Que diable suis-je venue faire sur Terre!

Que diable suis-je venue faire sur Terre!

 

VIVE LE COURAGE!


Le courage est présenté comme la valeur des circonstances extrêmes, mais aussi comme celle de tous les instants. La croyance dans le « tout matériel » a renforcé un sentiment de peur et d'insécurité. J'ai rencontré Ghislaine St Pierre Lanctôt (1) qui incarne cette force d'action, et elle nous parle du courage.

Ghislaine St Pierre Lanctôt : Le courage est un élan du coeur qui nous fait quitter la réflexion - parfois la spéculation et l'abstrait - pour passer à l'action. Il permet donc la concrétisation de la pensée qui conduit à l'action. Cette valeur m'évoque l'image d'une personne sur le bord d'un tremplin. Cette personne veut plonger, mais a peur de l'inconnu. Elle s'interroge : comment cela va-t-il se passer? Y a-t-il de l'eau? Vais-je bien plonger? Quelle est la profondeur? Cette peur légitime est celle du futur. Et nous voilà à hésiter, souffrir, entre l'élan du cœur qui veut plonger pour passer à autre chose, et la peur de ce qui va arriver. Le courage nous permet de prendre la décision de sauter, quoi qu'il arrive.

Jean-Claude Genel : C'est cet élan du coeur qui nous permet aussi d'exprimer nos opinions et parfois de préserver nos convictions. Et Dieu sait si toi, Ghislaine, tu as le courage de ne jamais renoncer aux tiennes. Mais dans ce cas, une opinion n'est sans doute pas qu'une simple pensée.

G.S.P.L : Pour moi, l'opinion c'est la voix de ma conscience qui me parle et me donne ma vérité. Elle peut s'avérer différente de celle de la majorité et c'est là que je dois puiser dans le courage qui se manifeste par l'amour de soi. L'amour de soi, c'est oser être soi et dire, faire ce que notre conscience nous dit. On se retrouve donc presque quotidiennement face au cœur qui nous parle, à la conscience qui nous dit quoi faire et, en même temps, face aux institutions ou aux gens qui affirment que « ça ne se fait pas » ou que « ça ne se dit pas »! Et inévitablement, une question nous taraude : vais-je perdre l'amour des autres en ayant le courage de qui je suis? Si je devais condenser l’expérience courage, je dirais que c'est donner, chaque fois, la préférence à l'amour de soi.

J.-C.G. : Est-ce que le courage signifie « ne plus avoir peur », de la vie, des autres, de leur jugement et du mal-être qui peut naître de certaines expériences?

G.S.P.L. : J'ai longtemps cru qu'il fallait se débarrasser de la peur. Aujourd'hui, je sais que la peur ne disparaît pas et j'ai décidé de ne plus lui faire la guerre. Quand j'en prends conscience, je l'accueille et lui permets d'être. Mais pour autant, elle ne va pas diriger ma vie. Je la reconnais, je l'accepte, je l'accueille et je l'aime. C'est alors qu'elle se transforme et que mon « élan du cœur » - le courage - se manifeste. Être courageux, c'est toujours faire ce que dit notre coeur, sans même raisonner, parce que cette force n'a rien à voir avec le cerveau. Cet élan nous fait dire des mots qui nous échappent et qui témoignent de notre vérité profonde, de la seule énergie véritable en soi : l'amour.

J.-C.G. : Sur Terre, tout le monde connaît la peur qui peut aller jusqu'à paralyser. Tu conseilles de l'accueillir! Est-ce à dire que la peur, quand elle se manifeste, vient éclairer une partie de nous?

G.S.P.L : Oui, mais elle n'est pas une réalité, elle est illusion. D'où la dualité de l'être humain qui est amour et peur, « lumière et ombre ». Le but de notre présence sur terre est de vivre cette dualité, connaître et aimer notre côté « ombre » pour l'amener à vibrer sur la même fréquence que notre côté « lumière ».

J.-C.G. : C'est là que l'on peut faire appel sans faillir au courage de ses opinions, au courage d'exprimer ce qui est connu de soi, ce qui est éclairé en soi, au courage d'aller au bout de ses choix aussi. Tu parles de s'incarner dans la matière, sur cette terre, mais n'est-ce pas un acte de courage pour 1’« âme »?

G.S.P.L : Ou de l'inconscience... (rires)! Oui, s'incarner demande du courage, c'est de l'amour en tout cas, sûrement. Et c'est avant tout par amour pour « moi » que je me suis incarnée, mais pour ce « moi » en tant qu'être divin et qui inclut tout le monde. Toute la matière est le miroir de l'esprit. C'est donc pour « voir de quoi j'ai l'air » (rires), donc grandir en conscience, que je décide de m'incarner. Quand j'ai peur, c'est l'ombre que je vois dans la matière. La peur que l'on éprouve sur le bord du tremplin résulte de notre condition humaine qui nous fait prendre conscience de nos limites dans l'amour de soi. Le courage, c'est ce qui permet de revenir à soi, à l'amour de soi et d'aller avec cet élan du coeur qui déplace les montagnes.

J.-C.G.: Mais justement, l'amour inquiète, l'amour fait peur. Il faut beaucoup de courage pour aimer quelqu'un. Cela semble facile au premier abord, mais quand on s'engage dans une relation sur le long terme, cela demande un certain courage, celui d'apprendre à s'aimer.

G.S.P.L : Le couple est souvent compris comme un couple extérieur, mais celui-ci n'est que la manifestation - l'effet miroir, là encore - du couple intérieur (masculin/féminin). Alors, si j'ai de la difficulté dans mon couple extérieur, cela me permet de comprendre qu'il y a dualité, division dans mon couple intérieur.

J.-C.G. : La force qui vient animer le courage anime-t-elle aussi toutes les autres valeurs?

G.S.P.L : Je dirais que l'amour de soi est cette force vitale dont nous devons prendre conscience. Depuis toujours, on va chercher l'amour à l'extérieur de soi. Mais le seul véritable amour, c'est l'amour de soi. Il est intérieur, illimité et c'est le courage qui nous permet de le vivre. La grande expérience humaine d'incarnation est d'apprendre à s'aimer. Le courage permet d'agir et ce passage à l'action permet à l'esprit de se libérer dans la matière; c'est ce qu'on appelle « spiritualiser la matière ». La difficulté de prendre la décision réside dans le fait qu'il faut mourir à quelque chose pour pouvoir naître. Il faut sortir d'une certaine sécurité dans laquelle on se trouve, même si cela est désagréable.

J.-C.G. : Le courage permet non seulement de prendre la décision mais aussi de la faire durer dans le temps.

G.S.P.L: Effectivement, dans l'image de la personne qui saute du tremplin, il y a l'idée de non-retour. Il est impossible, à mi-chemin, de se dire qu'on va revenir sur la planche. Pour moi, cette décision et c'est ça le courage, c'est de couper les ponts, c'est la décision de plonger. Il faut donc la valider chaque fois que le doute revient, que l'hésitation apparaît et que la peur, sous quelque manifestation que ce soit, se manifeste. Le courage permet de revenir à sa décision première de vivre, c'est-à-dire de mourir à la survie.

J.-C.G. : Ça veut donc dire que le courage nous fait franchir une grande étape, faire un saut énorme qui s'opère dans toutes les petites choses de la vie quotidienne.

G.S.P.L. : Le grand saut consiste à prendre une décision pour sa vie, donc de vivre et d'arrêter de survivre. Cela veut dire en pratique de donner priorité à son « être » sur son « avoir », cela veut dire que, dans toutes situations, nous allons revenir à nous, aller voir ce que nous dit notre être et lui obéir. C'est à cette condition que la survie ne mènera plus notre existence. C'est un virage à 180 degrés, les autres petits virages ne peuvent pas se faire tant qu'on ne prend pas le premier grand virage qui est de décider de vivre.

J.-C.G. : Tout le monde traverse des difficultés, rencontre des moments pénibles et doit prendre des décisions importantes. Le courage est alors un formidable moteur qui nous entraîne vers ce meilleur de nous-mêmes. Mais n'existe-t-il pas aussi un faux courage?

G.S.P.L : Absolument et il faut mettre en garde contre lui. Par exemple, un athlète olympique fait preuve de beaucoup de courage pour, finalement, passer quelques secondes sur un podium une fois dans sa vie! Dans ce sens-là, nous sommes dans un courage extérieur, lié à l'obtention ou à un dépassement dans la matière. Mais ce que j'ose appeler le vrai courage, c'est le courage intérieur, c'est être soi-même. Cela peut sembler difficile, mais je pense qu'il est beaucoup plus facile d'être courageux dans ce sens-là. Le faux courage est extrêmement difficile alors que le vrai courage est divin et tout ce qui est divin est simple et facile.

J.-C.G. : Il y a la pensée d'un Sage qui dit ceci : « Nous ne sommes pas des êtres humains venus vivre une expérience spirituelle, mais des êtres spirituels venus vivre une expérience humaine. » Cette vision change nos points de repère habituels. Vivre une expérience humaine nécessite le courage d'affirmer en tout point l'être spirituel que l'on est. C'est manifester le courage qu'il faut pour venir dans la matière.

G.S.P.L. : À cause de mon livre La mafia médicale et de la position que j'ai prise, les gens me disent que je suis courageuse! Mais je leur fais toujours cette réponse: « Je vais vous dire un secret, l'élan de mon cœur pour écrire ce livre était tellement fort que cela m’aurait demandé beaucoup plus de courage pour ne pas l'écrire! Et si j’avais résisté à cet élan, je serais sans doute tombée malade. »

1- Ghislaine Saint-Pierre Lanctôt est québécoise, médecin et auteur notamment du livre Que diable suis-je venue faire sur Terre!

 

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Commentaire de Sabine le 15 novembre 2012 à 1:14

Bonsoir serge :) moi aussi le courage m'inspire beaucoup!! d'ailleurs un de mes archétype préférée est Jeanne d'Arc!!!

La seule chose qui me chifonne est que ce mot "courage" renvoit à la notion de danger, de peur et donc de combat!!! alors que c'est bien connu la "Peur" fige, paralyse et empêche d'aimer!!

Après on peut voir ce "courage" sous forme d'endurance, de convictions etc...mais je préfère l'audace et la vaillance!! bien à toi et douce soirée ou journée pr toi???

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