Le cannabis est il une drogue DOUCE ?

 

Lorsqu’on souhaite se convaincre ou convaincre d’autres personnes de l’usage bénéfique d’un produit, il est assez naturel d’en vanter les effets positifs, mais parfois, on omet,   consciemment ou non, de mentionner les effets nocifs qui lui sont intimement liés.

 

Au début de la consommation de cannabis ou d’autres drogues, les effets recherchés sont très souvent l’ivresse, l’impression de détente, d’euphorie ou même encore le sentiment de « planer».

 

 Les sensations paraissent plus intenses, les perceptions du temps et de l’espace sont modifiées, effets qui peuvent varier de l’un à l’autre. Une personne qui a éprouvé du plaisir lors d’une expérience aura souvent tendance à vouloir la renouveler.

 

Si la récidive est assez régulière, un besoin peut se créer sur le plan des sensations, dans le domaine psychologique, mais aussi sur le plan neurologique, dans le domaine biochimique.

 

LES DROGUES DOUCES LE SONT-ELLES VRAIMENT ? (TABAC ET CANNABIS)

 

En outre, sur le plan biochimique, sont sécrétés des neurotransmetteurs du plaisir comme les endorphines, les enképhalines (opioïdes naturels du cerveau), dont la consommation de drogues va encourager la sécrétion.

 

 À contrario, l’arrêt ou la diminution de l’usage de ces produits va affecter la production d’endorphines et donc provoquer un état de mal être, voire de manque.

 

Mais si un produit peut provoquer de telles sensations, c’est aussi, entre autres, parce qu’il modifie la chimie du cerveau, notamment le fonctionnement du glucose et de certains neuromédiateurs.

 

Des études démontrent que dans certains cas, le cannabis est un puissant stimulant de l’appétit, pouvant favoriser certaines formes d’obésité.

 

L’usage régulier de cannabis, même sur une courte période favorise :

 

• les perturbations de la mémoire ;

• l’allongement des temps de réaction, des troubles de la vigilance, une altération du jugement, une inadaptation du comportement, des troubles de la coordination motrice et des sensations de vertige ;

 

• des altérations sensorielles : ouie, odorat, goût, représentation du schéma corporel ;

• des troubles de l’humeur entraînant : irritabilité, nervosité, agressivité, dépression, instabilité nerveuse, hyperactivité, anxiété, crises d’angoisse ou de panique chez certaines personnes ;

 

• un manque de volonté ou une démotivation : le cannabis enlève chez certains toute envie de travailler, conduit à la somnolence, provoque des difficultés d’apprentissage, de concentration et de compréhension, altère la mémoire et l’attention;

 

• des troubles dans la conduite alimentaire : comportement boulimique ,

• des tentatives de suicide chez certaines personnes (à ne surtout pas sous estimer) ;

• un accroissement de la sensibilité pouvant aller jusqu’à la production

d’idées délirantes, de sentiments de persécution, etc. ;

• un déséquilibre émotionnel et affectif ;

 

• des névroses, psychoses, des tendances à la paranoïa, à la schizophrénie, et des comportements maniaco-dépressifs.

 

Consommer du cannabis peut provoquer une hyperhémie conjonctivale qui se manifeste par un apport de sang. Les yeux sont rouges avec une dilatation pupillaire provisoire et modérée (parfois un nystagmus avec des mouvements oscillatoires courts et saccadés des yeux).

 

La quantité de produits toxiques libérée par la combustion du haschisch ou du cannabis est supérieure à celle libérée par le tabac. Les concentrations en THC, (Tétrahydrocannabinol), molécules chimiques psychotropes du cannabis, n’ont cessé d’augmenter depuis les années 70. Des concentrations supérieures à 8 % ne sont pas rares et elles peuvent atteindre jusqu’à 12- 15%.

 

Après avoir fumé du cannabis, on stocke dans le cerveau une partie de ses principes actifs, susceptibles d’y provoquer des dysfonctionnements, à moyen et long terme.

 

En général, on consomme le cannabis de façon plus épisodique que le tabac, argument qui encourage à préférer l’euphorisant, que 50 % des jeunes de 17 ans ont déjà expérimenté.

 

Les analyses démontrent que la fumée de cannabis est beaucoup plus toxique que celle du tabac. Le joint de cannabis fait inhaler six à sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone que la cigarette.

 

Qu’il s’agisse d’un joint d’herbe pure, seule ou avec du tabac, ou encore d’un joint de résine mélangée à du tabac, pour les poumons, la gorge et le coeur, c’est comme si l’on fumait six ou sept cigarettes.

 

De plus, dans les conditions réelles, cette intoxication est encore plus élevée, puisque les fumeurs déclarent aspirer plus profondément et même retenir leur inspiration quand il s’agit d’un joint.

 

Le volume des bouffées inhalées est en moyenne plus important de 60 % que lorsqu’ils s’agit de tabac, l’inhalation dans les poumons étant plus longue et plus profonde.

 

Fumer trois joints tous les jours, ce qui représente une pratique courante, fait courir les mêmes risques de cancers ou de maladies cardio-vasculaires que de fumer un paquet de cigarettes. Il est en effet acquis que l’inhalation de la fumée du cannabis induit une augmentation des risques d’infection pulmonaire et de cancers du système respiratoire.

 

Tout comme le tabac, l’usage prolongé de cannabis diminue la capacité oxyphorique du sang, c’est-à-dire le transfert de l’oxygène vers les tissus. À partir d’une certaine dose, les cannabinoïdes perturbent le système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections.

 

 Certaines études laissent à penser qu’une consommation relativement élevée de cannabis sur seulement quatre semaines, induirait une diminution significative de la concentration du sperme en spermatozoïdes, avec diminution concomitante de la mobilité, et augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux.

 

On a constaté chez les fumeurs réguliers de cannabis un pessimisme marqué face aux événements et à la vie en général. Comment, dans ces conditions peut-on affirmer que l’usage de cannabis a des répercussions insignifiantes ou anodines sur la vie des individus, non seulement au niveau de leur santé mais aussi de leurs choix, de leurs actes et des paradigmes auxquels ils s’identifient?

 

Dans une société en pleine mutation qui sollicite de la part de chacun d’entre nous des efforts quotidiens d’adaptation à tous les niveaux, est-il souhaitable « d’endormir» ses capacités intellectuelles et physiques et d’intoxiquer son organisme à coup sûr, jusqu’à l’affaiblir et le rendre malade ?

 

Il est paradoxal de constater que certaines personnes consomment ces drogues, cannabis ou autres, pour, selon eux, mieux supporter les aléas de la vie ou pour s’offrir des moments de « décompression».

 

Il semble, à y regarder de plus près, que la réalité soit tout autre, et que l’usage des drogues ne fasse que précipiter la détérioration d’une santé qui très souvent se serait bien passée d’une telle « aide»!

 

Lorsqu’on commence à consommer ces drogues soi disant « douces», on a souvent l’impression de « maîtriser la situation». Mais cette « maîtrise» ne se vérifiera effectivement que si l’on arrête réellement et définitivement cette consommation. Sinon, le moment arrivera rapidement où les phénomènes que l’on vient d’évoquer exigeront la prise régulière de ces produits. Et on continuera de croire qu’on a la situation bien en main, alors qu’en réalité, on est devenu dépendant à son insu.

 

Tout consommateur régulier de cannabis, ayant le sentiment de « maîtriser la situation», peut très bien décider de renoncer à la drogue. À l’issue d’un ou deux mois, sa dépendance physique ou psychologique, si minime soit-elle, lui apparaîtra de toute évidence…

 

Il est tout a fait possible qu’en toute sincérité, on ne se sente pas prêt à changer ses habitudes, ou que tout simplement on ne désire pas en changer à tel ou tel moment.

 

Ceux qui souhaiteraient arrêter la consommation de cannabis, tout en continuant à exercer leur talent de jardinier, peuvent avantageusement remplacer la culture d’herbe de cannabis par des pousses d’herbe de blé et d’orge, par exemple Bien que ces dernières aient nettement moins le pouvoir de faire « planer», elles contribueront largement au sevrage de toutes les drogues, par l’apport de très nombreux nutriments permettant de combler les carences de l’organisme et de le régénérer tout en contribuant à son équilibre tant physique que psychique. L’acide glutamique contenu dans l’herbe d’orge réduit le besoin de substances nocives comme l’alcool, la nicotine, et les différentes drogues.

 

Aux USA, l’acide glutamique, sous sa forme naturelle, est utilisé comme moyen de lutte contre les dépendances. Les polysaccharides de certains champignons d’origine sauvage, par exemple le shii-ta-ke, ont également montré leur valeur comme soutien nutritionnel significatif aidant au sevrage des produits toxiques.

 

Eric Darche

Naturopathe Spécialisé en Nutrition

Consulte sur RDV. Conseil aussi par téléphone.

TEL : 04 42 96 33 18

www.ericdarche.com

 

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Commentaire de Jérôme le 8 Mars 2012 à 8:41

Comment le cannabis affecte la mémoire de travail

Les produits contenus dans la fumée de cannabis n’affectent pas directement les neurones mais les cellules gliales, des cellules de soutien du système nerveux.

La mémoire de travail, une fonction de court terme, permet de gérer les activités de la vie courante en partant d’informations stockées temporairement (de quelques secondes à quelques minutes). Les consommateurs de cannabis présentent une altération de cette mémoire qui peut perturber l’exercice des tâches quotidiennes comme la lecture ou la conduite. Des chercheurs de l’Inserm ont déterminé comment le cannabis influe sur cette mémoire de travail, un mécanisme qu’ils décrivent dans la revue Cell.

En fait les produits les produits qu’il contient activent certains récepteurs exprimés sur les cellules gliales (qui assurent un rôle de protection et de soutien du tissu nerveux) de l'hippocampe, une structure cérébrale essentielle à la modulation des souvenirs. Une fois liés à leurs récepteurs, ces cannabinoïdes (environ 60 composés issus de la feuille et la fleur de cannabis) diminuent la force des connexions entre les neurones.

Les chercheurs ont particulièrement étudié le récepteur CB1, particulièrement abondant au niveau des terminaisons nerveuses du cerveau. Des tests sur des souris ont montré que des rongeurs qui en étaient dépourvus au niveau des cellules gliales n’avaient pas d’altération de la mémoire de travail sous THC, le cannabinoïde le plus connu. "Ces résultats montrent de façon surprenante, in vitro et in vivo, l'importance de l'activation des récepteurs CB1 des cellules gliales, et non ceux des neurones, dans la médiation des effets des cannabinoïdes sur la mémoire de travail" explique Giovanni Marsicano, un des auteurs de l’étude.

Sciences et Avenir.fr
06/03/2012

Commentaire de LAURE GARLIN le 5 Mars 2012 à 18:31

Merci Eric d'avoir fait un article sur ce sujet.

Je voudrais ajouter que souvent dans les dépendances aux drogues on passe souvent à l'étape supérieure pour avoir plus d'effets tel que la cocaÏne. A ce stade l'on peut encore récupérer la personne  mais que lorsque l'on utilise le crack qui fait partie des drogues les plus dures, il n'y a pas de retour car le cerveau est brouillé.

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