13 août 1970 :

 

Shrinagar (Cachemire)

Le Cachemire est en grande partie montagneux et comprend trois parties: au sud, la région de Jammu (capitale d'hiver), dans le Moyen Himalaya, de population hindoue!; au nord, dans le Grand Himalaya, les hautes montagnes de la chaîne de Karakoram, où est situé le K2, deuxième sommet du monde, et une partie du Ladakh, région de langue tibétaine!; au centre, la vallée du Cachemire, haute plaine arrosée par la Jhelam, foyer historique de la civilisation du Cachemire, à majorité musulmane. L'Indus traverse la région.
Le Cachemire est un pays ancien, dont le nom, selon la légende,

viendrait des Khasi, un peuple qui, plusieurs siècles avant l'ère chrétienne, s'installa dans les montagnes du Nord. Par la suite, l'Inde envoya des troupes au Cachemire et contraint le Pakistan au retrait. Je devais me rendre dans la région du Ladakh, mais ce ne fut pas possible en raison des troubles ; je ne pus rencontrer les tibétains chez eux à mon grand regret.

Lorsque je suis arrivé à Shrinagar, je me suis rendu directement au lac Dal; ce lac est magnifique,il se trouve au pied de la chaîne du Karakorum; il y règne un climat doux et plus frais qu'en Inde; on bénéficie à la fois des chaînes de montagne; dans le fond du paysage et dans le lac, des lotus par milliers; nous nous sommes divisés, les amis et moi pour nous rendre sur les "house-boat", bateaux à fond plat qui allaient nous servir de lieu de résidence; là, le dépaysement fut total, comment imaginer du dehors un hôtel flottant; on accède au bateau par des marches, et l'on se trouve sur une sorte de terrasse; puis on entre dans une grande salle de séjour décorée de meubles très riches à l'indienne, avec des panneaux de bois sculptés; puis les chambres, et tout au fond la cuisine, la douche et les commodités; cela ressemblait à un conte des mille et une nuit; splendide.

A peine arrivés, ils nous fut servis des rafraîchissements, du thé glacé; depuis un moment, je commençais à montrer des signes d'impatience et je n'étais pas le seul, les amis aussi; une envie folle de se baigner dans le lac nous prit et avec de grands rires d'enfants, on a envoyé nos vêtements par terre au grand dam du serviteur qui nous étaient alloué, et nous piquâmes tous une tête dans l'eau; c'était délicieux; on pouffait de rire, de vrais gamins; après un bon moment dans l'eau, nous sommes remontés et avons pris place sur le toit du bateau qui était aménagé en terrasse, et là nous avons fait tous une petite "bronzette".

Ranchi, notre serviteur devint vite un ami plein de ressources et très prévenant; par la suite nous avons tous apprécié sa cuisine; il était vraiment charmant; j'en reviens à notre partie de bronzage; Ranchi nous apporta sur la terrasse des boissons, du coca cola, je n'ai jamais autant bu de coca qu'en Inde; il me tendit la bouteille et s'en alla faire sa distribution vers les amis; je le suivais du regard et je remarquais qu'il insistait devant une amie et je ne compris pas tout de suite pourquoi; puis il s'en alla d'un pas nonchalant et passa devant moi un esquivant un large sourire et me fit un clin d’œil en me disant :" very nice" mon anglais est minable, aussi je me levais et je me dirigeais vers une amie parlant anglais couramment pour lui demander ce qu'il avait voulu dire et là je compris tout: elle bronzait avec les seins nus; je contemplais le spectacle et me mis à pouffer de rire ; mon amie me dit:" eh bien Jean-Paul qu'y a t-il?", je lui expliquais et ce fut le rire général comme quoi un homme est toujours un homme et appréciera les belles femmes; ce n'est pas très yogique mais tant pis.

Le Taj Mahal et ses jardins

 

Face au portail d'entrée de grès rouge (1648) flanqué de tours et surmonté de coupoles de marbre blanc se dresse le mausolée, bâti sur une terrasse octogonale de 7m de haut. Les façades s'élèvent à 33m de hauteur tandis que le dôme atteint 26m.

Visite du 15 Juillet 1970 : Le Taj Mahal est situé à Agra; ce chef-d'œuvre de l'art moghol, élevé sur le bord de la Yamuna par Shah Jahan pour son épouse favorite, Mumtaz-I Mahal («!l'Élue du Harem!»); cet immense monument funéraire de marbre blanc est entouré d'un vaste jardin carré parcouru de canaux, clos par une enceinte rectangulaire dotée d'un immense portail. La tombe prend place sur une estrade carrée entourée de quatre minarets. Leur ordonnance rigoureuse répond à la symétrie et à l'harmonie de l'édifice. Les travaux, qui débutent en 1632, s'achèvent vraisemblablement vers 1648.

Nous étions arrivés, les amis et moi, ce jour là à Agra, et comme il se doit, notre guide nous a amenés voir le Taj Mahal; j'ai découvert cet édifice majestueux ; tout en marbre blanc, il nous donne une impression de calme et de sérénité; nous avons visités le tombeau, à part cela, rien dans cette pièce; nous avons tournés autour, puis nous sommes descendus, visiter le véritable tombeau; on y accède par un escalier qui descend vers la crypte; là sont les deux tombeaux; nous n'avons pu y rester longtemps car l'air devient vite irrespirable; on remontant, je me suis assis au-dehors, mon esprit vagabondait, ne pouvant m'empêcher de penser à ce passé lointain, à Sha Jahan qui par amour, avait élève ce tombeau.

Je restais là dans le vague, lorsque je fus brutalement rappelé à la réalité par notre guide "You want a coca sir"

si je voulais un coca kola? je restais abasourdi et devant le rire de notre ami, je prenais la boisson et me retrouvais en plein 20 eme siècle.

 

Bénares 18 juillet 1970 :

  Je suis passé par Bénares; il y régnait ce jour là, une effervescence inaccoutumée car c'était une période assez rare qui ne se pratique que très rarement et je dois dire depuis le temps que j'ai oublié de quoi il s'agissait; mais c'était une grande fête; je me suis noyé dans la foule et j'ai pu à force de patience et d'astuces arriver au premier rang; là, j'ai été récompensé de mes efforts car le fleuve en bordure était illuminé de millier de petites lanternes; les gens se bousculaient et entraient en jacassant et chantant tout habillés dans l'eau et chaque personne déposait comme une sorte de petite écuelle ou d'autre un récipient contenant une bougie allumée;

Eh bien dans les trente secondes qui ont suivi, je me suis trouvé dans l'eau moi-même; et là j'ai regardé ce qui se passait à mes yeux éblouis; toutes ces écuelles allumées s'en allaient progressivement dans le courant et s'éloignaient de la rive;tout ceci dans les chants et musiques; j'étais littéralement fasciné par le spectacle et complètement déboussolé; je regrette sincèrement de n'avoir pu participer aux chants car ceux-ci vous prenaient aux entrailles et j'en garde encore la nostalgie; j'espère qu'un jour il me sera donné d'y retourner; je me suis toujours senti très à l'aise quelque soit l'endroit où je me trouvais et ce qui était le plus curieux ,c'est que ne parlant pas du tout l'anglais j'arrivais à me faire comprendre quand même; lorsque je suis rentré ce jour à l'ashram, très tard et complètement épuisé, je me suis endormi avec plein de lanternes dans ma tête et je les voyais s'en aller dans le courant.

Berges du Gange à Bénarès, en Inde. Les hindous pensent que l'immersion dans ce fleuve sacré les lave de leurs péchés, et que la mort sur ses berges assure le salut. Des bûchers funéraires sont installés au pied des escaliers, ou ghâts.

 

10 septembre 1970 :

  Temple de Jaya Sthamba (Ranakpur, Inde)
Temple jaïn du Rajasthan, Jaya Sthamba fut édifié au cours du XIIIesiècle.

Notre destination pour ce jour là, fût la visite chez les jaïns; nous sommes arrivés dans deux petits cars et nous fûmes accueillis par un bain de foule; je descendis du car, les gens se pressaient autours de nous et je fus leur sujet d'attention; ils me touchaient et certains me touchaient les pieds; je dois dire que mon habit pouvait prêter à confusion car non seulement j'avais une barbe abondante en ces temps là, mais j'étais habillé de deux

morceaux de tissus bleu; je devais être pris pour un grand personnage; mais je n'étais pas au bout de mes surprises pour ce jour là; le service d'ordre de l'ashram, heureusement vint à mon secours car je n'étais pas trop rassuré; je visitais le temple dans un méandre de salles juxtaposées entre elles; il y avait beaucoup de statues et de décorations; puis nous fûmes conduits dans une pièce où un gourou nous attendait ainsi que d'autres personnes; en effet étaient présents des journalistes car on avait annoncé la visite de vingt professeurs de yoga venus d'Occident; le gourou était jeune, assis sur une estrade et avait un regard bienveillant; nous nous sommes assis par terre devant lui et pour moi, je me suis assis vers le fond de la pièce; un long discours commença avec beaucoup de gestes à la clef, mais il parlait posément d'une voix calme; après quelques instants, je m'aperçus qu'il n'arrêtait pas de regarder dans ma direction; il dit quelques mots à un de mes amis qui vint me trouver et me dis que le gourou désirait que j'aille m'asseoir prés de lui au premier rang;

  je me levais, rouge de confusion et je m'installais devant au premier rang; mais le gourou me dit de venir devant lui et de m'agenouillait, alors il prit un récipient et me versa sur la tête un peu d'eau en murmurant des phrases, puis il me versa de la poudre; je recevais son darsham; je ne savais plus où me "fourrer"; je n'étais pas encore remis que je fus mitraillait par les appareils photos des journalistes; un an plus tard lors d'une visite d'une amie qui était restée en Inde pendant un an, et de passage à Toulon, elle me dit que j'étais devenue une célébrité car ma photo était parue dans tous les journaux du coin;

ceci pour la petite histoire car je n'en retire aucune gloriole mais je me pose toujours autant de questions quant au pourquoi de cette expérience de ce jour là.

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