Etre soi, c'est être, au - delà de soi

Silence

Le mental définit le silence comme une absence de pensées.

Cette définition est juste, mais incomplète. Le silence est beaucoup plus qu’une absence de mots ou de dialogues intérieurs où de petites voix dans la tête provoquent parfois un vacarme ahurissant.

Que peut-on découvrir dans cette absence de mots ?
Un trésor…

L’absence de paroles est l’antichambre du silence. Loin d’en révéler toute la richesse, elle n’est qu’un présage de sa potentialité. L’exploration du silence ouvre sur un monde insoupçonné et permet de multiples découvertes.

Explorer le silence, c’est un peu comme entrer dans l’océan. Si certains y plongent avec ardeur et assurance, d’autres s’y engagent plus délicatement. Chacun s’y aventure avec une expérience et un talent qui lui sont propres.

Je vous propose une expérience. Avant de poursuivre la lecture de ce texte, prenez quelques instants… pour écouter le silence en vous. Vous pouvez poursuivre votre lecture pour satisfaire une certaine curiosité intellectuelle, mais en faisant cela, vous vous privez d’une expérience nouvelle et profonde. En reconnaissant le silence en vous, vous lui concédez un espace beaucoup plus vaste. Lire en étant habité par le silence, rendra votre lecture plus profonde et plus vivante.

Pour vous aider à rencontrer le silence, vous pouvez mettre votre attention sur cet espace entre vos oreilles. Ensuite, accordez-vous un moment pour bien ressentir ce qui se manifeste en vous.

Si vous êtes sensible, sans doute percevrez-vous que ce texte est écrit à partir d’un espace de silence. C’est lui qui dicte mes mots. Vous pourrez le ressentir en retirant votre attention du texte et sans doute être touché par ce qui en émane.

Au début, le silence est une expérience, celle de la rencontre avec une tranquillité bienfaisante, résultat de l’absence de mots. La solitude dévoile son charme et la paix s’installe. Puis, soudainement, il prend possession de vous. Celui qui cherchait le silence est happé. Le silence l’a aspiré. Tant qu’une pensée ne viendra pas perturber ce précieux moment, les mots resteront dans leur état de potentialité. À l’image d’un piano sur lequel personne ne joue, toute la musique sommeille en attendant les mains de l’artiste.

Ne cherchez pas le silence, laissez-le se révéler à vous. Laissez-le vous pénétrer, vous posséder totalement. Détendez-vous et goutez son aspect cotonneux. Acceptez d’être entièrement absorbé.
Le silence est toujours là, vous tendant les bras. Il ne cesse de vous appeler, il le fait silencieusement. Oserez-vous vous abandonner ?

La dissolution du « je » égotique dans le silence est une grâce. Même si cette expérience est de courte durée, elle permet de renouer avec la vérité à propos de soi. Jamais anodines, ces expériences peuvent être le prélude à une dissolution permanente du faux « je ». Le silence qui vous consume, n’est rien d’autre que vous.  Oui, vous ! 

Soit vous expérimentez le silence, soit vous êtes consumé par lui.

Le silence est une voie royale pour rentrer chez soi, pour découvrir le Soi. Qu’est donc le Soi si ce n’est SILENCE, VACUITÉ ET IMMENSITÉ ? Plonger dans le silence, c’est s’immerger en Soi. Ce Soi qui n’est pas quelque chose que vous avez, c’est ce que vous êtes.

Selon la profondeur où votre conscience peut descendre, différentes strates seront expérimentées : Être – Non-Être – Absolu. Chacune révèle un potentiel qui lui est propre et qui correspond à différents aspects du Soi. Si Être révèle le Soi, Non-être en révèle l’absence et ouvre une porte sur un espace délicat et invraisemblable où le mental n’est pas convié. L’Absolu est difficile à décrire, les mots ne conviennent pas très bien à cet espace, qui combine l’expérience de la douceur infinie, d’une caresse éternelle et d’une insoutenable beauté. S’y retrouver, c’est toucher la grâce.

Le silence guérit les blessures, nourrit l’âme, éclaire l’esprit et apaise le mental. Suite à une pratique assidue, le besoin de silence s’impose et les activités mentales peuvent devenir plus difficiles à supporter.

Croyez-vous encore pouvoir vous passer de dix minutes de silence par jour ? Lorsque vous l’aurez apprivoisé, vous pourriez y prendre goût et même en tomber amoureux.

L’OUVERTURE DU CŒUR

L’émouvante beauté de l’être humain réside dans le fait que la sagesse du cœur ne s’acquiert pas soudainement, mais au fur et à mesure que l’amour inconditionnel embrase tout le contenu de la conscience. L’amour transperce chaque création pour révéler le Soi. L’ouverture du cœur trouve son apogée lorsqu’il est réalisé que tout, absolument tout est Soi.

Si l’éveil à Soi est soudain, l’ouverture du cœur est un processus qui s’étale dans le temps. L’ouverture du cœur consiste à embrasser chaque objet perçu comme n’étant pas Soi et à l’aimer jusqu’à ce qu’il soit évident qu’il est Soi.

L’ouverture du cœur débute bien sûr avant l’éveil. Ce dont il est question ici est un processus ultérieur à l’éveil durant lequel certains aspects de la réalité ne sont pas vus comme une expression de l’amour, mais en sont distincts. L’ego continue à s’approprier certaines réalités subtiles et à en rejeter d’autres. La dualité sujet/objet se manifeste occasionnellement jusqu’à ce que l’Unité triomphe.

Ouvrir son cœur, c’est accepter de ressentir toutes les émotions : la souffrance et la joie, la tristesse et l’enthousiasme. C’est voir que tout ce qui existe, la beauté comme la souffrance, est une expression de l’Amour. Ouvrir son cœur, c’est laisser l’amour prendre soin de son vécu. L’amour transforme, guérit et apaise. L’amour nourrit, réconforte et anime. L’amour pardonne et comprend tout.

L’amour permet de compatir avec la souffrance de la victime et de voir derrière le criminel une âme en souffrance qui, dans son aveuglement, détruit autour de lui. L’Amour inclut toutes les expressions de l’amour, même les tourments de son absence. Lorsqu’une personne s’est endurcie et, qu’obnubilée par son égoïsme, elle ne ressent plus son lien avec l’autre, elle crée en elle une tension de rappel parce que ce n’est pas dans l’ordre des choses qu’elle agisse ainsi. Lorsqu’elle s’éloigne de l’amour, elle se crée un enfer qui est aussi une expression de l’amour, de son manque. Le malheur ainsi créé, la souffrance finira par réveiller cette personne qui se retournera vers l’essentiel. La compréhension à propos de l’enfer qu’elle a vécu sera une source d’enrichissement pour elle et les autres.

L’éveil de la conscience sans l’ouverture du cœur aboutit à la formation d’un ego spirituel arrogant, bien loin de l’unité. Sans amour pour accueillir ce qui est vu par la conscience, ce qui est vu ne disparaît pas.

L’ouverture du cœur permet de reconnaître que tout ce qui existe jaillit d’une Source unique, manifeste cette Source et y retourne.

 Claudette Vidal.

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Commentaire de Evie le 1 Juin 2016 à 17:08

Merci pour ce texte !!

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