Regard sur l'Amour: Bonjour conscience, bonjour amour

 

En adoptant un comportement plus doux, tu adoucis le monde. Comme tout commence par l’état de ton esprit, entraînes-toi à la douceur dans tes pensées. En suivant le fil de la douceur, tu finiras par trouver l’amour.

Par Pierre Lévy

Quand on n’a jamais connu l’amour, il est très difficile de distinguer l’amour de la dépendance.

L’amour qui fait mal n’a de l’amour que le nom. Sois présent. Sens.

L’amour ne promet pas. L’amour ne fait pas attendre. L’amour ne souffle pas le chaud et le froid. L’amour est bon tout de suite, tout le temps.

L’amour est strictement étranger aux rapports de force, à l’exercice du pouvoir, à la poursuite de l’intérêt.

Veux-tu distinguer l’amour de sa caricature ? L’amour est libérateur, aussi bien pour celui qui aime que pour celui qui est aimé. S’agit-il d’un subtil asservissement, d’un gonflement de l’ego, d’un alourdissement du fardeau de vivre ? Y a-t-il une facture à payer ? Alors ce n’est pas de l’amour.

Aimer sans être aimé, c’est choisir de ne pas s’aimer, faire entrer le non-amour dans sa vie. Aimer quelqu’un qui vous fait du mal revient, sans détour, à se faire du mal.

Plus on est en rapport avec l’autre, plus on est en rapport avec soi. Sinon, ce n’est pas de l’amour mais de l’aliénation, de la dépendance, du renvoi d’ascenseur entre ego.

Aimer ne veut pas dire être gentil, offrir des cadeaux, faire ce que l’autre demande, imiter l’amour, vouloir se refléter dans l’autre, s’accrocher à quelqu’un qui nourrit notre ego, vouloir sauver l’autre, etc. C’est l’amour plein, le cœur brûlant, et lui seul, qui est la source de toute connaissance.

Quel extraordinaire sentiment d’aimer et d’être aimé ! D’être en contact, d’âme à âme avec quelqu’un ! De ne plus être seul ! Avoir cette expérience permet de se rencontrer et de s’aimer soi même. Avoir cette expérience avec soi-même permet de rencontrer l’autre sur cette base.

Les enfants jouent. Les enfants vivent dans l’instant. Les enfants participent à la danse cosmique. Les enfants aiment sans contrepartie. Les amoureux sont des enfants.

***

Quelle que soit la relation où tu t’engages, que ton seul motif soit l’amour.

***

Tu ne peux savoir qui tu es que si tu as été aimé.

Que signifie « avoir été aimé ? » Cela veut dire que tes parents et tes proches se sont adressés à toi en tant qu’âme. Cela veut dire que tu as été initié à la danse cosmique. Cela signifie que tu as été aimé inconditionnellement (il n’y a pas d’autre manière d’aimer). Cela signifie que ton affection spontanée pour tes proches n’a pas été utilisée pour nourrir leur ego, porter leur narcissisme, ou leur peur, ou leur culpabilité, ou leur douleur,... En un mot, a-t-on donné à l’enfant que tu étais l’espace nécessaire pour qu’il identifie la lumière de son âme ? Ou bien tes parents t’ont-ils dressé à entretenir un ego complémentaire du leur ?

Si tu estimes ne pas avoir été aimé, il est inutile de nourrir sans fin des accusations, des reproches et du ressentiment. Le seul remède, le remède souverain est de t’aimer toi-même.

Au lieu de te condamner, donne de tes pensées, de tes intentions, de tes actes, la meilleure interprétation. Sens l’amour qui imprègne tous les aspects de ta subjectivité. Cesse de te haïr. Tu es bon. Cesse de te juger. Tu es innocent.

Aime-toi tel que tu es. Aime-toi immédiatement.

Si tu ne t’aimes pas, comment peux-tu demander aux autres de t’aimer ? Peux-tu leur demander d’aimer quelqu’un que tu n’aimes pas ? Aucune personne sensée ne pourrait te suivre. Tu n’attirerais que des fous.

Dès que Tu t’aimes, tu as beaucoup moins « besoin » de l’amour des autres, car désormais tu es aimé(e)s ! T’aimant, étant aimé(e), tu ne te jetteras plus dans les bras de n’importe qui pour fuir ta solitude. Puisque tu t’aimes, tu sais à quel point tu es précieux (euse), et tu veux ton bien. C’est alors seulement que tu pourras choisir, choisir vraiment, choisir quelqu’un que tu aimes et qui t’aime.

Qui ne s’aime pas utilise les autres pour combler ses déficits, il cherche un ego complémentaire du sien.

On ne peut aimer véritablement les autres que si l’on s’aime soi-même.

S’aimer, s’aimer vraiment, non pas abstraitement, en général, parce qu’il le faut, mais s’aimer d’amour, tel que l’on est, avec les détails de son corps et de son caractère, non d’un attachement narcissique, mais d’un amour de l’âme et qui s’adresse à l’étincelle. S’aimer n’est pas demander à son miroir si l’on est la plus belle, cela n’est pas aimer, aimer avec son cœur. Regarder son image revient à vivre dans la terreur de l’échec. L’amour ne veut pas que tu correspondes à un idéal, l’amour n’est pas orgueilleux, ne méprise pas les autres, l’amour est très simple : l’amour ne veut pas que tu souffres.

Quand tu réalises que tu te bats toujours contre toi-même, que c’est toi que tu n’aimes pas quand tu détestes l’autre, alors aies pour toi-même de la compassion. Sens la souffrance qui se cache derrière ta colère, ta revendication, ton ressentiment. Sens le manque d’amour. Et cet amour qui manque tant, donnes-le. Comprends-toi, pardonne-toi, aimes-toi. Puis donnes aussi cet amour à l’autre. Celui ou celle qui est précisément en face de toi. Aimes ton prochain comme toi-même.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » On n’a pas toujours compris le sens de cette formule, à savoir : tu aimeras ton prochain dans l’exacte mesure où tu t’aimes toi-même. Comme toi-même. Ce n’est pas une injonction autoritaire : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » . C’est l’énoncé d’un rapport immuable, d’une relation quasi mathématique entre l’amour de soi et l’amour du prochain : tu n’aimeras jamais ton prochain que comme tu t’aimes toi-même. Si tu t’aimes mal, tu l’aimeras mal. Plus tu seras capable de t’aimer, plus tu seras heureux, et mieux tu pourras aimer ton prochain. Tu es le plus proche de tous tes prochains.

L’observation microscopique de nos pensées révèle que nous portons constamment, quoique presque inconsciemment, un jugement négatif sur nous-mêmes, nos actions, nos paroles et nos pensées. Il est difficile de cesser de se juger, il est difficile de cesser de souffrir, il est difficile de s’aimer parce que le dénigrement de soi est un réflexe intime de notre esprit. L’amour réclame un déconditionnement énergique, intensif et prolongé. Nous devons même abandonner l’idée qu’il nous est difficile d’aimer.

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L’ego veut étendre l’ego partout. La souffrance engendre la souffrance. L’amour réveille l’amour. L’amour seul comprend l’amour et révèle l’amour à lui-même. L’amour aime les êtres comme ils sont.

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Les moralistes ont beau jeu de souligner que l’amour-propre forme le motif quasi exclusif de nos pensées, de nos paroles et de nos actes. Mais ils oublient de signaler que ce moi, objet de notre amour, peut se présenter sous deux visages, forts différents. Le premier moi est séparé du monde, menteur, séducteur, agressif, narcissique, jaloux, avide, effrayé ou honteux. Le second moi, plus vaste et plus vrai, enveloppe le monde. On peut choisir son amour-propre.

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La Terre supporte tout ce qui vit, le soleil éclaire sans distinction l’infinie variété des êtres. Quand tu te seras réconcilié avec toi-même, tu te seras réconcilié avec chacun. Tout ce que tu hais dans le monde est ce que tu ne peux supporter en toi-même. Quand tu te seras réconcilié avec ton propre ego, ta propre souffrance, ta propre insensibilité, tu pourras aimer le monde d’un amour universel.

Aimes-toi, le Ciel t’aimera.

Tu as peur d’être seule alors que tu es toujours avec le divin. Tu crains la solitude alors que tu pourrais être ta meilleure amie. Ces deux phrases ont exactement le même sens.

Notre bonheur ne dépend que de nous puisqu’être heureux c’est s’aimer soi-même.

S’aimer soi-même, d’accord, mais qui « soi » ? On ne peut pas s’aimer si l’on ne se connaît pas ! Or, on ne peut se connaître que si l’on s’aime.

Se connaître consiste à distinguer le soi (la lumière de l’instant qui enveloppe le monde) de l’ego (l’image qui couvre les mécanismes de la souffrance et qui se fait passer pour nous).

Dès que nous nous connaissons comme étincelle du feu divin, nous nous aimons. On ne peut pas se connaître sans s’aimer.

L’amour est le soleil des âmes.

Aimer l’autre c’est reconnaître et vouloir que le monde de l’autre soit beau. Or tous les mondes s’impliquent réciproquement. Comme nous sommes le monde, aimer consiste à vivre uniquement de la vie de l’âme. Il revient au même de ne pas nous agresser et de ne pas agresser l’autre : il s’agit toujours de notre monde. Lorsque nous réalisons l’unité de l’âme et du tout au présent, nous ne pouvons pas ne pas aimer.

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Il est impossible de comprendre quoique ce soit sans comprendre sa beauté propre.

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S’il n’y a pas de distinction entre soi et le monde, haïr quelqu’un revient à se haïr soi-même. L’être éveillé aime absolument tout le monde parce qu’il est en paix avec soi, avec l’instant, parce que tout est bien exactement comme c’est, parce qu’il n’espère rien de plus ou de mieux, parce qu’il ne compare pas celui qu’il rencontre à ce qu’il devrait être. Son amour et sa compassion rayonnent absolument sur chacun parce qu’il n’y a pas de « personnes » mais seulement l’instant. Il sent la beauté de l’instant. Il est l’instant. Il n’y a pas d’effort à faire pour aimer les êtres.

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La suprême connaissance, celle qui ouvre à la connaissance que la vie a un sens, est l’expérience de l’amour, de la tendresse et de la compassion inconditionnelle.

Une âme sauvée (aimée, aimante, rayonnante) représente la possibilité d’éveiller d’autres âmes. Cette chaîne de l’amour, cette propagation de la douceur entre les êtres est la seule véritable religion.

Honore en chaque être l’amour qui te fait naître continuellement.

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L’amour est la connaissance parce que sans aimer ni être aimé il n’y a aucune manière d’orienter sa vie. L’amour est le pôle magnétique et la boussole. Qui n’en dispose pas se trouve absolument perdu. L’expérience de l’amour est la lumière et la vue. Qui en est privé vit dans les ténèbres. L’amour est la source, le centre, le point d’appui absolu de toute connaissance, la référence ultime.

Savoir, au sens le plus fondamental, c’est avoir expérimenté, rencontré, connaître le goût et la texture de l’amour.

On ne connaît que si l’on aime.

L’amour se sent, comme la lumière.

Aimer et connaître sont exactement la même dilatation de la lumière.

Janvier 2001

Pierre Lévy

Philosophe à l’Université du Québec à Trois Rivières

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