Je ne crois pas que ma "traduction étymologique" du mot banlieue soit exact, mais à en voir la vision que nous en proposent les médias, on croirait de plus en plus à un Lieu mis au Ban … de notre société … car voilà maintenant plusieurs années qu’elles s’enflamment toujours un peu plus dangereusement.

 

-     Pourquoi cette violence ?

-     Comment en sommes-nous arrivé là ? 

-     Que pouvons-nous faire pour arrêter cette escalade de haines et de violences ?

-      N’est-il pas trop tard pour cela ?

 

Je n’aurai pas la prétention de croire à l’infaillibilité de ces réflexions. Elles ne sont que d’humbles suggestions, proposées par un citoyen suffisamment concerné par ces évènements pour oser vous en faire part.

 

Pourquoi la violence et à quoi sert-elle ?

 

La violence fait partie intégrante de notre humanité. Bien utilisée, elle devient la force qui pousse à nous surpasser … mais qui paralyse, jusqu’à nous détruire dès qu’on lui laisse la bride sur le cou. Omniprésente dans toutes les formes de vie et ce, depuis la nuit des temps, elle fait son apparition dans notre morale judéo-chrétienne avec le meurtre d’Abel par son frère Caïn. De fait, toute l’histoire de notre humanité s’écrit à travers elle, dans son usage par exemple, perpétuellement guerrier.

Est-ce à dire que nous serions incapables de vivre en paix ? Je ne le pense pas. Je crois d’ailleurs que c’est cette même ‘’expression guerrière‘’ qui, petit à petit, pousse l’homme de paix à lui donner vie en son propre cœur.

C’est pour cela que je m’efforce de garder en mémoire le lumineux avertissement de cet apôtre de la non-violence que fut Martin Luther-King, et dont je rappelle ici des termes qui, sans être absolument exacts, en contiennent néanmoins la substance :

 

« Tu ne convaincras un violent de l’efficacité de la non-violence que lorsque lui-même s’en sera convaincu »

 

Comment en sommes-nous arrivé là ? 

 

En poursuivant la même réflexion et pour faire rapide, je dirais que ce besoin de violence, inscrit dans nos gênes, mais bridé par l’incroyable fait de devoir (pour notre pays), vivre en paix depuis la fin de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire plus de 40 ans, soit une des raisons profondes à cette poussée destructrice.

Si nous ajoutons à cela un pourrissement social, réamorcé dès le milieu des années 70, qu’aucune politique ne sue ou ne voulue (peut-être même un mélange des deux) prévenir puis endiguer, et nous avons là le terreau nécessaire à toutes explosions sociales. Terreau nécessaire lui aussi, à la mise en place de cette politique mondialiste et ultralibérale, où la personne humaine comme valeur première de la vie, doit céder sa place aux valeurs marchandes et spéculatives.

Mais, penserez-vous, quels bénéfices peuvent-ils tirer de telles situations ? Ne croyez surtout pas que celles-ci aillent à l’encontre de leurs intérêts, bien au contraire. Jamais leurs bénéfices ne sont plus grands que lors de conflits armés. Si ces conflits étaient à leurs désavantages, croyez-vous qu’ils auraient fait la guerre à l’Irak (pétrole) et Afghanistan (gaz) ? Bien des grandes fortunes actuelles se sont bâties sur les ruines humaines et matérielles de la seconde guerre mondiale. Si, ruiner une nation ou même un continent (l’Afrique) ne leur cause aucun état d’âme, pourquoi voudriez-vous qu’ils s’intéressent aux sorts des particuliers ?

 

Que pouvons-nous faire pour stopper cette escalade de haines et de violences  et n’est-il pas trop tard pour cela ?

 

Je crois qu’il est encore temps. Notre combat doit-être personnel et politique – en même temps - 

 

Personnel :

 

Pour cela, nous devons nous réaffirmer à nous même notre propre respect, notre  propre  valeur … Humaine … et non marchande. Nous ne sommes pas à vendre.

 

Politique :

 

Nous devons réinvestir tous les champs d’actions possibles : Associatifs, culturels, syndicaux, politiques etc. … et même religieux ; par notre présence active et responsable afin d’y introduire sans plus attendre, les germes spirituels et laïques d’une société plus humaniste. Nous devons nous réapproprier l’action politique en obligeant, par une position active et ferme de relances constantes de nos idéaux sociaux, nos représentants politiques à :

 

-    Etre à l’écoute assidue et attentive, aux besoins réels de toutes les populations.

 

-    A collaborer avec tous ceux dont l’action vise à l’élaboration d’une société meilleure.

 

-    A les obliger, par l’utilisation de la sanction électorale, à tenir leurs engagements et autres promesses électorales.

 

-    Forcer les médias, par une utilisation judicieuse d’Internet, à retrouver la déontologie de leur profession en arrêtant, par journalistes interposés, de faire le jeu des politiques libérales ; exemple : le haro presque systématique sur ceux qui oseraient … puis osèrent … voter NON en 2005, au référendum sur la Constitution Européenne.

 

Exemple de besoins urgents :

 

Instaurer une prestation universelle décente et obligatoire pour tous dès la fin des études de 1000 euros mensuel. C’est fou ? Pas plus que de savoir que les 500 familles les plus riches de la terre se partagent aujourd’hui 47% de la richesse mondiale.

 

Si, comme l’a écrit Henri Laborit dans « L’Eloge de la Fuite » que :

 

« L'Homme est un être de désir. Le travail ne peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. »

 

Permettre à l’homme, au moins dans un premier temps, d’assouvir ses besoins en donnant au SMIG une valeur plus conforme au coût réel de la vie, par ex. 2000 euros net mensuel sans aucune augmentation des prix. Car à quoi sert-il de travailler pour ce salaire s’il ne peut m’offrir un superflu décent ?

 

Mais ils ne veulent pas travailler dîtes-vous ? Réponse de Charles De Gaulle :

 

 « La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »

 

Leurs trafics payent beaucoup plus ? Il suffit de voir leurs voitures ?

 

Le véritable salaire pour la majorité de ceux qui vivent de ces « trafics mirifiques » est : d’innombrables séjours en prison avec toutes les joies assorties, violences physiques (viols) et morales (soumission aux plus forts) en plus de la privation de libertés, sans parler des règlements de comptes très souvent mortels … et j’en passe.

 

Vous les enviez ? Qu’attendez-vous pour faire de même ? Eux ont choisi de ne pas vivre comme nous … et ils en payent le prix.

 

Ils nous le font payer en brûlant nos biens ?

 

Qu’avons-nous donc oublié pour qu’ils en arrivent à cette extrémité ? Peut-être ce passage tiré de notre Déclaration des Droits de l’homme disant :

 

« Considérant  qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression » … des marchés et de la mondialisation ultralibérale par exemple.

 

Je dirais qu’ils nous font voir, un peu trop violemment et pas de la bonne manière j’en conviens, leurs révoltes, alors que la nôtre nous étouffe par nos silences assourdissants.

 

« Que reste-t-il d'étincelle humaine, c'est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, tué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l'enfer des semaines et l'infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l'abrutissement ? (.) De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé. »

Raoul VANEIGEM : Traité du savoir-vivre à l'usage des jeunes générations.

 

Citoyen !

Michel Ribeiro

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