Depuis deux semaines, j'entends et lis ici et là combien la nature est cruelle. Je ne crois pas qu'elle le soit. Elle est, point. Elle est vivante, point. Vivante comme nous le sommes, avec ses sautes d'humeurs, ses sourires, ses cadeaux, ses larmes et ses colères. Elle n'est pas différente de nous. Et je crois que c'est important de le rappeler, encore et encore.

Dans les évènements actuels, ce qui me paraît bien plus cruel relève plutôt de la création humaine: les ravages du nucléaire, de la dictature, du bien-pensant, et des jeux psychologiques à petite ou grande échelle. Regardons ce qui se passe en Lybie. Nous y jouons, oui oui. Nous, occidentaux, sauveteurs des pauvres victimes du bourreau Khadafi. Et vous savez ce qui se passe avec le Triangle de Karpman? Le bourreau peut être transformé en victime, et la victime en bourreau; quant au sauveteur, il peut devenir la victime de celui qu'il a voulu sauvé et devient facilement le bourreau du bourreau... et ainsi de suite... Bien sûr, le colonel Khadafi est un dictateur sanguinaire, bien sûr les insurgés sont ses victimes, et bien sûr nous sommes leur sauveur. Bien sûr...sauf que...nous jouons à jeu dangereux et cruel. Et en même temps qu'il est important de défendre la liberté, il importe de voir que ce qui se joue au niveau international n'est pas plus vrai que ce qui se joue dans nos vies quotidiennes.

La nature n'est pas malveillante, elle n'aime pas nous faire souffrir. Elle nous rappelle que notre planète est vivante et que toute vie mérite d'être respectée. Et il est bon de se rappeler, en même temps que nous pleurons et prions pour les victimes, que sans la vivacité de notre terre, nous ne serions sans doute pas là. Nous la trouvons cruelle parce qu'elle n'est pas docile. Nous aimerions tant qu'elle soit domptable, et domptée! Elle ne l'est pas! Notre planète est vivante, ne l'oublions pas, et remercions la, aussi.

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