Le nouveau testament gravite autour de ces deux idées essentielles , la métamorphose et l'amour, l'une et l'autre étant inextricablement liées puisque nous ne pouvons être établis dans cet amour supérieur qui ne vacille plus que si un changement profond et définitif s'est opéré en nous. Et les Evangiles sont un manuel qui indique comment passer de ce niveau d'être imparfait à un autre niveau d'être fondamentalement différent. 


Nous naissons "graine" , nous êtres humains, et nous pouvons- mais est-ce que nous le ferons ou pas ? - nous transformer en un arbre si vaste que tous les oiseaux du ciel viennent y faire leur nid. Si vous ramenez l'enseignement du Christ, qui nous parle d'un tout autre niveau de réalité , à votre expérience ordinaire, vous passez à côté de la vérité. Cela revient à considérer que les évangiles ne concernent plus que les graines, alors qu'ils concernent les graines qu'en fonction - et seulement en fonction - de leur évolution possible. Et la Foi, c'est la certitude que le sens de la vie se trouve dans cette transformation, que celle-ci est possible. Il ne s'agit pas seulement d'améliorer la graine par quelques considérations morales - qui peuvent avoir leur valeur - il s'agit de la métamorphose du gland en chêne. 


Le drame du christianisme en général et de tant de chrétiens en particulier a été de réduire la mort du vieil Homme et la naissance de l'Homme nouveau à des préceptes et des principes qui concernaient le "vieil Homme" . Combien ont-ils compris qu'ils sont appelés à ce changement d'être, à dépasser leurs émotions et leur vision ordinaire pour passer sur un tout autre plan de conscience ? Cette évolution ne se fera pas d'elle même , comme se fait en principe le passage à la puberté. la nature prend en charge cette phase de l'adolescence pour la quasi-totalité des êtres humains (...) mais elle ne nous garantit pas la croissance spirituelle, elle ne prend pas en charge notre transformation intérieure. le passage du SOMMEIL à L'EVEIL ou de la mort à la vie implique une série d'efforts conscients de notre part. Il suppose à la fois une très grande détermination et une grande habileté.Nous avons tendance à croire que "l'habileté" est une qualité douteuse qui permet de se débrouiller dans le monde, mais qui n'a pas sa place sur un chemin spirituel. Or, le mot grec "phronimos" qui revient à plusieurs reprise dans les évangiles et que l'on traduit souvent par sage, avisé, signifie en fait "habile".Voilà une notion qui a été largement perdu de vue, bien que le Christ déplore cette absence d'habileté : "Ceux qui appartiennent à ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leurs semblables que les fils de la lumière " ( Luc 16 - 8 ) Ailleurs le Christ exhorte ses disciples à être "rusés comme des serpents " ( Matthieu 10-16 ) . Ce "phronimos " , habile , a un sens bien plus fort que les mots sage, prudent ou avisé, il ne s"agit pas uniquement de morale, ou de croire ou ne pas croire, il s'agit d'une manière intelligente de mettre des instructions en pratique qui puisse vous faire réellement progresser et qui s'affine avec le temps. (..) Il faut vous défaire de l'idée que l'habileté est réservée aux gens du siècle, aux "battants" qui veulent réussir dans l'existence , mais qu'un bon "chrétien" ne doit pas être habile, ce qui en soi est absurde. Si vous voulez vous appuyer sur les Evangiles , il faut les prendre dans leur totalité. 


Un enseignement spirituel est avant tout une méthode habile qui vous évite de perdre du temps et de vous fourvoyer. 


Combien de fois le Christ a-t-il affirmé " Hommes de peu de Foi" , "génération de peu de Foi", "Vous n'avez pas la Foi" , ce qui est une manière de dire: vous interprétez au niveau ordinaire ce qui relève d'un autre plan. On voit ainsi percer dans plusieurs passages des évangiles un malentendu sur le sens même du mot "royaume". Le royaume des cieux ou "le royaume de Dieu" est "au-dedans de vous ". les Juifs de l'époque étaient persuadés que ce royaume allait venir sur la terre et les libérer du joug romain, interprétant au pied de la lettre les paroles du Christ qui désignaient un autre ordre de réalité. Cette méprise dans l'entourage du Christ aurait pu nous servir de lumière et de sauvegarde, en permettant de dépasser le sens littéral. 
Le Royaume des Cieux est ce qui vous attend au fond de vous-mêmes comme fruit de cette métamorphose de l'Homme ancien en Homme nouveau. 


Arnaud DESJARDINS ( En relisant l'Evangile )

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Commentaire de Rigobert Montsegur le 26 Avril 2015 à 11:08

Jésus avait TOUTES les réponses car il était Homme-dieu , l'homme ayant atteint sa stature divine, ce que nous serons un jour, dans un futur encore lointain je pense...!!   

Commentaire de Rigobert Montsegur le 25 Avril 2015 à 13:16

Dans un passage de l' évangile, je ne sais plus lequel , Jésus dit "Vous êtes des dieux" mais si je me rappelle bien il ajoute  "mais vous mourrez comme des hommes"......Dans notre dimension limitée actuellement, nous ne pouvons comprendre tous les "mystères" de la Création et surtout pas comprendre ce qu'est "Dieu" ou "La Source", nous ne pouvons en dire qu'une chose : c'est une immense énergie d'amour, de conscience , de vie...et sans elle nous ne serions pas !! 

Commentaire de Rigobert Montsegur le 24 Avril 2015 à 16:22

Katy, l'évangile est un enseignement spirituel, pas une "recette clés en mains" donnant le sésame du "Ciel" en nous, bien qu'il s'y trouve de toute éternité...Il suggère donc un travail sur soi , inlassable, et quotidien, pour commencer à approcher ce sanctuaire divin qui est en nous...Donc vous avez bien cerné en disant qu'il ne s'agit pas d'une méthode Coué .  

En ce qui concerne le terme "fils de l'homme", son interprétation est difficile ..L'homme serait le "Grand être divin" et complet qui est en harmonie parfaite entre les forces négatives et les foreces positives..( ? ) ...A vrai dire , il serait intéressant de comparer ce terme avec la citation de Paul : " Le premier Adam était un homme de chair doué de vie, le second Adam est un homme spirituel donnant la vie "..Pour moi il est évident que Jésus représente ce second Adam , il est donc le "fils"  ( entendu comme le "futur" ) du premier Adam. mais c'est un avis qui n'engage que moi. 

Commentaire de Katy le 23 Avril 2015 à 17:49

Je garde votre texte qui place en lumière le fait qu'il s'agit d'une éclosion et pas juste d'une sorte de méthode "coué".

Vous savez lorsque vous souhaitez attraper quelque chose qui semble accessible, vous pouvez le voir, il est là, et semble facile d'accès, mais un tantinet trop loin (donne le sentiment qu'il s'éloigne à mesure que l'on s'étire vers) c'est la même impression.

Merci.

Commentaire de shanti le 23 Avril 2015 à 9:01

merci pour cette publication et ce beau texte .Les livres d'Arnaud Desjardin sont trés intéressants , je n'ai pas lu celui la . A mettre au programme ! Donc merci encore

Commentaire de Rigobert Montsegur le 23 Avril 2015 à 7:29

katy, lorsque vous aurez compris et commencé à mettre en application l'enseignement contenu dans l 'évangile, vous n'aurez plus envie d'aller chercher de "l'exotisme" en Orient , chez les tibétains ou les hindous....L'enseignement christique est adapté à notre conscience occidentale, à notre culture celte...!! 

Bonne découverte !  

Commentaire de Katy le 22 Avril 2015 à 17:37

Oui, je m'en rends bien compte qu'il ne suffit pas de comprendre, ou intégrer des préceptes moralistes, mais alimenter cette sorte d'alchimie programmée (comme celle du papillon est programmée dans la chenille), afin qu'elle se réalise.

C'est bien pour cela, ajouté à la rigidité des Ecclésiastes, que j'ai si régulièrement déserté vers d'autres prairies qui semblaient plus vertes, fertiles, embaumées et fleuries (amusantes).

Que par un curieux phénomène, plusieurs fois rattrapée, et plusieurs fois échappée.

Cette fois, le vrai visage des "illusoires douces prairies d'antan" s'étant révélé, que cette fois (plus d'amusement du tout), les paroles du Christ, sont bel et bien entendues (ça faisait quelques temps, que cette présence se faisait de plus en plus distincte).

Mais, de jour en jour, je réalise (ose surtout, cette fois le découvrir, le considérer, après tant de temps passé à faire "la sourde oreille"), l'ampleur de la réalisation.

L'impression là, tout de suite : me sens comme aux portes d'un désert, qu'il va bien falloir traverser, avant de pouvoir aller plus loin.

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