On connaît l’immense impact de la médication sur le contrôle de la douleur, mais on connaît également les effets secondaires de ces médecines dures. N’y a-t-il pas d’autres façons d’intervenir sur la douleur en dehors de la médication? Il y a, bien sûr, l’hypnose.

De toutes les alternatives à la médecine officielle, l’hypnose est la plus mal connue, sans doute parce qu’elle a mauvaise réputation et qu’on la considère encore, comme magique. L’hypnose permet de réduire la douleur dans la plupart des cas et, bien des fois même, de l’éliminer complètement.

La conclusion qui découle des dernières décennies de recherches est que la douleur est une expérience personnelle, modulée non seulement par la gravité du diagnostic, mais aussi par l’idée que se fait la personne des conséquences immédiates de la douleur sur sa vie, des conséquences à venir, de la durée estimée de son problème et des émotions que soulève en elle la douleur.

Suite à des expériences et des recherches cliniques, l’hypnose s’est avérée très efficace pour la gestion de la douleur. Mais malgré cette évidence très visible, les techniques sont encore peu utilisées, du moins pas à un degré aussi grand que l’on souhaiterait chez les hypnothérapeutes.

Le phénomène d’hypnose est difficile à accepter pour certaines personnes car il est souvent défini en terme psychologique plutôt que physiologique. Le processus d’hypnose se définit par l’induction d’un état de transe qui est caractérisé par une relaxation très profonde avec, bien sûr, une attention «focusée» et également une suggestivité très élevée.

Les deux applications les plus connues en hypnose pour la gestion de la douleur et la réduction de la douleur sont l’hypno-analgésie, qui est une réduction de la sensibilité à la douleur; ensuite, il y a l’hypno-anestésie qui est ce qu’on pourrait appeler un engourdissement à la douleur ou finalement une insensibilité à la douleur. Mais, pour les deux applications de ces conditions il y a un facteur très important : c’est l’habileté du sujet à avoir une attention «focusée».

Des recherches dans l’aspect et le mécanisme physiologique et psychologique supportent l’idée qu’une attention particulière et focussée donne du pouvoir à l’esprit sur le corps. Et puis, l’acceptation d’hypnose dans la médecine conventionnelle pourrait avoir des effets assez importants car cela permettrait au patient de participer au processus d’auto guérison et de prendre finalement le contrôle sur sa santé.

La méthode d’hypnoanalgésie peut être adaptée à diverses situations. Dans la plupart des cas, l’intervention hypnotique consiste en quatre étapes différentes. La première, c’est la préparation du patient afin de l’amener à comprendre et à déterminer les buts les plus réalistes qu’il peut atteindre, c’est-à- dire de vérifier ses attentes. Afin d’obtenir le maximum de résultats, l’ypnothérapeute va diriger le patient vers des objectifs les plus réalistes possibles.

La deuxième étape, c’est l’induction hypnotique. Il y a des études qui ont été faites et qui démontrent vraiment la différence entre la suggestion directe et la suggestion indirecte. La plupart des hypnothérapeutes utilisent un mélange des deux. Lors de cette étape, l’hypnothérapeute a besoin que le patient entre dans un état de relaxation profonde et également, de concentration.

La troisième étape consiste à faire suggestions thérapeutiques. C’est la partie la plus importante parce que c’est ici que l’hypnothérapeute va diriger l’attention du patient vers l’auto guérison. Dans un contexte de la réduction de la douleur, le thérapeute va aider le patient à développer l’imagerie mentale, c’est-à-dire l’habilité de voir les résultats s’installer avec le moins de douleur possible. C’est un exemple, finalement, de dissociation. Par exemple, un patient peut imaginer sa main séparée de son corps ou faite d’un matériel différent que la peau elle-même.

La quatrième étape consiste en la suggestion post-hypnotique et puis enfin, la conclusion de la séance. La suggestion post-hypnotique permet au patient de continuer à avoir des résultats à l’extérieur de l’état hypnotique, simplement en utilisant un ancrage.

L’hypnose a également été utilisée fréquemment dans un contexte d’accouchement pour amener des accouchements sans douleur, plus rapides, plus efficaces, avec le moins d’inconfort possible. Beaucoup de succès ont été médiatisés dans ce domaine-là. De plus en plus l’hypnose est utilisée dans le domaine médical, surtout l’hypno-anesthésie, car cela permet à plusieurs personnes qui ont une réaction allergique à l’anesthésie chimique et qui ne peuvent pas subir une chirurgie sans avoir une assistance additionnelle. L’hypnose peut donc être d’un grand secours pour ces gens-là et les amener dans un état d’hypno-anesthésie, tout dépendant des circonstances, mais l’hypnothérapie a vraiment pu produire chez certains patients une alternative possible lors d’une chirurgie.

En terme d’analgésie, l’hypnose a également été très efficace pour les gens qui souffrent de douleur à court terme ou à long terme. Enfin pour les patients, l’hypnoanalgésie leur a permis d’avoir un soulagement avec peu de médicaments chimiques. Mais, encore plus important que tout cela, c’est que l’hypnose a permis au patient de participer au processus d’auto guérison.

Avec l’acceptation de l’hypnose dans le domaine médical, les médecins n’auraient pas finalement à supporter toute la responsabilité du diagnostic et du traitement car le processus de guérison serait alors partagé. Cette responsabilité serait partagée entre le médecin et le patient, ce qui peut être une combinaison vraiment puissante.

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