"Plus l'épi de riz mûrit, plus il baisse la tête"

Dans notre société, il est d’usage, par exemple, de laisser passer en premier son supérieur hiérarchique avant d’entrer dans une pièce ou de tenir compte de son rang pour le placer à table lors d’un repas.

Cette façon d’agir constitue la manifestation d’une certaine forme d’humilité. Il s’agit en fait de règles issues d’un protocole. Le fait d’agir ainsi peut être pratiqué par tout le monde (même par une personne ayant de mauvaises intentions) sans pour autant être en correspondance avec notre véritable pensée.

Pour simplifier mon propos, je vais dire que c’est la pratique de l’humilité sur le plan matériel, physique. Il existe de nombreux codes de « bonnes manières » pour faire « bonne figure » en société.

Par contre, le principe dont je veux parler aujourd'hui, est celui de la pratique de l’humilité spirituelle (l’humilité du cœur).

Un dicton dit que, pour attraper certains poissons qui se cachent dans la vase, il ne faut pas hésiter à se salir les mains.

Prenons l’exemple d’une institutrice, qui, bien qu’ayant un niveau d’études et une expérience de la vie plus élevés que ses élèves, se met à leur niveau pour leur transmettre un savoir et des valeurs.

Un autre dicton nous dit : « Plus l’épi de riz mûrit, plus il baisse la tête ».

Plus on est jeune et plus on fait des progrès rapidement. En prenant de l’âge, on a tendance à devenir orgueilleux et les progrès sont moins rapides.

Je vous recommande, dans la vie de tous les jours, de bien observer l’attitude et le comportement de ceux qui nous entourent pour se corriger de nos défauts.

D’autre part, même si nous avons atteint un certain stade dans une discipline particulière, il ne faut pas hésiter à se remettre en question et à chercher encore à se perfectionner.

Si l’on souhaite bénéficier de l’expérience et du savoir d’autrui, il est souhaitable d’être semblable à une tasse. La théière représente ce que nous recevons de la part des autres. Elle est au-dessus de la tasse.

En nous plaçant au-dessus de la théière avec un comportement de supériorité, nous ne serons pas à même de faire des progrès dans quelque domaine que ce soit.

En outre, pour apprécier la saveur d’un bon café, il est préférable que notre tasse soit vide. Il est regrettable de déguster un café dans une tasse qui contient du café de la veille.

« On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement, les outres éclatent, le vin coule et les outres sont perdues. On met le vin nouveau dans des outres neuves et les deux se conservent » est-il dit dans les Evangiles.

Un homme qui manifeste une véritable humilité, lorsqu’il parle aux autres, ne va pas chercher à les convaincre, à souligner leur ignorance sur tel ou tel sujet. Il s’abstient de dire : « Tu n’as rien compris ! Tu as la tête dure !».

Il les écoute avec beaucoup de patience et d’intérêt, sans aucun jugement. On ne peut pas savoir quel est le niveau spirituel et moral d’une personne simplement en observant son aspect physique et matériel. Ne dit-on pas : « l’habit ne fait pas le moine » ?

En effet, juger les autres en observant simplement leur apparence extérieure peut nous amener à porter un faux jugement. La valeur intérieure d’une personne ne se reflète pas toujours sur son apparence physique.

Travailler pour le bonheur des autres en prenant conscience que tous les hommes sont interdépendants, c’est la manifestation de l’humilité du cœur et cela quelque-soit le poste que l’on occupe dans la société. Il convient de faire de son mieux dans tout ce que l’on entreprend pour le bonheur de tous. Il est recommandé aussi de faire faire aux autres ce que l’on sait faire et d’apprendre à faire ce que l’on ne sait pas faire.

De nombreux hommes d’affaires dirigent leur société sans se soucier du bien-être de leurs collaborateurs. Ils sont uniquement préoccupés par leur réussite et par les résultats financiers, au détriment du personnel. Ils n’hésitent pas à polluer la nature et à causer des désagréments aux autres au nom de la rentabilité.

Il y a également des employés qui ne font rien pour aider leurs dirigeants afin que l’entreprise prospère, préoccupés également par leur bien-être personnel. Ils mettent l’accent sur leurs droits.

Le contraire de l’humilité, c’est l’orgueil qui nous amène à développer l’attitude consistant à paraître supérieur à ce que l’on est en réalité.

Cet état d’esprit entraîne le développement de certains comportements et un trait de caractère pouvant être qualifié de mesquin. Parmi ces attitudes, il y a celle qui consiste à vouloir être considéré à tout prix par les autres ou encore de penser que l’on a l’estime et la confiance de nos proches. Certains aussi feront en sorte que leur entourage ait l’impression qu’ils travaillent avec ardeur. D’autres critiqueront habilement les autres dans leur dos pour se mettre en valeur, etc.

Tous ces comportements n’ont en fait que pour but de profiter des autres dans notre seul intérêt et le désir d’obtenir une reconnaissance plus grande que celle que l’on mérite. Pour atteindre cet état, l’homme orgueilleux sera amené à tromper ses semblables, à éprouver à leur égard de la jalousie, de la haine et parfois, de la rancune. Pour ceux et celles qui souhaitent s’élever sur le plan personnel, ce genre d’attitudes est purement suicidaire.

Si nous pensons qu’une cause est juste, n’hésitons pas alors à agir avec détermination pour la défendre sans se préoccuper du « qu’en-dira-t-on ». En agissant ainsi, nous deviendrons une personne que les gens ne pourront que respecter et élever.

Au fur et à mesure que l’on progresse dans une discipline et qu’on a acquis une certaine expérience dans quelque domaine que ce soit, on devrait tout naturellement « baisser la tête devant les autres ».

Très souvent ce sont les gens ordinaires qui manifestent le plus d’arrogance. Ce genre d’individus n’attire pas le respect. A contrario, ceux qui sont véritablement humbles, ne sont jamais arrogants et attirent toujours le respect et l’admiration des autres.

La qualité essentielle des personnes humbles, c’est la manifestation de la gentillesse. On reçoit alors de la part des personnes à qui on a manifesté de la gentillesse, des vibrations de gratitude. En recevant ce genre de vibrations, on a la possibilité de baigner constamment dans un univers de gratitude et ainsi de s’élever sur le plan intérieur (spirituel).

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Commentaire de Patrick ONNIS le 12 Juin 2015 à 9:35

"Dans la vie, y a pas d'grands, y a pas d'petits. La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent bien par terre." Coluche

Commentaire de Patrick ONNIS le 12 Juin 2015 à 9:32

Commentaire de Patrick ONNIS le 10 Juin 2015 à 13:57

Merci Lovyves, pour votre commentaire. L'humilité du coeur, est synonyme de maturité et l'évolution de la conscience humaine comporte, selon moi, trois grandes étapes et peut se comparer à trois états :

La dépendance, qui correspond au bébé (soumission). L’indépendance, qui correspond à l’adolescence (voler de ses propres ailes). Enfin l’interdépendance, qui correspond à l’adulte (maturité).

1ère étape :
Bébé = dépendance

Le jeune enfant est totalement dépendant de ses parents. Il a la capacité d’enregistrer un grand nombre d’informations. C’est le stade de l’apprentissage au contact de ses proches. C’est une période très importante, où, bercé par l’amour de ses parents, il va acquérir les bases qui lui seront nécessaires pour son avenir. C’est un être totalement égocentrique. A ce stade, il va acquérir des attitudes morales sans avoir la capacité d’analyse et de synthèse. C’est également la période où l’enfant adule, admire, fabule.

2ème étape :
Adolescence = indépendance

L’enfant, ayant grandi, a le désir de voler de ses propres ailes. Alors débute une certaine socialisation avec des sentiments de justice et d’égalité. Durant cette période, il a un début d’analyse, de comparaisons, de raisonnement et de synthèse. De plus, il commence à s’interroger sur son devenir.

La troisième étape correspond à l'interdépendance et est associée à l'humilité du coeur. Concept que j'ai donné à Euquinovev (commentaire ci-dessous).

Commentaire de Patrick ONNIS le 10 Juin 2015 à 13:51

Chère Euquinovev, merci pour votre commentaire. En effet, ce texte comporte de nombreux sujets de réflexion.

Laissez-moi, vous livrer quelques réflexions, concernant la notion d'interdépendance.

A ce stage d'évolution, qui fait suite à la dépendance puis à l'indépendance, le jugement s’affine et le caractère se forme. On est capable d’analyser et de faire une synthèse. On vérifie ce que l’on a appris plus jeune par l’expérimentation et on en tire des conclusions. On acquiert une certaine sagesse qui découle de nos expériences.  C’est le stade de la maturité.

On prend conscience que tous les hommes sont interdépendants et qu’ils ont besoin les uns des autres.                                    

Il nous suffit de réfléchir un instant au nombre de personnes qui ont contribué à la fabrication d’une simple baguette de pain. A partir du moment où le blé a été semé et jusqu'à la vente du pain à la boulangerie, il y a des milliers de personnes qui ont participé au fait que nous puissions manger du pain. On peut dire, sans se tromper, qu’il y a une chaine de savoir-faire, de compétences, de sueur, d’amour, etc. qui s’est mise en place pour que l’on mange du pain.

Le Moi est donc égal au Tout et le Tout est égal au Moi. Sans le Tout, le Moi n’existe pas et sans le Moi, le Tout n’existe pas non plus.

Ainsi, nous dépendons tous les uns des autres. Chaque Moi participe au bonheur de Tous !

En tant que Moi, nous représentons un maillon de cette chaine.
Nous pourrions développer ce sujet en donnant des milliers et des milliers d’exemples pour l’illustrer.

Ce qui est important de comprendre, c’est que chacun, à son niveau, en tant qu’individualité, participe au bonheur de toute une communauté.

En réalité, les êtres humains devraient se vénérer entre eux et se respecter les uns les autres.

Dans nos sociétés modernes, l’individualité, au contraire, pourrait se traduire par le célèbre dicton : « Chacun pour soi et Dieu pour tous », alors que nous devrions utiliser la célèbre formule des mousquetaires : « Un pour tous et tous pour un » !

Sans cette prise de conscience que nous dépendons les uns des autres et que notre bonheur ne peut se construire au détriment du malheur des autres, il sera difficile d’établir une civilisation paradisiaque.

C’est le véritable enjeu du 21ème siècle.                                          

Commentaire de Lovyves le 10 Juin 2015 à 12:49

Tout ceci est intéressant à .. relever.

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