme avec une attitude positive qui malgré ses talents d’animatrice qu’elle exerce régulièrement lors de cours, ateliers et conférences, pratique sur le terrain dans une clinique médicale. Bonne rencontre.

AS : Betty avez-vous encore cette passion pour votre travail après toutes ces années ?

B.R. : Oui je ne me lasse pas de ces rencontres individuelles pendant lesquelles je reçois autant que je donne ou j’apprends tellement sur tous les plans de le vie humaine.

Dès mes débuts j’ai été fascinée par ce que l’hypnose pouvait apporter aux gens comme aide thérapeutique non violente. Finalement ces rencontres sont enrichissantes parce qu’elles dépassent toujours les enseignements reçus au début. Bien sûr il nous faut maîtriser une technique mais il y a un monde au-delà de celle-ci qu’il est agréable de fréquenter, dans lequel nos patients nous entraînent. Un thérapeute doit apprendre à faire confiance à ses instincts.

AS : Est-ce que de faire confiance à ses instincts s’inscrit dans le protocole d’instruction des écoles ?

B.R. : Non pas vraiment car contrairement à l’école où il fallait mémoriser un protocole et l’appliquer à la lettre, où nous étions limités comme étudiants dans nos rencontres avec des patients, plusieurs avenues ne furent jamais enseignées ni même évoquées. Ceci est dû au fait que chaque individu est différent.

Chacun d’eux nous enseigne comment l’aider à se diriger vers la voie de sa guérison. Tous nous possédons nos pouvoirs et nos ressources personnelles et je remarque que chaque patient nous demande en fait de l’aider à trouver et utiliser ses propres forces. Nous agissons comme accompagnateur avant tout.

Voilà pourquoi je pense que les meilleurs professeurs qui m’ont enseigné n’étaient pas des professeurs ayant abandonné la pratique et qui ne transmettaient que de la théorie. Ce furent ceux qui pratiquaient encore dans le privé qui transmettaient le mieux les connaissances. Ils étaient, comme moi, toujours des étudiants malgré leur statut et ils pouvaient nous démontrer de nouveaux trucs.

Mon rôle est d’enseigner ce que je sais à mes patients mais j’apprends d’eux en même temps.

A.S. : Quel autre technique utilisez-vous mise à part l’hypnose ?

B.R. : Comme beaucoup de thérapeutes j’ai pris part à des ateliers de toutes sortes. Énergétique, phytothérapie, PNL mais ma passion est toujours demeurée la pratique de l’hypnose. Mais il n’empêche en rien qu’à l’intérieur du traitement avec l’hypnose de suggérer certaines tisanes, plantes relaxantes, huiles essentielles calmantes, Ginseng, des exercices respiratoires, des exercices physiques, etc...
Mais le traitement lui-même s’adresse principalement à la psyché et aux émotions. C’est aussi un traitement énergétique car en pratiquant l’hypnose avec une personne on agit sur le taux vibratoire des cellules et la libération que les gens obtienne est aussi une transformation énergétique.

A.S. : Quels sont les outils principaux que vous utilisez avec l’hypnose ?

B.R. : La suggestion, la re-programmation et la régression. La combinaison de ces deux outils réussit des transformations véritables. Évidemment il y a des résistances chez les individus qui m’incitent toujours à relever le défi.

A.S. : Est-ce normal de résister à l’hypnose ?

B.R. : Très certainement. Nous avons tous cet instinct de défense et de protection et le patient qui se présente à nous l’utilise malgré sa bonne volonté. C’est un peu relié à la mission du système immunitaire.

A.S. : Parlant du système immunitaire, quel est l’aspect que vous prévoyez aborder lors du Colloque ?

B.R. : Pour moi, le système immunitaire est inter relié à notre esprit. On ne peut pas séparer notre corps physique de notre esprit et de notre inconscient. Les malaises du corps physique sont une symbolique de notre psyché.

A.S. : Voulez-vous dire que les gens qui ont un système immunitaire déficient se laisse envahir mentalement ?

B.R. : Oui. Les gens qui sont toujours en train de se moucher, continuellement grippés, aux prises avec la gastro et quoi encore sont en général des gens qui se laissent envahir par les autres. Moi je n’ai jamais la grippe. Mon copain craint que j’attrape la sienne mais ça n’arrive jamais. Un neveu, jeune, fort, pétant de santé se fait vacciner au travail puisque c’est gratuit. Il a la grippe à chaque fois. Pourtant mes patients sont souvent malades lorsqu’ils se présentent devant moi et je n’attrape pas leurs maladies contagieuses. Il me semble que c’est aussi une question d’attitude, cet envahissement.

A.S. : Comment l’hypnose peut-elle améliorer le système immunitaire ?


B.R. : Je peux témoigner que nous avons du pouvoir sur le système immunitaire. Des cas de fibromyalgie, du syndrome du colon irritable ont eu une réponse formidable avec l’hypnose, comme de passer de 12 pilules à 0.

Avec l’hypnose, les gens réalisent qu’ils ont du pouvoir sur leur système immunitaire en le «boostant», en refusant d’être envahi par la maladie car je relie pratiquement toutes les maladies au système immunitaire : s’il y a maladie il y a intrus, déficience et faiblesse de nos défenses.

Souvent la régression est un bon moyen. Comme cette femme hier encore qui après dix ans d’une toux incessante qui n’a de cesse et pour laquelle les tests médicaux, aux poumons, aux bronches et ailleurs ne trouvent pas la cause. Elle demande à me rencontrer, puisque c’est nerveux lui dit-on !
Elle remonte dix ans en arrière et se souvient que la toux débuta lorsque son fils quitta la maison pour se marier. Puis, dernièrement la toux s’intensifia après que son mari fut dans l’obligation d’aller travailler à l’extérieur. Suit une régression à l’âge de trois ans où elle se rappelle que son père meure. Tout ça en une séance.

Un premier abandon, enfoui, dont il semble qu’elle ne pu exprimer toute la peine qui est éveillée par d’autres abandons successifs. Elle quitte mon bureau et sa toux avait disparu.

Pour moi il s’agit d’une des nombreuses preuves que des traumatismes se manifestent physiquement et que le symptôme provient d’un trouble psychique, émotif.

L’hypnose aide donc à renforcer le système immunitaire avec ce nettoyage des traumatismes aux multiples émotions inconscientes qui pèsent sur notre quotidien nous rendant vulnérables.

Je vous soumets que cet inter relation entre le corps et l’esprit rend l’humain capable, par le pouvoir de la pensée, de dépasser de nombreux états maladifs et de vivre sans ces symptômes physiques. Il est évident que nous devons aussi mieux nous alimenter ou boire, de faire de l’exercice. En même temps il existe l’hypnose pour une re-programmation psychique, un changement d’attitude face à la maladie et à notre capacité de résistance.

Merci Betty pour ces informations éclairantes. La suite lors du colloque.

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