Ce fut le temps d’un militantisme d’une grandeur incommensurable dans son expression la plus naïve, c'est-à-dire la plus saine.
Le MCB a été l’indice de l’éveil des consciences, de l’émergence d’une pensée et d’une expression autonomes et il fut en même temps le catalyseur d’une philosophie qui a donné lieu à un vaste mouvement d’essence démocratique.
Le projet qu'il portait et qu'on voulait cantonner dans sa dimension "culturaliste" à l’époque, était d’une clairvoyance inouïe et avait une longueur d’avance sur son temps :
En dépit de la chape de plomb imposée au pays sous les redoutables tenailles de la SM, il défendait déjà avec acharnement, toutes les libertés d’association, de création et s’inscrivait dans la droite ligne de démocratisation du pays.
Salem Chaker et Said Sadi, dans un texte cosigné et publié dans TAFSUT série spéciale : "Études et débats" en 1983 circonscrivent le cadre de l’action du mouvement culturel berbère dans celui plus général des luttes pour, le recouvrement des droits de l’homme et des libertés individuelles et collectives.
« Le mouvement culturel berbère, écrivent-ils, dans son essence même, est d’inscription démocratique : ses objectifs ne sauraient se concrétiser en dehors du respect absolu des libertés individuelles et collectives fondamentales, tout particulièrement les libertés d’opinion, de création et d’expression, la liberté d’association, d’édition et de diffusion, le respect des normes juridiques et la fin de l’arbitraire policier et bureaucratique.
Le mouvement culturel berbère est solidaire de toutes les luttes sociales et culturelles qui vont dans le sens de la démocratisation du pays, du respect des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et du pluralisme. »
Tout un projet sociétal sous ses divers aspects qui demeure encore une utopie.
Immense régression féconde !
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