L’année prochaine, nous fêterons le 70ème anniversaire de la fin de la dernière guerre mondiale. Depuis cette époque, il y a eu des moments de très grande tension internationale, telle que la découverte des missiles à Cuba en 1962, ou la Guerre du Kosovo en 1999, par exemple. Mais pourtant, la probabilité qu’une troisième guerre mondiale éclate n’a jamais é....
L’interdépendance mutuelle dans les échanges internationaux est devenue “too big to fail”, explique-t-il. Il énumère 8 faits qui confortent l’idée d’une probabilité très faible de la survenance d’un conflit militaire global :
Les recherches faites par Steven Pinker sur le déclin de la violence montrent que le nombre des victimes de guerre a chuté depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Le risque de «destruction mutuelle assurée», c’est-à-dire le fait que plusieurs parties détiennent maintenant la capacité de destruction nucléaire totale s’est avéré être un argument imparable pour dissuader les gouvernements de débuter des conflits. Personne ne veut être tenu pour responsable de l’apocalypse ultime.
Depuis la dernière guerre mondiale, le monde est devenu plus interdépendant que jamais. De nombreux traités économiques internationaux relient les pays les uns aux autres, et le commerce s’est développé très fortement. Le moindre produit nécessite des composants d’origines diverses, et en cas de conflit, il faudrait trouver des alternatives pour les composants provenant de nations ennemies. Une guerre mondiale nécessiterait donc une adaptation économique qui perturberait considérablement l’économie, et aboutirait à la faillite de très nombreuses entreprises. Des millions de gens seraient affectés dans leur existence. Ou, en d’autres termes, « l’interdépendance économique est maintenant devenue trop grosse pour qu’on puisse la laisser s’effondrer ».
La mondialisation actuelle signifie que les gros intérêts sont de plus en plus interconnectés et que nul n’a le désir d’entraver l’accès aux marchés mondiaux, aux composants et aux ressources, ou le remboursement de dettes souveraines. Par exemple, les oligarques russes se sont enrichis grâce au commerce avec l’Europe occidentale et les magnats financiers chinois ont investi des milliers de milliards de dollars. Ces gens-là ne sont pas prêts à renoncer à leur richesse et à prendre le risque d’un effondrement des bons du Trésor américains, tandis que ceux qui envoient leurs enfants dans des écoles occidentales veulent pouvoir continuer à le faire.
Même le complexe militaro-industriel, qui n’a plus besoin des guerres pour être rentable, n’attend plus après une guerre mondiale. Les gouvernements maintiennent d’importantes dépenses d’armement en temps de paix et un effondrement du commerce mondial nuirait autant aux fabricants d’armes qu’aux autres secteurs de l’économie.
Les démocraties n’ont pas tendance à se faire la guerre. La propagation de la démocratie est en corrélation directe avec la diminution du nombre de guerres dans le monde.
Les faits de violence et les incidents peuvent être connus dans le monde bien plus facilement qu’auparavant. Les violences et les horreurs des conflits ne peuvent plus être dissimulés, et ils sont de plus en plus intolérables pour l’opinion publique. Pour cette raison, les gouvernements ont de plus en plus de difficultés à convaincre le public du bien-fondé d’une agression militaire ou d’un conflit.
Le monde est de plus en plus riche. Or, une des causes majeures des guerres est le désir d’un groupe de s’emparer des biens, du prestige, ou de la terre d’un autre groupe. Nous ne vivons toujours pas dans un monde où tout le monde peut se procurer tout ce dont il a besoin, mais l’éradication progressive de l’extrême pauvreté implique que de moins en moins de peuples sont désespérés au point de déclencher une guerre pour s’approprier les biens d’autrui.
Aziz souligne que personne ne peut prédire l’avenir, et qu’il y a aussi des tendances qui augmentent la probabilité de survenance d’une guerre, tels que la rareté croissante des ressources, le changement climatique, le terrorisme, les inégalités et l’automatisation des armées, par exemple. Mais dans l’ensemble, la tendance à l’inertie est la plus forte, et la possibilité d’une Troisième Guerre Mondiale s’évanouit peu à peu.
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