Nous sommes tous confrontés à l'irrespect des adolescents, jeunes, moins jeunes ...et son contraire...
J'ai trouvé une analyse intéressante sur ce sujet de Anne Laure Gannac.
L’acquisition de la politesse est aussi une affaire de tempérament. Explications
de Diane Purper-Ouakil, pédopsychiatre à l’hôpital Robert-Debré, à Paris. Elle est aussi lauteure d’Enfants tyrans, parents souffrants (Aubier, 2004) et coauteure, avec Grégory Michel, de Personnalité et Développement, du normal au pathologique (Dunod, 2006).
Anne Laure Gannac
Diane Purper-Ouakil : Il doit avoir acquis une certaine maturité, c’est-à-dire être suffisamment construit sur le plan de la pensée pour, notamment, être capable de faire la différence entre soi et autrui. En général, cela advient au cours de la deuxième année. Cela dit, même avant cet âge, il est soumis à l’influence de son environnement, qui doit le soutenir dans ce processus d’assimilation du respect.
En l’aidant à faire la différence entre ses besoins et les besoins d’autrui, mais aussi, bien sûr, en lui donnant soi-même l’exemple au quotidien – ne pas dénigrer les autorités devant lui, ne pas s’insulter, savoir se remercier et se rendre service, etc.
Pourquoi certains enfants assimilent-ils le principe de respect mieux que d’autres ?Cela dépend du tempérament de l’enfant, et plus précisément de son émotivité. Un enfant peu enclin à l’anxiété aura plus de difficulté à se rendre compte qu’il fait mal à un copain et à mettre fin à son comportement agressif qu’un enfant hypersensible. Chez ce dernier, des mécanismes d’inhibition s’enclenchent immédiatement, l’incitant à retenir son geste. Tous les enfants ne sont pas égaux face à l’empathie.
Il n’y a pas d’éducation de référence. Sur ce terrain de la construction du respect, le rôle des parents est de s’adapter à ce qu’ils perçoivent de la personnalité et de la sensibilité de leur enfant. Ainsi, inutile de ressasser les règles de politesse à un enfant qui a déjà une forte propension à l’empathie.
Pour un autre, il sera au contraire essentiel de mettre systématiquement des mots sur ses gestes et leurs conséquences sur les émotions d’autrui. Il vient d’arracher un jouet des mains d’un copain ? On lui décrit son acte, on lui explique que cela a fait de la peine à l’autre, pourquoi, etc.
Le but est de l’aider à prendre la mesure de ses comportements dont il ne saurait pas évaluer, seul, les effets. C’est sur cette base que se structure sa capacité à considérer l’autre dans son individualité et, donc, à le respecter.
Banlieues : pourquoi tant de haine ?
Jean-Pierre Roubeau, psychosociologue et directeur du Cetec A2F (1), décrypte l’attitude de certains jeunes des quartiers défavorisés.
« Plus un jeune est en manque d’estime de soi – il doute de son avenir, ne se sent pas reconnu par la société –, plus il aura tendance à être agressif et transgressif. Par ce comportement, il tente de trouver les limites, il cherche un cadre de référence. Le problème, c’est que, parce qu’ils ont été élevés dans la précarité par des parents souvent déracinés, beaucoup de ces jeunes ont manqué de ce cadre,
de cette autorité.
Paradoxalement, c’est elle qu’ils demandent et c’est à ses représentants – professeurs, policiers, pompiers… – qu’ils veulent se heurter quand ils sont irrespectueux. Mais c’est un cercle vicieux : plus ils sont irrespectueux, plus ils sont rejetés, et plus ils se sentent rejetés, plus ils ont tendance à se mettre en marge… par des marques d’irrespect. »
1. Centre d’étude sur le travail éducatif en collectivité-action de formation. T. : 01 40 37 27 07 et www.ceteca2f.com
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