J’ai toujours eu cette connexion avec la terre, depuis ma plus tendre jeunesse. Élevée dans une réserve indienne Crow dans le Montana, j’ai cohabité avec la nature et appris à aimer la terre.
Plus tard, quand j’ai commencé à voyager, j’ai réalisé que mon rapport inné à cette terre n’était pas une évidence pour tout le monde.
C’est ce constat qui m’a amené à entreprendre un travail pour la protéger et la renouveler. Impliquer les citoyens est le plus dur des combats.
Aujourd’hui, certains habitants vivent d’une façon totalement déséquilibrée par rapport à la nature : un mode de vie qui a un impact certain sur la terre.
Il y a un sujet que j’aborde souvent : celui de l’argent et de la gestion du budget. Si nous jugeons qu’un produit est mauvais, arrêtons de l’acheter.
Ainsi, ceux qui les fabriquent les retireront du marché.
Prenons l’exemple des nettoyants ménagers : aujourd’hui, chaque recoin a sa lotion fétiche, c’est un entrepôt de choses néfastes à domicile.
Il y a tellement de solutions plus simples, plus économiques et aussi efficaces comme le vinaigre blanc.
Commençons par repenser sa manière de consommer à son échelle, que ce soit pour l’entretien de la maison, du jardin, sa manière de se nourrir, de se laver et tous les actes du quotidien.
C’est un des défis de ma vie.
Je les emmène « en retraite » dans le Montana, je les éloigne de leur quotidien et de leur cadre de vie.
Je les emmène en plein cœur de la nature pendant deux jours et deux nuits pour les éveiller à la vitalité, à la richesse de la vie naturelle et de la vie sauvage.
Pendant ce périple, je leur propose de ne pas boire ni manger. En descendant des montagnes, leur perception de l’eau, de l’environnement a changé. Souvent, les citoyens n’ont pas conscience que la terre est la source de toute vie, que c’est grâce à elle que l’on peut vivre.
Avec cette méthode, il y a un certain déclic qui se crée. Je pense que cela a plus d’impact que des grandes phrases. J’organise également des camps, des séjours sans électricité de plusieurs jours ouvert au public.
À la différence des retraites qui ont pour but de réveiller les humains et leur ouvrir les yeux sur la beauté de la nature, les camps sont davantage propices à l’apprentissage et au dialogue.
Je les sensibilise principalement à deux choses : à l’autonomie et à la permaculture. Dans la réserve indienne où j’ai vécu nous faisions tout nous-même : tanner la peau, construire un habitat…
Ainsi je partage mon expérience avec les curieux. J’ai eu la chance de rencontrer Bill Morrison, fondateur de la permaculture en Australie. Bill Morrison donne beaucoup de solutions pour construire le monde de demain, il m’a permis d’augmenter ma connaissance que je transmets avec joie.
Au cours de ces séjours, c’est épatant d’observer la réaction de ces citadins plongés en pleine nature. Ce cadre, si différent de ceux qu’ils côtoient au quotidien, les transforme. Au bout de 10 jours, certains désiraient déménager dans le Montana.
Je leur disais alors : rentrez chez vous et changez votre monde pour qu’il devienne tel qu’il est dans le Montana.
J’incite les habitants à trouver des solutions par eux-mêmes. Comme les jardins dans les grandes villes.
À New-York, les citoyens reconvertissent des terrains vagues en jardins et sur les toits des bâtiments, des ruches voient le jour. La permaculture permet, quant à elle, de faire pousser une foison de choses.
Il faut secouer les hommes et les femmes, les réveiller pour qu’ils prennent conscience qu’un jour, si rien n’est fait, ils se retrouveront dans une situation précaire.
Ainsi, j’essaye au quotidien que les humains se connectent à une sagesse qu’ils portent dans leur corps.
Propos recueillis par Axelle Bibring-Pilliot
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