Un adulte qui éprouve le besoin de parler à quelqu’un et de partager ce qu’il ressent peut toujours trouver une personne pour l’écouter. Que ce soit auprès d’un parent, un ami, un conjoint, un confrère ou une consœur de travail, un voisin, un psychologue, voire même un médecin ou un centre d’écoute téléphonique, il peut arriver à dénicher une oreille et un cœur compatissants. Mais l’enfant d’âge préverbal n’a pas droit à ce même privilège. Le bébé n’a personne à qui se confier. Et il en a besoin lui aussi!
L’Ère des communications…
Les parents parlent à leur bébé, parfois même avant sa naissance, et c’est très bien! Mais le petit humain a maintenant besoin de plus que ça. L’Ère que nous abordons actuellement nous permet concrètement de plonger plus intimement et plus profondément à la rencontre d’une plus grande intimité de l’Être. Cette période voit toutes les formes de communications prendre un essor formidable et la communication prénatale n’y échappe pas… heureusement! Le jeune enfant d’aujourd’hui éprouve le besoin d’être écouté, entendu et compris de façon très précoce et surtout précise et juste, avant même l’apparition des mots. Et cela est maintenant possible.
Aborder un monde nouveau…
Se pencher sur la vie intérieure d’un nourrisson, c’est aborder un monde nouveau aussi vaste que l’exploration d’une autre planète. Écouter l’être en début de vie nous éclaire non seulement sur lui et ses besoins (et comment les combler), mais également sur nous, sur la mère et le père en devenir constant que nous sommes, sur nos propres besoins d’adultes, sur nos cœurs d’anciens bébés en pleurs, sur notre propre vie prénatale et sur tous nos passés encore en quête de guérison et de sens. L’enfant se fait souvent le porte-parole de ce que son parent n’a pas su ou pas pu voir en lui-même. Par ses symptômes, le bébé nous ouvre la porte à une merveilleuse collaboration où tout le monde peut y gagner en sérénité. Parce que, déjà, bien avant la naissance, le bébé et ses parents forment une équipe.
L’exemple de Julien, le sauveur…
Ainsi Julien, vingt mois, garde sa mère éveillée toutes les nuits. Durant la consultation, la Sagesse de Julien nous aide à comprendre l’étendue de son expression. Il nous dit : « Je prends soin de toi, maman. » La consultation nous révèle que sa grande sensibilité a décodé de façon très juste une demande inconsciente de sa mère. En effet, un immense sentiment de solitude et de tristesse lancinante la dévaste sans qu‘elle en soit consciente. Et Julien y répond. Son « je t’aime, maman » s’exprime par les attentions qu’il lui donne jour et nuit. Lorsque sa mère le prend dans ses bras et le berce, Julien a le sentiment que c’est lui qui la prend dans ses bras et prend soin d’elle. Pour aimer et être aimé, pour se sentir moins impuissant face à la détresse inconsciente de sa mère, Julien a développé le réflexe de se sentir utile auprès de sa mère et d’agir en tant que « sauveur ». Le fait d’avoir nommé la situation a permis de la transformer et de re-situer chacun face à l’action juste à prendre pour régler le problème.
La Parole au bébé…
En tant que traductrice de bébé, je reçois des parents et leur bébé pour toutes sortes de maux. Ces démonstrations somatiques sont souvent l’expression de quelque chose de très profond qui, si on l’écoute et le comprend bien, peut être utile non seulement au bébé, mais à toute sa famille. De cette écoute consciente tout le monde en sort gagnant. Si, au cours de cet article, je parle des bébés, il ne s’agit pas ici d’un guide d’utilisation du nourrisson. Le nouveau-né n’arrive pas emballé dans une boîte avec un numéro de série inscrit dans le dos. Il est un être unique au monde. Et la personne la mieux placée pour nous parler de lui… c’est lui-même. La parole AU bébé: oui, pour une fois, au lieu de parler du bébé, une approche permet que ce soit lui qui nous parle de lui-même, de ses besoins et de qui il est au-delà de l’apparence du petit bébé si mignon. Depuis quelques années, de plus en plus de parents croient profondément que leur enfant est une personne dès sa naissance -et même plus tôt encore, dès sa conception. Ils agissent avec lui en tant qu’être conscient à qui l’on peut parler, qui est capable de ressentir, de comprendre et de percevoir.
Le pas qu’il reste à faire consiste maintenant à écouter cet être. Il est possible de donner la parole au bébé. Et lui aussi a besoin de d’être compris lorsqu’il s’exprime.
Souces : Brigitte Denis Consultante en périnatalité, conférencière, animatrice et auteure, Auteure de La parole au bébé, via chemin de vie
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