Laïcité et Spiritualité
Dès demain, l'Etat demande aux enseignants de promouvoir la laïcité dans l'exercice de leurs fonctions. En réaction aux récents attentats, il vous demande "d'apprendre aux élèves à lire et à décrypter l’information et l’image, à aiguiser leur esprit critique et à se forger une opinion, compétences essentielles pour exercer une citoyenneté éclairée et responsable en démocratie."
Toutefois, vous devrez sans doute faire la différence entre laïcité et athéïsme, morale et moralisme, spiritualité et religions, au risque de revenir aux valeurs républicaines de l'après-guerre qui ont précisément favorisé la fracture actuelle entre les différentes communautés. Ces valeurs, à l'origine faisant de la France "une République indivisible, laïque, démocratique et sociale" ont été dénaturées au cours du temps en optant pour un enseignement privilégiant l'esprit de compétition, la performance, la réussite sociale et l'enrichissement matériel, ce qui a grandement favorisé l'échec scolaire et l'isolement.
Comme le mot religion l'indique (du latin religare : relier) chacune d'elles permet d'établir un lien avec le Divin.
Bien entendu, chaque religion a défini sa propre vision du Divin et, au fil des siècles, imposé ses règles et ses dogmes*. Alors que le Divin n'en a pas et n'en a jamais eu, c'est ce qui fait toute sa force et sa richesse.
L'une des valeurs communes à toutes les religions est l'Amour. Toutes les autres valeurs en découlent, comme la compassion, la tolérance, le respect ou la solidarité.
On ne peut imposer l'Amour, il se vit et se pratique au quotidien. Il en est de même pour toutes les valeurs qui en découlent. C'est cette pratique qui devrait être enseignée dans les écoles, et pas seulement la théorie.
Concrètement, il s'agit de favoriser le dialogue et les échanges culturels en amenant les étudiants à ouvrir leurs esprits à ces valeurs communes.
L'étude de la psychologie leur permettrait de comprendre comment la psyché fonctionne, de quelles façons le mental et les émotions affectent le discernement.
La pratique de la méditation, par exemple, a fait ses preuves dans certains établissements: elle amène le calme et la paix intérieure, détend tous les muscles et favorise la concentration.
La relation à l'environnement est également très importante pour l'éducation. En privilégiant le contact avec la Nature, l'assimilation des leçons est plus aisée et durable dans le temps car tous les sens sont sollicités.
Enfin, il est essentiel que les arts reviennent au centre de l'éducation : la créativité et l'expression artistique sont un excellent exutoire à l'énergie et la spontanéité dont font preuve tous les jeunes. Ils ont besoin de bouger, et pas seulement dans le cadre d'une activité sportive**.
Pour terminer, en plus d'ouvrir leurs esprits votre rôle n'est-il de les amener à ouvrir leurs coeurs? Pour cela il est indispensable que le vôtre soit ouvert, en toute humilité et en toute sincérité. En conséquence, veillez à être disponible tout en étant respectable, pédagogue mais adaptable, attentionné sans être vulnérable. Bref, la main de fer dans un gant de velours…
Que la Lumière guide tous vos pas.
* Pour répondre aux questions des enfants sur les religions, le livre "Il était plusieurs Foi"
** Prenez le temps de visionner ce reportage sur l'ecovillage fondé par Sophie Rabhi, fille de pierre Rabhi "Les enfants de demain": http://youtu.be/WjHOmi9_faI
Commentaires bienvenus
Bonjour à, Tou(te)s
Le temps passe, et cette lettre est toujours d'actualité.
A la fin du XIX siècle les enseignants étaient les "hussards de la république", c'est-à-dire au service de la république (laïque); c'est-à-dire avec quelques excès d'antireligieux.
Former des citoyens au service de la Nation. Ce qui était bien et contestable.
Aujourd'hui ce n'est plus au service de la République, mais du système ultralibéral.
Former, non formater des individus au service de système financier, hors de toutes autres morales, ce qui est … mortel.
Merci à vous !
Merveilleuse lettre qui enrichit le coeur et ouvre l'esprit ...
Merci
Merci Patrick pour cette lettre pleine de sagesse !
Le dernier commentaire de Sosefo "Life is Life" a attiré mon attention, sur :
"Révolutionnaire cela dépend de ce que l'on y met dedans. ".
Et bien selon ce que Sosefo "Life is Life" met dedans, est il révolutionnaire ou pas ?
(histoire de s'enrichir mutuellement, tout est bon dans le révolutionnaire ou celui qui ne l'est pas).
PS : je ne fonctionne pas qu'avec mon ressenti, c'est aussi avec mon mental, mon cœur, mon foie,.. Bref, c'est tout mon corps qui fonctionne et qui s'active pour penser et s'exprimer, et c'est l'identité (Yves) qui s'exprime avec l'entière responsabilité de sa personne.
Sosefo "Life is Life" deviendrait il plus "révolutionnaire" que moi ? félicitations.
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les origines de l'éducation et des origines 1789 un tournant ... une historienne nous en parle et expose le mythe de 1789....
http://youtu.be/actI18L8_Qo
Bonsoir à Tou(te)s
emma , la Ministre de l'Education nationale vient juste, hier (29 janvier), de répondre à la lettre :
L’Éducation nationale signe une convention avec la LICRA pour la lutte contre Dieudonné et Soral :
« Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Alain Jakubowicz, président de la LICRA, ont renouvelé pour trois ans le partenariat liant la LICRA au ministère de l’Éducation nationale. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une des missions fondamentales de l’École, réaffirmée dans la loi de refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013 et dans le cadre de la grande mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République à la suite des attentats parisiens des 7, 8 et 9 janvier dernier. La nouvelle convention engage la LICRA dans les mesures de responsabilisation des élèves, dont la ministre a annoncé le développement, afin de mieux les éduquer à la gravité des comportements xénophobes. Elle implique également la LICRA dans la “formation des formateurs” ainsi que dans la formation initiale et continue des enseignants et des équipes pédagogiques. »
« Monsieur M’bala M’bala dit Dieudonné […], la partie émergée d’un iceberg dont on n’a pas encore pris la mesure. De semaine en semaine, d’importantes manifestations se succèdent. “Jour de colère” en janvier 2014, vit des centaines, pour ne pas dire des milliers d’individus, crier leur haine des juifs. Ce fut la première manifestation ouvertement antisémite depuis l’occupation […] Des franges importantes de la société se mobilisent [...] autour de haines et de fantasmes comme la pseudo “théorie du genre” qui serait enseignée aux petits enfants […] Les sites d’Alain Soral font de la publicité pour la littérature nazie. Éructant contre “les tapettes” (les gays) et les pétasses (les féministes), il touche, comme M. M’bala M’bala, des centaines, des milliers d’adeptes sur les réseaux sociaux et rassemble des centaines de fans dans les grandes villes où il va délivrer ses messages de haine. ».
Donc, le mal de l'Education Nationale était donc lié à l'influence (néfaste) de 2 personnages.
Le dialogue et les échanges culturels en amenant les étudiants à ouvrir leurs esprits à ces valeurs communes, vont pouvoir s'instaurer très bientôt.
Ce puissant sentiment le voilà en d'autres mots présenté... Un sentiment qui tient plus d'un vécu et d'un témoignage de vécu... l'horizon s'éclairci...
http://goo.gl/yTnXf9
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