Vers un monde du troc: évolution et présentement en France

Vers un monde du Troc

by Philippe Merlant et Patrick Viveret
Hors des circuits commerciaux et financiers traditionnels, des réseaux informels de solidarité se mettent en place dans nombre de pays. Loin d’être négligeable, leur action est aujourd’hui prise en compte par les autorités.

C’est la forme d’échange économique la plus vieille du monde et elle revient aujourd’hui à la mode pour incarner une certaine modernité. Le troc est remis en selle par l’économie sociale. De nos jours, on ne troque plus seulement des objets, mais aussi du temps, de l’entraide, du savoir, des compétences, de l’attention aux autres. Toutes sortes de choses de la vie quotidienne qui entretiennent des solidarités, alimentent des réseaux et nourrissent la convivialité, le " vivre ensemble ". Avec les systèmes d’échange partagés se développe une économie invisible qui rend de grands services. Surtout lorsqu’elle est démultipliée par des initiatives d’épargne et de crédits originales. En quelques exemples, voici un tour du monde (loin d’être exhaustif) de la planète solidaire.

France
Les Sel de la terre

Grégoire initie Bernadette à Internet. Laquelle fait découvrir la cuisine provençale à Mélusine, qui elle-même garde les enfants de Bertrand. Quelque 40 000 Français se rendent ainsi service, aujourd’hui, à travers des systèmes d’échanges locaux, plus connus sous le nom de Sel. Lancés en 1983 en Ariège, ils représentent aujourd’hui près de 400 réseaux, présents dans 93 départements. Le principe est simple : échanger des biens, des services et des savoirs, par le biais d’une " monnaie " locale. Pas de francs ni d’euros en circulation dans ces nouveaux réseaux citoyens. Les adhérents détiennent un compte à la Banque des Sel. Chaque coup de main, chaque enseignement y est comptabilisé en monnaie fictive. Certains comptent en grains de Sel. D’autres en piafs ou en fleurs. La plupart des groupes accueillent entre cent et deux cents adhérents. Les Sel ruraux s’adressent souvent à une population aux faibles moyens. Les citadins, davantage à des adhérents désireux de sortir de l’anonymat des grandes villes. Aucun Sel ne ressemble à un autre. C’est leur force et leur faiblesse. Il y a trois ans, des artisans du bâtiment, en Ariège, ont intenté un procès à des adhérents. Motif : la construction d’un toit dans le cadre des Sel aurait occasionné une concurrence déloyale. Ils ont perdu en appel, mais l’épisode a marqué les esprits. Pour éviter une telle mésaventure, le Sel de Paris souhaite qu’une loi reconnaisse officiellement l’existence de ces nouveaux systèmes d’échange. Mais, il est sans doute encore un peu tôt pour figer un mouvement par essence évolutif, qui n’a pas dix ans d’existence. Étienne Séguier

États-Unis
Le time-dollar de l’entraide

À 72 ans, Barbara se sent parfois trop fatiguée pour faire ses courses au centre commercial le plus proche. À Brooklyn, les escaliers des immeubles sont raides. Alors, deux fois par semaine, elle fait appel à Jeffrey, 34 ans, qui habite à deux rues de chez elle. Jeffrey gagne ainsi deux time-dollars. Il les réutilise en les donnant à la jeune fille qui vient, deux heures par semaine, donner des cours de soutien scolaire à son petit garçon. Barbara, quant à elle, récupère ses deux time-dollars dépensés en lisant des contes aux enfants de son quartier le samedi après-midi… Dans trente villes des États-Unis, des communautés se sont formées pour bénéficier de cette nouvelle monnaie non imposable. Elles peuvent aussi bien regrouper 200 personnes âgées, qui souhaitent pouvoir trouver de l’aide à tout moment, comme à Miami, que 70 000 individus de tous âges, comme dans cette banlieue pauvre de Saint-Louis. Pour chaque service rendu, un certificat est signé par le bénéficiaire. Une Time Bank gère les comptes de chacun et centralise offres et demandes de service. " Le time-dollar repose sur l’idée que tout le monde a besoin de tout le monde ", explique Edgar Cahn, président fondateur du Time Dollar Institute de Washington. " C’est un moyen pour les étrangers de devenir des voisins, pour les voisins de devenir des amis. Dans ce système, même ceux qui ne bénéficient pas l’économie de marché ont aussi une richesse à offrir. "

Japon
Les héritiers du yui et du ko

Au premier regard, ce sont des associations comme les autres. Leurs membres consacrent du temps à des personnes âgées ou handicapées, leur apportent de l’aide ou des soins. Rien que de très classique. L’originalité du système réside dans la " rémunération " des " bénévoles ". Ils possèdent un " livret épargne-temps " qui ressemble aux livrets délivrés par les banques. Ils y accumulent leurs heures de travail sous forme de points. Chacun peut, ensuite, utiliser ce " crédit-temps " afin de bénéficier de services similaires ou différents, pour lui-même ou sa famille. Ces systèmes d’assistance sont encouragés par les pouvoirs publics comme complément efficace aux services assurés par l’État. Créée en 1999, une commission composée de fonctionnaires et de citoyens fixe le cadre des activités que ces associations prennent en charge, ainsi que les aides financières dont elles bénéficient. Depuis mars 2000, ce Conseil national d’entraide assure de manière collective la formation des bénévoles. De tels réseaux d’échange ne sont pas nouveaux au Japon. Autrefois, la société traditionnelle fonctionnait avec le yui (réseau d’entraide pour le repiquage du riz, par exemple) et le ko (financement mutuel reposant sur des dépôts en argent et en nature). l Adélaïde Colin

Italie
Des banques qui stockent le temps

Valoriser leurs activités du quotidien, non salariales, c’est le défi que s’est lancé au début des années 90 un groupe d’Italiennes de la région de Bologne. En 1991, la première Banque du temps y est créée, sur les mêmes principes que les Time Banks américaines : elle organise les emplois du temps des volontaires selon l’offre, la demande et les compétences de chacune, puis comptabilise les heures en crédit ou en débit. Aujourd’hui, plus de 260 Banques du temps, qui regroupent entre dix à 100 personnes, sont recensées à travers toute l’Italie. Les Banques du temps ont une spécificité : le lien très fort avec les administrations locales, qui sont, dans presque tous les cas, à l’origine de leur création. Mairies et services sociaux offrent finances, parfois locaux. L’administration répond ainsi à une revendication des Italiens exprimée dans un débat sur le " mieux vivre social " qui a traversé les années 80. Même si beaucoup d’associations viennent à fermer, car le " réseau d’échange " ne fonctionne pas toujours, le système des Banques du temps reste un excellent moyen de resserrer le tissu social… et de valoriser le temps des femmes italiennes, dans une société qui les cantonne à un rôle traditionnel. l Dorothée Drevon

Argentine
Le troc contre la crise

Comme dans le conte, c’est une simple citrouille qui a transformé leur vie. En 1995, des voisins solidaires de la banlieue de Buenos Aires, ont donné naissance au troc par hasard, en échangeant un surplus de potager. L’expérience, d’abord locale, devint rapidement régionale, puis nationale. En trois ans, des milliers de familles argentines, victimes de la crise et du chômage, et qui ne bénéficient ni du RMI, ni de l’assurance chômage, ni d’allocations familiales, ont adhéré aux clubs de troc. Aujourd’hui, ils sont plus de 400 000 à échanger des produits ou des services, dans les 500 clubs de troc reliés par le Réseau global. Grâce à ce système élaboré de centralisation et de comptabilité en micro-crédits, la " monnaie sociale " qui matérialise le troc est devenue une réponse efficace à la détérioration de la qualité de la vie. Le gouvernement a vite compris l’importance de cette économie solidaire. Il a déclaré le système " d’intérêt social ". l Claire Lamotte

Québec
Des syndicalistes capitalisent

Travailleur et actionnaire ! Au Québec, le principal fonds de pension est détenu par le premier syndicat de la Belle Province : la Fédération des travailleurs du Québec. Plus de 400 000 travailleurs lui ont confié leur pécule afin de s’assurer une meilleure retraite, soit près d’un actif sur neuf. Les ambitions de ce fonds n’ont pas varié depuis sa création en 1983 : faire fructifier les économies de ses actionnaires et maintenir l’emploi. Sur dix ans, ce Fonds de solidarité - son nom officiel - peut se targuer d’une rentabilité en moyenne de l’ordre de 7 %. Côté emplois, 1 600 entreprises ont bénéficié de ses investissements. Avec, à la clé, la sauvegarde ou la création de 90 000 postes. Le fonds investit aussi bien dans les entreprises classiques que dans les jeunes pousses prometteuses. Il a ainsi été le premier à croire en l’avenir des biotechnologies. Aucune initiative similaire n’existe pour le moment en France. Mais cet automne, la CFDT a exprimé son intention de suivre cet exemple, histoire de peser de l’intérieur sur la mondialisation. l E.S.

Cameroun
Le coup de pouce du micro-crédit

À Ekounou, quartier populaire perché sur une colline verdoyante de Yaoundé, l’atelier de couture d’Estelle connaît une renommée enviable. Il y a encore deux ans, cette Camerounaise de 23 ans gagnait sa vie au coup par coup, en reprisant à l’aiguille pantalons et boubous ou en vendant des beignets sur le bord de la route avec sa tante. C’est une femme de son quartier qui lui a conseillé d’aller voir l’antenne d’Action contre la faim présente à Ekounou. Celle-ci prête de l’argent aux femmes souhaitant démarrer une activité de production ou de vente. Avec 15 000 francs CFA (150 F ou 22,87 euros), Estelle a pu acheter une machine à coudre à pédale et monter ainsi son petit atelier. La pièce est minuscule, en béton et tôles ondulées. Mais les deux grandes ouvertures offrent une bonne luminosité. Aujourd’hui, Estelle fabrique des vêtements sur mesure, mais aussi des sacs, des poupées. Son frère travaille avec elle, sur la machine. À eux deux, ils ont pu rapidement rembourser la petite somme prêtée et font vivre une famille élargie : père, mère, aïeux, cousins. Si Estelle n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure, c’est parce que le système du prêt ne lui était pas inconnu : la pratique traditionnelle de la tontine permet depuis longtemps aux femmes africaines de mener à bien des projets grâce à une mise de fonds commune, dans les villages ou les quartiers. Les institutions publiques (ministère des Affaires étrangères, Agence française pour le développement), les ONG et les sociétés privées s’intéressent au micro-crédit depuis le succès de l’initiative lancée au Bangladesh dans les années 70. Ce type de financement connaît un succès grandissant au Cameroun, et dans toute l’Afrique. Cependant ses limites sont connues. Le micro-crédit permet, certes, de lutter contre la pauvreté. Mais uniquement dans les zones qui bénéficient déjà d’une activité diversifié.

Article diffusé en 2004

http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=195 

L’argent est mort, vive le troc

Finis l’achat et la revente ! Le troc revient au goût du jour grâce aux réseaux de l’internet et à l’inventivité des entrepreneurs de l’économie collaborative. Remède anti-crise, développement du système D ou réponse à des aspirations plus profondes des consommateurs mutants, la montée des pratiques de troc interroge… Décryptage.

Perçu comme un acte militant, le troc connait aujourd’hui un engouement certain et séduit de plus en plus d’entre nous, au point de devenir l’argument favori de marques en quête de fidélité. Quelles sont ces plateformes qui remettent le troc au goût du jour et comment s’y prennent-elles ? Comment et pourquoi cette pratique teintée de militantisme est aujourd’hui mise à profit par les marques ?

Le troc, qu’est-ce que c’est ?
L’économiste Pierre Alary en donne la définition suivante :

“Le troc est un transfert réciproque de biens et/ou de services, identifiés, entre plusieurs acteurs. L’objectif du transfert est marchand et une fois les mouvements effectués selon les termes de l’accord, la relation entre les protagonistes est close. Le troc ne fait pas directement appel à un élément tiers homogénéisant la valeur des biens et services transférés. L’absence de ce tiers implique des négociations pour déterminer les termes de l’échange entre les biens et services transférés.”
Rapide histoire du troc
Le troc est l’un des premiers modèles d’échange utilisé par les Hommes. Mis en place par de nombreuses civilisations comme l’Egypte des pharaons ou les peuples amérindiens, il est alors caractérisé par l’absence de monnaie dans le transfert de possession. Puis est arrivé l’argent… La pratique du troc a néanmoins perduré dans toutes les civilisations qui ont suivi de manière plus ou moins confidentielle, le troc apparaissant comme de plus en plus archaïque face à la modernité symbolisée par la monnaie.

Internet : de nouvelles perspectives pour le troc
Internet donne aujourd’hui un nouvel essor au troc. Les acteurs se multiplient, les business models aussi. Pour Vincent de Montalivet, co-fondateur de Myrecyclestuff.com,

L’Internet en tant que réseau permet de multiplier les contacts entre personnes, génère la confiance plus rapidement et facilite la prise de décision entre inconnus. Une fois la prise de contact et la négociation effectuées, l’échange peut avoir lieu dans la vraie vie.
Différentes startups se positionnent… certaines privilégient la communauté et la rencontre, c’est justement le cas de Myrecyclestuff.

Nous avons une vraie vision communautaire du troc : le système et l’algorithme ont été conçus pour permettre aux utilisateurs d’échanger avec des personnes à proximité. Sur notre site, dans 80% des cas, le troc est permis par la rencontre.
« Renouvelez gratuitement votre dressing »
D’autres services mettent davantage l’accent sur la praticité et le troc de même types de biens pour faciliter la lisibilité chez l’utilisateur. « Renouvelez gratuitement votre dressing. 1 article envoyé, 1 article reçu en retour. » annonce ainsi pretachanger.fr. Dans le contexte actuel, la promesse est alléchante… Benjamin Augros, co-fondateur de Pretachanger a eu l’idée de créer ce site en fin d’étude à EM Grenoble :

J’ai réalisé mon mémoire de fin d’étude sur le lancement d’un site de troc innovant. J’ai étudié les sites de trocs existants pour me rendre compte que le problème principal est la friction (il est compliqué de se mettre d’accord pour troquer deux biens différents). Pour résoudre ce problème, nous avons mis au point un algorithme qui permet de mettre en place des boucles d’échange.
Concrètement, comment cela se passe ? Au moment de l’inscription, on est amené à renseigner les vêtements qui nous intéressent et à proposer les siens. Dès qu’une boucle de troqueurs est obtenue, l’échange est réalisé.

Monnaies complémentaires
Pour mettre de l’huile dans les moteurs du système, certains de ces services ont ou vont introduire une unité de compte pour fluidifier les échanges et permettre de profiter d’une offre plus large. Kiditroc (troc de vêtements pour enfants) par exemple, va introduire des points d’échange.

GuestToGuest (échange de maisons) a également mis en place un système de GuestPoints, nous expliquait il y a peu Emmanuel Arnaud, son fondateur :

Les points permettent de multiplier les échanges, il suffit de trouver des gens qui veulent bien vous accueillir pour pouvoir partir, de votre côté, vous gagnez des points quand des personnes utilisent votre maison.
Le système de points rentre également dans le business model : « à terme, une petite fraction (5-10%) des GuestPoints seront vendus. Ainsi, si vous accueillez autant que vous partez, vous n’achèterez jamais de GuestPoints, mais si vous partez plus que vous n’accueillez, vous aurez besoin d’acheter des GuestPoints. »

Le troc change de nature
Avec Internet, la pratique du troc évolue en rendant obsolète une dimension majeure du troc : la négociation.

“Jevons (1835-1882) identifie clairement la nécessité de négocier pour déterminer les termes de l’échange lors d’une relation ou la monnaie métallique n’intervient pas.”
La phase de négociation avait deux rôles distincts:

•Elle permettait de différencier le troc du don.
•En l’absence de monnaie métallique elle permettait de fixer la valeur du bien.
Dans le cas de kiditroc et de GuestToGuest, la valeur des biens proposés étant connue à l’avance et les points d’échange cumulables, la négociation n’a plus lieu d’être. Le système de points fait donc office de “tiers homogénéisant”. Dans le cas de Pretachanger.fr, l’ingéniosité vient des boucles d’échange. Sans compter que l’offre de troc s’est considérablement élargie avec le développement d’Internet : on trouve aujourd’hui plus facilement ce que l’on cherche sans avoir à négocier. Pour Myrecyclestuff, un algorythme de « matching » permet à l’utilisateur d’avoir des suggestions d’objets qu’il recherche pour ensuite entammer la négociation.

Le troc, signal faible ?
Le troc se développe et se démocratise : il pourrait, dans les prochaines années convaincre de nouvelles franges de la société. De part sa logique, il ne concerne pas les mêmes biens que d’autres formes de consommation collaborative. On a ici affaire à des objets qui ont une durée d’utilisation relativement courte par rapport à leur durée de vie (vêtements, articles de sport, livres).

Vincent de Montalivet (Myrecyclestuff) nuance cet engouement :

Pour la majorité des personnes, le troc reste perçu comme un moyen alternatif, une activité préhistorique qui n’a pas d’avenir.
Justement, les nouveaux modèles mis en place (boucle de troqueurs, unité de compte) seraient-ils la solution ? Une évidence même pour Marina Calmes, responsable marketing et communication de Pretachanger :

Chez nous, l’algorithme est le coeur du service, c’est ce qui permet d’organiser des boucles d’échange et de les démultiplier. C’est l’efficacité et la simplicité qui sont recherchées et l’assurance de trouver quelque chose en échange de ce qu’on propose : nous permettons cela.
Après 6 mois d’activité, Pretachanger compte aujourd’hui 8 000 inscrits et 32 000 articles disponibles et envisage de se développer sur d’autres univers : « nous allons rapidement proposer des articles de puériculture et hi-tech notamment. »

Un contexte porteur
Le contexte économique, mais également écologique et social, actuel s’avère favorable au développement d’initiatives autour du troc. Karina Benamer, planneuse stratégique digitale l’expliquait ainsi dans Influencia :

Il faut croire que le troc n’est pas dénué de valeurs. Au-delà de répondre à un besoin d’usage, il réinjecte de la solidarité, de la responsabilité sociétale tout en surfant sur la tendance de l’upcycling.

Une aubaine pour des marques et des distributeurs en quête de nouvelles relations de confiance. Decathlon avec son Trocathlon, les accorderies soutenues par la fondation MACIF, Castorama et lestrocheures (qui propose du troc de compétences en partageant des heures de bricolage) ou encore Intermarché avec sa plateforme sur facebook Family Troc, les exemples se multiplient. Récupération ? Pas nécessairement… nous expliquait Vincent de Montalivet :

Pour les distributeurs, le troc est un moyen de se différencier sur le terrain du Social Service Marketing, et de renforcer la fidélisation.
Intégré dans une stratégie globale, le troc peut devenir un levier marketing puissant : il véhicule des valeurs fortes comme l’entraide, le partage, la convivialité – valeurs qui peuvent être recherchées par les marques. Le troc devient ainsi un outil au service de la brand equity, de la « brand utility » nous corrigerait notre ami Brieuc Saffré.

Le troc peut-il remplacer l’argent ?
La question a de quoi faire sourire… mais le retour en force du troc comme pratique commerciale n’est pas anodine : elle témoigne de la remise en question du rôle de l’argent comme catalyseur d’échanges et donc créateur de lien social. Se poser cette question c’est d’ores et déjà reconnaître que l’on peut, dans la vie de tous les jours, utiliser différentes formes de pratiques commerciales.

Qu’il soit utilisé comme levier marketing ou comme alternative aux modes de consommation actuels, le troc redevient un comportement de consommation légitime et une pratique commerciale à part entière. Cette résurgence du troc est sans conteste un de ces signaux faibles de notre monde en transition. A surveiller donc…

Edwin et Antonin (OuiShare)

Article diffuse en 2012

http://consocollaborative.com/2243-largent-est-mort-vive-le-troc.html

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Commentaire de Laëtitia Ludivine le 3 mai 2012 à 10:54

De nos jours, on ne troque plus seulement des objets, mais aussi du temps, de l’entraide, du savoir, des compétences, de l’attention aux autres. Toutes sortes de choses de la vie quotidienne qui entretiennent des solidarités, alimentent des réseaux et nourrissent la convivialité, le " vivre ensemble ".

"Le time-dollar repose sur l’idée que tout le monde a besoin de tout le monde ", explique Edgar Cahn, président fondateur du Time Dollar Institute de Washington. " C’est un moyen pour les étrangers de devenir des voisins, pour les voisins de devenir des amis. Dans ce système, même ceux qui ne bénéficient pas l’économie de marché ont aussi une richesse à offrir. "

" mieux vivre social "

"il réinjecte de la solidarité, de la responsabilité sociétale tout en surfant sur la tendance de l’upcycling"

"Le troc peut-il remplacer l’argent ?
La question a de quoi faire sourire… mais le retour en force du troc comme pratique commerciale n’est pas anodine : elle témoigne de la remise en question du rôle de l’argent comme catalyseur d’échanges et donc créateur de lien social."

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