Tous les êtres humains connaissent la douleur et la souffrance, mais ceux qui ont été élevés au sein d'une culture orientale paraissent mieux tolérer l'une et l'autre. Cela ne serait-il pas dû pour partie à leurs convictions? Il est vrai que la souffrance est plus visible parmi les nations pauvres que dans les pays riches. La faim, la pauvreté, la maladie et la mort y sont présentes, au vu et au su de tous. Celui qui tombe malade, celui qui vieillit, n'y est pas marginalisé : on ne le place pas en maison de retraite pour le confier à des professionnels de la santé - il demeure au sein de la communauté, sa famille prend soin de lui. Du coup, dans ces sociétés où l'on vit journellement au contact des réalités de l'existence, il est moins facile de nier que la vie se caractérise par la souffrance, que cette dernière fait naturellement partie de l'existence.
À mesure que la société occidentale à acquis la faculté d'améliorer les conditions de vie matérielles, d'en soulager la rudesse, elle semble avoir perdu son aptitude à faire face aux souffrances qui subsistent malgré tout. Les sociologues ont mis en évidence que beaucoup de gens, dans la société occidentale, ont tendance à vivre dans l'idée que le monde serait somme toute un endroit agréable, que la vie serait équitable, et que les braves gens - comme eux - ne mériteraient de vivre que de bonnes choses. Inévitablement, la souffrance vient ébranler ces croyances
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