Un article dans le magasine Psychologies de ce mois-ci a pour titre: "On ne naît pas fille ou garçon, on le devient." Cet article est écrit par un célèbre psychiatre et psychanalyste, dont je tairai ici le nom car je n'adhère pas du tout à ce qu'il développe. Pour lui, être garçon ou fille est le résultat de "prescriptions psychosociales qui nous indiquent notre genre."
Bien sûr, cet interview et cette prise de position s'inscrivent-même si ce n'est pas dit explicitement- dans le débat actuel sur le mariage pour tous, et plus largement sur l'homosexualité.
Je crois profondément que nous faisons un choix d'incarnation et que nous choisissons de faire l'expérience de vivre dans un corps d'homme ou de femme. Je crois que nous naissons filles et garçons, ce qui n'a rien à voir avec les prescriptions psycho-sociales en question qui, elles, enferment les personnes dans des rôles pré-déterminés. Ce qui pousse, par exemple, à offrir des jouets dits de garçons ou de filles, à enfermer les uns ou les autres dans certaines carrières et pas dans d'autres, ou encore d'astreindre la femme/épouse/mère à certains rôles et l'homme/époux/père à d'autres.
Mais nous choisissons cette expérience du masculin et du féminin. Et il est absolument nécessaire de ne pas la confondre avec l'orientation sexuelle, quelle qu'elle soit. Un homme attiré par les hommes demeure un homme, et une femme attirée par les femmes reste une femme. Il semble important de le dire et de le rappeler, nous ne sommes pas notre orientation sexuelle.
Nous vivons tous le masculin et le féminin, et notre vie dans un corps masculin ou féminin, notre partie visible de psyché, animus ou anima selon le sexe, ne gomme pas l'autre partie, invisible au mental et à l'oeil, mais qui sait si bien s'exprimer à qui veut bien l'écouter. Cette intégration du masculin et du féminin ne fait pas fi du choix d'âme à la naissance, celui de vivre dans un corps d'homme ou de femme. Lorsque nous comprenons cela, lorsque nous acceptons nos choix d'incarnation, qu'ils soient celui de notre genre, de nos parents, de notre environnement, alors notre regard peut commencer à changer et nous nous donnons la possibilité de grandir à partir de ce qui est.
Bien sûr notre éducation va, entre autres paramètres, nous pousser à adopter certains fonctionnements et comportements liés à notre genre. Mais ce ne sont que des conditionnements et nous avons toujours la possibilité de nous en libérer. Nous vivons dans une société qui a figé les rôles, même si ceux-ci sont en train d'évoluer, mais pas si rapidement que l'on voudrait nous le faire croire.
Ne confondons ni nos rôles ni nos conditionnements avec qui nous sommes. Car même homme et femme, avons-nous choisi de faire une expérience d'homme ou de femme, sommes-nous seulement cela? Ou bien sommes-nous des éclats de quelque chose de plus vaste, d'indicible, d'innommable, qui inclut masculin et féminin, matière et non-matière?
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