PENSER - DIRE - FAIRE

Tout au long de mon parcours de vie, j’ai rencontré bien des personnages étonnants.

Laissez-moi vous en présenter trois :

Le premier est un « prof » qui avait reçu les palmes académiques. Respecté de tous, il est à l’origine, bien malgré lui, de la fin de mes études au sein de l’Education Nationale.
Et cela en raison d’une simple annotation écrite en rouge dans la marge de l’une de mes dissertations : « Vous vous prenez pour Jésus Christ ? ».

Depuis cet évènement, j’ai appris à faire la différence entre un être instruit et un être intelligent et j’ai pu intégrer le fait que certaines personnes profitent de leur statut pour imposer leur point de vue ou abaisser ceux qui ne rentrent pas dans le cadre étroit de leur façon de concevoir les choses.
Je garde précieusement cette copie qui a participé à modeler l’homme que je suis aujourd’hui et je rends hommage à cet homme qui a, malgré lui, enfanté « l’homme libre » que je suis devenu au fil des années.
J’ai appris plus tard que ce « grand monsieur » s’était suicidé. Paix à son âme laïque.

Une dizaine d’années plus tôt, alors que j’étais un tout jeune garçon, un évènement allait aussi bouleverser ma vie et participer également à la formation de l’homme que je suis devenu par la suite. La scène se passe dans une église et plus précisément dans la pénombre d’un confessionnal.

Empli de crainte, je confesse mes péchés à un homme de foi qui m’aide à soulager ma conscience.
Je regrette certainement le fait d’avoir volé un bonbon à l’un de mes camarades ou d’avoir désobéi à ma mère. Je fais beaucoup d’efforts d’introspection pour ne rien oublier de mes actes délictueux et pour extirper ces taches qui salissent mon âme. Cependant, je ressens intuitivement que le prêtre n’est pas vraiment à mon écoute.
Je m’approche discrètement de l’orifice grillagé qui me sépare de lui. Je constate alors à ma grande stupéfaction que celui-ci est en train de lire une bande dessinée ! Je crois qu’un coup de poignard en plein cœur aurait été moins douloureux que ce triste épisode.

Inutile de vous dire que je n’ai jamais récité les deux « Notre Père » et les trois « Ave Maria » que cet homme de        « peu de foi » m’avait demandé de psalmodier devant l’autel.

Ces deux évènements parmi tant d’autres constituent de véritables enseignements.

Grâce à ces deux cas, j’ai compris que dans la vie, il est recommandé d’être cohérent.

Dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit est une démarche qui nécessite des efforts constants.

Un VRP a toujours des échantillons sur lui ! Un être cohérent les a en lui.

On retrouve ici l’idée de congruence.

Pour illustrer cette cohérence, permettez-moi de vous présenter un troisième personnage.

C’est une voisine, militante communiste.

Chaque soir, très discrètement, elle nettoyait les bottes recouvertes de boue des ouvriers qui travaillaient dans une tranchée sur la voirie. Chaque matin, les travailleurs enfilaient leurs souliers tout propres.
Elle ne manquait jamais de leur apporter café et viennoiseries à la pause du matin et de l’après-midi.
J’avais sous mes yeux « le nectar de l’empathie ». Pas de palmes académiques, ni aucune décoration pour cet être dont le comportement était en totale résonance et en parfait accord avec son idéologie.

Tout au long de mon existence, j’ai croisé sur ma route, au travers de bien des personnages, ces trois genres d’individus :

Ce prof aux palmes académiques imbu de sa personne, ce prêtre désabusé et cette douce femme qui agissait en parfait accord avec ses convictions.

Laissez-moi pour terminer cet exposé, vous faire part de cette petite histoire :