Depuis quelques années, depuis que la maladie est entrée dans ma vie de façon aussi brutale qu'inattendue voir surtout douloureuse, souvent j'ai entendu dire "tu es courageuse"..... c'est adorable de me dire ça, sauf que ce n'est pas vraiment du courage.
Le courage intervient quand on choisit de lutter ou de faire face à quelque chose ou à une situation.... et là, je n'ai rien choisi du tout.
Comme tout le monde, j'ai subi cette maladie, je me suis effondrée psychologiquement puis j'ai décidé de relever la tête et de voir comment je pouvais faire de cette situation quelque chose de constructif.
C'est ainsi qu'après avoir trouvé quelques solutions pour la gestion de "ma" douleur, et des émotions qui y sont entrelacées, j'ai décidé de creuser davantage le sujet, tant au niveau physiologique, que médical et psychologique.
Je me suis formée dans des techniques douces que j'ai testées et "approuvées" sur mes propres douleurs.
J'ai poursuivi mes recherches aussi dans tous les domaines du développement personnel qui pourraient être utile ainsi que dans les nouvelles sciences telles que l'épigénétique et la physique quantique.
Tout cela, je le fais pour pouvoir aider et soutenir d'autres personnes en souffrance, au sens large du terme.
Il semblerait que cette attitude s'appelle, en psychologie, de la résilience.
Depuis que je fais cette activité, je croise des personnes qui comme moi, ont vu leur vie basculée du jour au lendemain, qui ont dû faire face à l'incompréhension de leur entourage, de la mise au banc parfois dans leur entreprise, voir de la société par la non reconnaissance de leur maladie par les organismes officiels, en particulier pour les personnes qui ont une souffrance "invisible" comme pour la fibromyalgie ou la dépression.
Chaque jour, je les vois se débattre, chercher des solutions, ou même tout simplement une forme de tolérance et de respect pour ce qu'elle vivent. Et je suis fière aujourd'hui de pouvoir leur venir en aide, de les soutenir.
Et non ! contrairement à ce que de rares personnes m'ont "reprochés", je ne me pose pas en "donneuse de leçons de vie" ou en "Grand Maître de la vie".... loin s'en faut !
Je souhaite simplement donner aux autres ce que j'ai eu la chance de recevoir aussi, que ça soit au travers des personnes que j'ai rencontré ou des informations que j'ai trouvé.
Alors voilà, je vous propose une série d'articles autour du sujet de la résilience et des modes d'adaptation que nous avons pour faire face aux situations qui nous sont désagréables voir traumatisantes et/ou invalidantes.
J'espère que ces articles vous éclaireront et vous aideront.
Lorsqu'une personne fait l'expérience d'une grande difficulté existentielle, un abandon, une violence, une tragédie, une maladie grave, elle reste souvent marquée pour longtemps, voir pour la vie. Une telle situation est particulièrement néfaste pour l'enfant.
Pourtant, certaines personnes s'en tirent mieux que d'autres. On dit alors qu'elles sont résilientes, c'est à dire que même si elles ont été blessés par un traumatisme ou maltraités par la vie, elles ne se laissent pas envahir au point d'être empoisonnées par cet événement.
Elles arrivent à vivre "avec" et même à devenir plus trempées, plus endurantes.
Comme le disait déjà en son temps le philosophe Nietzsche : "A l'école de la vie, ce qui ne me tue pas me rend plus fort"
A la base, le terme de "résilience" est un terme utilisé en métallurgie. C'est la capacité interne d'un métal à retrouver sa forme initiale après avoir reçu un choc.
En psychologie, cette image est donc utilisée concernant la capacité à reprendre un développement malgré l'adversité.
"C'est la capacité à réussir à vivre et à se développer positivement de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d'une adversité qui comporte normalement le risque grave d'une issue négative" (Définition de Catherine Marchi - Psychologue clinicienne)
Boris Cyrulnick, psychiatre, va encore plus loin : pour lui, grâce à la faculté de résilience, il n'y a ni fatalité, ni malheur. Tout le processus de développement peut se remettre en marche.
Autre définition :
"La résilience est la capacité d'une personne ou d'un groupe à se bien développer , à continuer à se projeter dans l'avenir en dépit d'événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères" (M.Manciaux)
Le concept de résilience a été découvert en 1982 par Emmy Werner. Cette psychologue américaine a suivi à Hawaï 700 enfants orphelins, sans école, sans famille directe ou indirecte, vivant dans la rue et victimes tous les jours d'agressions physiques et/ou sexuelles. 30 ans plus tard, la plupart d'entre eux étaient devenus des adultes détruits physiquement.
Cependant, 28 % avaient réussi quand même à apprendre un métier, fonder une famille et ne souffraient pas de troubles psychiques majeurs.
Elle en conclut que certains enfants avaient une capacité particulière à surmonter les traumatismes de la vie pour s'en sortir et appela ces enfants des "résilients"
En France, c'est Boris Cyulnik, psychiatre neurologue et éthologue français né à Bordeaux en 1937 qui va développer le concept de résilience et surtout le faire connaître du grand public grâce à des livres tels que "Les vilains petits canards", "un merveilleux malheur" ou "le murmure des fantômes" aux éditions Odile Jacob.
Pour lui, la résilience est un véritable 'antidestin".
Il pense que les pires épreuves sont surmontables, que la guérison est toujours possible et que nul n'est condamné au malheur. La résilience est pour lui :
"ce processus complexe par lequel les blessés de la vie peuvent déjouer tous les pronostics"
Même s'ils gardent des cicatrices, les hommes peuvent dépasser des traumatismes graves, telle est la conclusion à laquelle aboutissent les études faites sur la résilience.
Les spécialistes du domaine s’intéressent particulièrement aux facteurs de protection, au 1er rang duquel, se situent les relations affectives avec les proches ( je vous détaillerai les autres facteurs dans le prochain article).
C'est la question inévitable que se posent les personnes qui passent ou sont passées par une situation particulièrement traumatisante ou destructrice, qu'il s'agisse de victimes d'attentats, d'enfants maltraités, de rescapés de camps de travail ou de concentration, ou encore de patients atteints de maladies graves, question à laquelle elles doivent trouver une réponse concrète.
Pendant longtemps, les spécialistes avaient une tendance certaine à estimer qu'un drame personnel conduisait très souvent à une psychopathologie. Comme par exemple pour les enfants maltraités, qui pour eux, devaient devenir systématiquement des adultes délinquants et des parents maltraitants voir criminels.
Mais des faits sont venus contredire ce regard pessimiste et aujourd'hui, les chercheurs s'intéressent plus aux processus qui permettent à une personne de mener une existence relativement normale malgré des traumatismes importants.
De nombreuses études ont été faites pour découvrir les mécanismes de la résilience, ce qui la favorise et comment devenir une personne résiliente.
Ces études ont été motivées, à partir des années 70-80 pour aller à l'encontre des diverses autres études visant à diffuser l'idée de "transmission intergénérationnelle" de la maltraitance. Beaucoup de chercheurs ont en effet fait la même erreur que bon nombre de travailleurs sociaux de l'époque, en ne repérant que les personnes qui répétaient la maltraitance.
Dès lors, celle-ci semble bien plus importante qu'elle ne l'est en réalité.
En effet, si l'on examine les origines familiales d'un enfant maltraité, on constate que dans la grande majorité des cas, ses parents ont eux aussi soufferts de maltraitance. Et cette approche a été validé dans diverses études comme "approche rétrospective".
En changeant de perspective, en prenant le processus dans le bon sens chronologique c'est à dire en étudiant ce que deviennent les enfants maltraités une fois devenus adultes, on constate que seule une faible proportion devient délinquante et/ou maltraitante. Cette méthodologie dite prospective ou longitudinale, est certes plus longue, plus lourde et plus coûteuse à réaliser mais elle donne un meilleur reflet de la réalité.
La capacité de résilience remonte très tôt au début de la vie. Elle serait influencée par l'histoire même de l'enfant. Tout comme l'énonçait Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais, celui qui a connu une réponse acceptable à ses besoins physiques, celui qui a eu la chance de recevoir un peu d'affection, aurait ainsi une réserve protectrice contre le malheur dans laquelle il peut puiser une certaine force de résistance face à l'adversité.
Ils doivent donc puiser dans les ressources internes qui constituent leur personnalité, car dans les 3 premiers mois de leur vie, les bébés ont reçu des informations de tendresse, de chaleur humaine, d'amour ou d'attention qui resteront gravés en eux toute leur vie.
L'enfant blessé saura ainsi instinctivement qu'il connait des sentiments positifs et agréables qui l'aideront à sortir la tête de l'eau.
Ensuite et c'est capital, ils auront recours aux ressources externes fournies par toutes les mains tendues : un éducateur, un médecin, un ami, un parent, un professeur etc. Ces personnes là sont essentielles car elles sont celles qui vont prouver à un enfant meurtri que quelqu'un reconnaît enfin qu'il vaut quelque chose.
Cependant, un tiers des enfants meurtris n'ont aucune ressource interne, ils n'ont reçu aucun amour étant bébé, donc ils sont bien obligés de chercher l'amour chez autrui. Pour eux, c'est beaucoup plus dur, mais beaucoup parviennent à s'en sortir.
C'est probablement toutes ces ressources qui font que l'être humain est très fort et peut atteindre des niveaux de courage parfois insoupçonnés.
On peut ainsi voir des enfants abandonnés ou maltraités se construire en dépit de leur pauvre départ dans la vie et des adultes ayant connu des épreuves telles que la guerre, la violence ou la torture, se relever et poursuivre une vie utile et parfois faite de courage et de grandeur.
On parle même de communautés "résilientes" après une catastrophe naturelle dans laquelle les habitants manifestent une grande force de caractère pour faire face à l'adversité et se relever avec courage.
Florence Du Cosquer, psychologue française spécialisée dans la résilience, résume la pensée de Stefan Vanistendael sociologue, responsable du département Recherche et Développement du Bureau International Catholique de l'Enfant, ainsi :
"Les êtres humains confrontés aux difficultés de la vie réagissent de façons diverses.
Les uns cèdent à l'accablement. D'autres, mus par une force étonnante, manifestent dynamisme et épanouissement, ce sont des résilients.
Ils expriment une capacité à résister et aussi à se construire en dépit des circonstances adverses. le concept de résilience est formé de ces 2 composantes."
Il s'agit donc de pouvoir résister puis de se reconstruire.
De nombreuses variables entrent en compte regroupés autour de 5 grands domaines sur lesquels il est possible d'agir. Ces "domaines" semblent être les grands rouages interactifs d'un dispositif complexe qui à la fois stimulent et entretiennent le processus de résilience selon Florence Du Cosquer.
Ces domaines sont :
1er domaine : les réseaux sociaux et acceptation inconditionnelle
2ème domaine : La capacité à trouver une logique, une raison et un sens à la vie.
3ème domaine : une gamme d'aptitudes
4ème domaine : L'estime de soi
5ème domaine : l'humour.
Je vous propose, dans les prochains articles, d'approfondir ces domaines, les mécanismes naturels de défense et d'adaptation, les conditions nécessaires à la résilience et aussi comment devient-on résilient.
N'hésitez pas à me laisser vos suggestions, partages d'expérience, et tout autre commentaire.
Bonne journée
Valérie Madej
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