- La Psychologie transpersonnelle -

(Trans = au delà, persona = masque)

Je qualifierais la psychologie transpersonnelle de science spirituelle. Cela peut paraître contradictoire car ces deux notions sont aujourd'hui opposées dans la conscience de l'Homme. Pour cause, nous avons d'un côté les données rationnelles de la science, et d'un autre, la perception abstraite de la spiritualité. Si pour l'inconscient collectif la science est exacte, la spiritualité, elle, ne l'est pas.

Comment et dans quelles mesures peut-on rendre cette science rationnelle et exacte ?

Pourquoi cette science est-elle celle qu'il nous faille, actuellement dans nos vies, pour rétablir l'équilibre ?

Dans un premier temps, j'expliquerais brièvement chaque notion afin d'en redéfinir le sens. Je démontrerais le rationnel de la spiritualité pour enfin présenter les avantages que la psychologie transpersonnelle offre à notre société.

Redéfinir le sens

Il est indispensable de reconnaître que chaque théorie psychologique repose sur un système philosophique sous-jacent. Il n'est donc pas possible de faire de la psychologie sans philosophie.

Nous sommes conditionnés à penser, ressentir et être, et le principal est de réussir à s'abstraire de l'inconscient collectif, des sphères d'influences (société, parents, médias, etc.) pour se réapproprier notre voie intérieure juste. La voie du bon sens, celle qui vibre pour l'amour, la paix et l'harmonie.

Connaître l'histoire, l'origine des pensées, des idées, des mots, est donc fondamental pour comprendre le fonctionnement de notre monde, et de notre être pour ainsi se réapproprier notre individualité.

Le mot psychologie, « science de l'âme » (Psycho = psyché = âme ; Logie = logos = science) a été utilisé pour la première fois au XVI siècle afin de définir cette partie de la philosophie considérée comme soutien et point de départ à l'étude du monde et de l'univers.

Or, combien de psychothérapeutes diplômés des grandes universités abordent le thème de l'âme aujourd'hui ?

L'évolution du monde et les guerres de pensées égotiques nous ont éloigné du sens véritable des mots, du sens véritable de notre vie et de notre véritable constitution.

La philosophie signifie « amour de la sagesse » et la sagesse est définie comme la juste connaissance, naturelle ou acquise, des choses.

Un système philosophique est un ensemble de concepts, de principes et d'idées visant à résoudre rationnellement les questions d'ordre existentiel que les individus se posent depuis la nuit des temps.

Qu'est ce que l'Univers, Dieu existe t-il, quel est le rôle de l'homme ?...

Les philosophes se classifièrent en fonction de leurs points de vue, défendant sans cesse la possibilité rationnelle de répondre ou non à l'existence de Dieu. Ceux qui pensaient que l'intelligence humaine en avait la capacité, approuvaient aussi la théorie de l'existence de l'âme et de son immortalité, incluant une philosophie de vie adéquate relative au développement personnel... Les autres penseurs, qui n'y croyaient pas, supposaient que le suprême était ici-bas et qu'il fallait en profiter sans se poser de questions. L'influence d'Épicure (-306 av J.C.) gouverne encore aujourd'hui notre monde : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons ».

Pouvons nous encore croire aujourd'hui que seule la matière nous constitue ?

Qu'elle est cette part de moi qui pense, aime, communique, soigne, chante, crée ?

Qu'est-ce qui me différencie des autres si la matière est semblable chez tous ?

La matière est définie comme étant ce qui possède une masse et un volume, de la plus petite particule à la plus grande, de l'atome à l'univers. Or, si l'on observe la nature, l'on remarque facilement qu'il existe une réalité non matérielle. Les pensées, les paroles, les émotions, les sentiments, la beauté que dégage un paysage, une personne, l'amour que l'on ressent et partage, le désir sexuel, ma conscience, etc. Tout cela n'a pas de constitution moléculaire pourtant cela existe. Tout cela s'appelle spirituel. Ce terme a été défini par Aristote et entretenu par ses successeurs à partir de la simple observation de la nature.

L'âme, quant à elle, vient du latin anima, qui signifie « ce qui anime ». L'âme est ce qui informe, qui organise et anime la matière. C'est ici que s'abrite toutes ces composantes immatérielles qui ont une réalité spirituelle.

Un être humain possède donc une double composante :

• matérielle : le corps, et

• spirituelle : l'âme.

Psychologie transpersonnelle, science rationnelle.

Le transpersonnel est une science et non une méthode, c'est une conception de l'être humain et du monde qui l'entoure. Le sens de cette science est d'apporter à la conscience humaine des informations rationnelles permettant à la dimension spirituelle d'occuper l'espace qui lui est dû pour son développement.

Le « développement transpersonnel » a pour but de contourner l’omnipotence de l’ego pour retrouver le Moi essentiel qui inclut notre mémoire, nos expériences diverses, nos émotions, nos schémas de croyances, rôles, comportements, compétences, qualités, habitudes…

Le terme "transpersonnel" signifie littéralement : « au-delà du personnel, au-delà de la personnalité, au delà de la matière ». Il s'agit de reconnaître que ce que nous sommes ne se limite pas à notre personnalité et que nous pouvons aller beaucoup plus loin dans notre développement que l'identification égotique du monde matériel dans lequel nous vivons et évoluons.

La psychologie transpersonnelle est associée aux nouvelles psychologies, et pourtant c'est en 1917 que cette notion à été exprimée pour la première fois par Carl Gustav Jung, mais son éclosion est nettement déterminée par Abraham Maslow grâce à sa célèbre pyramide des besoins humains :

Maslow démontre ici que le développement spirituel (=émotionnel) est fondamental au bon développement de l'individu.

La psychologie transpersonnelle devient donc la psychologie du développement spirituel puisqu'elle vise à répondre aux questions existentielles que l'individu se pose.

L'ouverture de la conscience est normale et naturelle mais la société l'a rendue occulte.

Primitive chez l'enfant, la conscience se développe naturellement, graduellement, passant par le stade de l'identification à l'ego, et devrait pouvoir s'ouvrir à l'ensemble de la création. À son stade de développement ultime, la conscience s'apparente à l'éveil ou à l'illumination dont parlent de nombreuses traditions mystiques.

Notre société moderne occidentale se restreint cependant au développement de l'égo à travers la réussite sociale et matérielle. En parallèle, nous constatons aussi que cette même société souffre démesurément, et que la France (par ex) compte 1 dépressif sur 5, soit 7,8% de la population.

Si la réussite financière, l'accomplissement familial, la reconnaissance sociale ne suffi pas à l'individu pour s'épanouir et être en accord avec lui-même, quel est donc le but de sa vie ?

La sphère matérielle s'est peu à peu développée. Nous avons connu une ascension industrielle et technologique folle. Aujourd'hui, arrivés à un paroxysme, nous constatons que cela n'est pas suffisant, ce n'est pas le tout. Notre conscience nous demande plus et nous pousse à aller au delà de nous même pour y trouver les réponses.

Nous manquons cependant d'éducation. La masse ne sait pas de quoi elle est constituée. La plupart des individus en échec, de part et d'autre, s'identifient à ces rôles ratés et en souffrent. Ils s'enferment dans leurs émotions, les refoulent souvent sans savoir qu'en faire et passent le reste de leur vie frustrés, dépressifs, en colère...

Comprendre qui l'on est, est indispensable pour mettre de la distance entre nos échecs et nous-même, entre nos émotions et nous-même, entre le Soi et l'ego. Rien n'est grave, nous vivons juste l'expérience d'une vie, faisons des choix et en subissons les conséquences.

Rétablir l'équilibre

En tant que pratique, cette psychologie vise la « pleine réalisation » du Soi.

Qu'est-ce qui me pousse à faire ce que je ne veux pas et qu'est-ce qui m'empêche de faire ce que je veux ?

Ces deux questions sont la base de la souffrance humaine altérant le bon fonctionnement de l'individu.

Lorsque l'on prend conscience de notre constitution, nous concevons qu'il y a un décalage entre ce que nous sommes fondamentalement et ce que nous faisons par habitude, automatisme, sous l'influence des modèles (parents, société, religions, médias...).

L'ego est ici mis à l'épreuve car cette partie de nous-mêmes qui a fait en sorte de nous tenir en vie jusqu'alors, est amenée à disparaître pour nous permettre d'expérimenter la pleine et juste réalisation du Soi.

L'acceptation de cette évidence est la base du travail transpersonnel.

Une fois cette étape franchie, la considération de l'être spirituel que nous sommes nous permet de nous orienter et de cheminer pas à pas sur la voie du développement transpersonnel.

Notre corps émotionnel est l'outil incontournable nous servant de guide.

Nous sommes tous uniques et la réalisation du Soi est individuelle, c'est pourquoi l'écoute attentive et l'accueil des émotions qui s'offrent à nous sont la clé de notre évolution. Nous avons la chance d'être composé d'une palette d'émotions allant de la tristesse à la joie, de la colère à l'émerveillement, de la rancœur à l'amour, toutes les émotions que l'on ressent ont un sens et veulent dire quelque chose de nous-même.

Ces émotions sont en quelque sorte des détecteurs d'obstacles nous indiquant qu'il y a quelque chose au fond de nous-mêmes s'opposant à la réalisation du Soi et donc au bonheur.

Le fondamental est d'apprendre à considérer ses émotions avec attention puisqu'elles permettent à la conscience de s'orienter et de maîtriser sa destiné.

Il est donc primordial de reprendre les rênes pour conduire correctement notre vie, redevenir maître et responsable de soi, s'affranchir des comportements malheureux et ainsi cultiver les émotions salvatrices de notre monde : l'amour, la paix et l'harmonie.

Si je ressens de la colère suite à une dispute, ce n'est pas l'autre qui installe cette colère à l'intérieur de moi, c'est bel et bien moi qui suis responsable de l'émotion que je choisi d'installer à l'intérieur de moi.

Ni coupable, ni victime, seuls des responsables pour rétablir la paix en soi et dans le monde.

Comprendre tout cela c'est reconnaître, accepter, que nous soyons plus que nos expériences et que tout cela a le seul but de nous amener à nous-mêmes.

Maintenant que vous en savez plus sur votre individualité, que décidez-vous ? Souhaitez-vous rester le même ? Tantôt coupable, tantôt victime, passif et troublé de vos émotions, dans l'incompréhension de vos fonctionnements spontanés, dépassé par vous-même ? Ou souhaitez-vous redevenir maître de votre royaume intérieur, dans la compréhension, dans l'acceptation de tout, dans la juste création de votre vie ?

Si vous ressentez cet élan naturel de votre être qui vous pousse à aller de l'avant, c'est que vous êtes au contact de votre Moi supérieur, celui qui attendait ce moment depuis toujours. Vous êtes alors prêt à faire un travail transpersonnel pour rétablir l'équilibre naturel des choses et, enfin, accéder à votre juste et pleine réalisation du Soi.

- La souffrance Humaine -

Définition et problématique

La souffrance humaine est déterminée par les divers états psychiques transitoires et instables, d'intensité variable, qui affectent le sujet et associée à l'incapacité de les nommer distinctement.

Elle est conditionnée par ces deux questions citées plus haut : « Qu'est ce qui me pousse à faire ce que je ne veux pas et ce qui m'empêche de faire ce que je veux ? »

Elle est aussi, « Qu'est ce que je ressens qui me fait tant souffrir ? , quelle est cette émotion qui m'habite et qui me dépasse ? »

Origine

Étant donné que nous sommes les fruits d'une société d'influences et d'absurdes, nous sommes sans cesse sous l'influence et l'absurde.

Nous ne sommes pas en harmonie avec certains de nos fonctionnements mais finalement comment faire pour en changer puisque cela s'avère être inné ?

Concevoir simplement que ces comportements malheureux ne nous appartiennent pas, ceux-ci sont simplement la conséquence logique de notre environnement social, familial, éducatif, religieux...

Nous reproduisons simplement par habitude, méconnaissance, les comportements des uns et des autres, puisque nous ne savons pas que nous devons nous réaliser indépendamment des modèles.

Sens

Souffrir nous permet au moins de savoir que nous ne sommes pas heureux.

Si l'on ne sait pas qui l'on est, il est plus simple de savoir qui l'on n'est pas.

Si telles attitudes ou tels comportements ne nous apportent ni joie ni épanouissement, cela nous permet donc de nous orienter vers autre chose.

Toutes les âmes sont promises à l'amour, la paix et l'harmonie.

Le chemin de la réalisation de soi est le chemin d'une vie.

D'où l'importance d'être à l'écoute de nos émotions qui ont la fonction d'informer notre conscience du degré d'adéquation avec nous-mêmes et avec notre environnement.

Manifestations

La souffrance humaine se manifeste de différentes manières.

À travers des comportements compensatoires, à travers le refoulement, l'instabilité, la maladie, etc.

Puisque l'individu ne sait pas s'affranchir d'un comportement malheureux, son ego (fidèle ego !) mettra en place une situation précise, et propre à chacun, afin de récupérer l'énergie perdue.

...

Je suis malheureux alors je deviens agressif ou je fais semblant d'être le plus heureux du monde.

Je manque de confiance en moi alors je deviens dominant et superficiel.

J'ai manqué d'amour enfant alors je suis prêt à être aimé de tous ou je retiens l'amour en moi.

Je ne suis pas heureux dans mon couple alors je bois tous les jours de l'alcool.

Je ne suis pas capable de m'apporter du bien-être alors je me drogue et mange compulsivement.

Je ne suis pas à l'écoute de moi-même et je tombe malade.

…

Refouler, se défouler ou avoir des dépendances compensatoires vont à l'encontre du bon sens et du mouvement naturel de l'âme, qui est promise au bonheur, à l'amour inconditionnel et à la plénitude absolue.

Solutions

La psychologie transpersonnelle permet de mettre des mots sur des états non verbaux afin de libérer le langage émotionnel.

Le rôle du thérapeute est d'accompagner le sujet vers une conscience distinctive en partant d'une conscience confuse, grâce à la connaissance et à la communication.

D'autres outils se présentent à la psychologie transpersonnelle afin de développer le corps émotionnel, comme l'art thérapie qui est bénéfique pour accueillir et visiter certaines émotions refoulées. La thérapie par le chant, le rêve éveillé, la visualisation, le yoga, la méditation, le reïki, la sophrologie en sont d'autres.

Il n'y a pas de durée précise, ni de normalité à la juste conduite d'un développement transpersonnel. Tout dépend de la volonté du sujet et de sa réceptivité. Cela peut être très rapide car si les informations de bases sont intégrées par l'égo l'individu basculera quasiment instantanément. Cependant pour d'autres moins prêts, cela pourra être plus long, mais il est impossible de quantifier le travail. Certains ne pourraient d'ailleurs jamais être prêts à transformer leur vie et la conduire justement, satisfaits de l'énergie compensatoire qu'ils ont su s'apporter. Il faut être préparer à cela aussi.

Il faut respecter l'état de chacun.

L'âme est comme un ver dans un cocon

promis à devenir un papillon de lumière.

Tout comme le ver, elle ne sait ni qui elle est ni qui elle doit devenir.

Si l'on suit instinctivement ses mouvements spontanés

l'on va à sa rencontre et on l'accompagne

Dans son processus de réalisation.

Emily Groppi