Une philosophie qu'il serait bon de mettre en œuvre parallèlement au J.E.U. et autres systèmes d'échange. Le rêve américain n'est plus que virtuel et la misère a gagné plusieurs pays européens. La communauté et le partage sont la solution d'avenir, loin des mesquines notions de propriétés égotiques.
Tout ce qui peut se prêter économise de l'argent et permet à une communauté de ne pas tout posséder en double...
Par Greg Seaman, Eartheasy.com, 27 avril 2012
Le rêve américain est un phénomène du 20ème siècle qui a enflammé l'imagination des gens autour du monde. Et alors que les droits humains et les libertés qu'on associe au rêve américain sont louables et accessibles, la vision d'une maison avec un garage à deux places et tout le "fourbi" nécessaire est inaccessible au standard mondial. Même en environnement urbain, le niveau de consommation auquel nous nous sommes habitués n'est pas réalisable au niveau planétaire.
Avec 5 % de la population mondiale consommant 30 % des ressources globales, nous aurions besoin de plusieurs planètes Terre supplémentaires pour permettre à chacun d'apprécier les normes matérielles des nord-américains.
En tant qu'enfant du "baby-boom" des années 50 et 60, j'ai pu constater combien la séduction des biens de consommation était contagieuse. Les TV neuves et excitantes, les appareils électriques qui se répandaient pour réduire les tâches domestiques des jeunes parents, les nouvelles voitures ornaient les allées privées des quartiers résidentiels et les parents de la classe moyenne qui travaillaient dur pour procurer les commodités modernes à leur famille. C'est peut-être mon imagination, mais il semblait exister une compétition non exprimée entre voisins pour acquérir les plus récents et les meilleurs biens de consommation.
Le partage ne faisait pas partie du mode de vie. Avec 50 maisons dans la rue, il y avait 50 tondeuses, 50 taille-haies, 50 échelles coulissantes et ainsi de suite. Je n'ai aucun souvenir de mon père empruntant quoi que ce soit à un voisin. Il était trop fier et emprunter des choses était vu d'un mauvais œil. Mais aujourd'hui, avec les besoins croissants d'une population en augmentation et la pression que cela met sur l'environnement, il est peut-être temps de revoir l'idée du partage. Et en période de détresse économique, le concept du partage a acquis un certain attrait.
Ayant vécu dans une communauté isolée dès 1980, j'ai apprécié le partage adapté au mode de vie qui se pratiquait entre les membres de la communauté. Nous savons tous qui possède un laveur à haute pression ou un coupe-carrelage ou l'endroit où nous pouvons emprunter un hérisson de ramonage, un moulin à céréales, un extracteur de jus ou un grand plat à rôtir. Nous savons quel voisin possède une pince à découper le grillage, une excavatrice, une pompe à eau portative ou une échelle coulissante. Quand nous faisons des projets de construction, je prends mes planches au magasin d'un ami qui me prêtera une scie et une raboteuse. Depuis les moules à gâteaux aux pistolets à mastic, les choses naviguent entre voisins au gré des besoins. Et avec des gens qui s'escriment pour la plupart à gagner trois sous, tout ce qui peut se prêter économise de l'argent et permet à une communauté de ne pas tout posséder en double.
Mais partager peut mal tourner. Quand échanger entre membres de la communauté devient trop désinvolte ou considéré comme acquis, des malentendus peuvent survenir qui découragent le partage entre voisins. Avec les années nous en sommes venus à réaliser qu'il existe quelques simples façons de faire, indispensables dans les modalités d'emprunt d'une communauté. Ci-dessous quelques règles simples que nous avons appris par l'expérience, qui vous épargneront, je l'espère, les écueils pouvant se produire dans le partage avec les autres.
Les 8 règles simples du partage
1. Équilibrer les échanges
2. Inspecter l'objet avant de le prêter
Quand mon ami m'a ramené le petit groupe électrogène qu'il avait emprunté, j'ai remarqué une fissure sur la cuve du réservoir. Était-ce récent ou existait-elle déjà quand je l'avais prêté ? Un mois plus tard le groupe électrogène a rendu l'âme et me souvenant de la fissure, mon imagination m'a fait envisager qu'il y avait eu d'autres mauvais traitements ayant conduit à son problème actuel. Je ne sais toujours pas aujourd'hui ce qui a achevé mon petit groupe électrogène et je suis réticent à prêter quoi que ce soit de nouveau à cette personne. Il est peut-être tout à fait innocent. Il existe une ombre à notre relation que j'aurais pu éviter avec une simple inspection avant le prêt.
3. Toujours demander avant d'emprunter
Quand j'utilise l'atelier de mon ami, ma politique est de nettoyer la pièce (pas juste les outils utilisés) une fois le travail terminé. Il m'a dit récemment qu'il sait toujours quand j'ai utilisé son local parce qu'il est plus propre et mieux rangé. Pour cette raison, me prêter son atelier lui plaît beaucoup ! Cela s'est avéré la meilleure recette pour conserver de bonnes relations amicales et elle m'évite de devoir acheter des machines en double.
5. Fixer une date et heure pour le retour
6. Faire la liste des entrées et sorties des objets partagés
Cela peut sembler trop formel et rigide, mais rendra les choses plus simples et empêchera des malentendus en gardant la liste des objets que vous avez prêtés ou empruntés, avec les dates correspondantes de leur retour. Même des objets plus petits comme des livres, des DVD et de la vaisselle qui peuvent sembler sans conséquence quand ils sont prêtés peuvent soudain prendre de l'importance si vous en avez besoin et ne pouvez vous souvenir à qui vous les avez prêtés. En tenant une liste à jour, votre esprit est libéré en n'ayant pas à se souvenir des détails de chaque petit prêt.
Quand une voisine m'a emprunté mon nouveau pistolet à mastic, je suis resté très vague en le prêtant. Six mois plus tard quand une fuite s'est formée sur le toit, je me suis énervé à chercher partout le pistolet. J'ai demandé à la voisine si je lui avais prêté et elle avait oublié aussi qu'elle l'avait ! Une semaine environ après avoir racheté un nouveau pistolet je me suis souvenu lui avoir prêté l'autre pistolet. Ce malentendu avec la frustration qui l'accompagne, aurait pu être facilement évité si j'avais tenu la liste des objets prêtés et empruntés.
Tenir une liste est fait pour garantir que les biens empruntés ou prêtés trouvent le chemin du retour dans les temps. Mais la liste n'est pas faite pour tenir une comptabilité. Conserver des archives sur le rythme d'emprunts ou de prêts des gens n'est pas dans l'esprit du partage.
7. Ne pas faire entrer l'argent dans l'équation
En parlant d'emprunts ou de prêts, les transactions impliquant de l'argent sont l'apanage des banques. À la différence des objets partagés, l'argent disparaît quand on l'utilise. Il n'est pas là à ne rien faire comme une clé à molette, rappel visuel qui fait penser à le rendre.
L'argent est plus difficile à obtenir que la plupart des biens. Nous pouvons trouver des objets en solde dans les marchés aux puces et les magasins discount ou les recevoir en héritage des autres. Mais l'argent est une autre histoire et beaucoup de gens sont mal à l'aise s'il doivent partager des dollars. J'ai vu des gens autrement sensés devenir totalement désobligeants pour un prêt d'argent en retard, il vaut mieux donc ne pas mettre les gens dans cette position. Quand il s'agit d'argent, le vieil adage "Ne sois ni emprunteur ni prêteur" s'applique toujours aujourd'hui.
8. Accepter des entorses aux règles
Le partage incarne une culture de la confiance au sein d'une communauté et la valeur de cette culture dépasse la valeur de n'importe quel objet prêté. Certains peuvent ne pas suivre les règles ou ne pas se montrer à la hauteur des attentes. Il vaut mieux en général envisager les problèmes dans cette perspective et ne pas laisser ternir l'action de partager par tous ceux qui fonctionnent avec leurs propres règles. Si vous suivez le conseil "Ne prête pas quelque chose que tu n'es pas prêt à perdre", il y a peu de chances que le partage se termine en déception.
Avoir de nos jours de nombreux biens en double dans un voisinage et dans les communautés est du gâchis et ajoute des frais inutiles aux individus. Partager et coopérer sont les clés d'un avenir durable. Il nous faut juste un peu de pratique et ces quelques simples règles pour se rendre compte des bénéfices du partage et pour aider à réduire notre impact collectif sur l'environnement.
Source de l'article
Traduit par Hélios
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