Passants
Ils vont et viennent sans faim, yeux télévidés, poches pleines
Lumières, étreintes, entraide, conscience, au mont de piété
Mains toujours plus douces, plus avides, avec pulsion, déraison
Vulgaires libérations aux vapeurs pestilentielles, nouveaux temples
Un enfant court éclaboussant fraich’heures et espiègleries rigolardes
Déflagration embrase flegme d’ asservi, yeux fascinés d’ hypnos-esclaves
Mille fleurs exaltantes s’allument au champ de libertés comprimées
Sauts de l’enfant de galeries, en places austères, en parcs à gogos
Embrasement de danses, rires, baisers, caresses, voluptés ressentis
Soudain une forme en noir, prêtraille des marchés lui saisit la main
L’enferme dans sa robe, brisant son élan de lumières libertaires
Sourire de l’enfant un instant disparu, foule en arrêt, suspendue
Masses de robes noires surgissant de nulle part, de la peur rampante
Une mère se dresse après tant de pleurs, ses enfants digitalisés, détruits
Convergent une autre et une autre les cœurs et les regards sans faille
Explosion de danses autonomes, ravivée à la vue de l’enfant libre volant
Au sein des mères debout, dignité de l’amour en partage, du regard solidaire.
Résurgence
Respiration bloquée, certitude d’une mort proche
Esprit entenaillé, soubressauts spasmodiques, râlement, grognement
Peur dépassée, mains crispées, abandon de la lutte
Relâchement total, mains froissent l’étoffe, pieds battent l’air épais
Alerte finie, corps enfin détendu, respiration fluide
Yeux sortent des orbites, mâchoires restent hébétées
Un cri immense nait en gorge, explose long, puissant
Esprit certain de connaître enfin la folie ou la mort
Point de non retour atteint, dépassé, aspiration , gouffre de vide
Enfoui au fond du ventre; jouissance explose en lumière aveuglante
L’âme libérée de la gangue morale goûte le plaisir pur de la chair, de l’extase.
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)