J’évoque, dans ce texte, des notions bien connues des lecteurs de la littérature occultiste et ésotérique occidentale : le corps éthérique, le corps astral (psychique, spirituel, etc.) et les Plans de conscience.
Les êtres vivants possèdent, outre leur corps physique, plusieurs corps subtils. Si le corps spirituelest le « véhicule » de l’âme-personnalité qui assure la pérennité de la conscience après la mort biologique ou « transition », il y a aussi le corps éthérique que l’être humain a en commun avec les plantes et les animaux. Les animaux, comme les êtres humains, possèdent en outre un corps astral(domaine du sentiment et des émotions), l’être humain possédant en plus un corps mental, porteur du « Je » lui permettant de penser et de s’affirmer en tant qu’individu libre et conscient de lui-même.
I. Le corps éthérique :
Le corps éthérique est le canevas énergétique sur lequel se construit le corps physique. C’est un réseau de courants d’énergie animant le corps physique et épousant approximativement les contours du système nerveux de l’être humain.
Il émet une aura (ou rayonnement) parfois appelée « aura de santé ou de vitalité ». Notons que certains clairvoyants confondent l’aura avec le corps correspondant (« astral », etc.). A la vision clairvoyante, le corps éthérique apparaît comme un corps de lumière constitué de millions de filaments lumineux ressemblant à des canaux conducteurs d’énergie.
On peut déceler, dans le corps éthérique, un « cœur éthérique », un « cerveau éthérique », etc., dans la mesure où il reproduit, globalement, les organes du corps physique.
Il constitue une partie de l’« éther cosmique » qui interpénètre tout ce qui existe. (Franz Anton Mesmer, au dix-huitième siècle, avait compris cela, avec son « fluide universel » et son « magnétisme animal »).
1. Les 4 « éthers » :
Le corps éthérique est constitué de 4 « éthers » : de chaleur, de lumière, de son ou chimique, et de vie.
Le corps éthérique, associé à tous les rythmes vitaux, est à la base, par exemple, du rythme de la circulation sanguine et de la respiration, par l’intermédiaire des éthers de lumière et de son (ouchimique), lesquels agissent principalement dans la zone de la poitrine.
Les éthers de chaleur et de lumière pénètrent par le chakra coronal (au-dessus de la tête), alors que les éthers de son et de vie pénètrent par les pieds. Selon Pierre Lassalle, l’éther de vie pénètre par les pieds dès le lever du Soleil, monte par le côté droit, atteint la tête vers midi, et redescend par le côté gauche au coucher du Soleil. Cette circulation éthérique est à l’origine de la direction du courant sanguin dans l’organisme.
Pierre Lassalle note aussi que :
1° L’éther de chaleur agit principalement dans le système métabolique et les membres de l’être humain.
2° L’éther de vie se concentre surtout dans la tête (système « neurosensoriel »).
3° Les éthers de lumière et de son (ou chimique) se partagent le système rythmique (cœur-poumons), l’éther de lumière oeuvrant surtout sur l’aspect « conscience », et l’éther de sontravaillant davantage sur la nutrition.
Les corps éthériques ne sont pas tous identiques au niveau de la quantité de chaque « éther », cette particularité étant à l’origine du « tempérament », concept connu depuis l’Antiquité : le colérique a une dominante d’éther de chaleur, le sanguin ou nerveux a une dominante d’éther de lumière, le flegmatique a une dominante d’éther de son, et le mélancolique a une dominante d’éther de vie. (1)
2. Le corps éthérique selon Max Heindel :
L’occultiste Max Heindel (décédé en 1919) enseignait que la « force vitale » du Soleil est absorbée par le corps à travers la partie éthérique de la rate, où elle devient rose pâle et se répand ensuite le long des nerfs à travers tout le corps physique. Il fit lui aussi référence aux 4 « éthers » constituant le corps éthérique :
– L’éther chimique (permettant l’assimilation de la nourriture et la croissance).
– L’éther vital (pour la reproduction).
– L’éther-lumière (chaleur du corps physique, action sur le système nerveux et sur les muscles).
– L’éther-réflecteur (fonction de mémorisation).
L’extension du corps vital (ou corps éthérique) au-delà du corps physique, disait Max Heindel, est d’environ quatre centimètres, sa coloration étant à peu près celle d’une fleur de pêcher fraîchement éclose.
Le corps physique est construit dans la matrice du corps vital pendant la vie intra-utérine, sa forme étant déterminée par les lignes de force du corps vital, « tout comme celles qui existent dans l’eau préparent la formation des cristaux de glace au moment de la congélation ».
Pendant toute la durée de la vie, « le corps vital construit et restaure la forme matérielle ».
« Sans l’activité du cœur éthérique, le cœur physique succomberait rapidement sous l’effort constant que nous lui demandons. Tous les abus auxquels nous soumettons le corps matériel sont neutralisés, dans la mesure du possible, par le corps vital qui lutte sans cesse contre la désintégration du corps dense. » (M. Heindel)
Le corps vital de l’homme est de nature « négative » et celui de la femme est « positif ». Le fait que la femme « cède facilement à ses émotions est dû à la polarité de son corps vital positif ». Il produit« un excès de sang et la force à agir sous l’effet d’une pression intérieure »…
Si une personne se noie, tombe d’une certaine hauteur ou est sur le point de mourir de froid, le corps vital abandonne le corps matériel… Et il peut arriver que le corps vital se retire partiellement, comme dans le cas où notre bras garde une mauvaise position, ce qui entraîne la sensation de main engourdie. A ce moment, écrit Max Heindel, « on pourrait voir la main éthérique pendue sous la main physique comme un gant ».
« Quand le bras revient à une position normale où la circulation n’est plus entravée, la main éthérique reprend sa place et ses pointes provoquent cette sensation assez désagréable de picotement. » (M. Heindel)
Parfois, dans le sommeil hypnotique, « la tête du corps vital se divise en deux et pend en dehors de la tête physique, une moitié sur chaque épaule, ou bien s’affaisse en rouleau autour du cou… ».
L’administration d’anesthésiques ‘rejette hors du corps physique une partie du corps éthérique en même temps que les véhicules supérieurs’.
« Si la dose est suffisamment forte pour expulser l’éther vital, la mort peut s’ensuivre. On peut observer un phénomène analogue dans le cas des médiums à matérialisations. La différence entre un médium de ce genre et un homme ou une femme ordinaires est la suivante : chez l’homme et la femme ordinaires, le corps éthérique et le corps physique sont, en l’état actuel de notre évolution, étroitement unis, tandis que chez le médium la connexion des deux véhicules est lâche (…). Quand un médium abandonne son corps vital à des entités du Monde du Désir* qui veulent se matérialiser, le corps vital se retire généralement du sujet par le côté gauche, à travers la rate, qui est son ‘‘passage spécial’’. Les forces vitales ne peuvent plus alors circuler dans le corps physique, comme elles le font à l’état normal, et les médiums deviennent extrêmement faibles ; un très grand nombre d’entre eux ont recours à des stimulants pour combattre cet épuisement et deviennent petit à petit d’incurables ivrognes. » (M. Heindel) (* « Monde du désir » : lePlan – ou Monde – astral.)
Quand certaines parties du corps physique sont amputées, « seul l’éther planétaire accompagne la partie détachée », et la contrepartie éthérique d’un membre amputé « se désintègre graduellement en même temps que la partie physique, ce qui explique pourquoi un opéré soutient qu’il souffre encore du bras dont on l’a amputé ».
(Sur ce point, on notera que différentes explications psychologiques et physiologiques ont évidemment été données pour expliquer la sensation de « membre fantôme » : simple souvenir – ce qui n’explique pas la souffrance éprouvée -, impulsions nerveuses aléatoires dans le moignon subsistant, en particulier dans les « neuromas » ou modules se formant sur les terminaisons nerveuses, origine dans la moelle épinière, dans le thalamus et le cortex cérébral ; mais l’extraction chirurgicale des parties concernées ne fait pas disparaître la douleur. Rupert Sheldrake, par contre, fait intervenir une notion qui correspond à l’explication « occultiste » du « membre fantôme » : il parle de champs « localisés précisément là où semblent être les fantômes ». Ils peuvent « occuper un espace plus vaste que celui du corps de chair et de sang ». Référence : « Facteur X » n° 39, éditions Marshall Cavendish, p. 1085-1087.)
A l’âge de 7 ans, l’éther chimique est arrivé à complète maturité. (L’assimilation et la croissance dépendent des forces agissant au pôle positif de l’éther chimique du corps vital.) A la quatorzième année, l’éther vital, lié à la faculté de reproduction, est complètement mûr.
Le corps vital manifeste principalement son activité dans le sang, les glandes et le système nerveux sympathique.
L’« atome-germe » du corps physique, situé dans le cœur pendant la vie, n’en est retiré qu’à la mort. Le sang absorbe, par l’air aspiré, le panorama de la vie de l’être et le grave sur l’atome-germe et sur le corps vital. De la sorte, les annales de la vie « s’impriment d’une manière indélébile et sont enregistrées fidèlement dans l’existence post mortem ».
Un « atome-germe » est une « unité d’énergie » où sont stockés les résultats des expériences éprouvées dans un « véhicule de conscience » donné, comme le corps physique. Cet « atome » est resté stable de vie en vie car il a fait partie de tous les corps physiques que l’Ego a habités et dont il s’est servi. Il est extrait du corps physique à l’instant de la mort et il entre de nouveau en activité au moment où l’Ego se réincarne. Il sert alors de noyau au nouveau corps utilisé par l’Ego (ce qui légitime l’expression « atome-germe »). Pendant la vie terrestre, il est situé près de la pointe du ventricule gauche du cœur, et au moment de la mort « il remonte jusqu’au cerveau par le nerf pneumo-gastrique ».
« Il abandonne le corps physique, en même temps que les véhicules supérieurs, en passant par les sutures des pariétaux et de l’occipital. » (M. Heindel)
Une fois extériorisé, l’être prend alors conscience des images « enregistrées au pôle négatif de l’éther-réflecteur de son corps vital, siège de la mémoire subconsciente », et l’ensemble de sa vie passe devant lui comme un panorama… Les évènements se présentent, déclara Max Heindel, en sens inverse : âge mûr, adolescence, enfance… Ces images s’impriment sur les « véhicules supérieurs ». Le sujet n’éprouve, à ce moment, aucun sentiment à leur égard. Ce panorama dure, selon Max Heindel, de quelques heures à plusieurs jours, selon le nombre d’heures pendant lequel la personne était susceptible de se maintenir éveillée durant sa vie. Cette phase de la vie après la mort « est analogue à celle par laquelle passe un homme qui se noie ou qui tombe d’une certaine hauteur ». Dans ce cas, le corps vital abandonne aussi le corps physique, et le sujet « voit passer sa vie comme dans un éclair »… A ce moment, la corde d’argent n’est pas brisée, sans quoi ce serait la mort assurée. L’affaissement du corps vital marque la fin du « panorama » et force l’être à se retirer dans le Monde du Désir (ou Plan astral).
A l’origine du sommeil, on retrouve cet « affaissement » du corps vital car, à un moment donné, le « fluide vital » cesse de passer en quantité suffisante le long des nerfs. Le corps s’assoupissant, l’Ego se trouve forcé de se retirer, entraînant avec lui le corps du désir (ou corps astral). Ce retrait des « véhicules supérieurs » laisse le corps physique pénétré par le corps vital, dans l’état appelé sommeil.
Chez les végétaux, seuls l’éther chimique et l’éther vital sont en pleine activité, les facultés de perception sensorielle et de mémorisation, spécifiques à « l’éther-lumière » et à « l’éther-réflecteur », ne pouvant être exprimées par le règne végétal.
Dans le corps vital des animaux, les éthers chimique, vital et lumière sont actifs, le quatrième éther étant inactif. Selon Max Heindel, le corps éthérique et le corps du désir des animaux ne coïncident pas complètement avec le corps physique, notamment en ce qui concerne la tête. Par exemple, « la tête éthérique d’un cheval s’étend considérablement au-delà de sa tête physique ».
« S’il arrive – chose exceptionnelle – que la tête éthérique coïncide avec la tête physique, le cheval peut apprendre à lire, à compter et à faire des opérations d’arithmétique élémentaire. » (M. Heindel) (2)
3. Sources convergentes :
Les informations ci-dessus ont été données au début du vingtième siècle et, un siècle plus tard, elles sont toujours valables. (Pierre Lassalle se réfère à Rudolf Steiner, décédé en 1925.)
1. Le phénomène du panorama de la vie, par exemple, a été confirmé par les rescapés modernes de NDE (expériences au seuil de la mort).
2. On trouve une mention des 4 « éthers » constitutifs du corps éthérique ou vital dans un ouvrage d’Anne Givaudan et de Daniel Meurois. Leur guide a déclaré, lors d’une décorporation, que l’éther « est une concentration d’énergies chimiques et vitales » parcourant la surface de la planète en tous sens, formant « une couche intermédiaire entre les univers physiques et astraux », et ayant « quatre natures distinctes » :
– La première « assimile les énergies terrestres qui meurent » et les transmue.
– La deuxième a une fonction de reproduction.
– La troisième concerne « tout ce qui est liquide vital, c’est-à-dire sang ou sève », procurant vie, nourriture et chaleur « par sa lumière très subtile ».
– La quatrième est un éther « réfléchissant », un éther « où puisent parfois ceux que l’on appelle médiums et spirites ».
« Il peut être source de grandes découvertes mais aussi d’incalculables erreurs. Bien dirigé, il est utilisable en tant que mémoire, car le moindre événement de l’univers terrestre s’y reflète et s’y inscrit à tout jamais. » (3)
3. Anne Givaudan et Daniel Meurois ont été aussi informés de l’existence des « atomes-germes »(désignés, dans l’enseignement d’Alice Bailey, par l’expression : « atomes permanents »). Il existe, leur a-t-on expliqué (en état de décorporation), un « atome-germe » pour le corps physique, un autre pour l’organisme éthérique, « puis pour l’émotionnel et ainsi de suite pour toutes les manifestations de l’âme-personnalité ».
« Chacun de ces atomes, voyez-vous, est un accumulateur d’informations qui persiste, identique à lui-même bien que de plus en plus chargé, d’existence en existence (…). » (4)
En somme, l’« atome-germe » constitue une sorte de « boîte noire » stockant les informations relatives à chaque « véhicule de conscience », en relation avec les diverses incarnations de l’Ego.
Les courants d’énergie parcourant le corps éthérique sont dénommés « nadis » par les yogis et « tza » par les Tibétains. Dans ces « canaux » (on a avancé le nombre de 72.000, mais on parle aussi de millions de courants d’énergie) circule l’énergie universelle appelée « prâna » par les yogis, « levan » par les Tibétains. On parle aussi, ce qui est la même chose, de « chi », de « ki », de « mana », de « wakan », d’« orgone » (Wilhelm Reich) ou de « force odique » (baron Reichenbach, dix-neuvième siècle).
Les trois « nadis » principaux sont dénommés « Pingala », « Ida » et « Sushumna » (le canal central). La terminaison des « nadis » « Ida » et « Pingala » se trouve dans les narines, d’où l’importance de la respiration alternée des yogis, laquelle purifie ces deux courants latéraux.
4. Les « chakras » :
Des centres énergétiques particuliers, dénommés « chakras », existent dans le corps éthérique.
C’est le croisement d’un certain nombre de « nadis » qui donne naissance aux« chakras » mineurs ou majeurs, perçus comme des tourbillons ou entonnoirs d’énergie.Ils ressemblent à des vortex énergétiques en mouvement, leur rôle étant d’émettre et de transmettre les énergies élevées. Patrick Drouot note à ce sujet que, d’un point de vue physiologique, les chakras sont « des récepteurs-transformateurs-émetteurs de l’énergie subtile élevée ».
« Ils la reçoivent, la ralentissent en diminuant sa fréquence, comme un électron passant d’une couche électronique vers une autre, si l’on veut. A ce moment-là, l’énergie est envoyée à travers le corps. » (P. Drouot) (5)
Les 7 principaux « chakras », localisés dans le corps éthérique, sont en rapport avec un plexus nerveux majeur et une glande endocrine majeure.
Le « chakra » du front est en relation avec la faculté de clairvoyance.
L’anatomie des « chakras » a été décrite dans la littérature tantrique tibétaine et yogi, ainsi que dans la littérature médiumnique et ésotérique occidentale contemporaine, certains auteurs ayant apporté dans ce domaine leur contribution grâce à leur vécu psi (informations obtenues par la perception clairvoyante des champs énergétiques localisés autour du corps).
Certains chercheurs se sont aussi intéressés aux « chakras » : Hiroshi Motoyama, Valery Hunt,Pierre de Vernejoul…
La vitesse de rotation des « chakras », rapide et variable, est fonction de l’état de santé de la personne. L’énergie pénètre dans le noyau du « chakra », atteint la colonne vertébrale, puis circule le long des « nadis » connectés au système nerveux central.
Le système des « nadis » constitue l’interface des niveaux « astral » et physique, les « chakras »jouant par ailleurs un rôle important dans l’équilibre physiologique et endocrinien du corps physique.
Comme le champ éthérique, le champ « astral » possède 7 « chakras » majeurs. Le champ« astral » étant lié à l’expression émotionnelle, « les chakras astraux sont perturbés chaque fois que l’état émotionnel l’est », ce qui provoque un déséquilibre dans le corps physique. Si les endocrinologues reconnaissent que certains déséquilibres émotionnels sont liés à des types spécifiques de dysfonctionnement glandulaire, il leur reste à découvrir que l’activité hormonale des glandes endocrines majeures dépend de l’influence énergétique de leurs « chakras » respectifs.
Depuis la découverte des phénomènes électromagnétiques par Maxwell et Faraday au dix-neuvième siècle, on sait qu’un courant électrique engendre un champ magnétique et qu’un champ magnétique engendre un courant électrique. Le docteur Richard Gerber considère qu’il est possible, note Patrick Drouot, que « les énergies magnétiques éthérique et astrale traversant les chakraspuissent créer des effets de champs électriques associés ».
« Ce qui expliquerait les découvertes des champs électrostatiques sur les chakras du Dr Hiroshi Motoyama, et vraisemblablement les oscillations électriques enregistrées sur la peau au niveau de ces mêmes chakras par le Dr Valery Hunt de l’UCLA. » (P. Drouot) (6)
L’étude du docteur Karagulla, sur plus de 200 patients, montre que des anomalies graves dans les couleurs, les rythmes, les luminosités, les formes, les textures des « chakras », indiquent un sérieux problème de santé qui doit résulter du développement d’une maladie par dérèglement endocrinien ou dans la partie corporelle dans laquelle le centre correspondant pourvoit l’énergie. A partir de 1986 – date à partir de laquelle il put percevoir ces vortex -, Patrick Drouot put voir des points noirs, des taches sombres. Dans des cas plus graves, il vit « les pétales rongés comme des feuilles de salade mangées par des insectes ».
L’harmonie des « chakras », dans les champs éthériques, « astraux » et mentaux, constitue un important facteur de santé. Une « lecture énergétique » a pour but « d’obtenir une description claire et précise du corps éthérique chez une personne en bonne santé et de noter les changements lorsque la dysharmonie (maladie) devient imminente ou encore survient ». Les observations dudocteur Karagulla et de Dora Kunz montrent que le potentiel de maladies est important en cas de perturbations dans le rythme des centres énergétiques. Notons, au passage, que la clairvoyanteDora Kunz a perçu le corps éthérique de couleur gris-bleu pâle ou violet-gris, « avec des miroitements identiques à ceux perceptibles dans l’atmosphère un jour de grande chaleur ». (7)
5. Médecines vibratoires et corps éthérique :
Larry Dossey a distingué trois périodes historiques ou ères dans les thérapies :
– La « médecine matérialiste » (qui s’appuie sur la chirurgie et un arsenal de drogues).
– La médecine du « corps-esprit » (période au cours de laquelle l’esprit a été reconnu comme pouvant interférer avec les mécanismes du corps).
– La « médecine « non-locale » ».
Cette dernière est constituée des « thérapies vibratoires » tenant compte des « états subtils de la matière » et de la « physiologie multidimensionnelle » de l’être humain. Le but recherché est de« ré-harmoniser » le champ énergétique interpénétrant le corps physique.
Patrick Drouot se réfère à la « palpation vibratoire » des champs énergétiques entourant une forme de vie. Chaque organe physique semble avoir son « double énergétique », et il est possible de « lire » l’état véritable des organes dans la contrepartie énergétique. Lorsqu’un organe est infecté, « chargé », dysharmonique, il est possible d’y travailler dessus en pratiquant une forme dechirurgie « micro-vibratoire ».
Le corps physique est dépendant, sur le plan énergétique, du champ énergétique. Lorsque le corps éthérique est distendu, ‘dysharmonique’, « des codages vibratoires vont peu à peu abaisser leur fréquence propre » pour finir par provoquer des perturbations d’ordre physique. (8) D’où l’intérêt de la chirurgie « micro-vibratoire »…
Le Reiki, ou « énergie universelle de Vie », dont le système remonte au dix-neuvième siècle avec ledocteur Mikao Usui (9), fait partie intégrante des « médecines vibratoires ».
Le docteur Gabriel Cousens, maître de Reiki, considère que l’être humain est le foyer de plusieurs champs énergétiques : des champs d’énergie subtile à fonction organisatrice. Ceux-ci se déplacent à une vitesse à la fois supérieure et inférieure à celle de la lumière, et agissent comme des vortex synchronisant « les vibrations d’énergie cosmique plus rapides que la vitesse de la lumière, et celles du corps beaucoup plus lentes ». Si ces champs s’affaiblissent ou se désorganisent sous l’effet de tensions émotionnelles, par exemple, il en résultera la maladie. L’affaiblissement et la désorganisation de ces champs activent le processus du vieillissement (accroissement de l’entropie), et leur stimulation constitue un facteur de régénération et de guérison (inversion du processus d’entropie) :
« Le Reiki fournit aux champs d’énergie subtile un apport direct d’énergie vitale permettant leur activation et leur réorganisation. Autrement dit, en renversant le processus de vieillissement, le Reiki ralentit la croissance de l’entropie. Cette action se manifeste d’une manière directe sur les champs d’énergie, et indirectement sur l’équilibre des chakras. Lorsque les corps subtils et les chakras ne sont pas alignés, il s’ensuit un blocage faisant barrage à la pénétration de l’énergie vitale dans le corps. Lorsque l’on parvient à réaligner ceux-ci, l’énergie peut de nouveau circuler librement. Le phénomène d’entropie ainsi renversé permet d’obtenir la guérison émotionnelle et spirituelle. » (G. Cousens) (10)
Afin de mieux comprendre la rapport existant entre corps subtils et guérison psychique, il faut signaler que chaque main possède au centre de la paume un « chakra » moyen pouvant devenir très actif. Ce « chakra » rayonne de trois manières :
– Par la paume (imposition).
– Par les doigts (projection).
– Par le dos de la main, proche de l’articulation du poignet.
Le développement du « chakra » de la paume entraîne une accumulation de l’aura vers le bout des doigts, des canaux (« nadis ») vitaux sont ouverts et le « prâna » circule plus librement. (11)
La personne désireuse d’approfondir l’étude des « chakras » et de la guérison psychique pourra se référer à certains ouvrages d’Anne Givaudan et de Daniel Meurois, et de Patrick Drouot (12), ainsi qu’aux livres de Janine Fontaine (13) et de la guérisseuse américaine Barbara Ann Brennan (14).
Sur les « chakras », il existe une importante littérature, entre autres les livres de Michel Coquet. (15)
Un médecin, Yann Eugène Tiberghien, s’inspirant des idées de Janine Fontaine, a postulé l’existence de corps vibratoires autour du corps physique, qu’il a dénommés « somas vibratoires concentriques » : « somas » éthérique, astral, mental, causal, divin et spirituel.
Alain Sendat, quant à lui, distingue trois enveloppes principales autour du corps physique : le « corps paraphysique » (formé des couches 1, 2 et 3), le « corps éthérique » (formé des couches 4 et 5) et le « corps spirituel » (formé des couches 6 et 7). Selon lui, le fait de placer le corps éthérique tout près du corps physique est une erreur, ce qui est nommé corps « éthérique » n’étant pour lui que l’émanation de la chaleur humaine. (16) Mais il s’agit là d’une conception erronée…
Parmi les « médecines vibratoires », il convient de classer – en plus du « magnétisme » et du« Reiki » – l’acupuncture et l’homéopathie. Leur mode d’action se situe aussi, en réalité, au niveau du corps éthérique. C’est d’ailleurs ce que considère le docteur Yann Eugène Tiberghien, celui-ci pensant que ces trois techniques thérapeutiques – homéopathie, acupuncture, « magnétisme » par imposition des mains – doivent agir sur le « Soma éthérique ». A propos de l’homéopathie, il considère que « puisqu’il n’y a plus de matière active dans une granule homéopathique, il pourrait n’y rester que la vibration de celle-ci, son empreinte énergétique, qui pourrait avoir une action sur notre ‘‘soma’’ vibratoire ». (17)
L’efficacité de l’homéopathie continue à être niée de façon virulente par les « rationalistes ». Pierre Rossion, par exemple, la réduit à un placebo, ses remèdes ne contenant que de l’eau et du sucre. (18) D’où la campagne de dénigrement à propos des travaux de Jacques Benvéniste sur la « mémoire de l’eau », qui sont susceptibles de légitimer les principes homéopathiques… Or, s’il n’y a pas d’action chimique, il y a bien une action énergétique ou vibratoire.
Qu’en est-il de l’acupuncture ? En novembre 1997, l’Institut de la Santé des Etats-Unis a reconnu l’efficacité de l’acupuncture contre certaines pathologies. Les rationalistes, cependant, expliquent son mode d’action par les circuits nerveux (travaux de Jean Bossy, professeur d’anatomie à la Faculté de Médecine de Montpellier-Nîmes), la libération, au niveau des synapses, d’enképhalines (substances au pouvoir antalgique), la libération d’endomorphines (ayant aussi des propriétés antalgiques) par le complexe hypothalamo-hypophysaire du cerveau, et l’action anti-inflammatoire des glucocorticoïdes sécrétés, via le complexe hypothalamo-hypophysaire, par la corticosurrénale (située au-dessus des reins).
En 1987, Felix Mann, ancien président de la Medical Acupuncture Society, avait déclaré que les points d’acupuncture et les « méridiens » n’existaient pas. Et Pierre Rossion d’ajouter que, « malgré des heures passées derrière le microscope, personne n’a jamais pu mettre en évidence lesméridiens d’acupuncture, pas plus que le qi censé y circuler ». Or, ceci ne prouve pas que lesméridiens (qui font penser aux « nadis » constitutifs du corps éthérique) n’existent pas. Cela montre simplement que le microscope n’est pas un outil suffisamment performant pour déceler des réseaux d’énergie n’entrant pas dans le cadre des énergies connues.
Une expérience avait semblé démontrer l’existence des méridiens. Elle fut publiée en 1985 par l’Académie Nationale de Médecine de Paris, les auteurs de l’article étant trois médecins du service de biophysique et de médecine nucléaire de l’hôpital Necker à Paris, Jean-Claude Darras, Pierre Albarède et Pierre de Vernejoul. L’injection d’un traceur radioactif au niveau d’un point d’acupuncture permettait la visualisation, avec une caméra à scintillation, des trajets se superposant aux méridiens des planches anatomiques chinoises. Le « radiotraceur » était le technétium 99. En 1988, Yves Lazorthes (du service de neurochirurgie du CHU de Rangueil à Toulouse) montra que la migration du radiotraceur était la même si l’injection se faisait non pas au niveau d’un point d’acupuncture, mais au niveau d’un point témoin n’importe où ailleurs sur le pied. Le radiotraceur visualisait non pas des méridiens, mais des trajets nerveux.
Les points d’acupuncture sont censés ne pas exister, le nombre de ceux-ci ayant augmenté au fil du temps dans les traités chinois (160 : deux siècles avant notre ère, 349 au septième siècle, 747 en 1981). La science occidentale nie ainsi les données « ésotériques » sous-tendant la pratique traditionnelle de l’acupuncture. Certaines personnes savent pourtant, par expérience personnelle, que les « nadis » (et le « prâna » qu’ils véhiculent), constitutifs du corps éthérique, existent bien…
N’oublions pas qu’en 1997 l’efficacité de l’acupuncture a été reconnue pour certaines pathologies. Or, en 1984, la revue médicale « The Lancet » affirmait que de « nombreux essais contrôlés ont montré que les allégations de l’acupuncture n’ont aucune validité scientifique », ces essais étant « systématiquement ignorés par les tenants de l’acupuncture ». L’acupuncture était censée poser « le problème complexe de la démarcation entre la science et le charlatanisme, entre la raison et la foi, entre la recherche honnête de la vérité et l’exploitation sans scrupule de la souffrance humaine ».En 1991, le « zététicien » Henri Broch niait toute validité à l’acupuncture… (19)
Soyons assurés que la reconnaissance, par le monde scientifique, de la réalité des « méridiens » ou« nadis » (et donc du corps éthérique) sera l’un des faits majeurs des « découvertes » de la science du vingt-et-unième siècle.
6. « Qu’est-ce que le corps éthéré, qu’est-ce que le corps astral ? » (« Tous coachés ! »,France 5, 1er avril 2012) :
C’est par hasard que je suis « tombé » sur un émission diffusée sur France 5 le 1er avril 2012 : « Tous coachés ! ». L’émission était déjà commencée, mais, aux premiers propos tenus, j’ai compris que la commentatrice était en train de parler de dérives sectaires dans le milieu du coaching. Elle a notamment évoqué le cas d’une jeune femme qui s’est suicidée (le père ayant porté plainte auprès de l’ADFI locale) après avoir suivi des séminaires tenus par un « coach en thérapie ». On nous a signalé que, dans les années 1990, les activités de cet individu avaient été répertoriées dans la liste des « sectes ».
Je ne connais pas ce dossier, mais mon attention a été attirée par deux choses simultanées : un passage du commentaire de la commentatrice et la vision de quelques notes écrites que la victime avait laissées à propos de l’enseignement du « coach en thérapie ». Sur ces notes, j’ai remarqué qu’il y avait notamment les mentions « Monde mental » et « Monde astral » (qui sont notamment mentionnés dans la littérature théosophique). Quant à la commentatrice, elle a interrogé : Qu’est-ce que le corps éthéré, qu’est-ce que le corps astral ? Cette question est bien sûr la preuve de l’ignorance crasse, en matière d’ « ésotérisme », de la commentatrice à l’origine du documentaire (une ignorance largement partagée, il est vrai, par l’immense majorité des gens), mais, ce qui est beaucoup plus préoccupant, c’est que l’une des rares fois où ces notions sont évoquées dans une émission télévisée, c’est dans un contexte d’activités « douteuses » dites sectaires.
Je ne sais pas ce qui a pu amener la jeune femme à mettre fin à ses jours, mais je note que la commentatrice a évoqué un passage du texte (avec, si mon souvenir est exact, une référence à la « lumière ») faisant penser que la victime était au courant de la thématique NDE. Cette jeune femme était peut-être une personne psychologiquement fragilisée qui, à la suite de certains propos constitutifs de l’enseignement du prétendu « coach en thérapie », a fini par mettre fin à ses jours. Quoi qu’il en soit, ce « coach », s’il a évoqué dans ses interventions des notions spécifiquement « ésotériques », est aussi, semble-t-il, un manipulateur vénal. Si la jeune femme n’avait pas fréquenté ce genre d’individu, elle aurait pu apprendre, en lisant quelques bons livres, que le suicide n’est jamais une bonne solution aux problèmes rencontrés dans la vie, ces problèmes finissant toujours par suivre la personne de l’autre côté du voile… Le livre de référence indispensable pour comprendre cela est celui d’Anne Givaudan : « La rupture de contrat » (éditions S.O.I.S., 2006), l’auteure étant justement entrée en contact avec des âmes-personnalités qui se sont suicidées dans une ou plusieurs de leurs précédentes incarnations.
Quand on a lu ce genre de livre, on s’aperçoit vite que l’on ne peut pas sérieusement se prévaloir de notions « ésotériques » et être en même temps un candidat au suicide ! Si la disparue avait lu ce genre de livre, plutôt que de suivre des séminaires surtout destinés à enrichir celui qui les organisait, elle n’aurait pas mis fin à ses jours…
Voici d’ailleurs les témoignages de lecteurs de ce livre que l’on peut lire sur le site www.sois. fr :
“Un petit mot pour vous dire qu’après avoir lu votre livre ‘Rupture de contrat’ il y a quelques années, j’ai fait le choix définitif d’écarter la possibilité d’en finir avec les difficultés intrinsèques de ce monde par le suicide… j’ai décidé de prendre mon courage et de faire face…
Je suis, aujourd’hui, très heureux de ce choix que je n’ai jamais remis en cause… Merci infiniment.” — Paul.
“Il y a longtemps que je voulais écrire pour vous donner mes commentaires sur le livre ‘La rupture de contrat’. WOW ! Quel livre SUPER ! Je l’ai prêté à plusieurs personnes et nous avons un commentaire en commun. Je n’aurais pas acheté ce livre car je n’ai pas vécu l’expérience d’une personne proche de moi qui s’enlève la vie. Mais quel livre !” — Ginette.
“J’ai une cliente, policière, qui a lu le livre ‘La rupture de contrat’. Peu de temps après, elle a un appel pour se rendre à une adresse. Un homme dit qu’il est sans nouvelle de son ami et qu’il s’inquiète pour lui. Elle arrive à cette maison, sonne à la porte, pas de réponse. Elle fait le tour et arrive à une porte qui donne au sous-sol de la maison. Elle voit, par la fenêtre, l’homme qui monte dans un escabeau pour se pendre. Elle crie et défonce la porte (elle ne sait pas comment elle y est arrivé), et arrive juste à temps pour le décrocher. Un homme qui fait deux fois son poids. Elle m’a dit que si elle n’avait pas lu le livre elle aurait très mal réagi à cette épreuve. Elle lui a dit : Tu ne peux faire ça, car il faudra que tu reviennes régler ce que tu fuis.
Elle voulait que je te dise MERCI pour ce livre qui l’aide beaucoup dans son quotidien.” — Ginette.
7. Chi, arts martiaux et psychokinèse :
L’énergie éthérique est manifestemant en relation avec ce que diverses traditions ont appelé notamment le ki ou le chi. Cette énergie éthérique correspond à ce que les psychotroniciens(parapsychologues) des pays de l’Europe de l’Est appelaient, dans les années 1960-1970, le« bioplasma ».
Il y a eu en 1990, sur France 2, une série documentaire (cinq émissions) sur le paranormal, cette série ayant été réalisée par Bernard Martino. Ce dernier a en outre rédigé un livre (en relation avec les documentaires télévisés) intitulé : « Les chants de l’invisible ». On a notamment vu, dans les émissions concernées, quelques médiums à effets physiques : la Russe Nina Kulagina (que l’auteur avait rencontrée peu avant son décès) connue pour ses aptitudes à la télékinésie, le JaponaisMasuaki Kiyota connu pour sa capacité d’action psychokinétique (comme Uri Geller) sur le métal – ainsi que pour son action PK sur une pellicule photographique -, et le Brésilien Thomaz Green Morton de Souza Coutinho (ce dernier ayant malheureusement grossièrement truqué ses prestations). Dans une émission (consacrée au Japon) de cette série, on a aussi pu voir Hiroyuki Aoki, un praticien d’un art martial peu connu, le shintaïdo. Bernard Martino ayant demandé à Albert Palma ce qui se passait quand il attaquait Hiroyuki Aoki, Albert Palma a ainsi répondu :
« Une fois, je l’ai attaqué très violemment, j’ai cru que j’allais avoir un arrêt cardiaque, mais ça a duré une fraction de seconde. Je suis tombé à genoux et je suffoquais… J’avais le coeur qui… je croyais qu’il allait péter mais ça s’est vite rétabli… » (A. Palma)
Hiroyuki Aoki l’avait stoppé « à distance ».
« Il ne m’a pas touché, il avait dû murmurer un mantra… je sais pas, un truc ésotérique quelconque… » (A. Palma)
Albert Palma ne pouvait plus avancer. Une autre fois, il a expérimenté avec Hiroyuki Aoki « une sorte de zone tampon »… Il était emmené dans une spirale, « dans une zone où il y a une sorte de nuage invisible » entre les deux « combattants ». Hiroyuki Aoki pouvait créer « une sorte de pressurisation, de coussin d’air autour de lui ».
Bernard Martino a assisté à un entraînement avec Hiroyuki Aoki, ce dernier ayant demandé à ses élèves de l’attaquer « en tsuki« , tout en faisant intervenir l’énergie du « chi ».
« Quand ils se ruaient sur lui, ses élèves ne parvenaient jamais à le toucher. Comme tentait de l’expliquer Albert, ils semblaient pris dans une spirale dont le centre, Aoki, se dérobait sans cesse ; ‘charmés’, comme des papillons de nuit attirés par la lumière d’une ampoule électrique où ils se brûlent les ailes, les élèves encore et encore cherchaient à l’atteindre et ils finissaient par s’épuiser à lui tourner autour ; leur main en l’air, prête à frapper, ne rencontrant jamais ce corps sur lequel elle était censée s’abattre. » (B. Martino)
Un garçon costaud, lourd, fonça sur Hiroyuki Aoki, mais, à environ cinquante centimètres de ce dernier, il fut stoppé net et il commença à lui tourner vainement autour « comme s’il cherchait une porte »…
C’est parce qu’il avait perçu une intention agressive, un jour qu’il donnait un « gorei » (le fait de diriger une pratique de groupe) qu’Hiroyuki Aoki avait découvert en lui la capacité sidérante d’arrêter un adversaire à distance et de porter à distance ce qu’il appelait un « toaté », ce coup qu’Albert Palma avait ressenti si fort la première fois qu’il avait eu l’impression que son coeur s’arrêtait de battre.
« J’étais en train de rythmer l’exercice : ‘Ichi, ni, san…’ un, deux, trois, quatre… et tout à coup j’ai senti que l’un des élèves avait le désir de m’attaquer – la règle quand je donnais le ‘gorei’ était qu’ils pouvaient le faire quand ils le voulaient -, et mon rythme : 1 -2-3-4, j’ai eu l’idée de le concentrer sur lui et d’un seul coup il a sauté en l’air, il a fait un tour sur lui-même et il est tombé… J’ai trouvé ça très intéressant et j’ai essayé par la suite avec d’autres élèves. J’ai vu que cela marchait mieux avec ceux qui avaient vraiment le désir de m’agresser… J’avais découvert cela par le plus grand des hasards, mais, comme je savais que dans l’ancien temps il y avait une technique qui s’appelait toaté, je me suis demandé si ce que j’avais fait ce n’était pas… toaté. » (H. Aoki)
Bernard Martino filma Albert Palma en train de charger Hiroyuki Aoki, « sautant en l’air en hurlant quand il parvenait à lui saisir les mains, donnant des ruades, se roulant par terre, revenant aussitôt à la charge tandis qu’Aoki disait en montrant ses mains vides » :
« Je ne lui fais rien, pas de gestes techniques, c’est seulement l’énergie du ‘chi’… Je l’intensifie au fur et à mesure, mais je ne bouge pas les mains, ni les mains, ni le corps, rien. » (H. Aoki)
Albert Palma s’arrêta net en pleine course avant de tomber sur les genoux. Il venait de recevoir« toaté ».
Albert Palma a évoqué une énergie qui s’était libérée en lui, un « feu intérieur » montant du bas. Il sentait cette force partir du hara, du bas du ventre. Il a évoqué les chakras (le long de la colonne vertébrale) et la kundalini. Pour lui, dit-il, l’ouverture du premier chakra a été « une grande fête » (sic), une « chaleur dingue » irradiait son corps, avec une joie de vivre…
« Je me souviens bien de la rencontre avec un yogi qui avait vu ‘Tenshingoso’, il parlait de la kundalini, c’est cela que l’on éveille au shintaïdo, même si la méthode est différente… Arthur Avallon parlait de la ‘puissance du serpent’ à propos de la kundalini. » (A. Palma)
Bernard Martino a vu une vidéo où le fondateur de l’aïkido, Morihei Ueshiba :
« Cela se passe dans un Dojo lors d’une des dernières démonstrations de maître Ueshiba. Il est tout petit avec sa longue barbe blanche. Des élèves l’attaquent qu’il fait chuter sans les toucher, simplement en levant le bras. (…)
Subitement, il demande à un personnage que l’on ne voit pas de l’attaquer et aussitôt après entre dans le champ sur la gauche, une sorte de bulldozer lancé à pleine vitesse qui fonce sur lui une main en avant avec l’intention de le renverser. Au moment où il arrive sur le petit homme, il semble se heurter à un mur, rebondit et tombe à la renverse ! » (B. Martino)
Lorsque Bernard Martino put, plus tard, se procurer le document, il s’aperçut, en le passant au ralenti, qu’au moment de l’impact, non seulement l’homme semblait vraiment se cogner dans un mur, mais que Ueshiba, au lieu de reculer ou d’être quelque peu déséquilibré, « se dressait sur ses pieds, décollait du sol, montait dans l’image sans reculer d’un centimètre ! ».
Dans « La stratégie de l’invisible », Michel Random écrit que les exploits extraordinaires de maître Ueshiba rempliraient des volumes.
« Un jour, alors qu’il était souffrant, un de ses disciples voulut le soulever pour le mettre au lit. Ne pouvant y parvenir, il appela à l’aide un second gaillard, puis un troisième, puis un quatrième. Ils s’efforcèrent en vain de soulever le maître. Il semblait collé au sol. Finalement, il parut s’éveiller comme s’il sortait d’un profond sommeil.
‘Excusez-moi’, dit-il, ‘j’avais noué en moi le ciel et la terre’.
Il sembla se détendre et aussitôt on le souleva, léger comme une plume. » (B. Martino)
Sur une bande, on voyait un Américain qui mettait ses mains sur la tête de Michio Hikitsuchi (queBernard Martino a connu à l’occasion de son séjour au Japon), ce dernier étant assis en tailleur. L’Américain poussait de toutes ses forces, sans parvenir à renverser le « Sense ».
« On le voyait ensuite attaquer le maître avec beaucoup de détermination et de violence ;Hikitsuchi, sans le toucher, comme Ueshiba, en levant simplement le bras, le faisait tomber à terre où il restait, s’efforçant visiblement de se relever mais en vain… » (B. Martino)
Gérard Blaize montra à Bernard Martino un document où on voyait le président Jimmy Carter, en visite officielle au Japon, assistant à une démonstration de Michio Hikitsuchi. Le traducteur prit l’initiative de proposer à Michio Hikitsuchi de remplacer l’Américain (vu sur la précédente bande) par l’un des gardes du corps du président. Quand le caméraman se décida enfin à filmer le « combat », le garde du corps était à terre, incapable de se relever, et Michio Hikitsuchi ne le touchait pas. Pour Gérard Blaize, ces phénomènes « énergétiques » sont réels.
Gérard Blaize demanda à son épouse Chikako de lui servir de partenaire. Celle-ci ayant saisi le bras de son mari, ce dernier émit une modulation sonore, et, dix secondes après, Chikako se mit à rouler sur le tatamis, « gigotant comme une folle ». Cela ne marcha pas avec Bernard Martino, mais cela marcha avec sa collaboratrice Annick Lacroix…
Lors d’une interview de Bernard Martino avec Michio Hikitsuchi, ce dernier fit un signe et Clint(l’Américain évoqué ci-dessus) se rua sur lui. Avec ses deux bras, Michio Hikitsuchi sembla faucher l’air au-dessus de son agresseur « qui, comme happé par cet appel d’air, décolla du sol, s’élevant très haut pour retomber avec violence un peu plus loin sur le dos ».
« Déjà, Hikitsushi était au-dessus de Clint, il fit le geste de le plaquer au sol avec ses deux mains en émettant un sol rauque et Clint resta à terre, essayant vainement de se relever. Je pouvais voir ses efforts, il était tout rouge, les veines de son cou saillaient… » (B. Martino)
Michio Hikitsuchi plaça les deux mains de Gérard Blaize sur le sommet de son crâne. Gérard Blaizepoussa en s’arc-boutant sur ses pieds sans parvenir à renverser Michio Hikitsuchi. Ce dernier précisa que c’est avec la respiration (« Kokiou-Ho ») qu’il faut faire cela. Trois personnes peuvent l’attaquer, il ne bougera pas. Il ajouta que la force physique ne compte pas, ce qui compte c’est le« chi »…
« Quand ils me poussent, je leur prends leur force… je mange leur ‘chi’ avec le mien… Avec notre ‘chi’, on prend racine, notre esprit s’enfonce dans la terre comme un grand arbre et on ne bouge plus… » (M. Hikitsuchi)
Il appela Gérard Blaize qui fonça sur lui.
« Au moyen de ce même mouvement des deux bras qu’il avait déjà utilisé, mais plus violemment, avec Clint, il forma une vague qui sembla soulever Gérard comme une plume, presque au ralenti, avant de le ‘reposer’ délicatement par terre où Gérard resta sans pouvoir se relever… » (B. Martino)
Bernard Martino put filmer Gérard Blaize et ses élèves à Paris :
« Il ‘appela’ ses élèves les uns après les autres et les fit chuter sans les toucher, les immobilisant au sol comme le faisait Hikitsuchi, mais en y ajoutant le fruit de ses propres recherches sur les vibrations. Je vis une jeune femme, dont j’appris qu’elle était ingénieur agronome, frétiller comme un lézard, allongée sur le tatamis à côté de Gérardassis en tailleur qui pointait seulement un doigt, très au-dessus de sa tête. Je vis aussi un homme, qui était lui chercheur à Saclay, se mettre à trépigner de plus en plus fort à mesure qu’il s’approchait de Gérard pour finalement, à la manière d’un épileptique, s’écrouler sur le sol en gémissant. Je filmai encore un ingénieur en informatique, un karatéka expérimenté qui devait peser dans les quatre-vingt-dix kilos, mettre ses deux mains au niveau du ventre de Gérard debout et le pousser de toutes ses forces sans parvenir à le faire reculer d’un centimètre. Tandis qu’il poussait, Gérard s’offrit même le luxe de lentement remonter l’une de ses jambes pour terminer à cloche-pied ! A aucun moment, je ne perçus de la part de ses élèves la moindre complaisance ; je sentis au contraire chez certains de la révolte, presque de la rage… » (B. Martino)
Au siège de la Fédération de Shintaïdo, Bernard Martino a vu un film sur le toaté réalisé par la NHK. L’expérience réalisée visait à mettre en évidence ce qui se passait dans le cerveau d’Aoki et d’Okada au moment du toaté. Face à face, ils étaient tous les deux reliés à la machine par une batterie d’électrodes et de fils. Okada attaquait et, en retour, Aoki le stoppait net, Okada tombant à ses pieds. Les tracés EEG montraient une étonnante complémentarité, une synchronicité parfaite. L’expérience avait été conduite par Hiroshi Motoyama, lequel dirigeait, à Tokyo, un Institut de psychologie religieuse. Hiroshi Motoyama était à la fois médecin et prêtre de la religion Shinto.
« Il nous fit visiter ses installations. La pièce maîtresse de son dispositif était unemachine de son invention baptisée E.M.I., qui lui permettait, à l’aide d’électrodes placées sur le corps des patients, suivant le tracé des méridiens d’acupuncture, d’établir des bilans de santé extrêmement précis et même de mesurer le ‘chi’. Comment ? Etienne ne réussit jamais à vraiment le comprendre et donc moi encore moins.
Dans une autre partie du laboratoire, au beau milieu d’une salle se trouvait une construction sommaire en bois entièrement ceinturée d’un réseau de fils de cuivre pour l’isoler. Munie d’une porte, elle était assez grande pour acceuillir deux ou trois personnes. A l’intérieur, une banquette pour s’asseoir et une caméra vidéo qui lui faisait face étaient les seuls accessoires, et quand on refermait la porte il y régnait une obscurité absolue. Cette installation servait aux besoins d’une expérience qu’il faisait avec une Américaine qui pénétrait dans cette sorte de grand placard entièrement nue, pour qu’on puisse être certain qu’elle ne dissimulait rien sur elle. Elle s’asseyait sur la banquette, se plongeait dans une intense méditation dès qu’on avait refermé la porte, et, au bout d’un laps de temps plus ou moins long, la caméra vidéo retransmettait sur un moniteur de contrôle l’image de filaments lumineux qui, à niveau du premier ou du deuxième chakra, semblaient s’échapper de son ventre. » (B. Martino)
Hiroshi Motoyama montra une photo qu’il avait prise, dans la montagne, de l’extérieur d’un temple où se déroulait une méditation collective : on voyait une sorte de mince colonne de lumière qui s’échappait du toit pour se perdre dans le ciel ; ou l’inverse…
Hiroshi Motoyama téléphona à l’Américaine pour savoir si elle accepterait de filmer une expérience, mais elle refusa car, très mystique, elle ne voulait pas risquer de galvauder le caractère sacré du phénomène qu’elle produisait en l’abaissant au rang de « teaser » (séquence « accrocheuse » sinon racoleuse propre à dissuader le télespectateur de « zapper ») dans une émission de télévision.
– Masami et Masuaki Kiyota :
Hiroshi Motoyama annonça qu’il avait rendez-vous, trois jours après, avec une jeune fille de 13 ans,Masami, qui, accompagnée de sa mère et de son guide spirituel, viendrait de son lointain village démontrer en sa présence des facultés psychokinétiques : elle tordait le métal. Le jour venu,Masami échoua dans ses tentatives de pliage du métal. L’équipe de tournage attendit en vain, pendant des heures, que la petite cuillère se torde…
« Ce fut pour nous tous une rude épreuve, mais curieusement le côté infructueux de ses efforts, son jeune âge aussi, firent beaucoup pour rendre éminemment crédible le fait qu’elle puisse en d’autres circonstances, et pas seulement elle mais d’autres aussi, tordre effectivement le métal. » (B. Martino)
Le matin, Hiroshi Motoyama avait commencé par arrimer Masami à la machine E.M.I., via des électrodes placées à l’extrémité de chaque doigt de pied et de main. Devant l’insuccès de la première tentative, on appela à la rescousse le guide spirituel de la jeune fille, une jeune femme qui lui fit subir une séance d’acupuncture.
« Signe d’un renforcement de l’activité du ‘chi’, selon Motoyama, nous pûmes observer un épaississemment prometteur de la ligne rouge sur l’écran de la machine. Mais la deuxième tentative ne fut pas plus réussie pour autant. » (B. Martino)
Après le déjeuner, Masami fit une nouvelle tentative qui se solda aussi par un échec… Masami était déçue. Bernard Martino lui ayant demandé ce qui se passait dans sa tête quand elle tordait une cuillère, elle répondit :
« Je la tiens par le milieu et j’imagine que c’est quelque chose de très léger… de très mou… je pense à ça très fort et quand j’appuie sur le bout de la cuillère elle se casse… »
Elle arrivait surtout à faire cela quand elle était avec sa famille.
Bernard Martino fit la connaissance du professeur Sasaki qui détenait une chaire de physique dans une université privée et qui s’intéressait à la parapsychologie. Il s’intéressait aux aptitudes psychokinétiques de Masuaki Kiyota, un Uri Geller japonais. Selon Bernard Martino, Masuaki Kiyotaétait alors âgé, lorsqu’il l’a rencontré, de 23 ans, mais il y a là une erreur car, comme on peut le constater en consultant notamment la page Facebook de Masuaki Kiyota, ce dernier est né le 30 avril 1962. Il était donc âgé, en 1989, de 27 ans (et non de 23 ans). Masuaki Kiyota avait à l’évidence, écrit Bernard Martino, l’habitude d’être sollicité, et il donnait un peu l’impression d’être « une star », « laissant son imprésario ou son attaché de presse parler à sa place, feignant l’ennui ». Au cours de la conversation, quelqu’un mentionna le fait que le sujet PK n’aimait pas être obligé de produire des phénomènes sur commande. Masuaki Kiyota se révéla quelqu’un d’extrêmement attachant.
« Nanti d’une licence de psychologie, appointé par un laboratoire, il voulait que l’on parle de lui pour autre chose que pour ses dons paranormaux. Il avait horreur qu’on le regarde comme une machine à produire des phénomènes, pensait avoir aussi un message à transmettre. Il se considérait et aimait être considéré avant tout comme un artiste ; (…) » (B. Martino)
Il préparait alors la sortie de son premier album de chanteur de rock. Il entraîna l’équipe de télévision chez ses amis et il proposa un rendez-vous dans l’hôtel de celle-ci pour, dit-il, se présenter et parler de son travail. En ce qui concernait les expériences proprement dites, on fixerait un lieu plus tard, mais il souhaitait qu’elles se déroulent en présence du professeur Ichikawa, un physicien avec lequel il se sentait en confiance.
Le jour du rendez-vous, il prit une dizaine de cuillères que son imprésario avait sorti de son attaché-case et qu’il disposa sur une table basse. Il « testa » chaque cuillère en la tapotant sur le bord de la table. Bernard Martino en prit une pour l’examiner. Masuaki Kiyota sembla finalement trouver celle qui lui convenait le mieux. Il fit signe de commencer à filmer alors que discrètement il était déjà filmé depuis plusieurs minutes.
« Puis sans vraiment appuyer, il commença néanmoins à ‘masser’ le haut de la cuillère comme pour l’assouplir et le spectacle me parut décevant : Thomas, lui au moins, n’avait pas eu besoin de ‘préparer’ sa fourchette avant qu’elle ne devienne toute molle ! Mais tranquillement Kiyota continuait ; quand il jugea que la cuillère était prête, il la saisit alors par l’extrémité du manche et la tint toute droite devant lui en la fixant intensément. Très vite, le haut du manche nous sembla commencer à fondre comme sous l’effet d’un invisible rayon laser et je crus même voir un mince filet de fumée s’en échapper. Le haut de la cuillère se mit à osciller comme si elle ne tenait plus au manche que par un fil de matière, et, moins d’une minute plus tard, sans que Kiyota ait bougé un cil, le haut de la cuillère se détacha et tomba en arrière sur la table. (…) » (B. Martino)
A la question : aurait-il pu faire cela sans toucher la cuillère ?, Masuaki Kiyota répondit positivement, mais que cela aurait pris beaucoup plus de temps. Il l’avait un peu « préparée » pour que cela reste présentable dans le cadre d’une émission télévisée.
Pourrait-il la ressouder ? Oui, il l’a fait trois ou quatre fois. Cela prenait plus d’une heure, mais à l’arrivée on ne pouvait plus voir que la cuillère avait été cassée. Il ne restait qu’une imperceptible fissure.
Masuaki Kiyota a précisé qu’il avait ce genre de faculté depuis sa naissance.
« Quand j’étais gosse, par exemple, je jouais avec mes petites voitures… J’imaginais qu’elles entraient dans un tunnel et, à ce moment, les lumières de ma chambre s’éteignaient, et puis elles se rallumaient quand les voitures sortaient du tunnel… » (M. Kiyota)
Cela lui arrivait souvent, mais il pensait alors que les autres enfants pouvaient en faire autant et il n’en parlait donc pas à ses parents. Par exemple, quand il devait ranger ses jouets dans leur boîte, quand ils étaient un peu loin, il arrivait à les faire s’approcher de lui doucement et ensuite à les prendre. Aujourd’hui, déclara-t-il au moment de la rencontre avec l’équipe de Bernard Martino, il arrive seulement à tordre une cuillère, à prendre des photos ou à faire osciller des pendules sous verre.
Enfant, il avait vu Uri Geller (qui était venu au Japon) à la télévision. Plus tard, il s’est demandé pourquoi il devait faire ce genre de choses.
« Un joueur de base-ball, par exemple, avait un talent qu’il cultivait et, quand il s’exprimait sur un stade, tout le monde applaudissait. Moi aussi j’avais un talent mais, quand je m’exprimais, on se moquait de moi ou l’on me regardait d’un air soupçonneux. J’en ai eu marre, j’ai même failli renoncer. A quoi bon ? Pour moi, il était clair qu’il y avait un corps physique, une force physique et une force spirituelle ; l’une visible, l’autre pas. Quand je tordais ou cassais une cuillère, ce n’était pas du tout pour étonner les gens, c’était seulement pour manifester cette présence bien réelle du spirituel. » (M. Kiyota)
Masuaki Kiyota ayant pris une cuillère, celle-ci se vrilla lentement dans sa main.
« Il me demanda même de la tenir entre deux doigts par le haut, tandis que lui, c’est du moins la sensation que j’eus, continuait à la tordre par le bas. Quand, finalement, il la posa doucement sur la table, le manche formait avec le reste de la petite cuillère un angle de 90°. Je la pris, voulus la remettre droite ou accentuer la torsion, mais ce fut impossible tant la cuillère était solide et le métal épais. Une inscription gravée m’apprit qu’elle était en nickel et argent. » (B. Martino)
Pour Masuaki Kiyota, tordre une cuillère est une forme d’art, un moyen d’expression.
« Je ne suis pas un magicien. Si j’étais un magicien, je proposerais une grande variété de tours. La peinture non plus ça ne sert à rien si ce n’est à être agréable aux gens… On peut se dire que c’est un luxe de faire quelque chose qui ne sert à rien. J’arrive aussi à guérir les maladies des autres. (…) Moi, je ne suis pas médecin, mais si une personne s’est cassé un os, au lieu que la guérison prenne un mois, je la soigne en quelques jours… » (M. Kiyota)
Il a évoqué un nommé Acegawa, un producteur de cinéma qui, à la suite d’une bagarre, avait eu des côtes cassées et respirait difficilement. Ce producteur avait téléphoné à Masuaki Kiyota pour le soulager de ses douleurs. Masuaki Kiyota a, pendant une quinzaine de minutes, mis sa main au-dessus du corps de l’homme, et la douleur a disparu. Deux jours après, le blessé a revu son médecin. L’os s’était ressoudé. Le médecin, stupéfait, a dit qu’il n’était pas un homme ordinaire. Ce dernier n’a pas dit au médecin que c’était Masuaki Kiyota qui l’avait guéri. Il était pourtant impossible que l’os se ressoude tout seul en quatre jours.
Lors de la rencontre suivante avec Masuaki Kiyota, Bernard Martino prit au hasard l’une des cuillères et, afin d’en éprouver la solidité, il se mit à la tordre violemment dans un sens puis dans l’autre. Avant qu’elle ne se casse, il se brûla sérieusement le doigt. Masuaki Kiyota prit ensuite une cuillère qui se cassa en deux en l’espace de quelques minutes. Le professeur Ichikawa, qui était présent, fit remarquer que le tracé des ondes cérébrales restait identique, que Masuaki Kiyota ait les yeux ouverts ou fermés, ce qui démontrait selon lui un pouvoir de concentration hors normes. L’assistant du professeur posa sur la table un appareil Polaroïd d’un modèle ancien, non automatique, et Masuaki Kiyota demanda à Bernard Martino de charger l’appareil Polaroïd. Bernard Martino prit au hasard une des boîtes en carton qui contenait un film noir et blanc (parmi les quatre packs de films qui avaient été achetés – deux noirs et blanc et deux en couleur). Il sortit l’enveloppe scellée de papier opaque qu’il défit, il plaça dans l’appareil Polaroïd le pack de film qui se trouvait à l’intérieur, puis il referma l’appareil. Pour que le pack soit utilisable, il aurait normalement fallu enlever une bande de carton noire qui s’interposait entre le film et l’objectif, mais Masuaki Kiyota demanda à Bernard Martino de la laisser en place puis de boucher l’objectif et bloquer le déclencheur, ce qu’il fit. A aucun moment, Masuaki Kiyota n’avait touché l’appareil.Bernard Martino déposa ce dernier sur la table, devant le sujet PK, lequel mit ses mains à plat de chaque côté de la caméra, ferma les yeux et resta ainsi immobile pendant plus de six minutes. Lorqu’il rouvrit les yeux, il fit signe à Bernard Martino de sortir les huit photos et de les aligner sur la table, chacune dans son emballage chimique. Masuaki Kiyota annonça que pendant sa concentration il avait été traversé par trois images qu’il décrivit. Sur la première et la deuxième photos, il n’y avait rien, mais sur la troisième un éclair était photographié. Sur la sixième photo, il y avait un autre éclair surimpressionné sur une image du globe terrestre, alors que la septième photo montrait un monument. C’étaient les trois images que Masuaki Kiyota avait auparavant décrites.
Plus tard, Ichikawa et son assistant déposèrent sur la table un cube de verre sous lequel ils suspendirent deux pendules en laiton, un petit récipient de verre rempli d’eau étant placé sur la table au-dessous des deux pendules. Le petit récipeint d’eau servait à s’assurer que Masuaki Kiyotane ferait à aucun moment bouger la table.
« A nouveau il se concentra, plaçant ses mains de chaque côté du cube de verre. Au début il ne se passa rien et nous eûmes l’impression qu’il allait échouer, mais au bout d’une quarantaine de minutes, à sa cinquième tentative, les pendules se mirent d’abord imperceptiblement puis nettement à osciller sans que l’eau du petit récipient ne soit agitée du moindre frémissement. » (B. Martino)
Plusieurs mois après, Bernard Martino alla demander l’avis de l’illusionniste Gilles Arthur (celui que l’on a aussi vu en 2001 à la suite de la séquence consacrée à Uri Geller dans la première émission de « Normal, paranormal ? » sur M6). Mais si, comme l’a noté dans son livre Bernard Martino, on ne trouve pas chez cet illusionniste, à la différence d’un Gérard Majax par exemple, « une sorte d’acharnement et d’aigreur » à l’encontre de ceux qui sont supposés produire des phénomènes paranormaux, il n’en demeure pas moins qu’il a suggéré un trucage (il n’avait pas non plus été convaincu par les séquences relatives à Nina Kulagina) : Masuaki Kiyota avait frappé les cuillères sur la table en les tenant par le milieu (et non pas par l’extrémité du manche), exactement à l’endroit où elles devaient se casser par la suite. La cuillère aurait pu être « préparée » auparavant, et, en massant ensuite la cuillère, il aurait achevé de la « préparer », l’amenant presque au point de rupture. Il suffisait ensuite d’une petite secousse imperceptible du poignet pour que le haut se détache et tombe sur la table. Bernard Martino ayant tendu à Gilles Arthur une cuillère, ce dernier l’a subrepticement pliée (comme il allait le faire une dizaine d’années plus tard, en 2001, dans l’émission évoquée ci-dessus) en tenant le manche. Bernard Martino ayant précisé que Masuaki Kiyota avait vrillé la cuillère, Gilles Arthur fit ce commentaire : « C’est-à-dire que je ne savais pas exactement ce qu tu allais soulever comme problème, alors je n’avais pas emporté tous mes instruments ! » (Note d’Alain Moreau : Il s’agit manifestement de la référence à une sorte de levier dissimulé dans la main ou la manche, que certains illusionnistes ont utilisé – dans un but de prétendue démystification – pour tordre le métal, en prétendant que lesdits sujets PK feraient de même, ce qui est faux.) S’agissant des photos Polaroïd, Gilles Arthur se contenta de dire que ce n’était pas son domaine. Bernard Martino écrit qu’il a vu un film où on voyait Masuaki Kiyota qui, au cours d’une émission télévisée, « visualisait » une personnalité assise à ses côtés. Quand on examina les photos, il y avait un portrait de l’homme avec, derrière, le décor du studio ! Cette photo-là ne pouvait pas avoir été préparée la veille. Pour Bernard Martino, Masuaki Kiyota gardait tout son mystère (tout comme Julia Vorobiova et Luis Antonio Gasparetto, qu’il a aussi rencontrés dans le cadre de sa série documentaire). (20)
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