À l'intérieur de nous, il est une Réalité, une Vie, une Connaissance, un Amour, une Paix non dépendante: un Fils de l'Homme, une Réalité née de l'humain et qui n'est pas seulement humaine, seulement mortelle, un Fils de l'Homme qui est aussi un Fils de Dieu.
Cette Réalité, nous la sommes, et nous avons à la devenir.
Le vendredi 29 octobre 1943, une voix enseignait à Gitta Mallasz et à ses amis:
« Le monde créé, et le monde créateur. Entre les deux: l'Abîme.
Comprends bien!
Toi-même, tu es le pont.
Tu ne peux pas désirer le rayonnement créateur lorsque tu es le pont en toi-même - cela t'est donné ';»
« N'oubliez pas que vous êtes tous des souverains pontifes» (de pontife»: « pont »}, disait déjà Dante.
L'homme est un pont, nous le savons. Il doit faire le lien entre les deux rives du monde créé et du monde créateur, Fils du ciel et de la terre, Fils de l'homme et Fils de Dieu. Dans les spéculations gnostiques, plus que de l'Anthropos, on parlera de l'Androgyne, Union des deux principes, masculin et féminin, terrestre et céleste. Avec l'Évangile de Marie, nous préférerons désormais le terme d'Anthropos.
Notons brièvement que le pont entre l'ange et l'animal se fait en nous par la parole, parole pensée ou imaginée, exprimée ou non exprimée. Le lien ici, c'est le verbe ou encore l'expression du désir, au-delà du besoin et de la demande ...
Le pont entre l'archange et le végétal dans l'homme se fait au cœur du « geste lent» souple et saturé de conscience.
Le pont entre la pure lumière et la matière se fait dans l'homme à travers le silence et l'assise, où notre humanité touche à sa plus haute transparence.
Le pont entre «Je Suis» et « je ne suis pas» ou encore entre la féconde Vacuité, Origine incréée de tous les êtres et la stérile Vacuité que Berdiaev appelle « le mauvais néant» est une expé-rience aussi prévisible et imprévisible que la venue d'un arc-en-ciel un midi d'orage; c'est vivre dans un même instant l'Absurdité et la Grâce de la condition humaine.
La question, ce n'est plus: «être ou ne pas être? » - question la plus déchirante et la plus stupide qui soit. C'est « être et ne pas être» ; évidence, la plus jubilante et la plus quantique qui soit.
Évidemment la description, l'analyse, et surtout la construction de ces différents ponts qui pourraient faire de l'homme un être pleinement humain et pleinement divin à « l'Image et à la ressemblance» de celui que les anciens appellent « l'Archétype de la synthèse» demanderaient de plus amples développements.
Pour le moment, il s'agit « d'aller à Lui» (Ev Mr, 8, 21). De vérifier chacune de ses informations et de devenir ce qu'Il est, pour découvrir ce que de toute éternité nous sommes.
«Ceux qui Le cherchent Le trouvent» (Ev Mr, 8, 22)1.
Inutile, bien sûr, de rappeler: « Tune me chercherais pas si tu ne m'avais pas déjà trouvé. »Il est Lui-même ce Désir qui nous fait Le chercher, le pointillé dont nous avons à tracer la ligne, pour nous émerveiller de Son! notre Visage.
Jean Yves Leloup - Évangile de Marie. Albin Michel 1997
Commentaires bienvenus
Bonjour PastorSeraphim,
merci pour ce texte très intéressant (encore et toujours) de Jean-Yves Leloup. C'est merveilleux de savoir dire ainsi (comme il le fait) la grandeur de l'homme et de la femme qui sont "faits à l'image de Dieu".
Tout se rejoint DANS L'AMOUR : nous sommes des ponts vers La Porte du Ciel qui est Le Christ Jésus, le premier né, "Né avant tous les siècles".
L'Amour est plus fort que la mort car L'Amour est éternel. La mort est un passage vers La Vie Eternelle qui est Amour.
Le problème, c'est qu'on ne peut être du monde ET être de Dieu : oui, nous devons donc "vivre dans un même instant l'Absurdité et la Grâce de la condition humaine". C'est ainsi…
Merci pour toutes ces merveilleuses vérités : quel bonheur je ressens de pouvoir les partager ! Enfin…
Merci à vous toutes, à toi Monikaren, je te souhaite beaucoup de bonheur avec ce petit fils qui vient d’apparaître au jour, qu'il soit béni et que tu reçoives ce cadeau de la Vie comme le joyau qu'il est.
merci Nathetoile, oui bien sûr l'essentiel de ces textes n'est pas la longueur de leur paragraphe, mais le couer battant et brûlant qu'ils laissent transparaître...
merci Catherine, de me rappeler cette expérience du Désert, ou la soif creuse des puits d 'eau Vive...
est ce que tout le texte est de Leloup? vous même que pensez vous? de mes lecteures de Leloup, je n'ai retenu qu'une seule phrase, je vous l'offre: ce n'est pas l'eau qui manque. C'est la soif".
bien à vous
catherine
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