La liberté, l'égalité, la fraternité sont trois divinités de l'âme; elles ne peuvent pas vraiment se réaliser par les mécanismes extérieurs de la société, ni par l'homme tant qu'il vit seulement dans l'ego individuel et dans celui de la communauté.
Quand l'ego réclame la liberté, il arrive à un individualisme compétitif. Quand il revendique l'égalité, il arrive d'abord au conflit, puis il tente de fermer les yeux sur les variations de la Nature et ne connaît d'autre moyen que de bâtir une société artificielle et mécanique.
Une société qui cherche la liberté comme idéal, est incapable d'arriver à l'égalité; une société qui cherche l'égalité sera obligée de sacrifier la liberté.
Et parler de fraternité à l'ego, c'est parler d'une chose contraire à sa nature. Tout ce qu'il connaît, c'est une association à la poursuite de fins égoïstes communes; tout ce qu'il est capable de réaliser, c'est une organisation plus rigoureuse afin de répartir également le travail, la production, la consommation et les plaisirs.[...]
Aucun des mécanismes inventés par la raison n’a le pouvoir de perfectionner l’homme…Un changement intérieur est nécessaire dans la nature humaine…si ce n’est pas la solution, alors il n’y a pas de solution; si ce n’est pas le chemin, alors il n’y a pas de chemin pour le genre humain.
Sri Aurobindo et l'avenir de la Révolution française.
Editions Buchet-Chastel
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