PEUT-ON ENCORE MANGER SANS RISQUES ?
Le "scandale européen" de la viande de cheval, vendue pour du bœuf me fait sourire. Si tout cela est peu ragoutant, je ne vois pas ce qu’il y a là de nouveau ni de phénoménal. Les journalistes parlent de "Horsegate" ou de "nouvelle affaire de la vache folle". Il n'en est rien. Ce n’est qu’un fait divers, un banal défaut d'étiquetage et de traçabilité, monté en épingle, une goutte d’eau dans le grand océan de la tromperie alimentaire.
Pendant ce temps, l’Europe autorise en catimini les viandes traitées à l’acide
Car pendant qu'on ergotte autour du vrai-faux boeuf, on ne parle pas des traitements que l'on fait subir aux aliments avant de nous les servir en barquette aluminium. Par exemple, savez-vous que l’Union européenne vient d’autoriser le traitement à l’acide des viandes ? Voilà une info discrète que personne n’a vue passer dans ce brouhaha. A compter de lundi prochain, et pour « réduire la contamination microbiologique des carcasses de bovins », la viande pourra être traitée à l’acide lactique.
C’était jusqu’alors un sujet de contentieux entre les Etats-Unis et l’Europe qui refusait les importations de viande ainsi traitées. Les Américains l’ont emporté.
Résultat : l’hygiène risque encore de se relâcher dans les abattoirs (eh oui puisque l’acide lactique nettoiera tout ça !) et les bactéries vont encore muter un peu plus vite.
Alors une seule solution : c’est à nous, et nous-seuls, d’être responsables.
Refuser l’infâme bouillie d’ADN et d’additifs des surgelés et hamburgers
Quand on mange de tout, la première façon de prendre son alimentation en main, donc sa santé, est d’éviter soigneusement toutes les préparations industrielles et de ne pas emmener ses enfants au McDo et consorts.
C’est l’assurance de ne pas avaler une infâme mixture d’ADN d’origines diverses, d’additifs nocifs et de sodium en quantité. Entre autres…
Prenons le cas McDonald’s : sur les 50 000 tonnes de viandes de bœuf achetées par la firme en France chaque année, seule la moitié provient de France. Le produit final que vous consommez est donc un mélange de viandes hachées venues d’ici et là, retravaillées, traitées, sans aucun respect de l’identité de l’animal... ni de la vôtre.
Si vous n’êtes pas convaincus qu’il n’y a absolument plus rien de naturel dans un hamburger, faites l’expérience suivante : laissez-le se décomposer dans un coin. Vous pourrez attendre longtemps car il ne pourrira pas. Même pas biodégradable le burger !
Les salades et légumes ne sont pas épargnés
Les salades sont maintenant la première cause d’intoxication alimentaire aux USA selon le CDC d’Atlanta (2 millions d’Américains sont contaminés chaque année après avoir mangé des salades ou des légumes-feuilles) ce qui amène les industriels à passer au karcher et un peu au chlore tous les légumes qu'ils nous servent.
Pesticides et bactéries superdopées ont envahi notre pitance et nous sommes lancés dans une course à l'armement contre ces poisons ou assaillants. Il faudra bien que ça s'arrête un jour !
Et demain : viande artificielle ou insectes ?
Je redoute l’avenir pour nos enfants. Surtout quand je lis que le marché mondial de l’avenir est la viande artificielle.
Cinq firmes américaines et Anglo-saxonnes se partagent déjà ce marché qui croît de 20% par an, Beyond Meat en tête. La France n’est pas encore touchée mais ce n’est qu’une question de mois. Le poulet Beyond Meat par exemple a l’aspect, la texture, le goût du volatile mais il ne contient qu’une pincée de poudre de soja et une grosse dose de protéines retravaillées par les nanotechnologies.
Je redoute l’avenir pour nos enfants quand j’entends que l’ONU estime que pour pouvoir nourrir toute la planète en 2050, soit 9 milliards d’individus, il faudra remplacer la viande et le poisson par les insectes.
Certes en Asie, en Afrique ou en Amérique latine on est insectivore depuis toujours. Certes, les espèces d’insectes prolifèrent et nous apportent d’excellentes protéines et vitamines. Certes, les insectes dans nos assiettes réduiraient de 99% les gaz à effets de serre par rapport aux bovins.
Mais que vaut cette solution qui une fois de plus consiste à adapter la planète à l’homme et non l’inverse ? Encore une nouvelle ressource à piller…
Tout cela ne fait que renforcer mon respect pour les végétariens, quand ils ne sont pas sectaires, et je dois dire que mon régime penche beaucoup de ce côté même si je m’accorde un peu de viande.
Heureusement, il y a déjà plus de végétariens que de chasseurs
En 2000, les végétariens représentaient environ 2,5% de la population des Etats-Unis, soit près de 5 millions de personnes. Je parle ici de ceux qui affirmaient dans l’enquête menée par l’Association Américaine de Diététique ne jamais manger de viande, de poisson ou de volaille.
Légèrement moins de 1% des personnes sondées étaient végétaliennes. On peut raisonnablement penser que ces chiffres se retrouvent à peu près en France, où l’on comptait déjà 1 million de végétariens à la fin des années 90.
Selon les estimations, il y aurait maintenant un peu plus de végétariens dans notre pays que de chasseurs : 1,5 à 1,8 million ! Et parmi eux, plus de 500 000 purs et durs, entendez végétaliens dont vous êtes peut-être.
Le végétarisme est sans doute une solution
Je me souviens d’une discussion que j’avais eue avec un grand professeur de médecine. Lors d’un entretien, alors qu’il évoquait le végétarisme, qui ne lui semblait pas idéal pour l’espèce humaine parce qu’il induisait selon lui des carences, il m’avait fait remarquer que ses collègues végétariens avaient souvent « un visage gris ». Et de lancer, dans un grand sourire, qu’il aimait « s’envoyer une bonne entrecôte, de temps en temps »…
Pour dire la vérité, j'ai aussi noté cela, et surtout chez les végétaliens : un teint caractéristique, difficile à définir mais effectivement un peu gris, comme chez les fumeurs (un comble !), pâle et parfois une constitution frêle.
Compte-tenu de ces observations concernant le plus souvent des végétaliens en fait, on arrive à une question centrale : ce régime est-il adapté à l’espèce humaine ? Non, vous répondront l'immense majorité des nutritionnistes et des médecins pour lesquels une alimentation carnée est absolument nécessaire à la santé. Mais ont-ils raison ?
Les bénéfices du régime végétarien
Pour contrebattre les critiques contre le végétarisme, on peut citer de beaux exemples de végétariens : les acteurs Brad Pitt et Nathalie Portman par exemple, l’ex-Beatles Paul McCartney, la top model Adriana Karembeu, l’athlète Carl Lewis, le très cérébral Einstein… Oui, bien sûr, le végétarisme sied à beaucoup de monde. Mais les vraies preuves sont ailleurs.
Les conclusions fort intéressantes et très étayées de l’Association Américaine de Diététique et des Diététiciens du Canada sur le végétarisme mettent pleinement en lumière les vertus d’un régime sans produits animaux. En voici la substantifique moelle (si j’ose dire) : « Les végétariens présentent des indices de masse corporelle inférieurs à ceux des non-végétariens, ainsi que des taux plus faibles de mort par maladie coronarienne ; les végétariens présentent aussi des niveaux plus faibles de cholestérol sanguin, des pressions sanguines plus faibles, et sont moins sujets à l’hypertension, au diabète de type 2 ou « diabète gras », et aux cancers de la prostate et du colon. »
Il y a pourtant des carences inhérentes au régime végétarien
À la lecture complète du rapport précité, on mesure aussi pleinement les implications négatives que peut aussi avoir un régime végétarien strict, c’est-à-dire végétalien. Pour rappel, le régime alimentaire des végétaliens est identique à celui des lacto-végétariens mais sans œufs et sans autres sous-produits animaux. Le rapport en question, que l’on ne peut suspecter d’être tendancieux, souligne notamment les diverses carences observées. Les végétaliens souffrent souvent :
• d’une carence en vitamine B12, ce qui provoque une forme d’anémie et expliquerait peut-être un teint pâle,
• ils montrent de plus bas niveaux d’oméga 3 et 6,
• enfin, ils manquent souvent de vitamine D et de fer.
Nos ancêtres n’étaient pas végétaliens
Homo sapiens est foncièrement un omnivore, comme nos cousins d’évolution les Chimpanzés. Nos ancêtres étaient des chasseurs cueilleurs : pendant des centaines de milliers d’années l’homme s’est nourri de baies, de fruits, de plantes mais aussi de viande.
L’homme préhistorique se dépensait énormément physiquement. Son métabolisme demandait donc une grosse ration de protéines animales. L’homme moderne en a hérité, et malgré sa sédentarité, son métabolisme (et son inconscient) continuent à réclamer des protéines et des nutriments d’origine animale.
L’homme moderne a aussi besoin, raisonnablement, de consommer des produits animaux pour s’alimenter en vitamine B12, en acides gras essentiels que l’organisme ne sait pas fabriquer (oméga 3 et 6), en vitamine D3 mais aussi en calcium, en zinc, en fer. Pour ce dernier minéral par exemple, les apports recommandés en fer pour les végétariens sont 1,8 fois ceux des non-végétariens à cause de la faible biodisponibilité du fer de l’alimentation végétarienne. A condition de pouvoir se procurer de la nourriture de bonne qualité et on l'a vu, il n'y en a pas beaucoup dans les hypermarchés.
Un choix qui exige une grande vigilance
Etre végétarien est un choix respectable, une façon d’être qui a le mérite de concilier - si l’on reste vigilant - éthique, bien-être et santé. On est ce que l’on mange, et de ce point de vue le végétarisme est bien plus qu’une tendance de fond passagère. C’est une hygiène de vie, une philosophie adaptée à de nouvelles réalités. Etre végétarien, c’est quelque part forcer l’évolution humaine, dans le bon sens. Mais cela ne s’improvise pas.
Il existe aujourd’hui de nombreux moyens d’éviter les carences, encore faut-il ne jamais les perdre de vue si l’on ne veut pas faire « grise mine » et souffrir de fatigues anormales voire de malheureuses carences. L’exemple du fructivore Steve Jobs, le bien connu patron d’Apple mort d’un cancer du pancréas, nous rappelle qu’on n’est pas à l’abri des soucis de santé si l’on ne prend pas soin de soi, que l’on soit adepte des mono-diètes de fruits comme lui ou des jeunes.
Si vous avez opté pour cette voie en toute conscience, le rapport très complet dont je viens de parler vous expliquera très clairement les points à surveiller.
Les végétariens craignent la carence en vitamine B12, mais...
On a longtemps cru que les végétariens étaient fortement exposés à des carences en vitamines PP (niacine ou B3) et D, ou encore en calcium. Ces carences peuvent surgir mais on sait maintenant qu’elles ne sont pas significatives par rapport aux omnivores qui en souffrent aussi.
Plus sérieusement, aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire qu’il reste un point faible : la vitamine B12 ou cobalamine. C’est le nutriment le plus critique dans le domaine de l’alimentation végétarienne et végétalienne : très présente dans les viandes, les abats notamment, les poissons, les fruits de mer et les œufs, elle est totalement absente des aliments végétaux. Ainsi, selon une étude allemande récente (1), 60% des sujets végétariens présentent une carence en vitamine B12 de stade 3 (sur une échelle de 4).
On observe bien des carences en B12 chez les omnivores aussi (notamment ceux qui boivent trop d’alcool), mais dans une moindre proportion. Et si on longtemps cru que certains aliments comme la levure de bière, les germes de blé, les graines germées ou certaines algues (comme la spiruline), garantissaient un apport suffisant de cette vitamine, ce n’est plus le cas.
La carence en vitamine B12 est donc l'argument massue des anti-végétariens, mais si l'on y réfléchit bien, la vitamine B12 étant hydro-soluble, il y a toutes les chances qu'il n'y en ait pas le moindre micro-gramme dans l'alimentation industrielle et ceux - les pauvres - qui ne se nourissent que de cela n'en savent rien.
Les (gros) problèmes d’une carence en B12
C’est vrai, la vitamine B12 est un point sensible : une telle carence peut se traduire par de l’anémie, ce que l’on observe le plus souvent, mais si le problème persiste, suivent des symptômes sérieux tels que des difficultés à se concentrer, des troubles gastro-intestinaux, l’insomnie, la somnolence, l’irritabilité… Puis viennent les risques de dépression, des troubles neurologiques. Si ces signes sont négligés, il peut finalement se produire une dégénérescence irréversible de la gaine de myéline qui entoure les nerfs. Avec pour conséquence des paralysies et diverses formes de démence.
Et le grand danger, c’est que cette carence met parfois des années avant de s’exprimer. En attendant, tout semble bien aller et il est difficile sinon impossible de la détecter par la seule écoute attentive de son corps. Si vous pensez donc ne pas avoir besoin d’une supplémentation avec votre hygiène de vie alimentaire, faites au moins vérifier périodiquement ce point par un test MMA (acide méthylmalonique).
Les végétariens le savent, pas les omnivores
Les végétariens les plus raisonnables n’ont donc pas d’autre choix que de consommer des produits végétaux enrichis spécialement en cette vitamine. C’est important à rappeler car les végétariens dans l’ensemble prennent cette précaution et sont de fait à l’abri (car mieux informés sur leurs besoins que les carnivores).
La source la plus fiable est incontestablement la levure alimentaire Red Star. Une cuillère à soupe dans vos plats chaque jour peut suffire, sachant que la dose recommandée par l’institute of Medecine est de 2.4 micro-grammes par jour.
Certains choisissent aussi de se complémenter. Attention cependant à la qualité de la vitamine B12 que vous achetez (les Chinois sont les plus gros producteurs de B12 industrielle) et notamment à sa forme car la B12 est très difficilement assimilable. Il faut préférer les compléments sous la forme methylcobalamine car il s’agit de la forme active pour notre organisme. Privilégiez les marques de compléments alimentaires bien identifiées (Solgar, Gerda, Delagrange… en magasin de produits naturels ou pharmacie) ou suivez les bons conseils repérés sur ce blog militant pour le végétalisme pour les produits supplémentés : Vivre végétalien : le guide.
Mais croyez-vous que ceux qui font confiance à l'industrie agro-alimentaire se préoccupent de ce problème ? Ils n'en ont même pas conscience. Je le repète, de nos jours, se nourrir principalement de plats préparés est plus dangereux que d'être végétarien.
Ce sont les enfants qui seront les plus touchés
Les familles végétaliennes sont particulièrement concernées par ces problèmes de carences, et beaucoup le savent parfaitement. Chez les autres, c'est l'ignorance complète et ce sont finalement eux les plus menacés.
En la matière, si l’on dispose de peu de données, on sait toutefois que les enfants en carence des nutriments exclusivement présents dans la viande, tout en restant dans des fourchettes standard de poids et de taille, ont tendance à être légèrement plus petits (2). Cette dernière enquête relève aussi que ceux qui suivent une alimentation très restrictive connaissent plus de troubles de croissance. Ce sont là des cas extrêmes mais ils existent : retard de croissance, perte musculaire, détérioration de la vision, diminution du volume du cerveau...
Les bébés sont particulièrement exposés, surtout quand ils sont allaités exclusivement au sein par une maman carencée depuis des années en B12.
Toutes ces études, mises en avant pour réfuter le régime végétarien - et prises avec le plus grand sérieux par les végétariens eux-mêmes - sont aussi valables, je le répète, lorsque l'on se nourrit de viande industrielle.
Alors comme l’a dit le Dr Catherine Kousmine : « Votre corps est un temple. N’y faites pas entrer n’importe quoi ». Permettez-moi d'ajouter : « faites-y entrer le meilleur ».
Prenez soin de vous.
Dominique Vialard
Commentaires bienvenus
merci pour l'info
oui depuis plusieurs mois mon alimentation change, elle prend la direction du végétarisme.
j'ai presque supprimé la viande, un bon poulet fermier quand mes enfants son avec moi.
il est étonnant pour ma part, quand je passe devant le rayon viande rouge sa me fais horreur maintenant,
l'odeur me repousse même.
pour la vitamine B12 je ne savais pas
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