Aucun événement qui survient n'est en lui-même souffrance, pas même la grave maladie ou le handicap. Toutes les circonstances de la vie sont l'occasion d'une silencieuse découverte de la paix inhérente à chaque expression de la réalité. C'est notre regard alourdi par nos pensées et nos émotions qui est porteur de souffrance. Nous sommes incapables de poser sur les événements une attention profonde et aimante. Nous aimerions tellement que la réalité soit autre !
Par exemple, dès que notre corps devient faible ou douloureux, notre esprit génère aussitôt une angoisse due à notre identification au corps à la peur de ne plus pouvoir contrôler notre vie comme nous l'entendons. Nous regrettons l'état de santé antérieur, nous imaginons le pire et nous nous infligeons une fuite ou une bataille désespérée devant ce qui est.
Vouloir guérir à tout prix est signe que nous refusons le changement, l'impermanence au sein de tout phénomène. Pourquoi le corps, qui n'est rien d'autre qu'une forme apparente et limitée de notre être véritable, ne connaitrait-il que l'état de santé ?
Même dégradé, il est un moyen par lequel la vie s'expérimente, avec une finesse de perception qui va bien au-delà de cette forme. Il s'agit de l'accepter changeant, d'admettre sa dégradation, de l'aimer aussi et, bien sûr, de le soigner. A notre mort, l'abandon de ce corps vient nous rappeler que seule la conscience demeure, de toute éternité.
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