Lorsque nous abordons la mémoire des murs au hasard de nos rencontres, systématiquement, nos interlocuteurs savent de quoi nous parlons. Et chacun d’y aller de son histoire, pas forcément impressionnante mais toujours suffisamment marquante pour graver les esprits, même des plus cartésiens. Pourquoi ? Parce que cette mémoire fait partie intégrante de la vie et de nos lieux.
Je suis d’ailleurs certain que nous avons tous au moins une fois dans notre vie connu un endroit, une maison, un bâtiment, qui nous donnait des frissons ou du moins qui nous mettait mal à l’aise ou à l’inverse, où nous nous sentions en paix, en harmonie, bien au-delà de l’habituel. Nous connaissons cette sensation. Il y a fort à penser que nous étions en liaison directe avec la mémoire du lieu.
Même sans statue érigée à notre effigie, même sans notre nom dans les livres d’histoire, nous laissons des traces énergétiques de notre passage. Les premières sont dans notre lignée génétique. De la même manière que nous avons hérité des problématiques non réglées de nos ancêtres, nos descendants récupéreront sans doute les nôtres. Les autres traces sont inscrites dans notre environnement quotidien. Toujours le même principe, nos (fortes) pensées, nos émotions, nos formes pensées une fois émises laissent leur empreinte sur les murs ou plus globalement, à l’endroit où elles sont émises. Ainsi nul besoin d’être sur un lieu de crime ou de massacre pour avoir une désagréable sensation (à ce sujet, ce n’est pas la sensation qui est dangereuse mais bien ce qui la cause). Il suffit comme nous le mentionnons dans l’exemple donné sur notre site d’être en contact avec des mémoires d’émotions fortes. Dans le cas cité, la personne « hébergeait » dans sa salle de bain ainsi que dans sa propre chambre, des émotions de colère liées à un divorce difficile et dans une autre chambre, anciennement celle de l’enfant, une émotion d’infinie tristesse. Ces énergies, se nourrissaient de la mémoire des murs tout en l’entretenant elles aussi à leur tour. La propriétaire nous avait expliqué que son divorce appartenait maintenant au passé et que tout avait été « digéré ». La présence de cette mémoire et l’énergie de colère révélaient le contraire. Cette personne subissait leur influence négative mais l’entretenait elle aussi par sa propre colère refoulée. Comment pouvait-elle se sentir bien et surtout s’épanouir dans un tel contexte ? D’ailleurs sa principale motivation pour nous faire venir avait été que sa salle de bain était en chantier depuis un an (les travaux s’éternisaient, le bac de douche arrivait cassé etc) et que plus généralement, plus aucun ami ne venait la voir depuis qu’elle habitait ici… Après l’harmonisation et aux dernières nouvelles, amis et famille ont renoué avec elle et la maison est de nouveau accueillante. Je rappelle au passage que l’efficacité de la réharmonisation passe par le « nettoyage » énergétique du lieu, la prise de conscience et la reconnaissance de l’origine du déséquilibre par l’habitant.
Ces mémoires « familiales ou sociales » dirons-nous sont omni présentes dans tous les lieux qui ont déjà « vécu ». Les maisons neuves ne sont pas pour autant épargnées. En effet, en dehors de toute histoire tragique liée au terrain et avant même la remise des clés au futur propriétaire, la maison se charge en bonne ou mauvaise énergie. Comment ? Par les bâtisseurs eux-mêmes. Les objets, les constructions, les œuvres en général se chargent de l’émotion, de l’intention du créateur. Imaginons un maçon qui viendrait de vivre une très grosse contrariété, une dispute avec son employeur, son épouse, un collègue. Je doute fort qu’il construise son mur en sifflotant des chansons d’amour. Ses gestes seront plutôt tout empreints de colère et dès le commencement de son labeur, chaque parpaing ou brique recevra une charge de violence plus ou moins contenue. Souvenons-nous de notre dernière colère. Lorsqu’elle n’était pas encore apaisée, nous avons pu en vouloir à l’évènement ou la personne (voire la terre entière) qui en était la cause. Cela s’était certainement traduit par des pensées agressives envers son origine, accompagnées de gestes « énergiques », voire violents même si c’était dans le vide. Le maçon qui pose son parpaing avec colère inflige à celui-ci une sorte de rituel magique involontaire. Imaginons maintenant que toute la maison soit construite ainsi, il faudra beaucoup d’amour et d’harmonie aux futurs propriétaires pour inverser la tendance. A l’inverse, un lieu d’habitation construit avec patience et amour, par des personnes qui aiment ce qu’ils font ou tout simplement par le futur habitant recevra d’emblée une énergie d’accueil de paix et d’amour. Mais attention, les énergies bougent et nos humeurs changent, il faut donc rester vigilant car rien n’est jamais acquis.
Avant même de travailler en énergétique, j’ai souvent entendu parler de maisons « à divorce », de pertes d’emplois ou de problèmes financiers, de maladies récurrentes pour les habitants successifs. Les mêmes situations, les mêmes drames semblent s’y répéter sans cesse. Pas plus tard qu’à notre dernière conférence, une personne dans la salle nous expliquait qu’elle habitait avec son mari une maison où deux personnes successives avaient souffert de la maladie d’Alzheimer. Après plusieurs mois, son époux a lui aussi déclaré une maladie similaire. Il est évident que ce n’est pas la maison qui en est la cause, il n’y a pas eu de « contamination ». Malgré tout, la mémoire du lieu entretient la maladie en maintenant l’homme à un taux vibratoire bas correspondant à cette pathologie. En outre, depuis qu’elle connait l’histoire des habitants antérieurs, son épouse est maintenant persuadée qu’ils sont sous l’emprise de la fatalité, renforçant ainsi des formes pensée de maladie. La boucle est bouclée… Comme dans le cas de la personne divorcée qui a choisi inconsciemment d’habiter la maison d’un couple divorcé, ces deux dernières personnes ont choisi un lieu en résonance avec la maladie latente du mari. Ainsi la mémoire des murs peut nous révéler le passé énergétique du lieu et agir directement sur nous en faisant surgir nos propres problématiques. Plutôt que pour notre malheur, elle est là aussi pour montrer du doigt ce que souvent, nous refusons de voir. Par exemple Aline, la personne divorcée n’avait pas terminé son divorce. De même et selon la symbolique d’une maladie qui touche la mémoire (justement), nous pourrions (mais chaque cas est unique, attention aux conclusions hâtives) nous demander ce que l’homme veut oublier ou ne plus voir dans sa vie.
Les lieux historiques sont d’autres cas couramment rencontrés. Je me souviens d’une amie particulièrement sensible, guide touristique, qui lorsqu’elle devait accompagner des touristes à Ouradour sur Glanes* ressentait un malaise de plus en plus profond au fur et à mesure que l’autocar s’en approchait. Elle recevait à distance toute l’énergie du lieu, encore chargé de violence et de souffrance. Je ne parlerai même pas de la mémoire énergétique des camps d’extermination. Je pense que, face à l’énergie dramatiquement puissante du lieu, même le plus insensible doit avoir la gorge serrée. Ces deux derniers cas sont des cas extrêmes et bien sûr, il ne viendrait jamais à l’idée d’aucun promoteur de construire des résidences à de tels endroits (quoique…). Un ami géobiologue belge m’a parlé d’une école construite sur une petite partie du champ de bataille de Waterloo. Nous pouvons imaginer assez facilement le genre d’énergie qui peut remonter de la terre à cet endroit (comme de tous les champs de bataille d’ailleurs). Mais d’autres lieux moins présents dans la mémoire collective peuvent recevoir au fil du temps des constructions, par obligation suite aux destructions de guerre ou tout simplement parce que les faits remontent à trop longtemps. Cela ne change rien. Une amie medium et géobiologue m’a expliqué qu’il y a quelques années, elle habitait un immeuble récent en plein centre d’une grande ville. Elle y était constamment dérangée par des visions d’âmes humaines qui traversaient les pièces, même son chien suivait parfois du regard des déplacements d’êtres invisibles et aboyait furieusement. L’énergie était en outre très basse et négative pour le vivant. Après recherche, elle s’est rendue compte que le bâtiment avait été construit dans un lieu où l’on enfermait les fous à l’époque moyenâgeuse. Ils y finissaient leur vie dans une sorte de mouroir. Inutile de faire un dessin sur les déséquilibres énergétiques qu’un tel passé peut engendrer et entretenir sur les résidents… Elle est bien entendu intervenue pour rétablir l’équilibre de l’ensemble. Il ne faut donc pas se fier à l’apparence neuve d’un bâtiment pour se croire à l’abri d’une influence énergétique. Tous les lieux ont une mémoire mais heureusement, ce n’est pas toujours aussi dramatique.
Nous redécouvrons peu à peu ce que nos ancêtres pratiquaient quotidiennement depuis les temps immémoriaux. Ils vivaient en pleine harmonie avec les lois de la nature. Ils connaissaient la puissance des phénomènes énergétiques et les risques d’en faire fi. Pendant longtemps, cette connaissance savoir fut oubliée par le commun des mortels au profit d’un savoir de plus en plus cartésien et technologique. Actuellement, nous sommes de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux, à accepter de ressentir pour être plus précis. Et le plus facile sans doute à ressentir, c’est encore la mémoire, l’ambiance d’un lieu. Soyons à l’écoute de ce qu’il veut nous dire, et ne nous présentons pas en victime si cela nous déplait, n’oublions pas la loi de l’attraction. En même temps qu’une prise de conscience pour l’habitant, nous devons aider avec le rituel approprié, les prières et l’amour, le lieu à transmuter et à remonter son taux vibratoire si besoin. Ainsi chaque lieu, chaque parcelle lavés de leurs tragédies familiales ou historiques permettent plus globalement à la Terre d’élever sa propre vibration et tous les êtres vivants d’en bénéficier instantanément.
* Village du Limousin où furent massacrés officiellement 642 villageois par une panzerdivision allemande SS le 10 juin 44.
Jean Renault
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